L'écho d'un reflet résonant de différences. {Lizbeth C. Valentyne.
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Mezariel D.de SaintLouis
Marquis
Messages : 92 Date d'inscription : 07/09/2011
~Etat civil~ Race :: Lycan Infant Vos Rps en cours : Vos Relations:
Sujet: L'écho d'un reflet résonant de différences. {Lizbeth C. Valentyne. Sam 5 Nov - 0:49
Pour un soupçon de tes mots sur moi...
◘ ♦.♣.♠.♥
Je ferais n'importe quoi.
Une ambiance chatoyante colorait l’air en cette grandiose soirée de réception royale. Depuis l’accès au Trône de sa Majesté le Roi Charles de France, ce genre d’événements s’était grandement multiplié. Pourtant, nombreux étaient ceux remarquant que durant ces banquets fournis, il n’y avait que l’ennui et sa jumelle lassitude peintes sur le visage du Souverain. Bien entendu, nul n’osait se risquer à aller lui poser la question car tous savait que si le Monarque n’était pas au beau fixe de son humeur, la potence serait l’unique réponse arbitraire de l’innocente interrogation.
Le jeune Marquis De SaintLouis, Mezariel Denovan de son patronyme civil complet, voguait parmi les convives, sans réel but précis. La foule paraissait bien plus étouffante qu’habituellement et la chaleur montait donc a une vitesse plus qu’effrénée. Les immenses fenêtres ouvertes, donnant accès aux balconnets extérieurs paraissaient dégager une aura des plus affriolante pour l’esprit du jeune homme dont les veines étaient imprégnées de sang lycan. Les fragrances rendus insoutenables par la haute température de ses congénères sans purs ou mordus ne facilitaient en rien son bien-être personnel.
Mais si cela n’avait pas été plus loin, le supposé borgne aurait pu passer outre avec aisance et grâce, comme l’exigeait de lui son rang. Or, un arôme s’intégrait pleinement à l’atmosphère de la grande salle de bal, la rendant détestable. L’odeur des Vampires. Ils étaient nombreux ce soir. Non pas qu’il ait quoi que ce soit contre les êtres de la nuit, loin de là. Mais la combinaison moléculaire envahissant l’oxygène de l’endroit le faisait devenir irrespirable, même pour son sens olfactif amoindri par les gênes humains de sa défunte mère.
Osant bousculer certains nobles pour parvenir au plus vite au lieu de ses inavouées convoitises, l’unique héritier des armoiries De SaintLouis prit tout de même sur son temps pour bredouiller des excuses malgré son état légèrement nauséeux. Ses bottes lustrées pressent le pas de plus en plus, jusqu'à ce qu’enfin, l’air libre se présente à lui et l’enveloppe de sa si délicate étreinte impalpable et légère. Un soupir de contentement écarte les lèvres fines de Mezariel tandis que ses poumons se délectent de la fraîcheur nocturne s’offrant à son corps, soumise.
S’approchant de la balustrade du balcon, maintenant soulagé, il y pose une main tendre tout en scrutant les jardins s’étalant devant son œil non incarcéré. Une nouvelle expiration et sa tête prend le chemin du manteau de nuit dont se pare l’immensité incongrue peignant le dessus de sa tête. Des étoiles s’y remarquent sans mal aucun. La voie lactée, où certaines semblent être en train de patiner comme le ferait des enfants sur une surface glacée, colore de sa langue pâle la sombre toile de fonds couleur encre. Magnifique. Splendide. Sans doute n’existait-il point de mot dans la langue française suffisamment puissant pour décrire parfaitement ce panorama digne des plus grands artistes de cette époque.
Sa casquette solennelle trônait fièrement sur sa tête malgré l’inclinaison soudainement prise. L’orbe divaguant fort loin, le noble pensait nostalgiquement à Hallelujah, sa mère ; Cette femme qu’il ne connaissait que de nom, à son plus grand désarroi. Parfois, prit d’un semblant de torpeur sentimentale, il essayait de s’imaginer celle qui l’avait courageusement mis au monde, il y a de cela vingt cinq ans maintenant.
Tuée injustement pour avoir, par le biais de son bas ventre fertile, donné accès au monde à un hybride, lui. Certes, son père lui avait, à de nombreuses reprises, narrées, de sa voix chaleureuse, les traits et courbes envoutantes de la défunte bohémienne, fille de Grand Chemin l’ayant enfanté, mais ce n’était guère suffisant pour assouvir la curiosité du jeune titré. Mais il semblerait que rien ni personne ne puisse le renseigner davantage sur ce ô combien délicat sujet. Sachant pertinemment qu’il était tout juste tolérer dans la demeure de ses grands-parents, mieux valait pour son bien, éviter toute inconvenance et faire taire ces questions. Cela risquerait de lui porter grandement préjudice.
Son iris ne se concentrant plus sur quoi que ce soit, un fragment du destin lui apparut sous la forme d’un folâtre pétale de fleur rouge. Provenant sans nul doute des jardins royaux pour être habillé d’une teinte si parfaitement rouge, le voilà qui, joueur, décide de batifoler avec la brise, soudainement mourante. Souriant quelque peu devant ce spectacle qui n’en était guère un, la succincte contemplation qu’en faisait le Marquis semblât l’absorber plus qu’il le l’aurait laissé présager.
Suivant d’un œil espiègle le parcours asymétrique du pétale – sans aucun doute dû au vent soudain un tantinet plus frais – Mezariel laissa sa tête s’abaisser légèrement vers le sol de belle finition dont était pourvu le balconnet pour y voir atterrir la parcelle d’une providence dont il ne savait encore rien. Regardant gambader la chaire d’une fleur sur le marbre brillant, son œil arrêta cette vive futilité dés lors qu’une toute autre chose vint s’accaparer toute son entière attention.
C’était un tissu des plus blancs et satiné sur laquelle son orbe capricieux avait jugé bon de s’arrêter. Remontant lentement son crâne jusqu'à hauteur d’homme, l’Infant put distinguer dans la fade obscurité de cette enchanteresse soirée, la silhouette fine d’une demoiselle. Dieu qu’elle était belle. D’ailleurs, il se sentit rougir sans trop savoir pourquoi. Ses joues prirent une teinte rosée, ce qui ne le rendit pas le moins du monde vilain, bien au contraire. Cela lui donnait un air… candide ? Oui, c’était sans doute cela l’exacte définition qui convenant à la perfection.
Plus le bleu de son œil escaladait et chutait le long des contours de l’inconnue, et plus il sentit son pouls s’accélérer. Pour la première fois depuis bien longtemps, Mezariel se sentait plus humain que loup, bien plus a sa place et à l’aise en tant qu’homme et non potiche luxueuse. Maintenant, les êtres humains qu’il jalousait de temps à autre pour leur sang pur et sans éclats de monstruosité y résidant, ne l’attirait plus vraiment. Ils étaient tous à l’intérieur, a se pavaner et courtiser, qu’ils y restent, après tout, maintenant une bien plus intéressante activité passionnait le Noble qui déglutit difficilement devant pareille canon de beauté millénaire.
Toujours murer dans un silence de démon, et sans bouger d’un cil de son emplacement, comme si son corps n’avait plus fait qu’un avec le rebord du balcon ,le statufiant, l’Héritier De SaintLouis ne put s’empêcher de la détailler dans ses moindres détails, voulant abreuver son esprit d’un tel œuvre d’art de Dame Nature, si splendide que l’on pourrait sans difficulté la désigner d’insulte à la féminité libre, courant de pensée fort peu répandu pour l’époque.
Après tout, il est vrai que la belle étrangère –du moins il le supposait – serait à même de rendre verte d’envie n’importe qu’elle autre jeune femme. Qui ne rêverait point de posséder une taille si fine de façon génétique ? Quelle lady oserait se vanter de ne pas vouloir de ses formes délicieuses au simple premier regard ? Aucune, assurément. Voici pourquoi nombre d’entre elle s’engonçait dans des corsets inconfortables et des carcans de satin fort désagréable au toucher. Hors, les hanches et le bustier de la jeune femme s’emboitaient dans une minceur ravissante, ne brisant en rien le charme qu’elle dégageait, et cela sans artifice de ce genre, l’homme en était plus que convaincu.
Il en aurait presque mis la main à coupé d’ailleurs, s’il avait eu ne serait-ce qu’un petit peu plus confiance en lui et sa petite personne. Mais non, ce sentiment le déserta il y a bien longtemps, a moins qu’il ne fût jamais réellement une partie de lui pour s’effacer si vite de la sorte, au moindre ennui ou bénigne contrariété. Mais passons, il n’y a que la sylphide égarée entre Cieux et Terre humaine qui parvient sans le moindre effort, a embrumé le cœur et l’âme du damoiseau à moitié-loup. La superbe robe blanche dont elle est élégamment vêtue ne fait que la mettre davantage en valeur, telle une pièce de collection exposée au grand jour sous les plus beaux éclats de lumière. Si les règles de bienséance le lui permettait, le Marquis aurait même été tenté d’oser la comparé aux joyaux de la Couronne, de grande valeur certes, mais qui ne permette leur contemplation pantoise autrement que lorsqu’ils se trouvent être montés sur le sommet du Crâne de son Altesse Royale que nous ne citerons plus désormais.
Son visage d’Ange, qu’Artemisia Gentileschi – artiste passionnée de ce siècle - maudirait surement pour sa perfection qui ferait sans doute blêmir de manière plus qu'insipide ses plus belles peintures, hypnotise par sa simple finesse. Ses traits fins déboussolent le genre humain, preuve en est avec Mezariel Denovan qui n’a toujours point esquissé de mouvement en sa direction, malgré que l’envie ne lui manque aucunement. Ses yeux rouges rehaussent de par leur magnificence l’écorce immaculée de son faciès, la rendant toujours plus attirante. Le galbe de sa poitrine est protégé par les fioritures exquises de la robe, exaltant encore l’aura mythique et mystérieuse qui entoure cette muse.
La longue chevelure blanche dont la nature la gâta descend en cascade dans son dos. Des reflets colorés tombant des grands lustres suspendus au plafond de la salle tentent de s’y incruster, pour la souiller et rendre injustifiée leur pantomime mal placée. Mais rien n’y fit et la neige de ses mèches resta intacte, du début à la fin. Sa texture parait si douce à vue d’œil que la convoitise de fait de plus en plus forte et incontrôlable pour le jeune homme à moitié monstre. Cette femme est d’une beauté ravageante, insultante. Il n’est certes point fier d’oser laisser voguer une pensée pareille sur l’océan mélancolique de son esprit mais… d’après ses premières observations, cette créature divinement conçue n’a rien à envier à personne… pas même à la Reine actuelle que l’on décrit pourtant comme la plus magnifique des femmes de la Cour.
Le Marquis eu déjà l’occasion de contempler sa Majesté, et même de s’agenouiller devant elle lorsque la situation l’exigeait pour lui prouver sa loyauté. Pourtant, ce genre de souvenir et sa vision de l’instant n’était en rien superposable. Il était clair que la souvenance qu’il conservait de la première Dame de France faisait bien pâle figure devant ce qu’il continuait de contempler, détail après détail. Seconde après seconde. Sans jamais se lasser. Sans jamais être animé du désir de tout arrêter. On eût dit à l’Infant qu’il nageait en plein rêve et qu’il ne tarderait guère à trouver le chemin du réveil que cela ne l’aurait nullement étonné, bien qu’il se serait retrouvé attristé par le mauvais tour que lui aurait joué son subconscient en créant dans les limbes de ses songes une entité si désirable.
La superbe ignominie de la jeune femme ne permettait plus le doute son vol au dessus des têtes présentes sur le balcon. D’ailleurs, sans doute les barrières d’orgueils des invités ayant préféré s’écarter de l’essaim de noblesse encore présent à l’intérieur des murs royaux cédèrent face à l’ultime Vénusté de la charmante enchanteresse alors que la Lune daigna monter sur elle un cerceau de brillance insolent et invitant à la séduction.
D’une nature fort peu avenante, Mezariel put voir – a son grand damne- deux grands noms de la Haute-Cour se diriger successivement vers la jeune femme. Le premier était un Duc, possédant nombre de faits honorifiques à sa galerie puisque de part son âge, il fut en mesure de servir le Roi précédent qui le lui rendit extrêmement bien. Sa stature à laquelle bien peu de damoiselles résistaient ne semblât pourtant faire aucun effet à l’Aphrodite que la Lune venait de faire sienne. D’ailleurs, à moins que les sens engourdis par le charme n’aient trompés leur propriétaire, il parût à Mezariel Denovan qu’il n’ouvrit la bouche qu’une seule et unique fois, après avoir laissé le Noble haut placé s’enliser dans un bourbeux monologue. Il repartit vers la cohue, furieux que l’on se refuse à lui avec autant d’insolence si ses râles mécontents s’avérait juste aux oreilles du demi-lycan.
Egoïstement, un petit sourire en coin naquit sur les lèvres du De SaintLouis qui se plaisait à penser que nul ne viendrait plus chercher les faveurs de la belle après ce rare affront doublé d’une remise dans les rangs comme il était rare d’en voir en ces heures plus sombres que l’on ne pourrait le penser. Surtout venant d’une femme, si belle soit-elle. D’ordinaire, les logées à la Cour n’avaient point pour habitude de tenir tête aux hommes, qu’ils soient Nobles ou manants, au contraire même. Il en était apparemment là une qualité des plus indéniable pour devenir une future épouse exemplaire, savoir se taire tout en étant somptueuse.
Quelle farce de mauvais goût. Le Marquis n’était pas un rebelle, mais il ne pouvait accepter un tel écart de traitement entre homme et femme. Bien entendu, jamais il n’irait intervenir dans « l’éducation » des futures convives féminines, sauf cas de force majeure, cela va de soit. Il est un gradé au sein de la noblesse, mais il n’en reste pas moins un homme avec des principes propre à lui-même. Et l’un d’eux est le suivant ; On ne lève pas la main sur une femme, jamais. Du moins, lorsqu’elle ne tente pas de mettre fin a vos jours évidemment…
Un vague mauvais souvenir de son enfance remonte de son linceul poussiéreux, le plongeant de nouveau dans une monotone nostalgie lorsque le second partisan du Roi prends la peine de se rapprocher de la blanchâtre.
Lui est un Comte venu d’un pays de l’Est si l’on se fiait uniquement à son fort accent parsemé de quelques enchainements maladroits par moment. Pour ce dernier, en plus d’être confronté a un apparent silence de glace, il sembla au blond que la jeune femme n’eut même pas pris la peine de faire autre chose que d’ignorer l’inconvenant, ce qui, il va de soit, ne plut pas du tout a ce rustre se vantant de ses richesses et autres terres cultivables. S’énervant quelque peu à l’encontre de sa convoitise d’Aphrodite, le malappris leva alors une poigne ferme dans les airs, sans doute pour lui apprendre les « bonnes manières » à la façon allemande.
C’en fut trop, Mezariel ne put rester plus longtemps de glace face à cette apparente lâcheté. En quelques enjambées rapides, comme s’il avait flotté sur un nuage de fluidité, il était auprès du Duo. Mais il ne s’était guère contenter de venir combler l’espace avec eux. Dans sa main droite stationnait à présent les phalanges crispées du second noble au comportement de badaud bien trop alcoolisé. Il les avait arrêtées dans leur chute vers le visage de porcelaine dont été pourvue de jeune femme a qui il venait d’accorder volontairement sa protection. Un regard noir se pose sur lui et plus précisément sur son seul œil dévoilé. L’homme n’a guère apprécié ce geste et aurait sans nul doute été tenté de répliquer, mais, voyant le scandale qu’il générât a lui seul déjà sur l’espace réduit de ce balcon, il décida de faire preuve d’un semblant d’intelligence et tourna les talons pour lui aussi, regagner la salle de réception.
