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| Traque nocturne qui s'achève dans un lieu... étonnant? [PV Fil] | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Traque nocturne qui s'achève dans un lieu... étonnant? [PV Fil] Dim 7 Avr - 21:29 | |
| Le quartier était sombre. Quelques lampadaires éclairaient faiblement quelques ruelles d’une lueur jaunâtre, leur donnant un aspect irréel, mais surtout effrayant pour les rares mortels qui osaient s’y aventurer. On n’y croisait que peu de monde, hormis quelques âmes vagabondant dans ces impasses, les unes à la recherche de plaisir, de vies à prendre, ou simplement de solitude, les autres, perdues, apeurées, ou inconscientes. Plus on avançait à l’intérieur de ces rues, plus elles étaient étroites, humides. Les gouttes s’écrasaient sur les pavés abîmés, irréguliers, les rendant glissants et visqueux. Il arrivait de croiser un ou deux hommes, avachis contre le mur délabré d’une demeure inhabitée, croupissant dans leur urine, accompagnés le plus souvent d’une bouteille d’alcool peu chère, qui maugréaient des phrases inintelligibles. L’un d’eux agrippa la cheville de la riche demoiselle qui marchait d’un pas silencieux dans l’allée presque déserte, souillant ainsi la robe pourpre de boue et de poussière. Cette dernière se dégagea violemment et se jeta sur lui, le plaquant au sol, surprenant l’homme qui ne fit que bafouiller quelques mots d’excuse, soufflant ainsi son haleine fétide sur le visage pâle et splendide qui le pétrifiait de ses grands yeux rouges. Un grognement s’échappa de la gorge de la jeune dame, bruit étrange qui paralysa le pauvre mendiant. Elle se releva alors, laissant seul l’homme terrorisé, et déposa quelques pièces d’or auprès de lui avant de s’éloigner et de disparaitre dans l’ombre.
Alix s’arrêta quelques instants, s’adossa à un mur, salissant ainsi sa robe déjà encrassée par le mendiant qui s’était jeté sur elle plusieurs minutes auparavant. L’air qu’elle expirait se formait en une fumée blanchâtre, la température devait donc être basse. Cependant, elle ne sentait pas réellement le froid. Ce dernier, au lieu de raidir son corps, le vivifiait et le rendait plus sensible, plus alerte. Elle leva légèrement la tête et respira longuement. Elle pouvait encore respirer la puanteur du misérable à qui elle avait gracieusement offert de l’argent, mais au-delà de cette odeur âcre, elle en humait une autre, plus subtile, qu’elle haïssait de tout son être. Le vampire. Il était proche. Il avait surement dû l’entendre à cause du vacarme qu’avait causé le vieillard, mais ce n’était plus un problème. Elle devait juste agir rapidement, avant qu’il n’ait le temps d’alerter ses semblables. L’ordre de lui ôter la vie provenait du roi lui-même, et elle prenait du plaisir à exécuter ses ordres lorsqu’il s’agissait d’assassiner ces buveurs de sang à qui il ne restait plus ou peu de conscience. Ces immondes créatures lui avaient retiré sa raison de vivre, son amour, et donc, une partie d’elle-même.
« -Catherine… »
Cela faisait des dizaines d’années qu’elle était seule, mais le temps n’était pas parvenu à atténuer sa souffrance. Sa haine demeurait intacte, elle était toujours aussi ardente que le jour où elle s’était promis la vengeance. Les jours passaient, et elle n’était pas parvenue à obtenir sa revanche. Elle errait, ayant pour unique but et unique ordre de faire couler le sang. Elle serra les dents et clos ses paupières, refoulant son chagrin et se concentra sur sa mission en tentant de localiser la position du buveur de sang. Elle rouvrit les yeux, et se déplaça, silencieuse, encore sous forme humaine pour ne pas dévoiler sa nature aux quelques humains qu’elle aurait pu rencontrer en chemin. Elle sentait que la distance qui la séparait de sa cible se réduisait peu à peu. L’odeur était maintenant plus forte, plus présente. Il devait se trouver à une vingtaine de mètres d’elle. Alix se figea, cachée dans le renfoncement d’une habitation. Il avançait vers elle. Avait-il conscience d’être traqué ? Son attitude était pour le moins étrange… D’ordinaire, ils la flairaient et se tenaient loin d’elle. Elle patienta donc quelques instants, attendant qu’il soit près d’elle pour se transformer. Seulement... L’odeur était trop forte et l’assaillait de toute part. Elle venait de plusieurs endroits et semblait se rapprocher d’elle. Cela ne pouvait signifier qu’une chose : plusieurs vampires se dirigeaient vers elle. Ils devaient être trois, car maintenant, elle pouvait distinguer trois fumets différents. Elle devait fuir. Combattre trois vampires qui l’encerclaient était trop risqué et même impossible si l’un d’eux était âgé et donc plus puissant. Or, elle ne pouvait se permettre se risque. Non seulement, elle décevrait le roi, mais aussi, elle ne pourrait tenir sa promesse, qui était de tuer l’assassin de son amante avant de mourir. Elle choisit donc de s’échapper par la ruelle qui semblait mener dans la direction la plus éloignée des trois créatures.
