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| Civitas Parisirium [pv Gabriel] | |
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Samuel d'EstampeMarquisMessages : 16 Date d'inscription : 21/08/2011 ~Etat civil~Race :: HumainVos Rps en cours : Vos Relations: | Sujet: Civitas Parisirium [pv Gabriel] Dim 25 Sep - 14:50 | |
| C’est en fin d'après-midi, alors que le coq s’en va se coucher, accompagnant le déclin de l’astre premier, que la diligence stoppa sa course véloce dans les petites rues étroites de la grande cité faisant rêver depuis des siècles. Rien n’avait laissé présager qu’il aurait la chance, le privilège de pouvoir foulé les pavés longeant la Seine. Pouvoir venir à la capitale lorsque l’on est qu’un simple prolétaire de province, c’était l’accomplissement d’un rêve. C’était pour cette raison que le père de Samuel l’avait envoyé à la cour, porté au Roi ses salutations et ses vœux d’allégeance, comme tout bon français pouvait le faire. Samuel, dans la bonne culture qu’il avait eu, ne pouvait s’empêcher de penser que son père y voyait son propre intérêt et celui de son nom avant le reste. Bien sûr que si les attentions royales n’apportaient que plus de prestige à la famille et à son nom. Aussi, aucun faux pas ne pouvait être toléré. Il ne lui restait donc que peu de temps pour en manquer quelques uns. Avisant le ciel bleuté parsemé de coton, le jeune marquis quitta son véhicule pour faire quelques mètres à pieds, malgré les protestations du cochet. Quel mal y avait-il à profiter de la ville dans l’attente de son cadet ? Depuis le temps qu’il en entendait parler, qu’il devait venir… Enfin ! Paris la magnifique ! Paris la splendide !
Logeant les bords du fleuve, Samuel observait avec plaisir les bâtiments érigés de part et d’autre tout en sifflotant. Cinq jours de voyage l’avait achevé et se dégourdir les jambes était un vrai bienfait. Quelques canards passaient sous le pont Saint-Michel sur lequel notre homme passait. Il remontait le courant dans la direction que lui indiquait le toit de la ville, ces deux tours imposantes qui s’élevaient avec grâce dans le ciel comme pour s’approcher au plus près du jardin d’Eden. Notre Dame, la plus majestueuse cathédrale qui lui était donné d’observé depuis sa naissance. Si sa mère avait été présente, elle l’aurait sûrement supplié pour se rendre aux confesses de l’évêque. La diligence qui l’avait déposé près de l’Ile de la Cité le suivait de loin, tandis qu’il suivait le cours en direction de la cathédrale. Elle était le point de rendez-vous entre son frère et lui. Car Samuel ignorait bien sûr tout de cette ville, si ce n’était son histoire, et de ce fait il ignorait également où se trouvait l’hôtel particulier que leur oncle avait laissé en héritage à son jeune frère, en charge de reprendre le marquisat que ce dernier laissait à l’abandon après une mort sans héritier.
Lorsque finalement il parvint sur le parvis, le marquis demeura figé devant la grandeur de l’œuvre, l’ampleur du travail et de la souffrance de ceux qui avait érigé un tel monument, pour rendre gloire au Très Saint. Les deux clochés qui la surmontait étaient à peine visibles à mesure qu’il s’avançait vers le porche pour admirer de plus près l’architecture. Toutes ces voutes et sculpture étaient de ressembler à leur demeure du Berry même si elle conservait un style renaissance bien net. Ce n’était la magnificence gothique qu’il avait devant les yeux. Les portes étaient ouvertes pour inviter à l’office de la soirée. Cependant, il ne pouvait se permettre de se rendre aux vêpres alors que Gabriel devait le rejoindre dans la soirée, suite à l’envoi d’un messager pour le prévenir de son arrivée imminente. Faisant demi-tour, il fit face à la place, grouillante de mendiants, de petites gens, quelques bons hommes avec leurs compagnes. C’était une place pleine de vie. Les pierres formant un muret d’enceinte du parvis offraient un siège suffisant pour patienter, le livre à la main. Timée, Platon.
« Mais oui, Socrate, tous les hommes, pour peu qu’ils participent tant soit peu à la sagesse, quand ils spnt sur le point d’entreprendre une affaire petite ou grande, invoquent toujours de quelque façon la divinité. Et pour nous, qui allons discourir sur le Monde, dire comment il est né ou s’il n’est pas né du tout, à plus forte raison nous faut-il, si nous ne perdons tout à fait l’esprit, appeler à l’aide les Dieux et Déesses, les prier que nos propos soient toujours, en tout ce qui les touche, conformes avant tout à leur pensée, et en ce qui nous concerne, logiquement ordonnés. Touchant les Dieux, que telle soit donc notre invocation… »
Relevant les yeux vers la Sainte Cathédrale, Samuel ressentit une immense culpabilité à lire ses textes parfois tendancieusement hérétique au front même de la croix. Fixant la populace de la place, il referma brusquement le livre en priant son frère de ne plus tarder. Avant qu'il ne fasse complètement nuit....