Un souffle empli d’un certain contentement s’extrait du corps mince et agile du Noble De SaintLouis alors qu’il réalise pleinement ce a quoi il vient de s’adonner. Il a tenu tête à un Comte. Sans doute le regretterait-il tôt ou tard. Mais cette pensée ne l’effrayât pas. Du moins pas autant qu’elle n’aurait du le faire en temps normal. Était-ce le charme savoureux de la belle immaculée aux yeux sanguins qui le mettait dans cet absurde état ? Peut-être. Il ne cherchait pas d’explication, la magie aurait menacé de s’enfuit loin de lui sinon, il le savait et le sentait mieux que personne. Or, pour ce soir, il voulait s’évader.
Se tournant vers celle qu’il observait depuis un temps indéfinissable sur son échelle abstraite, il fut prit d’une certaine gêne alors que le silence était tombé lourdement, n’aidant en rien a une quelconque prise de contact avec elle. Se pensant malchanceux, le blond revint sur ce chemin de pensées noires lorsqu’au sein de la bâtisse résonna alors une musique dont on devait l’écriture à Heinrich Schütz, musicien très apprécié en Europe. Comment ne pas reconnaître ces chants et ces accords cohabitant divinement bien sur la feuille manuscrite du chef d’orchestre ? Impossible, surtout pour une personne de son rang, qui avait dû être initié très jeune au solfège et aux chants, comme tous les jeunes chérubins de son âge, à l’époque. Une telle partition se prêtait tout parfaitement à une danse dans le cœur du château, au milieu des autres invités, moins étouffants tout à coup. Mais, la belle ingénue allait-elle se laisser convaincre par le maladroit noble alors que deux prétendant – et pas des moindres – s’étaient disputés ses regards sans pour autant les obtenir, quelques instants plus tôt. Le seul moyen était de le savoir.
Aussi, se courbant en une révérence gracieuse tout en ôtant d’une main sa casquette pour la faire accompagner son bras dans un demi-cercle autour de son buste, Mezariel osât demander, en un timbre de voix qui se voulait assurer le plus possible :
« Bien le Bonsoir Charmante Demoiselle, je me présente à vous, moi le Marquis De SaintLouis, Mezariel Denovan de son prénom. »
Se redressant de toute sa hauteur, il remarqua qu’il dominait légèrement la jeune femme de quelques centimètres. En soit, ce n’était nullement un critère significatif dans son choix de tenter le tout pour le tout. Déliant sa langue, bavarde en ce soir de festivité, il entreprit de faire sa demande le plus diligemment possible.
« Pardonnez mon inconvenance si vous l’interprétez comme telle Mademoiselle mais me feriez vous l’immense et plaisant honneur de m’accorder une danse à l’intérieur ? »
Maintenant que la rencontre avait été provoqué, il pouvait espérer une réponse qui lui permettrait de la faire sublimer son infernale beauté sur le sol luisant de la pièce ou se déroulait les mondanités.
Spoiler:
♠ - Heinrich Schütz (né à Köstritz, 8 octobre 1585 - mort à Dresde, 6 novembre 1672, en latin Henricus Sagittarius) est un compositeur allemand. Il est considéré comme le plus grand musicien allemand antérieur à Jean-Sébastien Bach.
♥ - Artemisia Lomi Gentileschi (née le 8 juillet 1593 à Rome, morte à Naples vers 1652) est une peintre italienne de l'école caravagesque.
Lizbeth C. Valentyne
Marquise
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Sujet: Re: L'écho d'un reflet résonant de différences. {Lizbeth C. Valentyne. Sam 5 Nov - 23:57
○ On est quelquefois aussi différent de soi-même que des autres.
Qu’importe combien revêtir des masques d’émotions est une habitude d’une spontanéité enfantine, il n’est pas si aisé de faire cesser les larmes du plus grand chagrin qui soit. Et il n’est que lorsque l’obligation d’un tel acte s’impose que l’on comprend combien la tâche est ardue.
Au milieu de l’ambiance festive de cette soirée de réception Royale, l’Infant faisait, pour une fois, bien pâle figure. Oh bien sûr, rien de manifestement comparable au Roi cela allait de soi. Si on ne pouvait lire ni amusement, ni joie, ni aucuns sentiments sur le visage de la belle, on pouvait clairement lire l’ennuie et la lassitude sur celui du Roi. Animée de rancœur, c’est égoïstement qu’elle songea qu’il méritait bien cela. Il méritait même plus encore pour toutes les peines dont il était l’origine. Mais il était le Roi. C’était là la seule chose qui lui permettait de pouvoir vivre encore malgré toutes les horreurs qu’il avait ordonnées ou engendrées. Il n’y avait d’ailleurs nul doute possible : dans un tel état, si l’on venait à lui faire quelconque remarque innocente, le prix à payer pour ennuyer le Roi en état de lassitude serait la mort…Ou peut-être la torture ? A quel point son humeur pouvait être dévastatrice en cet instant. La curiosité de l’Infant n’était pas encore assez développée pour qu’elle se risque à essayer de trouver une réponse.
Son courage n’était pas au rendez-vous non plus. Pas plus que son envie de chercher à faire quoi que ce soit. Elle n’avait aucune envie d’être ici, et maudissait ces obligations qui auparavant étaient celles de son père. Elle n’aspirait qu’à rentrer dans ses appartements pour s’allonger un instant…La fatigue avait horriblement monté en elle ces derniers jours. Il faut dire aussi que depuis la mise à mort de son paternel elle n’avait pas su fermé l’œil. A chaque fois qu’elle tentait vainement de trouver le sommeil les images de ce fatidique jour lui revenaient en tête…Et les larmes revenaient d’elles même, ne l’épuisant que davantage. Vraiment, c’était sans but aucun qu’elle errait ici, telle une âme perdue, à attendre juste que tout cela prenne fin.
L’ambiance de cette pièce était inhabituellement lourde. La chaleur et la monde autour d’elle, elle avait toujours su passer outre l’association ce ces deux sensations désagréables, mais additionnés à la fatigue cela faisait un peu trop pour elle…Pourtant les fenêtres étaient grande ouvertes et laissaient entrer un petite brise nocturne de temps à autre. Mais bien que fraiche, elle n’avait aucune incidence sur la température intérieure. Malgré tout, elle n’était pas sortie, pas tout de suite. Dieu sait combien l’extérieur semblait ô combien attirant, mais elle y avait jeté un petit coup d’œil en début de soirée et le nombre de personnes déjà présentes sur le petit balcon l’avait bien vite découragée. Se promettant d’y retourner un peu plus tard elle passa se prendre une boisson fraiche et alla simplement s’adosser à un mur, un vague regarde poser sur les danseurs. N’y avait-il qu’elle et le Roi pour s’ennuyer dans pareil amusement ? L’idée d’avoir un point commun avec cet homme lui aurait presque donné la nausée.
Et Joseph ? Qu’aimait-il faire dans ce genre de soirées ? Les aimait-il seulement ? Elle n’avait jamais pris la peine de venir l’y accompagner et à présent elle regrettait. Des moments supplémentaires qu’elle aurait pu ajouter à ses souvenirs avec lui…Même si elle se serait contenté de l’observer, sourire aux lèvres, danser avec de belles grandes femmes, être quémandé de partout…Car bien sur elle n’avait jamais été duper quant à la façon dont certaines le regardait avec envie…Avec convoitise…Mais qui jamais n’avaient été eu ne serait-ce qu’un regard en échange. Lorsqu’elle s’était risquée à demander pourquoi, il lui avait clairement expliqué que les deux seules fois où il eût vraiment aimé, la fin s’était annoncé pire que les plus horribles des tragédies au monde. Elle était au courant pour ce qui s’était passé avec sa mère. En revanche, il n’avait jamais voulu aborder le sujet de son autre grand amour. Une curiosité de l’enfant qui jamais ne pourra être assouvie.
Cela ne l’avait jamais empêché d’y songer et de faire multitude de suppositions. Elle avait tenté, une fois, de les lui narrer en marchandant que si elle mettait le doigt dessus il le lui dise. Elle s’était horriblement faite réprimandée ce jour-là et les avaient finalement toutes gardées pour elle contre son gré. Au final la raison était venue à bout de tout cela. Son père avait ses raisons, qu’importe combien la curiosité dévorait la belle de l’intérieur elle n’avait plus abordé le sujet. Et même si elle regrettait de ne pas savoir, elle était bien contente de se dire qu’elle avait réussi à tenir sa langue et n’avait plus jamais importuné son père avec un tel sujet.
Un soupire dissimulé par la musique ambiante s’évada de ses poumons et elle mit fin à la présence de liquide dans son verre. C’est ainsi qu’elle réalisa combien cette leitmotiv était agréable à l’oreille. Afin d’en profiter pleinement elle clôt ses paupière, juste un instant, c’était-elle dit. Ainsi tout pu disparaitre. Les personnes tout autour d’elle dont la présence se trouvait être des plus oppressante, le Roi et la Reine de France et l’existence exécrable du premier dont elle ne voulait que la mort…Tout sauf ce délice auditif qui la transporta un moment loin de ce supplice qu’elle devrait supporter une bonne partie de la nuit. Ainsi elle se serait presque sentie bien. Mais dans le fond, la toute petite voix qui lui rappelait que son père avait sans doute agis de la sorte quelques fois dans toutes ces réceptions auxquelles il avait participé noua finalement sa gorge, lui laissant un horrible arrière-gout amère.
Doucement elle rouvrit ses yeux aux tons sanguins et réalisa qu’on était venu lui adresser la parole et que son manque de réaction immédiat avait fait s’inquiété le noble face à elle. Quelle plaie…Voilà qu’à présent on s’en faisait pour son état de santé ! Un peu de tranquillité, avec toutes ces autres dames à qui l’on pouvait faire la cour, était-ce vraiment trop demander ? Dans un immense effort elle lui offrit un petit sourire et le rassura ; cette musique était seulement l’une de ses favorites et elle voulait en savourer les notes. Grossière erreur. Imaginant très probablement un sous-entendu où il n’y en avait pas il l’invita à aller danser sur les notes restantes de cette somptueuse sérénade. Elle déclina poliment et s’éloigna en espérant ne plus devoir être confrontée à ce genre de mauvaises surprises. Ne dit-on pas « l’espoir fait vivre » ? Dans son cas peut-être ledit espoir se trouverait être aidé du sang de vampire qui circulait dans les veines du petit bout de femme.
Négligemment, elle posa son verre vide sur le premier emplacement apte à le recevoir et se dirigea vers les balcons. A peine au seuil des grandes fenêtres laissées ouverte elle savourait déjà la brise fraiche qui fit danser sa longue chevelure argentine avec elle à son gré. Enfin l’endroit était redevenu aussi désert qu’il se devait de l’être…Ou presque. En pénétrant dans ce lieu qu’elle jugeait bien plus agréable que l’intérieur, elle avait un instant, un court instant posé ses orbes sanglantes une des seules âmes ici présente avec elle. Etrangement il était le seul sur lequel elle s’était arrêté et ce même avant de remarquer un petit détail chez lui qui sembla d’un seul coup plus important que le reste.
Comme la plupart des nobles présents ici, elle ne le connaissait pas et était même persuadée de ne l’avoir jamais croisé. Si elle était persuadée qu’elle aurait pu oublier la plupart des nobles, même en ayant conversés avec yeux, elle l’était tout autant lorsqu’elle se disait que lui, elle s’en serait souvenue. Sa nature curieuse l’aurait poussée à se demander ce que ce noble pouvait bien dissimuler derrière son cache œil…Bien que la réponse semblait évidente face au nom de l’objet. Seulement voilà elle avait cette mauvaise habitude de ne pas rester sur ce qui parait évident. Son père lui avait souvent démontré qu’une évidence trop mise en avant ne pouvait que cacher quelque chose de plus merveilleux…Ou de plus sombre. Parce qu’après tout la magnificence ne pouvait exister que si son exact opposé existait également. Si elle avait compris cette idée depuis bien longtemps, contrairement à son père, en revanche, elle était incapable de philosopher sur telle leçon de vie.
Le détail ayant attiré l’attention de Lizbeth mis de côté…Elle prit quelques instants pour contempler celui qui lui faisait face et dont la seule orbe, aux reflets bleutés selon elle, était perdue dans le vide…Ou peut-être la contemplation d’un quelconque détail inconnu de la belle ? Cela n’avait pas d’importance, dans le fond. Tout ce qu’elle constata –et qui, contrairement à ce que d’autres en auraient pensé, était appréciable- c’était qu’il se démarquait des autres de part un style bien à lui. Notamment cette casquette qui couvrait le sommet de son crâne et une partie de sa chevelure de blé aussi dorée que…Celle du Roi. Elle le plaignait pour ça, d’ailleurs. Et se bénissait d’avoir des cheveux d’une couleur si unique.
Enfin, passant outre cela, elle s’approcha du rebord du balcon et vint finalement y prendre appuie. Finalement elle pouvait d’adonner toute entière à la douce fraicheur de la nuit qu’elle avait tant voulue depuis qu’elle était arrivée à cette réception. Son regard se posa au loin, dans les jardins, à l’horizon, vers le ciel la Lune escortée des étoiles. Tout était si magnifique. Tellement plus attirant que ce rassemblement de nobles se délectant de cette réception comme s’il était rare d’en voir alors que la réalité était toute autre. Ce genre d’évènement c’était même multiplié, dernièrement. Elle le savait, non pas pour avoir participé à ne serait-ce qu’une seule d’entre elle, mais parce que les absences de son père s’étaient faite de plus en plus nombreuses. Encore un point à rajouter sur le dos de l’actuel Roi, tient. C’est drôle, plus la Marquise s’arrêtait sur quelconque détail que cet homme pusse faire, plus elle le haïssait. A quel point cet homme savait-il donc être détestable ? A ses yeux, sans nul doute avait-il su aller au-delà des frontières imposées aux hommes par Dieu sur ce point-là. Un véritable exploit dont le Monarque serait capable de se venter…Parce que là était bien la pire faciès de sa personnalité ; il était fier du moindre acte sans foi ni loi qu’il pouvait mener à terme. Mais qu’importe. Elle était sortie, il n’était plus dans son champs de vision. Et tout ce qu’elle voulait à présent c’était se le sortir définitivement de la tête pour ne pas passer plus mauvaise soirée qu’elle ne l’était déjà.
La jeune femme avait vu en ce balcon une échappatoire de choix. Un lieu calme et frais, loin du monde, des amusements, des danses et de tout ce qui pouvait bien se dérouler à l’intérieur. Elle n’avait également nul doute qu’ici on ne viendrait pas l’importuner comme un peu plus tôt. C’était là une grossière erreur puisqu’elle n’était pas restée bien longtemps en ces lieux paisibles que déjà une tierce personne venait jouer les troubles fêtes. Elle avait déjà posé son regard sur cet homme un peu plus tôt à la réception, entouré d’un tas de belles femmes qui auraient tué pour être en sa compagnie. Pourquoi, alors que Lizbeth ne voulait que la paix, c’était elle qu’il venait voir, avec ce sourire charmeur ? Il s’était bien vite engagé dans un long monologue. Il était duc et avait à son actif bon nombre de faits honorifique de par…C’était à peu près à ce moment-là que la Marquise avait totalement décroché. N’était-il pas capable de voir sur son visage impassible que sa vie ne l’intéressait en aucun cas ? Elle aurait été ravie de le lui faire savoir de la manière la plus claire qui soit…Foutues convenances. Attendant donc que son monologue aussi ennuyeux que soporifique –soporifique ? elle serait bien venue lui demander de lui conter toute sa vie dans le détail un peu plus tard si cela lui aurait permis de trouver le sommeil !- soit enfin arrivé à son terme, elle ne prononça que quelques mots pour refuser son invitation.