Elle courait à travers les dédales de rues. Elle se savait suivie et elle devait disparaitre. Elle sauta au-dessus d’un portail, déchirant sa robe de satin. Elle descendit un escalier sombre et humide et se retrouva dans un cul de sac. Elle avança, méfiante, flairant d’autres odeurs que celle des vampires qui la pourchassaient. Elle marcha à plus vive allure, se dirigeant vers le bout de l’impasse, d’où elle percevait des bruits. Elle se trouva face à une large porte en bois, close. Des rires et de la musique émanaient de derrière la porte, mais ce qui la rassura était l’odeur de son espèce, l’odeur d’autres lycans. Elle se retourna, observa les escaliers, et vit les vampires, immobiles, derrière le portail. Elle sut qu’eux aussi avaient senti l’odeur des autres loups et qu’ils ne franchiraient pas la barrière qui les séparait, car ils savaient que cela les réduirait à une mort certaine. Ils se toisèrent quelques instants, jusqu’à ce qu’ils disparaissent, et la laissent seule face à la porte. Elle tenta tant bien que mal d’épousseter sa robe abîmée et déchiquetée. Ensuite, elle poussa la porte et pénétra dans une pièce à la lumière tamisée, où de nombreux gens de toutes classes sociale se trouvaient. Elle avança, observant la vaste salle contrastant avec le quartier dans lequel elle se trouvait quelques secondes plus tôt. Certains dansaient, d’autres buvaient, d’autres riaient. Jamais elle n’avait connu pareil endroit. Tous se mélangeaient, tous étaient des lycans. Certains la regardaient, d’autres ne lui prêtaient pas attention. Un homme passa près d’elle, un plateau d’argent à la main, et lui offrit un verre remplit d’un liquide ambré afin de lui souhaiter la bienvenue. Elle le remercia, et se dirigea vers une table abandonnée afin de s’y assoir. Elle observa la pièce faiblement éclairée, décorée de tableaux de toutes sortes. De riches rideaux de soie bordeaux ornaient les fenêtres. Il se dégageait de cet endroit une atmosphère voluptueuse, sensuelle, et très agréable. Elle démêla sa chevelure rosâtre, laissant glisser ses doigts couverts de ses gants pourpres entre les mèches de ses cheveux. Son habituel sourire mutin se dessina sur son visage, et elle s’abandonna à la contemplation du liquide qui se trouvait dans son verre.
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| | | | Sujet: Re: Traque nocturne qui s'achève dans un lieu... étonnant? [PV Fil] Mar 9 Avr - 18:09 | |
| Cela ne devait à la base qu'être une entrevue. Et non pas tout ce remue ménage, toute cette aventure, je vais vous conter. Tout commença une belle après midi ensoleillé par l'étoile scintillante du même nom. Aujourd'hui, Filrahen, notre lycan, avait rendez vous avec un riche marchand itinérant venu de l'est de la France. Une contrée pas si lointaine de la sienne d'origine. Un endroit où le ton est plus abrupt qu'ici en France, ou les mots sont plus violents et aggressif. Mais étrangement, cela plaisait au tailleur. La stature imposante de l'homme le rendait déjà peu accueillant silencieux. Parlant, il était encore moins rassurant. Crâne rasé, un large menton recouvert d'une fine barbe, une cicatrice au niveau de l'oeil dont il ne voulut lacher aucunes confessions sur ce qui lui était arrivé. Ce n'était pas la première fois qu'ils se croisaient et commerçaient ensemble. Mais cette fois ci, c'était assez différent. Le grand et musclé ''monstre de l'est'' avait donné rendez vous à l'artisan dans une taverne en centre ville, et l'homme aux cheveux de platine ne put refuser.