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| | | | Sujet: Re: Civitas Parisirium [pv Gabriel] Mer 9 Nov - 19:33 | |
| Que ce soit le destin, le hasard ou Mère Nature qui faisait bien les choses, Gabriel avait le don d'arriver très exactement quand on ne s'y attendait pas. Et l'aîné des deux frères, qui était en train d'espérer que son cadet n'arriverait pas trop tard, n'imaginait probablement pas à cet instant que celui aux cheveux argentés n'était pas bien loin. En fait, il se trouvait à l'endroit même où le plus posé n'avait pas osé entrer, de crainte de faire attendre le deuxième : dans la Cathédrale Notre-Dame. Non pas qu'il se soit rendu aux vêpres, car elles n'avaient pas encore commencé et ne débuteraient que d'ici une vingtaine de minutes ; d'ailleurs, le jeune homme préférait cultiver sa foi seul, plutôt qu'entouré. Lui qui est d'habitude si sociable et extraverti, en ce qui concernait la religion, il préférait que ça reste dans le domaine privé, du strictement intime. Peut-être bien à cause de leur très douce et gentille, mais si... extrémiste mère ? Après tout, quand votre mère vous fait aller à l'Eglise tous les vendredi soirs et tous les dimanche matins, que vous devez faire votre confession au moins une fois par semaine, ce qui implique un autre aller-retour dans le lieu de culte, qu'elle vous baigne dans les prières du soir au matin et que votre existence même a été imprégnée dès la naissance de son fanatisme religieux... Non pas que ça ait tendance à dégoûter, la foi étant très importante au XVIIème siècle, juste, on a peut-être moins envie de l'exprimer au grand jour, n'importe quand et n'importe où. En tout cas, l'artiste avait réagit ainsi à cette éducation.
Ainsi, le jeune marquis s'était rendu au lieu de rendez-vous même que son frère lui avait désigné, une place non loin de la Cathédrale qui avait demandé tant d'efforts et de sacrifices pour être bâtie, mais qui aujourd'hui illuminait Paris de sa grandeur. Cependant, n'étant pas du genre très patient, et s'étant rendu au point de rendez-vous dès qu'il avait reçu la missive de son frère -donc un peu trop tôt- il avait décidé, comme son aîné un peu plus tard, de faire quelques pas. Et, en arrivant devant le si beau bâtimet, qui aurait bien mérité d'être peint, le garçon arrêta sa promenade, et l'observa un long moment. Voilà quelques semaines déjà qu'il résidait dans la capitale de la France, et il n'avait pas encore vu d'aussi prêt Notre-Dame... C'était décidé, il allait y faire halte ! Ainsi, la porte étant ouverte à n'importe qui jusqu'à n'importe quelle heure, le marquis de Fiennes s'aventura à entrer dans le symbole du catholicisme en France. Et il y resta un peu plus longtemps que prévu, car après avoir admiré un long moment les magnifiques statues et vitraux de la Cathédrale, il s'était dit qu'un moment de recueillement ne lui ferait pas de mal ; cela faisait déjà trop longtemps qu'il n'avait pas prié. Car, même s'il n'était pas fanatique comme sa tendre génitrice, l'éducation qu'elle avait procuré à ses enfants laissait forcément des traces, dont un profond respect envers l'Être Suprême et l'Eglise, pour Gabriel en tout cas. Ainsi le jeune homme s'isola dans un coin et pria, de longues minutes, étant pour une fois bien calme.