C’est en hurlant presque des râles mécontents qu’il était retourné vers la cohue, seul. Un véritable petit scandale miniature. Jamais la Marquise n’aurait osé demander une telle réaction. N’était-il pas évident qu’après s’être refusée à un Duc elle ne serait plus personne ? Juste une fille posée là, que plus personne ne voudrait aborder. Une fille d’une insolence presque remarquable puisqu’il était impensable qu’une femme se refuse à un homme et surtout à un tel homme. La vérité était que Lizbeth n’avait jamais été comme les autres et que là était sa façon de faire au naturel…Quoi qu’avec un peu de retenue tout de même. L’idée d’être à présent ignorée lui plaisait bien, d’ailleurs. Enfin la paix allait-elle frapper à sa porte et rester auprès d’elle au moins pour la soirée ? Elle s’en retourna à la contemplation des étoiles. Et quelques minutes s’écoulèrent ainsi, avant qu’elle ne constate avec ennui que le petit scandale miniature du Duc n’avait en aucun cas refroidis certains puisqu’il était un homme à présent qui vint tenter de s’accaparer la belle vampire.
Voilà cette fois ci un Comte qui se vantait de tout ce qu’il avait pu acquérir et de toute qui lui appartenait. Son accent allemand avait comme le don d’agacer la jeune femme. Comme quelques autres langues, elle eut l’occasion d’en apprendre quelques bases. C’était là une langue qu’elle n’avait jamais su apprécier. Langue de rustre, pas une fois elle n’avait su y trouver des consonances douces. Se disant que si elle l’ignorait il finirait par se lasser et partir…C’est exactement ce qu’elle fit. Dieu ce que les étoiles étaient belles. Et tellement plus intéressantes que ce qu’il pouvait bien tenter de lui narrer avec tant de conviction. Au moins elles, elles avaient en elle une certaine douceur qui attirait le regard de la Marquise comme un papillon serait attiré par la lumière et la chaleur d’un feu.
Lorsqu’enfin le timbre de voix de l’homme, bien propre à sa région natale, s’éteignit, elle osa se dire qu’elle aurait enfin la paix. Grossière erreur de la part de la Marquise Valentyne qui devrait peut-être se forcer à être un peu moins inconvenante même lorsque son humeur laisse à désirer. Il murmura un petit quelque chose qu’elle n’écouta que d’une oreille. Un petit quelque chose lui annonçant qu’il comptait lui apprendre les bonnes manières d’une façon purement allemande. Peut-être aurait-elle dû être plus attentive, afin d’être au moins apte à réagir ? Sur ce coup il fallait bien admettre qu’elle avait été naïve et vulnérable. Lorsqu’elle tourna à nouveau la tête vers le Comte Son poing était déjà fièrement élevé vers les Cieux et près à s’abattre sur elle. Nul doute, elle n’aurait pas le temps de réagir. Pas d’autre choix que d’encaisser ce coup. Le problème étant qu’elle n’était pas du genre à rester bien sage après tel acte, cette soirée se terminerait surement d’une toute autre façon qu’elle n’aurait osé le penser.
Mais le coup ne vint pas. Jamais. Des phalanges s’étaient refermées sur le poing d’abattant vers elle et l’avaient stoppé dans sa course folle. Avant même de poser son regard sur l’homme qui venait de lui venir en aide, elle contempla le Comte et le regard noir qu’il portait à l’obstacle entre elle et lui. Elle s’attendait à un véritable scandale, mais au lieu de cela il s’était –fort heureusement- contenté de tourner les talons et de rejoindre à son tour l’intérieur, la laissant, sans doute avec un gout amer en bouche, avec l’homme qui s’était interposé. Elle profita d’une brise légère, sans doute présente pour intensifier le doux moment, et posa son regard sur son « sauveur » -à qui elle n’avait jamais demandé d’aider soit dit en passant.
Elle fût surprise. Nul doute là-dessus malgré son visage de marbre qui n’avait montré aucune émotion tout le long de la soirée –mis à part à petit sourire entièrement simulé. Il était certain qu’elle ne se doutait pas un seul instant qu’il aurait pu s’agir du garçon à la chevelure de blé et au cache œil. Depuis combien de temps observait-il la scène pour avoir pu agir avant tante de rapidité ? Un silence, assez lourd, c’était posé entre les deux. Peut-être aurait-elle dû le briser avec des remerciements ? Ce n’était là pas son genre, bien loin de là. Bien sûr, elle avait été élevée dans la politesse, ainsi des remerciements étaient de mise. Elle avait cependant préféré attendre de voir si quelconque chantage allait sortir des lèvres de l’inconnu une fois ses lèvres descellées. C’était après tout déjà arrivé, elle se faisait désormais prudente. Mais plus le silence gagnait en taille plus elle se laissait aller à l’idée que l’idée n’avait pas même traversé l’esprit de l’homme. Et alors qu’à l’intérieur une musique –à nouveau- des plus exquises parvint à ses oreilles et qu’elle s’apprêtait à lui faire de convenables remerciements il se courba en une gracieuse révérence, prenant bien soin d’ôter sa casquette qui s’accompagna dans sa courbette, et brisa le silence de glace imposé entre les deux.
« Bien le Bonsoir Charmante Demoiselle, je me présente à vous, moi le Marquis De SaintLouis, Mezariel Denovan de son prénom. »
Une présentation des plus simples et des plus polies. Tout ce que les deux précédents hommes n’avaient pas même étés capables de faire. Eh bien, à présent elle connaissait au moins un autre Marquis de la cour. Peut-être était-ce là un point qu’elle devrait sérieusement étudier…Elle ne pouvait rester ignare sur les personnes avec qui elle pourrait être amenée à travailler. Il se redressa et alors elle se rendit compte qu’il la dominait de quelques centimètres. Rien d’extraordinaire en soit. Elle n’avait jamais été très grande après tout. Question de politesse après un tel acte, elle s’était apprêtée à lui donner également son nom –ce qui était tout de même un exploit à recevoir venant d’elle- lorsqu’il reprit la parole une seconde fois.
« Pardonnez mon inconvenance si vous l’interprétez comme telle Mademoiselle mais me feriez vous l’immense et plaisant honneur de m’accorder une danse à l’intérieur ? »
Elle venait de refuser même requête de deux autres hommes avant lui…Et elle était persuadée qu’il avait assisté aux deux. Après tout le Duc n’avait pas été d’un discret des plus remarquable, et il s’était même retrouvé à agir au second refus. Est-ce qu’il n’était pas capable de se rendre compte de lui-même que sa demande était inconvenante ? En temps normal, bien sûr qu’elle aurait refusé. Sans même prendre la peine d’y réfléchir. Cependant…Cependant avaient étés inculpées en elle des valeurs qu’elle ne pouvait ignorer.
« Après avoir assisté à deux refus il est évident que cette demande se trouve être inconvenante. Cependant… »
Elle s’interrompit un moment. Pour chercher ses mots. Les actes sincères comme celui-ci n’avaient jamais étés son fort…Pour la bonne et simple raison qu’elle n’avait jamais été à même d’agir de la sorte, tout simplement. Et elle avait beau avoir joué la comédie un nombre incalculable de fois, la scène eût beau avoir été jouée des centaines de fois alors qu’elle ne faisait que simuler tout ce qu’elle laissait paraître et qu’elle ne pensait pas un seul des mots qu’elle disait…A présent qu’elle ne jouait pas, elle se dit que rester naturel n’était pas si simple qu’il n’y paraissait !
« Vous m’êtes venu en aide. Je ne puis donc refuser une telle demande. »
Sa voix se voulait la plus douce et la plus aisée possible. En réalité elle n’était pas vraiment à l’aise. Encore heureux que pour elle le cacher était un véritable jeu d’enfant ! A présent ne lui restait plus qu’à se présenter, et présenter au Marquis De SaintLouis des remerciements qui se voulaient corrects. C’est donc à son tour dans une ravissante et élégante révérence qu’elle déclina son identité à son cavalier.
« Marquise Lizbeth Catherine Valentyne. Si je puis faire quelque chose pour remercier convenablement d’une quelconque façon qu’il soit faite le moi savoir. »
Elle ne se redressa qu’une fois sa phrase totalement accomplie et offris même un ravissante sourire au Marquis lui faisant face. Etait-il sincère, ou non ? Elle-même n’aurait pas su le dire. Sans gêne aucune, elle se saisit d’une main du Marquis, comme le voulait l’air qui se jouait à l’intérieur, et l’y entraina délicatement pour entamer de gracieux pas de dance à ses côtés.
Cette fête l’ennuyait horriblement. Mais, qui sait, peut-être qu’y participer lui permettrait de la trouver moins insoutenable, voir même de s’amuser un minimum ? Son cavalier serait-il capable d’un tel exploit ? Elle l’espérait, quelque part, dans les fins fonds de son être. Après tout, rien que d’avoir réussis à la trainer sur la piste de danse était un véritable exploit. Remerciements ou non, voilà là quelque chose qu’elle peinait à accepter habituellement. Ainsi, voilà que pour une fois, une petite voix tout au fond de son être lui chuchotait qu’elle pourrait s’amuser, avec ce marquis. Tout dépendait de lui, à présent. L’appréhension la guettait à présent. Etait-ce une folie que d’y croire, pour une fois, rien qu’une petite fois ?
Mezariel D.de SaintLouis
Marquis
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Sujet: Re: L'écho d'un reflet résonant de différences. {Lizbeth C. Valentyne. Mer 9 Nov - 19:53
Beauty ♠ And the Beast?
Littéralement absorbé par les yeux rubis de la jeune femme en face de lui, le Marquis De SaintLouis n’avait esquissé aucun geste de recul alors qu’elle s’était saisi de son bras une fois sa demande de danse extraite de son esprit. L’inconvenance… Il est vrai qu’il en était empli comme rarement empli, bien que son intention première ne fût guère de froisser la belle demoiselle en face de lui. A vrai dire, il se sentait même très idiot sur ce coup-ci. Après tout oui, comment avait-il pu être assez stupide pour ne pas penser une seule seconde qu’après avoir refuser ces belles faveurs à deux Notables de la Cour bien plus haut qu’il ne l’était, avant lui, elle allait se laisser aller dans les pas de danses qu’il lui proposait ? Imbécile heureux.
Heureusement, la Noble, dont il apprit qu’elle se nommait Lizbeth Catherine Valentyne – Dieu il tomba aussi sous le charme de son nom ! – ne parut pas prendre mal son impertinence. Bien au contraire même. Preuve en est son initiative à les emmener d’elle-même à l’intérieur de la salle de réception afin d’y accomplir quelques coutumes de la Seigneurie. Mezariel sentait vaguement d’haineux regards se poser sur lui, à la vue de la magnifique conquête que certain pensait déjà sienne alors qu’il n’en était rien. Il n’en avait cure, la belle blafarde occupant son esprit et son œil bien plus que n’importe qui. Il était déjà satisfait d’avoir pu obtenir pareille cadeau de sa part, un peu de temps en sa compagnie. Maintenant qu’ils étaient tout les deux sur l’immense piste brillante, au milieu d’autres couples formées récemment ou il y a des décennies en arrières, les danses commençaient à s’entrelacées dans des anneaux de bras gracieux.
Les ombres en arabesque dansaient sur les murs à la lumière des grandioses lustres de cristal flottant dans les airs, au dessus des têtes des diverses personnes présentes ce soir. Nul ne les voyait comme un danger après tout, pourquoi leur accorder un regard ? Il n’y avait bien que son Altesse Royal, Charles de France, qui paraissait suffisamment ennuyé pour les contempler sous tout les angles et toutes les coutures, comme s’il avait peur qu’un jour, sans crier gare, ils disparaissent de son champ de vision. Étrange crainte que voilà. D’ailleurs il n’était même pas sur que ce soit une réelle phobie, cela se rapprochait davantage d’une tentative pour tromper son ennui, au coté de son épouse, qu’il n’avait pas seulement regardé depuis le commencement de la soirée.
Dans ce genre de situations, le De SaintLouis n’enviait réellement pas le Roi. Être là en tant qu’observateur n’aurait su animer la passion de quiconque, sans doute. Mais le sujet de ce soir de fête n’était guère le Monarque, pas plus que les yeux acérés de certains lycans et vampires déguisés d’apparats humains qu’il sentait pointés dans son dos. Non, la seule personne qui comptait pour lui présentement, c’était cette ravissante Lizbeth. Il aurait volontiers posé un genou à terre pour la distraire convenablement mais son titre le lui empêchait clairement.
Alors, en substitut aussi élégant que courtois, il se plaça comme insistait la coutume pour permettre une entrée dans la danse confortable à sa partenaire. Les solfèges et les talons des autres virtuoses –dont jamais il n’aurait dit faire parti, par manque d’audace, sans doute – donnèrent alors à l’unisson le signal du départ pour que les cavaliers s’éprenne des demoiselles près d’eux, et inversement. La scène était de toute beauté, il n’y aurait eu de mot suffisamment fort pour le décrire. L’ambiance noyée par les sons chastes des robes à volants suivant les mouvements courbés de leur porteuses n’en devenait que plus incitatrice à la séduction.
Mettant tout son savoir de jeune Marquis danseur, qu’on lui avait inculqué durant son enfance en vue de tels événements, l’héritier De SaintLouis emmena sa splendide et blanche cavalière dans un mouvement de danse Sarabande lent, respectant le rythme de cette chorégraphie demandant une certaine concentration pour être bien menée. Il y parvint avec une aisance et une grâce des plus incroyables. Lui-même s’étonnait de tenir aussi bien la cadence, lui qui n’avait jamais été un habitué des pistes, au contraire de la plupart des hommes fringants présents dans cette réception.
Il ne voyait plus qu’elle, encore et toujours. Plus que d’être hypnotisé, c’était surtout comme si les autres entités autour d’eux avaient disparues, pour laisser place à un espace infini pour eux deux seulement. C’était bien là première fois que l’aura d’une damoiselle percutait le Marquis à ce point. Il en était… troublé. Et encore, ce terme semble être une basse insulte à son actuel sentiment. L’attirance qui s’était emparé de lui pouvait être associée à une lutte interne profonde. Pour mettre en relief cette bataille inconnue de tous par des comparatifs concrets, Mezariel avait la sensation que cette belle dame qu’il avait le privilège d’avoir dans ses bras était à la fois une alliée et une ennemie. Un loup et un agneau dans le même corps. Étrange, de plus en plus opaque cette intrigante brume qui l’enveloppe de ses mains de fumée.
L’amour impossible entre un Ange et un Démon qui tentent tout de même de s’atteindre malgré leurs chaines respectives, sans jamais y parvenir. Voici une image tout à fait convenable pour relevé le mysticisme de cet instant plus crucial qu’il n’aurait pu le paraitre. Aussi, pour honoré cette divine esquisse imprégné maintenant dans son esprit lycanthropes, Denovan – de son second prénom – invita la Marquise Valentyne dans un tour sur lui-même, bien vite imité par tout les autres couples.
La piste aurait pu faire sans mal penser à un vol de cygne dans le lointain, juste au dessus de la ligne d’horizon. Tous en parfaite harmonie, le charme n’en était donc que plus grand. C’était même à s’en demander d’ailleurs si la beauté de ce mirage dansant allait s’arrêter de croitre un jour, ou si cette soirée avait pour objectif caché de rendre jalouse ses prédécesseurs à la Cour. Mystère.
Toujours concentré sur les orbes rouges comme les roses de Jardins Royaux de Lady Lizbeth, Mezariel laissait son iris bleutée tenter de flirter tantôt avec la pupille gauche, puis la droite, en une succession régulière de battements oculaires. Un sourire doux et charmeur – bien qu’involontaire – fut alors prit du caprice de venir se peindre sur ses lèvres, les étirant en coin, rehaussant la magnificence naturel de l’Infant à moitié loup. Lui ne remarqua rien, plus passionné par son observation détaillée que part sa propre contemplation dans les grands miroirs parsemant la pièce ça et là.