Cet étranger, malgré ses airs menaçants, n'avait rien de spécial. Filrahen riait de bon cœur avec lui autour d'un bon verre d'hydromel, douce, au fin fond de la salle. Dans un recoin, loin des oreilles trop curieuses. Toujours alors qu'ils se voyaient, le marchand voulait qu'ils se voient dans ce genre de coin, à l'ombre, cachés. C'était presque étrange comme requête, le tailleur se demandait presque si à chaque rencontre il n'allait pas se faire transpercer par une lame dans le dos. Mais non, à chaque fois il s'en sortait vivant, un poil alcoolisé mais avec une garantie d'avoir de bonnes marchandises. Mais cette fois ci, c'était différent. La taverne était presque vide, et une fois leur contrat rempli rapidement, la discussion sur les formalités étaient devenus une discussion de bons amis. Ils discutaient de tout et de rien à la fois. Puis à un moment, le tour des sujets ayant tourné et notre ami au fort accent étant un peu plus éméché que d'habitude, il se pencha vers le loup et murmura quelque chose. Filrahen s'approcha pour mieux l'entendre et fut surpris par ce qu'il entendit. Le marchand était un lycan, et savait depuis le début la nature de l'artisan. Mais il avoua que quelque chose avait changé au fur et à mesure du temps. L'artisan fut content d'apprendre cela, souriant et lui répondant :
« Je suis un humain. Rien d'autre. J'ai travaillé dur pour apparaître comme tel, tenir le loup en moi en laisse et le dompter. Je me doute que vous ne risquerez jamais de révéler nos identités. » L'homme sourit et répliqua, toujours en de simples murmures : « Pourquoi 'foulez 'fous tant 'fous cacher ? Et racontez m'en plus sur 'fotre histoire, je 'fous promet de raconter la mienne la prochaine fois. » Eclipsant la première question, Filrahen expliqua les grandes lignes de son histoire, l'histoire de lui et son frère, et maintenant, Paris, où tout va mieux, où il rencontra de nombreuses personnes qui l'aidèrent à se sentir mieux comme Stanislava Braginsky qui l'aida à dompter le monstre en lui. Sans rentrer dans les détails évidemment. « Ach gut... Si 'fous cherchez votre frère, cherchez là où 'fous pou'fez trou'fer des loups égarés. S'il est à Paris, je 'fous invite à aller demain soir dans le quartier sud de l'ancienne Lutèce. » Finissant quasiment sur cela, le lycan remercia son confrère et chacuns retournèrent de leur coté. Tout le long du chemin retour, le tailleur réfléchit.
Voulez t-il vraiment retrouver son frère ? Qu'était il devenu ? Lui en voudrait il ? Son emprise lycanthrope serait-elle toujours un joug vis à vis de son frère ? Il ne savait pas vraiment si c'était une bonne chose de le retrouver. Il avait maintenant une nouvelle vie ; un travail qui lui plaisait et avait offert son cœur. Quoi de mieux me direz vous ? Toute la journée, il réfléchit, se perçant plusieurs fois les doigts avec ses aiguilles. C'était toujours le sujet qui fachait. Toujours. La seule chose qui pouvait lui faire perdre pied. Avant c'était sa lycanthropie, maintenant ça... Une chose le rassurait néanmoins, c'était qu'il était plus difficile de le repếrer à l'odeur, passant réellement pour un humain. Toujours une chose de gagner sur le combat personnel qu'il menait contre lui même. Oui ? Non ? Toute la journée, il pesa le pour et le contre. Puis le soleil commença à faillir dans l'obscurité de l'horizon. Grimpow était un lycan, et s'il avait connaissance de ce lieu, et résidait à Paris, alors peut être se trouverait-il à cette petite festivité. Oui peut etre. Nous le saurons très prochaine. Oui, Filrahen irait à ce regroupement de loup.
L'obscurité était tombée sur la capitale. Les impasses aux murs de pierre devenaient avec l'obscurité de véritable coupe gorge, la lune illuminait à peine la ville, et pour finir, le lieu de rendez vous était dans l'un des quartiers les moins agréables de Paris. De vils charognes se baladaient là bas et qui sait tout ce qu'il s'y passait. Du moins hormis une petite fête de lycan, Filrahen en avait aucune idée. Le tailleur sortit de son atelier, toujours hésitant. Il était vétu de gant en cuir noir, avait troqué son habituel sarouel pour un pantalon un peu plus commun, noir lui aussi. Sa chemise et veste blanche étaient néanmoins les mêmes qu'à l'acoutumé, du moins presque car pour se cacher de la vue des autres, pour se fondre aux ombres du soir, il avait pris un autre modèle de sa veste. Presque la même, à l'identique, mais avec une capuche. Cela donnait un petit air mystérieux qu'il appréciait. Glissant de ruelles en ruelles, notre loup se faufilait telle une ombre vers son but, dans un silence assuré. Pas un son ne se dégageait de ses mouvements fluides, seul le vent s'entendait ce soir là.