Mais tout a une fin, et bien heureusement me direz-vous. Alors, au bout d'un certain temps, dont Gabriel n'aurait pas su dire s'il avait s'agit de dix minutes ou de trois heures, toujours aussi rêveur, l'aristocrate sortit de la Cathédrale. Il fut bien surpris de voir que le soleil se couchait déjà, traçant une superbe ligne rouge à l'horizon, alors que le ciel un peu plus haut était teinté d'orange, d'ocre, et que le point culminant se violaçait, tendant vers le bleu nuit si caractéristique des soirées sans nuages. Et alors, tout à coup, le souvenir de Samuel, qui devait donc probablement l'attendre à cet instant, revint brutalement à la tête de linotte qu'était le jeune homme de vingt-deux ans. Emettant involontairement une exclamation de surprise, assez sonore pour tout vous dire, le noble descendit les marches rapidement, décidé à retourner aussi vite que possible au point de rendez-vous ! Comme à son habitude, Gabriel n'avait pas pris le soin de s'habiller aussi convenablement qu'il le fallait, du moins selon les règles de vie de la noblesse ; il n'était vêtu que d'un pantalon marron foncé lâche, de grosses bottes disparaissant sous son bas, et d'une chemise ocre dont le haut du torse se nouait normalement avec des liens, qui étaient présentement un peu défaits... Et bien sur, à sa ceinture, son épée. On est jamais trop prudent ! Sentant la fraîche brise du soir, l'étourdi frissonna ; il allait bientôt falloir bien se vêtir, plus chaudement ! Et, c'est tout en avançant vers la place, qu'un détail l'interpella ; un jeune homme, tournant le dos à la cathédrale, et donc à lui-même, qui, de prestance, d'allure et de chevelure, ressemblait curieusement à son aîné... Se trouvant à un peu moins de dix mètres de l'intéressé, Gabriel pivota sur son pied droit pour se pencher un peu de côté, observer ce que le potentiel inconnu -ou pas- tenait dans sa main... Un livre. Ce devait être Samuel, forcément ! Avec un petit sourire, le cadet décida de surprendre le scientifique, et doucement, il s'approcha, aussi discrètement que possible. Il ne voulait vraiment pas que toute sa tactique soit gâchée ! Et si ce n'était pas Samuel ? Eh bien, tant pis, il s'excuserait et partirait ailleurs ! Telle était la philosophie du jeune adulte aux yeux d'émeraude : profiter de l'occasion, du moment présent, et on verrait bien après ! Aussi, quand il fut juste derrière celui qu'il soupçonnait fortement être son frère, Gabriel le contourna très légèrement, restant toujours en arrière, et, d'un mouvement vif mais pas aggressif, il prit de la main qui le tenait, le livre que la personne lisait. Et, rapidement, bien content de son coup, et découvrant qu'il ne s'était pas trompé, le marquis de Fiennes vint devant son frère, déclarant avec fierté, un rictus amusé et taquin sur les lèvres :
- Platon... Vous ne changez pas, mon frère, vous avez toujours aussi bon goût, en matière de littérature ! |
| | | Samuel d'EstampeMarquisMessages : 16 Date d'inscription : 21/08/2011 ~Etat civil~Race :: HumainVos Rps en cours : Vos Relations: | Sujet: Re: Civitas Parisirium [pv Gabriel] Mer 26 Sep - 14:13 | |
| Regardant le livre entre ses mains, il passait à tous ceux qu’il avait du laisser derrière lui le temps de ce voyage d’agrément à la capitale. Il aurait voulu pouvoir les emmener avec lui. Il pensait particulièrement à sa mère, qu’il avait laissée au domaine familial. Perdu dans ses pensées, il n’avait pas vu arrivé l’individu dans son dos. Il n’aurait d’ailleurs pas prêté attention à tous les individus qui battaient le pavé devant la cathédrale. Et encore moins un jeune homme habillé en paysans… Quoique les paysans ne portaient guère d’épées, et ne s’amusait encore moins à voler les livres des nobles seigneurs patiemment installés. Sans y prendre garde, l’ouvrage avait disparu sous son regard. Envolé comme par magie, il le suivit du regard comme du geste, tentant de rattraper cette preuve hérétique plutôt accablante le concernant. C’est ainsi qu’il reconnut et découvrit en même temps son frère, le fameux manant intrépide qui osait poser la main néophyte sur son livre.
_ Quant à vous, cher frère, vous ne changez guère non plus… Je reconnais bien là votre oisiveté…
Le sourire lui revenant, il reprit ses affaires avant d’embrasser du geste la grande cité qui s’étirait autour d’eux. Que de différence entre sa région natale. Loin étaient les rues boueuses perdues dans les montagnes, parsemées de quelques maisonnées d’éleveurs de chèvres ou de moutons. Evidemment, le Berry comptait quelques villes, mais elles n’avaient pas l’ampleur de la capitale. On ne pouvait prétendre mieux que le logis du roi… Il paraissait évident que Paris se devait d’être à l’image de ce roi, grand, majestueux…
_ Vous semblez vous être acclimaté à cette ville… Rien ne saurait prendre le pas sur votre naturel. Vous vous fondez dans la masse…
Le prenant par le bras, il entraîna son frère jusqu’à sa voiture. Sans lui, il ne pourrait trouver le manoir familial, et la nuit tombant, il était tant de regagner un toit sûr. Ils auraient le temps de discuter plus longuement là-bas, et de visiter la ville le lendemain, et les jours d’après. Sa visite à la cour ne pressait pas plus que cela, même si son père avait envoyé une missive.
_ Je compte sur vous, mon cher. J’espère que vous nous mènerez à destination.
Il hésita un instant à lui proposer de prendre place près du cochet, se demandant ce qu’il aurait préféré, en vérité. L’atmosphère confinée de la diligence ou la route à l’air libre, caressé par le vent… Devant la porte, le cochet aux aguets, il attendait, sachant pertinemment que Gabriel prendrait de lui-même la décision, sans avoir besoin de lui faire de proposition.
[Désolée, c'est pas très très long... Mais tu sais, les effusions de joie en public, c'est pas le truc de Samy xD] |
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