Mais il fut bien obligé, à un moment donné, de redescendre de ses rêveries. La réalité vint le chercher avec bien peu de délicatesse, lui rappelant ou il se trouvait. Et pour cause, la pointe d’une canne solide venait d’encombrer le passage de l’un de ses pieds, lui faisant perdre l’équilibre pendant une fine seconde dans le sablier du temps, si traitre. Il aperçut du coin de l’œil l’instigateur de ce sabotage bassement humain. Le Comte qui avait voulu lever la main sur la douce présentement contre lui. Qu’avait-il cet homme là ? La jalousie le dévorait-elle donc à ce point pour qu’il soit prêt à tout pour détruire l’harmonie dansante du couple d’un soir donc Mezariel et Lizbeth étaient les acteurs principaux ? Sans doute. Il fallait en tout cas le voir pour le croire. Et à distinguer la petite expression malsaine qui passa furtivement sur son faciès enrobé, nul doute qu’il paraissait fier de sa fourberie. Peu importe, Mezariel n’était pas au bon endroit pour chercher grief a quiconque ni même pour se quereller avec le premier osant faire une volontaire maladresse a son détriment. Et puis en y réfléchissant bien, il ne désirait même pas relever le manque de salubrité spirituelle de ce noble mieux gradé que lui. Comme quoi, les plus élevé ne sont pas forcément les plus polis. Une autre preuve vivante venait d’être ajoutée au tableau invisible que tenait inconsciemment de demi-lycan, comme pour se souvenir à tout jamais de ce qu’il avait vécu durent de nombreuses années.
De toutes les manières, quelque chose de bien plus intéressant s’apprêtait à bousculer le court de sa soirée, et pas des moindres. Alors qu’il réussit avec une rare habileté à retrouver son équilibre, ses bras vinrent de nouveau soutenir le buste de sa cavalière afin de pallier à toute chute éventuelle. Il aurait été dommage qu’il le suive dans sa descente vers le sol, il ne se le serait probablement point pardonné. La belle chevelure de diamant, pure comme les neiges éternelles des hautes montagnes, celle là même devant laquelle il était resté pantois, voleta près de son visage durant sa perte de stabilité impromptue. Il put ainsi en humer la délicate essence qui l’imprégnait avec ferveur. Un parfum féminin des plus appréciables, il en était le premier conquis. Seulement, ses arcades sourcilières se joignirent en un mouvement de cambrure alors qu’un arôme vint chatouiller son odorat. Qu’était-ce ? Supplanté par la tonalité légère et fruitée – à son sens- de l’accessoire d’ambiance porté par sa cavalière, il n’aurait su le dire. Pourtant, il savait connaître cette senteur, mais le moment et l’endroit exact lui échappait précautionneusement, bien qu’il soit presque persuadé que cela ne faisait pas si longtemps que ses sens n’avaient senti pareil onguent.
Ses réflexions lui firent entrapercevoir les autres danseurs autour de lui et d’elle. Le charme hypnotisant paraissait rompu à présent, quel dommage. La réalité reprenait son court, de même que la clarté de ses pensées. Petit à petit et une à une, les pièces d’un schéma complexe prenait forme et vie au sein du courant de son auto-questionnement mental. Les effluves mêlées des lycans et des vampires lui revinrent distinctement à présent, lui martelant le crane de la lourdeur de leurs senteurs, que la fine brise n’avait guère réussie à chassé ce soir. Les fenêtres était toujours ouvertes mais le vent ne semblait pas vouloir s’engouffrer à l’intérieur, pour soulager les pauvres courtisans de ses passages de fraicheur si plaisant.
L’extérieur se faisait de nouveau désirable, de même que le balcon secondaire qui avait accueillis les deux nobles peu avant. Mais avant toutes initiatives de sorties à prendre, il devait, en bon courtois, conclurent correctement la danse maintenant bien, entamée et parvenant presque à son terme si sa mémoire ne lui jouait pas de mauvaises farces.
Un second tour sur lui-même ; plus rapide que les précédents et les idées se faisaient plus claires et plus précises autour de sa partenaire de danse. Elle avait un secret, c’était certain. Mais quoi ? Mezariel se savait tout proche de la finalité, il fallait seulement persévérer encore un peu. Il variait ainsi de son initial objectif qui était seulement de profiter de cette réception en bonne compagnie blanchâtre mais ce n’était pas si grave, dans le fonds et la forme. Tournoyant telle une étoile filante vivace et implacable, l’Infant eut le loisir de se délecter du parfum de la chevelure de la superbe Lizbeth lorsqu’un coup dans son dos lui fit manquer un pas. Maladroitement, son torse s’était donc incliné et son nez fut entouré bien vite d’une ribambelle de cheveux clairs.
Le coupable était le premier noble à avoir désiré les grâces de cette ravissante jeune femme un peu plus tôt dans la soirée. Et bien alors ? Lui aussi était en proie à la jalousie alors qu’il avait l’une des femmes les plus convoitées de la Cour dans ses bras ? Quelle décadence. Sans doute avait-il vu son confrère d’infortune, le Comte allemand, agir de la sorte et s’était donc livré aux mêmes pratiques dépourvues d’intérêts. Soudainement, Mezariel ne se demandait plus pourquoi ces deux notables ne parvenaient à trouver femmes à leurs cœurs. Leurs comportements et leurs manières devaient sans doute y être pour beaucoup, voir totalement pour l’un des deux.
Et le déclic s’effectua à ce moment précis, lorsque le semi-loup pensait à ses hypothétiques « rivaux ». Voilà, il venait –du moins le pensait-il fortement – de découvrir le secret habilement dissimulé derrière ce visage d’Ange aux traits purs et aux allures chavirâtes. Néanmoins, pendant quelques secondes il se crut fou de penser pareille théorie. Le sourire sur son visage avait fondu mais son expression n’était en rien agressive, bien au contraire, elle était restée chaleureusement malgré tout. Il fallait qu’il sache, le plus vite possible, ou l’attente le tuerait sans doute aucun.
Enfin, la musique s’arrêta une bonne fois pour toute et, soulagé, il fit vibrer ses cordes vocales en une ultime demande envers sa camarade danseuse, avant qu’une autre mélodie n’emplissent la salle.
« Et si nous allions dehors de nouveau ? »
Sur ces mots, il fit en sorte que la Marquise le suive. Ce n’était guère un ordre mais plutôt une demande très marquée qu’il ne fallait pas voir refusée. Aussi conduisit-il sous les regards dédaigneux du Comte, du second Marquis ainsi que des autres loups et vampires masqués, Lizbeth vers le balcon d’où ils venaient il y a moins d’un quart d’heure, afin d’y être tranquille. La nuit était fraiche et âme qui vive il n’y avait plus à présent. La véranda leur était réservée à eux uniquement, tant mieux.
« Je pourrais sans doute être couronné Roi de l’insolence ce soir. Veuillez excusez mon insistance mais il faut croire que cette nuit me pousse à prendre des risques… »
Commençât-il sans pour autour finir sa phrase.
N’ayant toujours pas lâché le bras de sa cavalière, une fois parvenu dehors et s’être assuré que personne n’entendrait ses paroles, il se penchât vers l’oreille de la blanchâtre et lui murmurât la sentence suivante :
« …Demoiselle Valentyne, seriez-vous par le plus grand des hasards… une Infant ? »
Voici qui complétait son idée très terre à terre. Se détachant de Lizbeth, il fit un pas en arrière afin de jauger sa réaction bien mieux. Il n’avait aucunes anicroches envers les vampires, mais l’inverse n’était pas toujours assuré alors… Mieux valait rester prudent. Qu’il est bon d’avoir un balcon ou discuter un peu.
Lizbeth C. Valentyne
Marquise
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Sujet: Re: L'écho d'un reflet résonant de différences. {Lizbeth C. Valentyne. Ven 11 Nov - 20:00
○ La Lune n'est-elle pas une confidente de choix ?
Dans le fond, n’était-elle pas l’une des plus mal placée de la cour pour reprocher l’inconvenance de Mezariel ? Oui, ce marquis l’avait été, indéniablement. Pourtant à côté d’elle ce n’était pas grand-chose…Si l’on ne regarde que la façon dont il s’était comporté envers elle puisqu’il est vrai que vis-à-vis de ce comte, qu’importe la façon dont on regarde les choses il avait été trop loin. Il avait assisté à deux refus de sa part et voilà qu’il l’invitait à danser…Quelles drôles de manières ! Pourtant elle n’était en rien à même de le lui reprocher !
Ses faits et gestes et son impulsivité faisaient qu’elle n’était pas toujours un exemple à suivre. Souvent même ils l’incitaient à aller au-devant de graves problèmes. Exactement comme ce soir là, en réalité. Mais était-ce de sa faute si ce n’était pas le soir ? Il est des moments ou un homme doit savoir qu’il ferait mieux de rester dans son coin, non ? Eh bien ce soir Lizbeth n’était tout simplement pas d’humeur à être poli avec des hommes trop insistants envers sa personne ! En ce sens ce n’était pas entièrement de sa faute si elle avait été inconvenante ! Elle était ainsi faite…Incapable de s’intéresser aux gens et de leur formuler un refus correct…Ce fût le cas pour ce duc du moins. Bredouiller un mot ou deux pour lui faire part de son refus n’était pas tout ce qu’il y avait de plus convenable en effet…Mais le pire était sans nul doute d’avoir ignoré de comte…D’accord. Elle l’admettait, niveau inconvenance elle n’était en aucun cas en droit de le reprocher au marquis…
D’autant que lui prendre ainsi la main l’était tout autant d’un certain point de vue. Elle n’avait jamais vraiment adhéré à ces coutumes qu’il faut que ce soit l’homme qui entraine la demoiselle sur la piste de danse…Et puis allait-elle vraiment attendre qu’il percute qu’elle accepte sa proposition et qu’il fasse lui-même ce geste pourtant si simple ? C’était bien inutile…Les choses ainsi étaient tout aussi simples pourtant…On ne pouvait dire qu’elle agissait correctement. Grande impulsive qu’elle était, nul doute que cela lui perdrait un jour. Elle en était elle-même entièrement persuadée. Mais puisque l’heure n’était pas à s’inquiéter de telles absurdités, c’est dans un coin de sa tête qu’elle les abandonna pour se consacrer toute entière à ce marquis. Question de bon sens, il fallait qu’elle le remercie de façon convenable.
L’intérieur et sa chaleur étouffante…Au dehors, en compagnie de la Lune et de son nombre incalculable de sujet elle en aurait presque oublié de détail. La compagnie de ce noble n’était pas désagréable, loin de là. C’était le reste, l’extérieur, le monde tout autour d’eux qui l’était. Une dance avec le marquis…Ce n’était en soi rien de bien difficile à accomplir…Mais Dieu ce qu’elle détestait les gens ! Eux qui se voulaient si sophistiqués, n’était-ils pas pie que des animaux sauvages en cet instant ? Elle pouvait feindre n’avoir vu aucuns de ces regards haineux tournés vers le marquis mais en réalité il n’en était rien. Or, rancunière comme elle l’était –bien que ce marquis n’était pas un de ses proches, il en était troublant d’ailleurs de penser de la sorte pour un être rencontré quelques minutes auparavant- ils pouvaient être certains qu’elle se souviendrait de cette soirée. Il était bien fort probable que l’un de ces prétentieux personnages lui fasse office de prochain repas lorsqu’elle serait en manque de liquide vital. Et ce serait là tout ce qu’il mérite, qu’importe sur qui cela tombera. On lui avait toujours enseigné que l’on reçoit toujours ce que l’on mérite. Un jour ou l’autre, on est toujours confronté à payer pour nos crimes. Oh, elle savait bien qu’elle n’y couperait pas…Mais au point où elle en était inutile d’essayer de jouer les saintes maintenant. Si son cas pouvait encore être aggravé ce n’était sans doute pas de beaucoup de toute façon…Car n’était-elle pas qu’une créature de Lucifer et rien d’autre, dans ce monde principalement peuplé d’humains…Officiellement ?
Un monde qui, dans le fond, ne lui plaisait pas plus que ça. Pourtant elle était là, sur cette immense piste de danse qu’elle ne songeait pas à rejoindre de la soirée, au milieu d’autre couple…Si toutefois ils en étaient véritablement. Peut-être que certains, à la manière le Mezariel et Lizbeth, venait de se rencontrés, peut-être que d’autres étaient effectivement ensemble depuis plus ou moins longtemps…Il ne fit nul doute que d’autres ne s’affichaient ensemble que pour embellir leurs images. A la façon de ces deux nobles qui convoitaient la belle…La plupart n’était sans doute en compagnie de ces dames pour être vu en des plus ravissantes compagnies. Sans nul doute possible, les femmes n’étaient point plus louables puisque que seul la classe sociale de ces hommes les attiraient comme des insectes devant un peu de nourriture…Pitoyable, ne put s’empêcher de penser la rose blanche.
Mais bien vite les sons les plus ravissants vinrent à ses oreilles chasser ces si désagréables pensées. Agréable musique…Elle regrettait presque de ne jamais avoir appris à jouer de quelconque instrument…Peut-être devrait-elle d’ailleurs s’y mettre ? On ne pouvait dire que le temps lui manquait. Bien au contraire, elle disposait de tout le temps nécessaire pour apprendre à composer des notes aussi bienfaitrices pour l’esprit et l’ouïe, et bien davantage encore. Mi humaine, mi vampire, bien qu’elle ignorait très franchement le temps qui lui était accordé sur ce sol, le Paradis des Enfers, et n’en avait cure. Le jour où sa vie devait prendre fin, elle prendrait fin tout simplement, et ce sans aucune forme de résistance de sa part. Plus belle leçon de vie qu’elle reçut de son père, elle fût également la dernière ; ne pas fuir l’inéluctable. Les conséquences n’en seraient que plus désastreuses. Pour elle, pour d’autres. La Faucheuse déteste que l’on tente de lui résister.
Et ainsi, alors que la plus agréable des mélodies résonnait dans toute la pièce et guidait chacun dans ses premiers pas d’une dance qui promettait d’être bien moins ennuyeuse que la marquise ne l’aurait songé aux premiers abords, c’est avec une aisance qui surpris la marquise que Mezariel l’entrainait –comme les faisaient les autres cavaliers avec leurs compagnes- dans des pas de danses d’une grâce et d’une aisance qu’elle aurait pensée inexistante chez cet homme aux premiers abords. Oh, elle n’aurait su dire pourquoi, ses pensées étaient donc entièrement infondées mais…Il ne lui semblait pas être le genre d’homme habitué à ce genre de coutumes. Peut-être un simple ressenti ? Il n’était pas rare que ce genre de sensation fasse défaut aux gens, qu’importe qu’ils soient nobles, manants ou même Roi. Un petit quelques chose qui se trouve au fond de soi et que l’on ne contrôle pas…L’ignorer sembla être la solution que Liz trouva la plus appropriée. Le tout était de ne pas avoir la tête dans les nuages et l’esprit sur la lune alors qu’elle avait accepté cette dance. Ne pas se perdre dans les méandres de son esprit complexe le temps de quelques pas de dance ne devait point être si compliqué, n’est-ce pas ? Eh bien pour elle, les choses n’étaient pas si simple…Parfois elle n’aimait vraiment pas ces points de sa personnalité qu’elle adorait pourtant tout le reste du temps.
La curiosité, quel bien vilain défaut que voilà. Elle avait toujours trouvé en ce « péché » une utilité qui valait bien les quelques mauvais points qu’il pouvait encourir. Mais en cet instant il agaçait la belle au plus haut point. C’était là un point sur lequel elle s’était déjà arrêtée en voyant le marquis de loin pourtant…Pourtant une fois près de lui voilà que ce détail redevenait centre de ses pensées sans qu’elle ne puisse le contrôler. Ce cache œil…Dieu ce qu’elle aurait aimé savoir ce qu’il cachait ainsi, derrière cette sombre marque, cette horrible tâche sur le tableau représentant son beau visage aux airs d’innocence. Le plus probable était sans nul doute qu’il ai perdu son œil, ou du moins son usage. Cela expliquerait également cette cicatrice sur son visage qu’elle n’avait été capable de voir de loin…Mais elle ne pouvait pas croire à une chose si simple….Encore ce petit quelques chose au fond d’elle-même lui susurrait qu’il ne pouvait y avoir qu’une raison bien plus complexe derrière tout cela.