Le doute résidait toutefois dans le crane de notre loup, hésitant plusieurs fois à faire demi tour. Mais il n'y arrivait jamais. C'était comme si un aimant l'emmenait, irrémédiablement vers cette festivité de loup. Est-ce vraiment parce qu'il pouvait hypothétiquement y trouver son frère, ou alors est-ce juste parce qu'il désirait voir la vraie face, la vraie vie, d'un lycan ? Alors qu'il s'approchait de l'adresse qu'on lui avait donné, il vit au croisement, un peu plus loin, une silouette passer. Rapidement. Il continua d'avancer, puis il vit plusieurs hommes, passer, eux aussi avec hate. Filrahen continua sa route, tournant dans ce dédale de rue puis vit la rue dans laquelle se trouvait le lieu de rendez vous. Il vit alors quelques personnes, surement, les silhouettes vues précédemment. Il leur fit signe de la main et leur cria : « Excusez moi messieurs, suis je bien dans la rue de la Liberté du quartier sud ? » Mais les hommes lui firent de grossiers gestes et partirent en grommelant dans leur barbe, surement quelques insultes. Filrahen pensa alors : "Les parisiens... de moins en moins aimables...". Avançant vers la porte, il toqua. Personne n'ouvrit. Il y avait beaucoup de bruits à l'intérieur et le loup se risqua à l'ouvrir de lui même... Le tailleur vit alors quelques personnes, qui ne semblaient pas du tout alertés par son arrivée. Il referma alors derrière lui, calmement, retira sa capuche, et s'avança, sans aucune idée de ce qu'il faisait là.
Guettant autour de lui, observant les gens, il vit toute sorte de personnes. Certains étaient déjà éméchés et semblaient déjà entamés par l'alcool, gisant dans un coin de salle une bouteille à la main. Plus au centre de la salle, attablés, deux lycans aux riches habits se regardaient amoureusement en mangeant, et regardant ce qu'il se passait sur une scène de fortune au fond de la salle. Sur cette scène d'ailleurs se trouvait des personnes. Actuellement, c'était un magicien -lycan évidemment- qui faisait son petit tour et amusait ses confrères de la même race. Filrahen n'avait jamais vu plus d'un ou deux lycans à la fois, mais là, avec tout ce monde, il avait l'impression d'étouffer, aucun n'essayait de cacher sa nature, ils étaient tous là à profiter de leur lycanthropie, comme si cette maladie était un don de dieu. Ce n'était pas -du tout- l'avis du tailleur qui prit une peu de temps près de l'entrée pour habituer son odorat. Mais jamais lui ne laisserait son fumet transparaitre, ou le moins possible. Il avait travaillé toute sa vie pour être ''normal''. Marchant dans la salle, cherchant un endroit où se mettre, il subit l'approche de quelques loups qui devaient s'approcher pour être sûr qu'aucun intrus n'était rentré. Filrahen aurait été ravi s'il avait été jugé ainsi, mais en étant assez proche, le flair des bêtes le reconnaissait. Puis soudain, le tailleur fut... stupéfait.
« Oh mais... qu'est ce qui vous ai arrivé ? Votre magnifique robe ! Quel gachis, et dire que ce tissu semblait d'une si belle qualité, votre tenue est toute gachée maintenant. Mince alors. Oh excusez moi » dit-il en portant son regard vers la femme qui portait la tenue objet de son attention. Il se rattrapa immédiatement avec une petite révérence en répliquant : « Je m'appelle Filrahen Coral, je suis tailleur et voir cette robe dans cette état m'est... regrettable, déformation professionnelle. A qui ai je l'honneur ? Que vous est-il arrivé pour avoir une robe dans un tel état ? Malheur de malheur... »
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| | | | Sujet: Re: Traque nocturne qui s'achève dans un lieu... étonnant? [PV Fil] Mer 10 Avr - 9:24 | |
| La jeune dame, accessoirement assassin secrète au service du Roi Charles de France, ruminait des pensées assez sombres tout en finissant son verre d’alcool. Elle ressassait sa traque qui avait été un échec. Le jeu s’était retourné contre elle, sa proie était devenue le chasseur. Ou plutôt, elle était devenue la proie de trois chasseurs ; une partie assez inégale, il faut le reconnaitre. Sa rage s’était apaisée lorsqu’elle avait trouvé refuge dans un lieu assez inattendu mais cependant tout à fait bienvenu – à vrai dire, elle n’aurait pu trouver mieux- mais à présent, et surement à cause de l’alcool qu’elle ingurgitait, sa colère remontait à la surface. Peut-être aurait-elle servi de repas à ces trois créatures assoiffées de sang si elle n’avait pas découvert, par le plus grand des hasards, ce lieu festif qu’elle ne parvenait pas à nommer. Se faire dévorer par les trois vampires aurait été un désastre total, pire que la situation dans laquelle elle se trouvait, mais elle ne pouvait s’empêcher de maudire son indiscrétion. Cependant, la partie n’était que remise, elle ne pouvait se permettre de décevoir le Roi, et le plaisir d’écarteler l’affreux monstre qu’elle traquait n’en serait que meilleur après la défaite qu’elle avait subi ce soir.
Elle demanda un second verre au serveur. Ce liquide ambré était fortement appréciable, bien qu’elle n’ait aucune idée de ce dont il s’agissait – jamais elle n’avait gouté pareil breuvage, mais elle devait reconnaitre qu’en plus de sa saveur exquise, il était assez fort. Ceci dit, l’effet que l’alcool lui procurait ne lui était jamais désagréable, bien qu’elle n’en abusait que très rarement. Elle préférait conserver toute sa lucidité, et détestait quand ses sens s’en retrouvaient altérés. De plus, en dehors de la pièce dans laquelle elle se trouvait, les lieux n’étaient pas sûrs. Peut-être les vampires l’attendraient-elle quelque part lorsqu’elle sortirait, auquel cas, elle ferait mieux de séduire un ou deux loups qui puissent l’accompagner à sa sortie. Elle espérait que ce ne serait pas le cas, même si se servir de quelques lycans n’était pas une idée qui la dérangeait plus que cela ; elle pourrait même en profiter pour se distraire et s’amuser le temps d’une soirée. Cependant, même si les trois sangsues disparaissaient d’ici-là, il était préférable de conserver une part de sobriété, car Paris n’avait jamais été un endroit où elle se sentait en sécurité. Son heure n’avait pas encore sonné, et elle avait l’intention de remplir au moins une promesse. Après, et seulement après, elle s’octroierait le droit de mourir.
Elle était plongée dans ses pensées lorsqu’un homme, de corpulence plutôt fine, vint l’aborder. Elle l’observa, fut étonnée un instant par la couleur de ses cheveux avant de se rappeler qu’elle se trouvait dans un lieu fréquenté par des lycans uniquement et que donc, les coloris capillaires surprenants étaient un élément tout à fait normal pour les personnes qui se trouvaient là-bas.
« Oh mais... qu'est-ce qui vous est arrivé ? Votre magnifique robe ! Quel gâchis, et dire que ce tissu semblait d'une si belle qualité, votre tenue est toute gâchée maintenant. Mince alors. Oh excusez-moi »
Un sourire mutin se dessina sur sa bouche. Elle crut tout d’abord à un prétexte pour pouvoir lui parler, mais l’air désolé de cet homme lui prouvait le contraire. Il semblait réellement affligé par l’état de sa tenue que les grilles avaient, par endroits, réduite en lambeaux. Elle le regarda faire une légère révérence, ce qui ne fit qu’accentuer sa moue malicieuse. En temps normal, elle aurait trouvé ses manières impolies, car les hommes avaient pour habitude de saluer et de se présenter en premier lieu, mais elle n’était pas le genre de femme qui s’offusquait lorsque la bienséance n’était pas toujours respectée. Les manières, la politesse, n’étaient que des éléments futiles pour se faire apprécier par les nobles de la haute société.