Ce petit tour sur elle-même, acte réclamé par la danse et l’ayant en quelque sorte forcée à ne plus contempler ce détail l’espace d’un instant aurait dû lui remettre les idées en place et chasser ces pensées de son esprit. Il en serait sans doute outré s’il pouvait connaitre les tréfonds de son âme, ça elle en était bien consciente mais malgré elle, comme si son esprit était resté coincé dans la toile de mystère qui l’entourait, elle continuait de songer à tout cela, sans ne jamais laisser rien paraitre cela va de soi. Quelle bien piètre actrice elle ferait de ne pas savoir cacher telle interrogation interne.
Cependant cesser de le regarder l’espace d’un instant ne sut avoir cet effet…L’ironie réclama même que l’exact opposé se produise. C’est en observant un doux sourire sur son faciès que toutes ses interrogations, tous ses doutes et toute son envie de connaitre une vérité qui ne regardait que lui éclatèrent en un millier de petits éclats. Ils auraient pu tomber en pluie sur cette ravissante piste, sur tous ces invités qu’elle n’aurait pu en être le plus, plus claire, ou encore plus rayonnante. Nul doute que les décorateurs avaient fait là un véritable travail de génie !
Mais là n’était pas le plus important. Le fait était que si elle avait vu se dessiner sur ses lèvres un doux sourire –elle aurait presque pu se forcer à lui sourire en retour…mais il avait joué de malchance à l’inviter ce soir-là plutôt qu’un autre- elle avait également pu voir le moment et la façon dont il avait disparu. Aussi soudainement que comme il était venu…Et d’ailleurs, à ce titre, en tout point identique à son expression précédente, c’était une tierce personne qui s’était retrouvée responsable d’une telle chose. Pour le sourire, le physique avantageux des êtres de la nuit de Liz était le seul et unique coupable –elle-même n’avait absolument rien fait pour obtenir pareille chose…Pour une fois. Pour sa disparition et le retour à la normal…Une perte d’équilibre en fût la cause, sans nul doute. Elle n’eut qu’à suivre le regard en coin de son partenaire pour trouver le coupable d’une telle machination…Le coupable retrouvé, elle en déduit par sa mine fière que l’acte était bel et bien voulu et ui aurai volontiers adressé un regard noir comme elle sait si bien les faire…Hélas il ne fit pas cas des deux marquis plus longtemps et retourna à la contemplation de la femme qui lui servait de cavalière.
Plus le temps passait plus cet homme l’insupportait…Mai elle était bien heureusement en compagnie d’un marquis et au milieu d’une danse…Sa façon de penser lui aurait autrement sans doute été balancé en plein visage et les choses auraient très mal tournées...Mais cela n’aurait pas été la première fois qu’elle agirait de la sorte de toute façon. Son franc parlé n’avait jamais été une qualité, il ne le serait jamais. Ce n’était pas pourtant pas raison suffisante pour qu’elle désire tenter de remédier à un tel vice de personnalité. La vie n’est pas amusante si elle se contente de voguer sur un océan de calme plat…Il faut bien, de temps en temps, quelques petites vagues pour la pimenter un peu.
Son esprit, animé par la curiosité et désireux de comprendre ce sur quoi elle s’était arrêtée avant cet incident, aurait aimé se replonger tout entier dans ce qu’il voulait comprendre depuis qu’il avait entraperçu ce cache œil, mais il ne le pu pas. A croire que c’était autant contre les réflexions de Lizbeth que contre Mezariel que ses précédents soupirants qu’ils maintenaient une rancœur abusive. Cette fois il s’agissait du duc –pourtant en l’une des meilleures compagnies qui soit- qui s’était amusé à jouer un mauvais tour. Ce n’était pas une perte d’équilibre cette fois que du subir son compagnons de danse mais cette fois ci un coup dans le dos qui lui fit manquer un pas…Cette fois ci cependant elle réussit à lui faire comprendre toute sa haine envers lui d’un regard, alors qu’il avait fièrement posé les yeux sur elle, sans doute pour quémander quelques mérites ? Absurdes stupidités. Il n’était rien au monde qu’elle pût haïr plus que cela…Sauf peut-être le Roi.
Ainsi, non pas qu’elle n’aimait pas danser ou encore qu’elle ne se plaisait pas en la compagnie du marquis De SaintLouis, elle fût bien contente que tout cela arrive à sa fin. Que cette musique, si douce soit-elle, prenne enfin fin, avec cette danse et toute cette divine comédie d’hypocrisie et de faux semblants. A présent elle serait volontiers retournée sur ce balcon, laissant là ce marquis afin qu’il n’ait plus de problèmes avec ces deux nobles hauts gradés à la cour. Mais lui semblait, hélas, avoir d’autres projets en tête. Or, question de politesse, pour le remercier de façon correcte –car c’était toujours bien ainsi qu’elle voyait les choses en cet instant- elle ne pouvait refuser cette invitation -qui ne semblait pas vraiment en être une- à retourner à l’extérieur. Ce balcon l’attirait, de toute façon.
Tenant donc le bras de la belle, il l’avait conduite vers ce balcon sur lequel ils avaient échangés leurs premiers mots. Cette fois ci vide de toute autre âme il semblait que quelconque divinité leur avait réservé l’endroit, comme s’il aurait été possible qu’elle sache qu’ils en auraient tous deux besoins pour la suite des évènements. Pas d’oreilles ou de regards indiscrets, tout pourrait se faire dans la plus grande discrétion et dans le plus grand secret…Un secret qu’ils partageraient à deux, qui les engloberaient peu à peu alors que les mots, les actions, et les ressentis se succèderaient.
« Je pourrais sans doute être couronné Roi de l’insolence ce soir. Veuillez excusez mon insistance mais il faut croire que cette nuit me pousse à prendre des risques… »
Sa phrase resta en suspend un moment, réveillant la curiosité de la vampire qu’elle ne chassa pas, bien au contraire. Pourtant face à un tel commencement, elle aurait tout aussi bien pu ne simplement pas vouloir qu’il ne termine son morceau de dialogue. Mais non, elle voulait savoir, alors elle ne bougea pas, ne dégagea pas même son bras de l’emprise des phalanges du marquis. Silencieuse, le visage parsemé d’une petite dose de curiosité, elle attendait que ses dires trouvent une fin.
Mais alors qu’il se penchait vers son oreille pour garde entre eux le secret de paroles surprenantes qui s’apprêtaient à sortir de ses fines lèvres et qu’une petite brise souffla sur eux, rafraichissant au mieux la marquise qui n’attendait que cela du balcon, elle prit conscience d’une chose à laquelle elle n’avait pas fait cas auparavant. L’odeur du marquis. En effet, dans la salle de bal bon nombre d’odeur planait dans les airs. Son statut d’Infant voulait que son odorat soit bien moins développé qu’un vampire de sang pur ou encore un mordu comme l’était son père, cependant…faiblement, elle pouvait néanmoins les sentir. Toutes ces odeurs qui volaient. Les différents parfums, oui, mais pas seulement. Ces odeurs bien propres aux autres vampires et aux lycans également. Et voilà que cette odeur, ce parfum horrible au goût des vampires, semblait être imprégnée sur ce marquis…Mais pas de la même façon qu’elle ne le sentait pour les autres. La sienne était plus…Douce. Même pas spécialement désagréable…Et c’était là un étrange fait qu’elle venait de soulever.
Elle n’avait pas songé à une théorie qui pourtant lui semblait si logique une fois que le timbre de voix du marquis résonna à nouveau dans son oreille, sous la forme d’un doux murmure à l’arrière-goût tellement amer…
« …Demoiselle Valentyne, seriez-vous par le plus grand des hasards… une Infant ? »
Un Infant. Une solution qui lui semblait bien évidente à présent. Cela ne pouvait qu’être son cas, n’est-ce pas ? Lui aussi, il avait dû sentir l’odeur qu’elle dégageait de par son appartenance à la race vampirique. Mais poser une telle question, de cette façon ? Devrait-elle véritablement lui répondre ? Une Infant…L’enfant d’une humaine et d’un vampire…C’était là un secret que son père lui avait dit de garder précieusement. Car le révéler aurait pu être dangereux…Face aux humains oui, mais qu’en était-il pour un être qui semblait être comme elle…Mettant à part que ses gênes étaient celles d’un loup ?
Infant…dire que ce seul mot, aussi ridicule soit-il, venait de refaire plonger Lizbeth dans des pensées des plus profondes pas et pour autant chaleureuses. L’esprit transporté ailleurs, dans son esprit, au sein de ses souvenirs, elle revoyait son père. Les moments heureux qu’elle avait pu avoir en sa compagnie, mais les tristes aussi. Comme cette fameuse soirée en Angleterre, où elle avait appris d’une façon des plus étranges et violente pour sa véritable nature. Ces heures passées à étudier avec lui. Tous les conseils qu’il avait pu lui donner. Tout ce qu’il avait fait pour elle. A nouveau elle avait comme ressentit tout l’amour qu’il lui avait porté…ou qu’il lui portait peut-être même encore de là où il se trouvait maintenant. Des souvenirs qui réchauffent le cœur tant que l’on ne se rappelle pas encore de ce que l’on ne peut oublier…Une enveloppe de chaleur l’avait enveloppée avant de la faire chuter vers les pires souvenirs de son passé.
Les excuses de son père alors qu’il la serrait contre elle, juste avant de mourir. La façon dont on l’avait emmené…Dont s’était déroulée son exécution, sans la présence de celui qui voulait pourtant sa mort. Les heures qu’elle avait passées à pleurer la perte du seul être à avoir jamais été là pour elle…Après cette chaleur bienfaisante voilà que la tristesse la sciait, montait en elle, la dévorait de l’intérieur à grand coup d’un mal être qu’elle ne voulait jamais plus ressentir. Revenue d’un seul coup, elle ne s’y était pas attendue et cela ne l’avait rendue que plus vulnérable. Retirer un père à son enfant du jour au lendemain, lui retirer toute sa famille, tout ce que l’enfant possède, c’est lui faire subir un châtiment que jamais il n’aurait mérité. Une souffrance sans nom. La pire qu’il est possible de ressentir.
Clac !
Voilà un son qui l’avait faite revenir à la réalité. Sur sa main elle sentait comme un picotement, ou une petite brulure. Son bras, tendu vers l’avant, venait –elle venait de le comprendre- d’attirer ses phalanges vers la joue du noble pour y placer une gifle qu’elle venait de lui faire subir sans même s’en rendre compte. Pourquoi avait-elle fait ça ? Elle ne le savait pas elle-même ! Voilà bien la première fois qu’elle avait ce genre d’absence, où son corps réagissait sans attendre de consignes de l’intérieur de son crâne, de son cerveau, de ses pensées, de sa raison. C’était comme si son corps avait ainsi agis seul pour se défendre. Blesser ce qui la rendait dans cet état, ce qui avait faire revenir en elle toute cette souffrance, toutes ces douleurs. Ou peut-être était-ce cette douleur qui avait besoin de s’exprimer, de s’extériorisé ? Qu’importe la raison à dire vrai…les faits étaient là et resteraient inchangés, qu’elle en comprenne la profonde raison ou non.
Mais la belle n’était pas au bout de ses surprises. Si elle ne s’était pas rendu compte qu’elle venait de donner une gifle à ce marquis, et que le choc lui avait remis les pieds sur terre…Voilà qu’à présent elle se rendait compte d’un autre petit détail ô combien incommodant… C’est son irrégulière respiration qui lui mit avant tout la puce à l’oreille. Et cette boule qui s’était formée dans sa gorge sans qu’elle ne s’en rende compte…Et enfin, elle avait senti ses larmes tièdes couler lentement le long de ses joues. Depuis combien de temps ses yeux humides menaçaient de lâcher ces perles salées ? Elle n’en avait aucune idée mais redoutait bien que ce soit depuis que ce marquis avait achevé sa demande et qu’il s’était reculé.
« Je suis désolée… » avait-elle murmuré d’une voix tremblante en essuyant les clandestines à la va vite.
La soirée n’avait pas si mal commencé pourtant. Elle avait été persuadée de pouvoir tenir le coup. Tout n’allait pas si mal puisqu’elle avait été capable de se contenir jusqu’ici alors pourquoi fallait-elle qu’elle craque maintenant ? Et pourquoi devant ce marquis hein ? Ces maudites larmes n’auraient-elles pas pu attendre qu’elle soit seule dans ses quartiers pour couler ? Bien sûr que non, tout aurait été trop simple ainsi. Quelle poisse…
Pivotant sur le côté, vers le balcon et les jardins, elle tourna le dos au reste du monde, à cette maudite salle et tous ceux qui étaient à l’intérieur à s’amuser comme des bienheureux. S’avançant jusqu’à la rambarde, elle y posa ses coudes, prenant ainsi appuie dessus pour venir poser délicatement son visage dans ses mains. Elle inspira, expira…Tenta simplement de se calmer. Mais même si les larmes ne coulaient plus, elle sentait encore l’humidité dans ses yeux qui menaçait de couler une nouvelle fois. Ces derniers, posés sur les étoiles, cherchaient un réconfort, un quelconque soutien du ciel…ou peut-être même rien qu’une autre pensée pour en oublier ces mauvais moments ? Dans le fond, elle était trop confuse pour le savoir en cet instant. Vainement, elle voulut les clore un moment afin de voir si cela n’aurait pas effet plus bénéfique sur elle, mais constatant que non, elle se résigna à poser à nouveau son regard sur les étoiles…Et leur maitresse la Lune, qui lui rappela la présence d’un probable Infant loup avec elle, sur ce balcon. Et avec ceci le fait qu’elle ne lui avait pas encore répondu et qu’en plus elle avait levé la main sur lui…Décidément ce n’était pas son soir.
« Vous en êtes un aussi, n’est-ce pas ? » commença-t-elle en quittant la lune des yeux pour poser son regard sang sur lui, un regard qu’elle voulait présenter plus paisible. « Mon père était un vampire. » conclu-t-elle simplement.
A quoi bon lui dire cela ? Peut-être avait-elle ressenti le besoin de le faire, pour s’excuser, se faire pardonner. Ou peut-être était-ce simplement que dire rien que ces petits mots avaient comme apaisé un moment son cœur. Pourtant…Les loups étaient censés être les ennemis des vampires. Elle n’avait jamais rien compris de cette rancune mais en était néanmoins consciente…Le marquis ici présent pourrait être une menace, oui, mais qu’importe ? L’évidence voulait qu’il ne pouvait s’en prendre à elle en présence de tant de gens de la cour et surtout aussi près du Roi qui n’affectionnait que trop mettre à mort ses sujets pour des raisons des plus banales. Tenter quoi que ce soit en un tel lieu serait signé son propre arrêt de mort. Il ne serait pas stupide à ce point, du moins était-ce là la façon de penser de la belle.
Silencieusement elle soupira, puis revint poser toute son attention sur la lune. Un si bel astre ne pouvait représenter que des dangers ou des ennemis, elle en était persuadée au plus profond d’elle-même. Elle était si belle, si gracieuse qu’il semblait évident que, comme la beauté glacé de la nuit était offerte à tous ses descendants, l’effet apaisant que la lune offrait à ceux qui la contemple était elle aussi offerte à ses enfants. La preuve en était que Lizbeth ne s’était pas sentie si mal que cela en compagnie du marquis. Avant qu’il ne prononce ce mot l’ayant plongée dans ses souvenirs, en sa compagnie elle avait même réussi à se sentir…bien ? ce n’était peut-être pas là le mot exact, il était peut-être trop fort pour ce qu’elle avait ressentie en ces instants mais l’idée y était. Hors, pour elle, c’était déjà beaucoup. Nul doute qu’il pourrait être capable de bien plus si elle pouvait prendre le temps d’apprendre à le connaitre. Seulement voilà, elle doutait bien être amenée à revoir un jour ce marquis…Elle doutait même qu’après avoir agi de la sorte avec lui il accepte encore de converser avec elle ou même de rester à proximité de sa personne…A moins que la rancune ne le pousse à de mauvaises actions, comme ces deux nobles un peu plus tôt ? Qui sait ?
Elle ne pouvait à présent plus qu’attendre et voir comment les choses allaient évoluer…
Mezariel D.de SaintLouis
Marquis
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Sujet: Re: L'écho d'un reflet résonant de différences. {Lizbeth C. Valentyne. Sam 26 Nov - 13:14
Not really... • Just two beasts together. ♥
Mezariel ne s’en rendait véritablement compte que maintenant, mais son manque de tact, exprimé lorsqu’il avait interrogé la demoiselle en face de lui, qui le gratifiait de sa somptueuse présence, frôlait l’imbécilité heureuse. D’ailleurs, n’était-ce pas réellement le cas, lorsque l’on s’arrête un peu plus prés de cette situation ? Bien entendu que cela l’était, et pas qu’un peu, bien au contraire. Il eu a ce propos, énormément de chance que la jeune femme n’hurle pas à l’inconvenance au milieu des convives de cette réception car sans doute les représailles contre sa famille mais avant tout sa personne aurait été des plus catastrophiques. Le Roi n’appréciait apparemment guère ce type de rassemblement mais quiconque se fourvoyait dans l’audace acquise de pouvoir troubler cet ordre de coton inhibé de malice humaine se voyait offrir un aller simple pour un pays duquel on ne revient pas – sauf exception – à savoir, celui des Morts.
Avant même que le jeune Marquis, du haut de ses vingt cinq ans, n’eut le temps de se rattraper sur sa regrettable erreur que son éducation de gentleman m’était maintenant bel et bien en évidence dans son esprit, quelque chose de sec et puissant vint se loger sur l’une de ses joues, lui faisant détourner la tête vers le sol dallé du balcon. Il fut étrange de constaté comme les fissures élégantes de cet endroit parvenaient à capter toute l’attention du damoiseau présentement gêné. Les larmes… il ne les avait pas imaginé, il en était certain, la sénilité n’était pas une chose qui l’avait encore caressé de ses filandreuses et invisibles tentacules répugnantes. Aussi, partant de cette constations pour le moins….
Déplaisante, il comprit que sa maladroite question avait fait pleurer la superbe notable devant lui. Quel idiot il avait été ! Et encore… si son éducation lui avait permis d’user d’un langage plus roturier, sans doute se serait-il lui-même taxé de bien pires appellations. Mais il n’en fit rien, restant ainsi, dans cette position forcée pendant quelques secondes qui parurent une éternité confinée autour de sa personne. Il n’osait pas se redresser, de peur de faire davantage de tord a sa cavalière. Faire couler des cristaux liquides sur le visage d’une dame, c’était bien, la première fois que cela lui arrivait, et il regrettait déjà amèrement ce baptême des plus désagréable, dont il se serait volontiers passé. Le Noble n’était pas du genre a se vanter de ses conquêtes et des supplications qu’elles auraient pu lancer a son égard pour le maintenir prés d’elles ; D’une part car il n’était guère de ces hommes se complaisant dans des harems malsains, ainsi aucune femme n’avait encore eu l’occasion de s’attirer de cette façon là ses bonnes grâces, et d’autre part, il trouvait ce type de comportement plus que déplacé. Lui, voyait les femmes comme les plus belles créatures qui puissent exister. L’incarnation même de la beauté humaine –bien que certaines, a cette époque-ci, ne le soit plus du tout – et de la fragilité d’un monde en perpétuel mouvement.
Leur faire du mal, c’était voué des services ignobles à Satan et a sa perfide famille. Et cela, l’Infant ne pouvait l’admettre, il ne pourrait jamais accepter pareil point de vue, pas en ayant « son » sang dans les veines, pas en ayant été – et en étant toujours – un miroir brisé a qui il manque plus d’un fragment. Impossible. Certes, il savait aussi pertinemment que le Diable lui tendrait les bras avec une avidité non dissimulée lorsque son jour viendrait car Lycans comme Vampires n’ont pas leur places au Paradis, là ou reposait, il l’espérait, sa très chère mère dont il n’avait jamais entrevu ne serait-ce qu’un portrait miniature. Sa vie se jouerait sur terre, auprès des êtres humains et sa mort sur l’échiquier du Démon, entouré de ses « congénères », d’une façon plus concrète cette fois. Il était plus qu’évident que Lucifer ne lui ferait probablement pas de traitement de faveur au vue de la lutte perpétuelle qu’il s’évertue à maintenir a chaque instant de la journée contre cette entité démoniaque. Mais qu’importe, il était satisfait ainsi. Son père l’avait élevé de façon à ce qu’il devienne un représentant droit et sans vices, à l’image de ce que devait réellement incarner les Nobles de la Cour. Aussi, fier des enseignements transmis par son paternel, Mezariel fera tout, aujourd’hui comme demain et les jours qui suivront, pour mettre en déroute les soldats du malin ; quitte a brulé lui-même sur une croix qu’il n’aurait pas mérité. Il protégera sa patrie, celle qui accueillait la moitié de son héritage sanguin sous l’étendard des bohémiens.
Au péril de sa vie s’il le fallait.
Il serait presque aisé de rire de cet impressionnant contraste entre ses convictions et ceux éprouver par la majorité de sa famille. Autant son père le chérit comme s’il était la Huitième merveille du monde, autant le reste de son arbre généalogique le considère davantage comme un animal de compagnie que comme un véritable loup. Oui, c’est vrai, il ne peut pas se transformer quand il le souhaite, oui, c’est vrai, il porte en lui la moitié du sang d’une humaine, oui, c’est vrai, il n’a pas cet attrait pour la manipulation qu’apprécie tout particulièrement son grand père. Oui, c’est vrai, il mourra sans doute bien avant eux.
Et après ? Qu’est-ce que cela peut bien leur faire ? Il n’avait rien demandé de tel, à la base de tout. Fils unique de l’Héritier de la Famille, peut-on réellement lui jeter la pierre parce que sa belle mère n’est pas en mesure d’avoir une progéniture ? En soit, cela ne parait pas être un argument valable, et pourtant… nombre de fois il fut la victime innocente des basses vengeances de ses pairs, sans raison apparente, simplement pour se « divertir ». Heureusement que son géniteur était là aussi souvent que possible, pour réprimander les galéjades incessantes envers son unique enfant, même si en définitive, la prouesse d’avoir su rapporter les actes malfaisants de ses cousins et cousines a son père, rapportait à Mezariel encore plus d’ennuis qu’il n’en avait déjà.
Le destin l’avait en revanche bénit lorsque son père l’envoya en « exil » chez sa tante afin de la protéger de tout mais avant tout de lui-même et des noirs sentiments de colère qu’il faisait éclore en lui-même a sa propre encontre. Il aurait pu mal tourner et s’autodétruire seul a force de tentatives désespérées, sans doute. Mais la décennie qu’il eu la chance de passer en compagnie de cette ravissante dame louve, Juliette de son prénom, compte en son sein les plus belles années de toute sa triste vie. Jamais il ne pourrait assez la remercier pour ce cadeau du ciel, cet amour sans borne qu’elle lui avait prodigué, à la façon d’une mère, alors qu’il n’était ni son fils, ni réellement une partie de la « meute ». Elle n'avait cure de cette « différence », car pour elle, un De Saint Louis restait un De Saint Louis, peut importait le sang qui courraient dans ses veines. Elle fut la seule à pouvoir le faire ressentir au cours de sa vie la signification des mots « amour maternel ». C’est pourquoi aujourd’hui, il considère davantage sa tante sur ce point ci que sa propre belle mère, bien que cette dernière se plaise à dire qu’il s’agit de son descendant, alors qu’il n’en est rien. Mais qui s’en soucis après tout ? Bien peu de gens, il est vrai. Elison ne s’arrête donc pas sur cette partie de sa vie, bien douloureuse maintenant qu’il a prit le temps de s’y pencher maladroitement.
Une désagréable sensation piquante le prend aux yeux. Immédiatement, il tente de dissimuler ce qu’il sait être des sanglots naissant en baissant une partie de sa casquette d’uniforme, pour rester dans la plus grande discrétion qui soit. Pourquoi a-t-il fallut qu’il se remémore pareille chose a cet instant ? Il le sait pourtant, que jamais rien de on ne lui arrive dés lorsqu’il laisse ses souvenirs vagabonder sans barrières dans ses mémoires. Il n’a simplement pas pu s’en empêcher, voilà tout, car cette réaction, cette gifle bien sentie sur son visage, sans doute aurait-il réagit de la même façon s’il avait été une femme et qu’un grossier personnage –dont il avait malgré lui revêtu le rôle – l’avait interrogé ainsi avec une façon de faire si déplorable. Et encore, il n’eut su dire si dans son cas, un simple coup aurait été suffisant pour calmer sa rancœur, peut-être en aurait-il offert deux ou trois supplémentaires a son homonymes, si les identités avaient été changées bien entendues. A penser de la sorte, il remerciât le Ciel que la splendide Lady n’est pas concrétiser son schéma imaginaire, comme lui l‘aurait fait. Une seule remontrance physique lui suffisait bien amplement, inutile d’en rajouter davantage.
Il serre le point fortement, faisant involontairement crisser le cuir de son gant noir, couvrant sa main. Puis, les pénibles démangeaisons ressentit il y a quelques instants maintenant maitrisées, il prit la décision de se redresser convenablement, pour ne pas paraitre plus rustre et empoté qu’il ne le laissait déjà bien paraitre, a son plus grand regret. Une main délicate vint s’élever au niveau ou la gifle s’était posé sur la peau, pour y glisser subtilement et évaluer le degré de la douleur ressentit lors d’un contact rapide. Le résultat sonnât bien moins désastreux qu’il n’y paraissait et le Lycan put même y appliquer une légère pression sans que le picotement ne se fasse trop significatif. Par le ciel, avec un peu de chance, dans la nuit, la marque aura disparue et demain matin, cette histoire sera déjà oublier dans les limbes de la haute société… du moins il l’espérait instamment.
Enfin, son unique iris libre s’arrêta sur la silhouette toute en finesse de la jeune femme devant lui. Elle n’avait pas fuit, fort heureusement pour lui, il n’en aurait été que plus mal à l’aise si tel avait été le cas. La voix de la Marquise Valentyne surgit alors après un silence monochrome dont cette scène n’avait guère besoin pour sublimée la beauté de cette réunion peut commune, entre deux êtres perdues sur le tableau des créatures du mal. Quoi que ? En fin de compte, ce n’était pas joué d’avance. Il ne restait plus qu’a regarder ou la ligne philarmonique de cette soirée mènerait les deux Nobles. Mezariel s’avançât d’un pas léger vers sa compagnie du soir et mit en distance raisonnable d’un bon mètre entre elle et lui, ainsi nul quiproquo ne pourrait poindre à l’horizon.
Il apprit que le père de la jeune femme était un vampire. C’était donc de lui qu’elle tenait cette caractéristique nocturne propre aux vampires, celle de l’incroyable et insultante magnificence. Peu étonnant, maintenant que le De Saint Louis prenait la peine de réfléchir intelligemment plus de deux minutes, il aurait presque dû s’en douter. Bientôt, ce fut bien évidement a son tour de passer sous le joug des aveux. Après avoir été le réceptacle de telles paroles, il était plus que normal qu’il satisfasse également la curiosité de Lady Lizbeth en lui apportant des part de lui-même, sans réserve… ou du moins pas autant qu’il ne le ferait s’il était seulement en présence d’un être humain. Il allait prendre des risques, oui, et après ? Ce n’est pas comme si c’était la première fois. Et puis… étrangement, il ressentait qu’il pouvait avoir confiance en cette demoiselle, sans trop savoir pourquoi. C’était… inscrit quelque part en lui. Aussi se laissât-il a lui narrer un lambeau de son passé, lui aussi.
« Je vous remercie de m’avoir ainsi renseigné, mademoiselle. Permettez que je m’excuse platement de mon impertinence et que je vous offre en compensation un aveu du même coloris que le votre. En effet, moi aussi mon sang est teinté de germe humain et lycanthropes….
Il s’arrête, un instant, comme interdit dans sa propre volonté. Son regard grimpe vers le ciel à la recherche de la Lune, cet astre qui le représente si bien. Lui et l’intégralité de son peuple avait prit la Lune pour femme dés lors que leur cœur se sont mis à battre. Elle était si belle en ce soir, presque pleine. Il ne manquait qu’un seul quartier, plongé dans la pénombre. Et dire que dans quelques jours seulement, Mezariel devrait passer une nuit sous sa forme lycane afin de respecter la « tradition » génétique inscrite en lui… C’en était effrayant parfois de voir avec quelle dépendance il se refugie si vite sous le globe d’argent lorsque ce moment vient avec une ponctualité troublante. Ses déblatérations continuent sans qu’il ne s’en rende réellement compte, alors que son œil est envahi par une brume claire, signe de l’admiration sans borne qu’il vout à la Lune malgré lui.
…. Ma mère était une bohémienne. » Conclut-il simplement, n’ayant guère conscience que ces mots pourraient, s’ils parviennent aux oreilles du Roi, le faire radier des rangs nobles dans le meilleur des cas.
Comme quoi, la confiance ne s’explique pas toujours… Il faut le ressentir pour pouvoir seulement prétendre savoir ce que l’on ressent sous son emprise.
Lizbeth C. Valentyne
Marquise
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Sujet: Re: L'écho d'un reflet résonant de différences. {Lizbeth C. Valentyne. Dim 27 Nov - 12:41
○ Bloody night under the moon.
Et dire que cette soirée avait commencée comme toutes les autres. De la musique, des danses, et des hommes un peu trop insistants. Cette étrange situation, ce doux malaise n’aurait jamais dû s’inviter à la fête. C’était juste contre nature. Lizbeth ne parlait jamais d’elle à qui que ce soit. Souvent par le passé elle parlait de son père tant il représentait une fierté sans faille pour elle. Mais jamais plus depuis que sa vie avait laissé seul le corps du vampire qu’il était. Même le citer, ça avait toujours été trop lui demandé, c’était toujours trop demander à son courage, enfoncer sa peine un peu plus dans son cœur, comme on y enfoncerait un pieu. Lui poser une telle question avait été, un instant, comme enfoncer un pieu dans le peu de joie de vivre qu’il lui restait. Réduire en miette ce qui ne tenait encore debout que par miracle….et laisser ça là, comme ça, sans jamais plus n’y faire cas. Sans s’en rendre compte, probablement sans le vouloir, ce marquis avait été des plus blessants…Et pourtant elle ne voulait pas rester là-dessus. Passer à autre chose…Peut-être pas oublier, mais ne plus en souffrir. Dans le fond, c’était peut-être trop demander.
Laisser son esprit s’évader semblait être d’un seul coup la plus délictueuse des échappatoires. Ne plus penser à rien qu’à la beauté des étoiles qui brûlaient juste au-dessus de ce balcon et à la délicatesse des notes qui s’entrechoquaient et se succédaient à l’intérieur, tandis que beaucoup profitaient d’elle pour enchaîner des pas de danses aussi belles et gracieuses que compliquées à exécuter malgré le commun de la chose. Pourtant chacun s’y adonnait à la perfection. Nul doute que les horreurs auxquels ce Monarque s’appliquait avec plus de précautions que lorsqu’il prend soin de son pays n’y étaient pas tout à fait indifférentes. Combien de temps mettrait-il à faire exécuter quelqu’un pour avoir fait un faux pas de danse lors d’une de ces réceptions ? Si cela ne tenait qu’à lui, nul doute pour la marquise, il prendrait lui-même la vie de cet étourdi et ferait couler le sang sans aucune pitié au milieu de la magnifique salle de réception dressée avec charme par les décorateurs. Quoi que…En fait, il ordonnerait à quelqu’un de le faire pour lui, en ces lieux. Le Roi est fourbe, et lâche après tout. C’est comme la fois où il avait fait exécuter Joseph, même pas capable d’assister à ça…
Elle secoua la tête. Non. Elle voulait penser à autre chose. C’était chose si aisée pourtant d’habitude. Laisser son esprit divaguer çà et là, ne jamais revenir au point de départ et toujours finir sur des pensées improbables en enchainant des choses et d’autres qui n’ont pas toujours pourtant un lien concret…Pourquoi diable en cet instant alors elle revenait sur ce point de départ qu’elle voulait oublier ? Cette douleur…ces larmes. Elle en avait assez de tout ça. Et comme pour sortir la belle à la fois de ces horribles pensées, mais en même temps de cette véritable torture de tous les jours, son cavalier prit la parole après un petit instant de silence instauré entre les deux. La gifle, sans doute, avait dû le refroidir, et c’était légitime. C’était en tout cas le fond de la pensée de la marquise, mais à ses mots elle ne pût en déduire rien d’autre qu’elle se trouvait alors dans l’erreur de penser telle chose.
« Je vous remercie de m’avoir ainsi renseigné, mademoiselle. Permettez que je m’excuse platement de mon impertinence et que je vous offre en compensation un aveu du même coloris que le votre. En effet, moi aussi mon sang est teinté de germe humain et lycanthropes…. »
Sans reposer quelconque regard sur lui, entièrement adonnée à sa contemplation du ciel, elle sourit. Décidément ce marquis n’était pas comme les autres…N’importe quel autre homme se serait énervé, ou lui en aurait voulu pour le coup porté au visage qu’elle avait balancé spontanément. Mais non, lui s’excusait de son attitude…C’était à n’y rien comprendre. Entre ça, et l’acte aussi fou que louable auquel il s’était consacré contre ce comte malgré les représailles auxquels il devait à présent s’attendre…Si elle n’y mettait pas son petit grain de sel bien évidement. Ce comte se trouvera bien évidemment vidé de son sang avant de pouvoir faire quoi que ce soit de concret contre lui. Non pas qu’elle voulait protéger le marquis De SaintLouis…Mais s’était entièrement de sa faute s’il se trouvait à présent dans cette situation, elle se devait donc de réparer ses erreurs comme il se doit. Elle avait été éduquée de cette façon, de ce fait qu’importe la situation dans laquelle cela pourrait la mettre, ce comte perdra la vie de ses mains…ou de ses dents, pour être plus correct. Pourtant c’était un Infant, un demi loup, il aurait très bien pu se débrouillé tout seul, Lizbeth n’avait aucun doute là-dessus.
Au silence qui s’était installé entre les deux êtres, elle s’était dit que ses aveux s’arrêtaient là. Cela aurait pu, ces mots étaient suffisants pour parer à la curiosité de la belle. Pourtant il ajouta un denier petit détail, cinq petits mots qui, malgré leur innocence, changèrent une partie du cours de la soirée de Lizbeth sans qu’elle ne comprenne véritablement sa propre façon d’agir.
« …. Ma mère était une bohémienne. » avait-il conclut le plus simplement du monde.
Une bohémienne…Ce n’était pas commun. Jamais elle n’aurait songé à cela, après tout un noble ne pouvait descendre d’un manant…En théorie. Ainsi elle était sûre que si cela venait à se savoir…Tout particulièrement si le roi venait à apprendre pareille chose, sa vie se compterait par la suite en heure, au mieux. Dans le cas contraire…Soit dans le meilleur des cas pour lui, il se ferait radier du château et de tout titre de noblesse. Personnellement, ce genre de détail elle n’en avait cure. A dire vrai elle se sentait même…touchée. Il venait de lui faire cette confidence alors qu’ils venaient de se rencontrer…Elle pourrait après tout aller le dénoncer pour les bonnes grâces du roi…Bien sûr, ce n’était guère son genre, mais lui n’en savait rien. Deux infants s’étant confié l’un à l’autre…Ne venait-elle pas de faire comme lui ? Quelle bien drôle de soirée.
A ces mots elle s’était tournée vers lui, lui adressant enfin le sourire qui illuminait son visage depuis qu’il avait pris la parole, inconsciemment. Un sourire spontané, franc, sincère…Ce genre de sourire qu’elle n’aurait su donner, même en le désirant plus que tout. Mais alors que son regard se promenait aux alentours il disparut bien vite. Ses orbes de sang posées sur un homme qui les contemplait, ou plus précisément qui la contemplait dès l’instant où elle l’avait remarqué, elle n’avait plus du tout envie de sourire. Se pourrait-il que ce notable de la cours…un comte si ses souvenirs étaient exacts, aient entendu la confession du marquis ? Il faut dire qu’en parler ici n’était pas ce qu’il y avait de plus discret et de plus sûr. Elle aurait pu laisser les choses tel quel, après tout le sort de ce Mezariel aurait dû lui être totalement égal…Mais une petite voix au fond d’elle-même lui soufflait qu’elle ne pouvait laisser faire cela, qu’elle se devait de l’aider. Alors, sans trop savoir pourquoi, elle avait agi. Malgré les risques qu’il pourrait y avoir à réaliser les plans qu’elle avait en tête.
« Vous n’avez pas besoin d’être si formel, vous savez. » susurra-t-elle finalement sans quitter l’homme des yeux. « Je commence à avoir soif…Je vais chercher de quoi me déshydrater. Je ne serais pas longue. »
Sur ces mots elle s’avança vers l’intérieur à nouveau. A bien y regarder…Elle n’avait pas vraiment menti. Après tout elle allait bien s’abreuver…Mais d’un peu de sang. A l’intérieur elle fit quelques pas, passant à côté de l’homme l’air de rien, mais lui susurrant de la suivre à l’extérieur. Continuant sa marche elle sortit de la salle et ferma derrière elle la porte, ne laissant plus que faiblement la musique pénétrer ses oreilles. Patiente, la marquise alla simplement s’adosser au mur face à la porte, le temps que sa future victime se montre. Elle n’eut pas à attendre bien longtemps. Bien vite la porte s’ouvrit de nouveau sur ladite victime. Silencieuse, elle l’observait, attendant de voir s’il prendrait la parole à propos de ce qu’il avait surement entendu. Cela ne manqua pas. Il le fît immédiatement.
Immédiatement il lui proposa de partager le mérite de l’information…Rien que pour cela elle l’aurait volontiers vidé de son sang dans la seconde. Etre répugnant…N’était-il pas davantage un monstre qu’elle ou Mezariel ? Ces humains…Elle ne voulut même pas prendre la peine de lui répondre. Le fixant impassiblement, elle était restée silencieuse. Intérieurement l’idée qu’elle pourrait bientôt planter ses crocs dans sa gorge et le vider de tout son sang l’aidait à rester calme…Mais elle aurait dû se douter que son silence le pousserait à prendre la parole à nouveau, animant à présents ses mots de menaces envers la marquise. Selon lui il était déjà bien gentil de lui permettre cela ; il pourrait tout aussi bien en récolter tout le mérite et la faire passer pour une complice, ainsi elle pâtirait aussi de la même façon que le marquis De SaintLouis. Essayait-il de la faire chanter, elle, une fille de la nuit ? Amusant.
Un sourire, une fausse expression, un masque sur son visage, et elle lui proposa de converser plutôt à l’extérieur, à l’abri des oreilles indiscrètes. Proposition acceptée, elle quitta son mur pour traverser dans un silence solennel les longs couloirs conduisant à cet extérieur qu’elle affectionnait tant depuis ce balcon un peu plus tôt. La fraicheur de la nuit ne lui donna que la seule envie de remonter en la compagnie de ce cher infant loup…Sans qu’elle ne comprenne vraiment pourquoi il l’attirait tant. Personne auparavant n’avait suscité quelconque intérêt sincère de la part de la vampire…Elle se demandait bien ce qu’il lui arrivait. Avoir de telles pensées…Et être prête à prendre la vie d’un homme au profit de quelqu’un qu’elle venait à peine de rencontrer…Etait-ce la mort de son père qui l’avait chamboulée au point qu’elle fasse des choses qu’elle n’aurait jamais même songées à faire auparavant ? Définitivement, il fallait vraiment qu’elle se reprenne en main…Les choses allaient plus mal qu’elle n’osait bien y croire.
Nourrissant une conversation et des négociations qu’elle n’avait pas vu sérieusement un seul instant, elle continuait à marcher tranquillement vers les ténèbres de la nuit. Elle ne pouvait pas agir trop près du château, les lumières qui l’éclairaient éclairaient également un minimum l’extérieur et elle ne pouvait risquer d’être vue par quiconque aurait eu envie de se mettre à la fenêtre ou à un balcon…et Mezariel faisait partit des personnes par qui elle ne voulait surtout pas être vue. C’était déjà bien assez affligeant de faire cela pour lui, si en plus il la voyait faire jamais plus elle ne voudrait lui adresser la parole. Ce serait trop se dévoiler en une seule fois. Ce qu’il savait déjà, pour elle, c’était énorme. Beaucoup plus que ce qu’elle n’avait jamais dit à quiconque. Elle affectionnait un peu cette relation naissance, et de ce fait, elle l’effrayait un peu aussi. Et si elle s’attachait trop ? Et si les choses tournaient mal au final ? Comme lors de son adolescence…C’était impossible ! Elle ne devait plus resonger à tout ça. A l’époque elle était une gamine, eux aussi. Et ils ne savaient rien des êtres de la nuit, ce marquis était à moitié un fils de la Lune. Les choses ne pouvaient pas se passer aussi mal. Elles ne se passeraient pas aussi mal. Malgré l’appréhension, une part d’elle-même en était persuadée. Même au-delà de ça, elle était persuadée que les choses se passeraient même…Bien ? C’était futile, étrange, grotesque au possible. Mais c’était pourtant le ressentit qu’elle avait tenté de faire taire qui s’exprimait de la sorte. Quelle partie de son sang devait-elle blâmer pour cela ? Le vampire, ou l’humain qui sommeillait en elle ?
S’il s’agissait du premier, alors peut-être que le sang saurait satisfaire ses pulsions et qu’il se tairait enfin…Si pas devrait-elle blâmer les gênes de sa mères ? Si seulement son père avait été là, il aurait pu répondre à ses questions. Il l’avait toujours fait. C’était dur de se retrouver seule, du jour au lendemain. C’était comme s’il lui manquait une part d’elle-même qu’elle ne pourrait jamais retrouver, quoi qu’elle fasse, qu’importe le temps qui pourrait passer.
Mais ce n’était pas le problème le plus important, pour l’heure du moins. Sa priorité, c’était vider cet homme de son sang et retourner à la réception aussi vite que possible. Rien que là, elle avait dépassé le temps requis pour aller prendre une boisson…Même en prenant son temps. S’il croyait vraiment à ses foutaises, alors ce marquis était incroyablement crédule…Et ce n’était pas là un compliment, bien loin de là. Mais passons, se perdre dans le flux de ses pensées ne rendait la chose que plus longue encore. Elle voulait en finir avec tout ça, une bonne fois pour toute. Ne plus avoir à supporter l’insupportable voix teintée de prétention de cet homme et se débarrasser de la menace qu’il représentait. Ils étaient assez éloignés du château à présent, suffisamment dissimulés dans les ténèbres pour qu’elle laisse paraitre son côté sombre. Seul lui la verrait, serait mis dans la confidence d’un secret qu’il emporterait immédiatement dans sa tombe. Confiante, elle vint doucement poser ses mains sur les épaules du comte, qui prit sans doute cela comme des avances et la laissa donc, totalement détendu, atteindre sa gorge.
Que ressent-on lorsque l’on s’attend à la douceur du monde et qu’à la place, sans comprendre ni comment ni pourquoi, on se retrouve avec la douleur de deux croc qui s’enfonce, lentement mais surement dans sa gorge, sans pouvoir rien y changer ? De comprendre que l’on est retrouvé pris au piège par un être aux apparences des plus délicieuses ? Souvent, elle se posait cette question. Mais jamais elle ne le saurait, au final. Ce n’est pas comme si elle pouvait simplement interroger ses victimes là-dessus. La plupart ne sont en état de répondre à cette si simple question après cela après tout. Sentir son sang se faire drainer, petit à petit, doit être une drôle de sensation également…Encore quelque chose que, malgré la curiosité de plus en plus grandissante en elle, elle ne saurait jamais. Pourtant, le fait accomplis, elle ne prit pas le temps de se poster plus de question. Simplement, s’essuyant la bouche d’éventuelles gouttes de sang restantes sur ses lèvres, elle laissa le corps inerte tombé au sol. Un des gardes le retrouverait le lendemain, et qu’ils pensent bien ce qu’ils veulent de là, ça lui était bien égal.
D’un pas plus pressé qu’à l’aller, elle retourna par la suite dans la grande salle de réception, comme s’il ne s’était rien passé. Afin de faire passer le gout…Peut-être même également l’odeur du sang qui aurait pu rester sur elle –à dire vrai elle ne savait pas ce que les loups pouvaient sentir ou non- elle alla se servir une boisson fraiche, et l’avala tant bien que mal, déjà totalement hydratée. Elle eut dans l’idée d’aller rejoindre le marquis tel quel, puis l’idée de revenir les mains vides lui semblait étrange. Dans l’espoir donc de paraitre un peu plus crédible, sans doute, et certainement pas par compassion –du moins tentait-elle de s’en persuader- elle prit même un verre pour le marquis avant d’aller le rejoindre sur le balcon.
« Vous avez soif ? » demanda-t-elle innocemment en lui tendant le verre pour tout premier nouveau contact.
Inconsciemment, elle sourit de nouveau. Vraiment, ce marquis avait quelque chose de particulier…D’anormal. Comment diable pouvait-il tant agir sur sa personne alors qu’ils venaient juste de se rencontrer ? Insensé. Quelque chose ne tournait pas rond, elle ne voyait que ça ! Mais quoi ? Elle devait encore le définir…
Mezariel D.de SaintLouis
Marquis
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Sujet: Re: L'écho d'un reflet résonant de différences. {Lizbeth C. Valentyne. Ven 23 Déc - 20:18
I dare to believe
Yet I believe ...
Perdu dans les vagues invisibles de l’incertitude, saupoudrée d’une noisette de doute, le Marquis De SaintLouis ne savait guère quoi penser de cette demoiselle à présent. Là voici qui, après avoir prétendue être assoiffée qui s’éclipse dans la salle de bal, aussi vite et agilement qu’un loup entrerait dans une bergerie. Etrangement, sans trop en connaitre les raisons, Mezariel trouva cette image tout à fait appropriée. Mais pourquoi ? Parce que cette noble se trouvait être une vampire ? Parce que son charme à lui seul ne laissait sans doute perplexe personne ici bas ? Peut-être, peut-être pas. C’était son instinct lycanthropes, particulièrement agité ce soir du fait du rapprochement de la prochaine pleine Lune qui le lui hurlait incessamment depuis les tréfonds de son être. Il le ressentait parfaitement, si bien que les poils de ses bras s’était hérissés et que son échine était maintenant sujette a un soudain refroidissement inexplicable. Son sixième sens lui murmurait qu’il se trouvait en danger, seulement même en regardant à gauche et à droite avec son unique œil, il n’aurait su dire ou se trouvait la menace. Sur ce balcon vide de mon maintenant, son regard ne percevait rien qui aurait pu justifier pareille réaction.
Les minutes passant, il se dit que resté là, statique, a regarder le monde a l’intérieur de la salle n’était sans doute pas du meilleur effet. Or, voulant à tout prix rester discret, le Noble se retourna et appuya ses coudes sur la rambarde de pierre de l’endroit. Joignant ses phalanges les unes aux autres, il posa son menton sur ce pont de chaire gantée dans le but de réfléchir un peu mieux à ce qu’il se passait. Quelque chose ne tournait pas ronds, c’était certain. Mais ce que cela pouvait bien être, il l’ignorait. Et ne pas comprendre ou même connaître le fin mot de cette rocambolesque sensation l’irritait de plus en plus. D’ordinaire, il se savait faible et sans aucuns pouvoirs comparés aux autres « privilégiés » de la Haute Cour, mais en cet instant, Mezariel avait la très désagréable impression de n’être qu’un louveteau livré a son sort, seul. Et cela lui était tout bonnement intolérable, car aussi solitaire puisse-t-il être, le sang des lycans coule en lui, et Dieu sait que tout ces êtres de légende son d’un tempérament horriblement sociable puisqu’ils vivent généralement en meute hiérarchisée et synchronisée. Bien qu’il n’est pas une immense notion du mot « famille », se sentir si vulnérable, avec la hantise qu’un couperet pourrait lui tombé net sur la nuque l’insupportait au plus haut point.
C’était, entre autre, ce pourquoi Denovan avait tant de mal a s’apprécier lui-même. E plus de son œil difforme, du rejet vécu inlassablement durant sa petite enfance, il ne se sentait pas vraiment « normal » et pas vraiment « à sa place » non plus. Pourtant, au début de la soirée, il ne s’était pas sentit si mal. Tout aurait dû se passer, sinon normalement, au moins de la façon la plus calme et posée qui soit. Mais le destin en avait décidé autrement et s’était donc armé – le terme paraissait parfaitement approprié à vrai dire – d’une carte toute particulière, à la chevelure blanche et au teint aussi hypnotisant que le chant des sirènes de l’est aux oreilles des marins esseulés. Une carte qui portait un nom gravé a sa surface, en belle lettres manuscrites. Lizbeth Catherine Valentyne. Ces quelques syllabes, a consonance britannique avait soumis le loup a une léthargie langoureuse et agréable. Il n’aurait su le définir clairement.
C’est là que son esprit pointa directement la source de ces actuelles pensées comme coupable de son état presque fébrile. Et de fils en aiguilles, il eu tôt fait de concevoir le lien entre les récents événements pour en extraire le semblant d’essence d’une hypothèse bancale. Cette femme savait pour sa mère. Il s’était sans doute trop senti en confiance et dévoila, sans réserve, ce qu’il avait sur le cœur, ce qui le concernait directement. A une parfaite inconnue. Désormais la peur froide et glaçante jusqu’aux os l’envahie. Et si…. Et si elle était partie en informer le Roi ? Sa gorge se dessèche progressivement tendit que sa température corporelle monte a une vitesse vertigineuse, sans pour autant effacer concrètement l’emprise du froid sur sa colonne vertébrale, semblable a une plaie a vif sur laquelle on aurait lancé quelques grammes de sel a présent. Malgré tout, plus il se remémore la dernière expression de la jeune femme avant qu’elle ne disparaisse dans la foule de titre noble au sein de la salle de réception et moins il trouve son assemblage grotesque crédible. Pour tout dire, le simple souvenir de son doux sourire serait sans doute parvenu à chasser en lui le moindre doute… s’il avait su s’en convaincre lui-même du moins. C’était sans doute ça, le plus difficile, en fin de compte.
Cette douce mais âpre éternité fut balayer comme les feuilles mortes par le vent d’automne sur le sol graveleux des jardins royaux dés lors que Dame Valentyne fut de nouveau a ses côtés, élégante, toujours. D’ailleurs, sans doute son aura presque angélique n’aurait pas été altérer aux yeux du Marquis si ce dernier n’avait pas été gratifié d’une moitié d’âme de loup et donc par extension des capacités en découlant. Et maintenant, cette jeune femme prénommée Lizbeth portait un parfum tout autre qu’il y a peu. Une fragrance ferreuse et désagréable à l’odorat du noble blond. Appartenant a un liquide vermeille, il n’eut guère de mal a l’identifier convenablement. Du sang. Oui, cette femme sentait le sang à plein nez. Horreur. Qu’avait-elle été faire ? Assouvir ses instincts vampiriques en transperçant une gorge innocente ?! Sans doute au vue des circonstances… Mais alors, quel était ce regard doux posé sur le Marquis présentement ?
Peut-être… que par le plus grand des hasards, sa soif sanguine n’était précisément pas tout à fait rassasiée et que le cou du blond lui paraissait tout bonnement appétissant. Cette pensée ne fit faire qu’un tour a ce dernier dans les veines de L’infant loup d’ailleurs. Il avait déjà entendu parler, par son père et par sa tante lorsqu’il était plus jeune, que leurs liquide de vie raviait nombres de suceurs succubes aux aspects anciens des chauve souris, les vampires. D’après eux ils étaient délicieux, surtout en entrée. Brrrr, quelle horreur ! L’inverse était tout aussi vrai cela dit, mais jamais ô grand jamais Mezariel ne s’arrêterait à boire le sang d’un vampire pour se nourrir ! Non non non et non ! Il était plus humain que monstre alors pas de ça ! Au contraire de son aïeul, lui ne méprisait personne, sauf ceux qui mérite de l’être. Certes, il rencontrerait peut-être quelques difficultés à haïr un autre loup, mais qu’importe, si le comportement de cette personne laisse clairement a désiré, il ne lui fera pas de faveur, que Dieu l’est mis sur cette terre en tant que vampire, humain ou lycan. A part égale, justice égale comme si le proverbe, après tout.
Toute cette cogitation lui fit manquer les quelques paroles de la jeune damoiselle revenue vers lui. Reprenant contact avec la réalité suintante de terreur, il comprit rapidement –et heureusement pour lui – que le verre qu’elle lui tendait lui était destiné. Voulant rester un minimum discret, il s’en saisit et le porta immédiatement à ses lèvres pour hydrater sa gorge asséchée par le stress. Il n’aurait pas dû, cela est certain car il trouva le moyen d’avaler de travers à cause du degré d’alcool présent dans la coupe précédemment tendue. Le Marquis n’était guère habitué a l’alcool et lorsqu’il s’autorisait un verre en mondanité, il ne finissait jamais ce dernier… Cette chose avait des effets … étranges sur lui. De même, l’idée que la Valentyne ai pu, d’une façon ou d’une autre empoisonné le contenu de son verre avant de le lui donné lui glaça les os, ce qui provoqua cette petite erreur de parcours faite par son propre corps. Posant brusquement la coupe sur le rebord de la rambarde, il toussa violemment pendant quelques instants, se tenant la gorge. Elle le faisait souffrir, et l’acidité maintenant remontante des gorgées avalées n’arrangeait en rien les choses.
Quel imbécile ! Sa couverture était peut-être définitivement fichue désormais ! Il se jura à lui-même d’apprendre un peu mieux à jouer la comédie a l’avenir… sans doute que cela lui servirait… enfin s’il sortait vivant de cette soirée du moins.
Quoi qu’il en soit, son œil libre et rougit par l’étouffement fit quelques aller retour entre la silhouette gracile de Lizbeth puis sa main gauche posée sur la rambarde de pierre tandis que la droite retenait maintenant bien plus faiblement le contour de son cou. Il déglutit en fixant finalement son orbe bleu sur le cuir de son gant. Sa vision est troublée par les quelques larmes malvenues qui lui montèrent aux yeux. Détournant un peu la tête plus vers la direction opposée à sa convive, il osa, dans un hoquet imprévu, libérer quelques paroles… suicidaires :
« O..Original, votre parfum… si vous me permettez. »
Bien évidemment, il n’en pensait pas un traitre mot mais après tout, rien n’avancerait si l’abcès naissant n’était pas immédiatement percé. Et puis il saurait de toutes les manières, très bien se défendre. Alea Jacta Es.
Spoiler:
Désolée pour cette piètre performance, que ce soit pour la qualité de mon post ou des lignes; je me rattraperais. Love you ♥
Lizbeth C. Valentyne
Marquise
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Sujet: Re: L'écho d'un reflet résonant de différences. {Lizbeth C. Valentyne. Jeu 29 Déc - 15:05
Lui apporter un verre…Lizbeth ne se serait jamais crue capable de gentillesse envers quiconque pourtant. Se fondre dans la masse, agir comme n’importe qui le ferait, même si jamais ces faits, gestes ou paroles n’étaient sincères, ça, elle savait faire. Bien. Très bien. Peut-être même trop bien. Trop pour être capable d’agir de façon naturelle avec quiconque…Du moins l’avait-elle pensé jusqu’à ce jour. Avec ce marquis elle avait été étrangement…Elle-même. D’un naturel dont elle n’avait même plus conscience depuis toutes ces années à vivre derrière un masque formé de toute la perfection dont elle était capable, et rien d’autre. Un masque de mensonges, de ce qu’elle n’était pas. Un masque taillé dans une glace qui semblait fondre petit à petit face à la chaleur que dégageait ce marquis. Le seul bémol, c’est que ce masque ne devait pas fondre dans son intégralité. Jamais. A n’en pas douter, si elle devait être un jour véritablement elle-même devant lui, ce semblant de sympathie naissant entre les deux disparaitrait. A coup sur…
Perdue dans les méandres de ses esprits, lorsqu’elle fût contrainte de revenir sur terre elle ne tenait plus ce verre qu’elle lui avait tendu. C’était d’ailleurs indirectement la raison du retour de ses esprits. Le marquis s’en était saisit pour en avaler le liquide, qui ne sembla pas passer si bien que ça puisqu’il manqua de s’étouffer avec…Comme quoi, la gentillesse n’était vraiment pas une qualité faite pour Lizbeth, puisqu’il semblerait que lorsqu’elle tentait de l’être d’une quelconque façon que ça soit les choses ne se terminaient pas comme prévu. De là à manquer de tuer un marquis avec un simple verre…Elle aurait désiré faire une telle chose qu’elle n’y serait jamais parvenue. La scène en devenait d’ailleurs presque comique. Si ses souvenirs douloureux n’étaient pas encore comme une plaie à vif dans son esprit, elle aurait sans doute rit, d’ailleurs. Son être se contenta alors d’un petit sourire amusé, que sa main vint cacher par pure acte de convenance. Mais rien que ça, cela paraissait être beaucoup à ses yeux.
Du point de vue du marquis de SaintLouis pourtant, la situation devait être loin d’être amusante. Bien au contraire même. Pourtant…Lizbeth s’amusait bien. Il était différent, tellement différent des autres nobles. Elle commençait à l’apprécier, même, lui semblait-il.
« O..Original, votre parfum… si vous me permettez. »
Son sourire amusé, sur le point de disparaitre, ne put que s’élargir davantage face à de telles paroles. Il était évident qu’il ne pouvait parler que de l’odeur du sang qui restait sur elle après ce petit…Comme définir cela ? Cette exceptionnelle bonne action ? Aux yeux du loup, cela ne devait être davantage qu’un petit encas de nuit, cependant. Et c’était très bien ainsi. Elle ne voulait pas qu’il sache, ou même qu’il ose ne serais-je que songer qu’elle avait fait cela pour lui éviter des ennuis. Qu’il la prenne pour une âme généreuse ? Et puis quoi encore ! Au vu de son caractère pour un peu il se sentirait redevable, après.
Non seulement différent de tous les nobles qu’elle avait eu le malheur de devoir fréquenter, il en était également différent de l’image qu’elle se faisait des loups. De tout ce qu’elle en avait appris dans les livres dits « de légendes » et des dires de son père. Les ennemis naturels des vampires…Elle avait toujours entendu que les deux races ne pouvaient pas s’entendre, et que c’était un exploit que l’un et l’autre ne tentent pas de s’entretuer s’ils venaient à se côtoyer. Pourtant…même si elle n’irait pas jusqu’à dire qu’ils s’entendaient réellement bien…Il fallait tout de même admettre que le courant passait assez bien entre eux. De plus, il s’était attiré les foudres d’un notable en la défendant face à lui, et d’un autre encore rien que de par la compagnie qu’il lui avait accordé lors de cette soirée. Au même titre qu’elle en tant que vampire…Il était juste…Différent.
Et comme sa franchise était à la fois la plus belle de ses qualités et le plus horrible de ses défauts, elle ne se garda pas de lui faire part de ses pensées à son sujet. Laissant son sourire se volatiliser, elle prit appuie sur la rambarde du balcon pour reposer ses yeux quelque part, au loin.
« Vous êtes différent de tout ce que j’ai eu loisir d’apprendre sur les loups. » lui confia-t-elle de façon naturelle.
Naturelle…Elle ne voyait pas pourquoi elle ne l’aurait pas été. Il la savait vampire, elle le savait loup, et il n’y avait personne aux alentours. Après avoir été aussi franche depuis le début de cette drôle de soirée, autant continuer sur cette lancée. Etrangement d’ailleurs, pouvoir être enfin franche et sincère avec quelqu’un détendait la marquise. Dès lors que son père était mort, elle avait eu comme une sensation de solitude allant bien au-delà le fait de ne simplement plus jamais pouvoir le revoir. C’était comme si avec sa mort avait disparu toute possibilité pour elle d’avoir quelqu’un à qui parler avec franchise. Mezariel ne deviendrais probablement pas son confident, ou pas dans l’immédiat, mais il lui offrait une lueur d’espoir. Du moins…Elle le pensait, à ce moment-là.
Et l’idée la ravie. A tel point qu’elle se sentait presque…Bien ? Ce n’était pas encore tout à fait le cas…Mais tout ce qui la dérangeait, à présent, c’était ses nobles qui dansaient dans son dos. Elle n’aimait pas ce genre de réception, et elle n’aimait pas les notables de la cours –exception faite pour Mezariel à présent. Tout ce qu’elle désirait à présent était donc…De quitter cette réception. Et ce n’est pas un fichu devoir de convenance qui allait la forcer à rester ici si elle n’en avait pas envie. Se tournant donc vers le marquis, elle lui offrit un sourire enfantin avant de desceller de nouveau ses lèvres.
« Vous me raccompagnez à mes appartements ? »
Une question qui n’en était pas vraiment une puisqu’elle ouvrit immédiatement la marche sans vraiment lui laisser la possibilité de lui répondre. Elle n’aurait su dire pourquoi, mais elle sentait bien que ce genre de réception n’était pas son fort non plus. Cela leur faisait un point commun, un de plus avec le fait d’être différents des êtres de leurs races respectives, malgré les évidentes différences qui auraient dû creuser un infranchissable fossé entre eux.
Elle ne décrocha pas une parole lors du trajet jusque ses appartements. En réalité, ce n’est pas qu’elle ne voulait parler, mais plutôt qu’elle ignorait comment meubler la conversation. Voilà des années qu’elle ne s’était plus trouvée dans ce genre de situation, et le plus étonnant n’était pas que c’était à présent le cas mais qu’elle en était la seule et unique responsable. Il fallait bien être honnête, elle semblait l’apprécier. Plus qu’elle n’acceptait de l’admettre. Et cette idée la mettait mal à l’aise. Voilà ce qui arrive lorsque l’on n’est plus habitué à être sociable. Enfin en soit ça ne l’avait jamais dérangée…Auparavant.
Pourtant, lorsqu’enfin leur marche prit fin et qu’elle s’arrêta devant la porte de ses appartements, ses mots comme son geste vinrent tout naturellement. Avant toute chose, elle s’était tournée vers lui et lui avait adressé un nouveau sourire, en le remerciant de lui avoir tenue compagnie lors de cette réception. Elle se garda bien de préciser que c’était la première fois qu’elle ne s’y était pas ennuyée, cependant. C’est sur ces mots que, dans un ultime geste d’au revoir, elle se plaça devant lui, se mis sur la pointe des pieds pour arriver à sa hauteur et déposa un chaste baiser sur sa joue, avant de s’éloigner comme l’aurais fait une petite fille. Un signe de la main, et l’instant d’après elle était dans ses appartements.
Elle n’était pas prête d’oublier cette soirée.
Spoiler:
Ma performance n'était guère mieux. Je me rattraperais également. Love you too. ♥
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Sujet: Re: L'écho d'un reflet résonant de différences. {Lizbeth C. Valentyne.
L'écho d'un reflet résonant de différences. {Lizbeth C. Valentyne.