« Je m'appelle Filrahen Coral, je suis tailleur et voir cette robe dans cette état m'est... regrettable, déformation professionnelle. A qui ai-je l'honneur ? Que vous est-il arrivé pour avoir une robe dans un tel état ? Malheur de malheur... »
Elle ne pouvait s’empêcher de sourire devant son affliction. Ses idées noires s’envolèrent pour laisser place à son habituelle moue facétieuse. La soirée prenait un tournant un peu plus divertissant que ce qu’elle n’avait été jusqu’à présent. Elle n’éprouvait pas le besoin d’être sans cesse accompagnée pour se distraire, mais l’ennui l’aurait gagnée après peu de temps si ce tailleur n’était pas intervenu. Observer quelques lycans saoul dans le coin d’une salle une bouteille à la main n’avait rien de particulièrement amusant après plus de deux minutes. Regarder des couples, amoureux, baignant dans un romantisme non dissimulé faisait ressurgir les souvenirs d’une période désormais révolue et cela causait à Alix autant de peine que de souffrance. Soit, son attention se reporta sur le dénommé Filrahen Coral. Elle rigola légèrement alors qu’il constatait les dégâts qu’avait subis sa robe pourpre de satin.
« Je suis la comtesse Alix de Fleury. Enchantée, monsieur Coral. En effet, il s’agit là d’une très belle création que j’ai malencontreusement abimée. Figurez-vous que certaines… raisons m’ont poussée à escalader rapidement un haut portail dont le sommet est fait de pics en fer. Ma robe n’a malheureusement pas résisté à cette acrobatie… »
Elle dégagea une des chaises du dessous de la table afin de l’enjoindre à s’assoir à ses côtés. Elle porta son verre à ses lèvres tout en le regardant. Cet homme était… Troublant. Elle ne parvenait pas à sentir son odeur de loup. Peut-être était-ce parce que trop d’odeurs de lycan étaient condensée dans un même lieu et que ses sens olfactifs s’en retrouvaient saturés. Cependant, cela restait étonnant. Elle décida d’ignorer ce détail pour l’instant, car elle demeurait certaine qu’il était de son espèce. Quel humain sensé roderait dans ce quartier et oserait pénétrer dans un lieu comme celui-là ? Le nombre de fous mortels s’aventurant dans les parages était aux alentours de zéros. Elle lui sourit donc et regarda l’homme qui lui avait précédemment offert un verre en guise de bienvenue. Celui-ci se dirigea vers elle et attendit sa demande.
«Pourriez-vous également offrir une de ces boissons à Monsieur qui vient d’arriver à l’instant ? », susurra-t-elle d’un sourire mesquin.
Le serveur ne servait-il donc à boire qu'aux jeunes dames afin de leur souhaiter la bienvenue? Il était rare qu’une dame offre à boire à un homme, bien que dans ce cas-ci, ce n’était pas vraiment elle qui lui offrait, elle n’avait fait qu’enjoindre l’homme à le servir. Mais peu importe, elle en avait toujours eu assez des bonne manières et ne leur accordait que peu d’importance, tant qu’elle ne devenait pas grossière, vulgaire et qu’elle conservait une certaine décence. Elle ne pouvait se permettre de se rabaisser au niveau lamentable des quelques ouvriers et paysans de la pièce. Son titre et sa réputation n’étaient pas réellement les causes du respect qu’elle voulait conserver, il s’agissait plutôt de son tempérament, qui n’envisageait même pas la possibilité d’être d’un caractère aussi affligeant et pitoyable que certains. Seulement, ce lieu n’était pas réellement enclin à une conduite irréprochable ; des gens totalement saouls hurlaient à pleine gorge, d’autres, passionnés - si ce n’était que cela… - se jetaient les uns sur les autres et ne faisaient aucun effort pour masquer leur désir. Elle soupira en les regardant un instant puis se focalisa sur le tailleur. |
| | | | Sujet: Re: Traque nocturne qui s'achève dans un lieu... étonnant? [PV Fil] Dim 21 Avr - 18:10 | |
| C'était sur et certain, implacable. Evident. Il avait pris trop à cœur son travail. Jamais, dans son enfance, Filrahen ne s'était interessé aux dégats qu'il pouvait causer à ses habits. Un trou par ci ? Un trou par là ? Peu importe, tant que ça lui permettait de ne pas avoir froid. Savoir si une etoffe est faite de coton ou de lin. Reconnaitre un pli appliqué. Voir si des coutures sont de bonnes manufactures. Tout ça, c'était des choses dont il n'avait que faire. Seul profiter de son enfance était un but pour lui. Jouer avec ses frères, fuir ses parents et ainsi ne jamais travailler à la ferme. Manger à sa faim. Essayer de charmer la demoiselle de son village qui lui avait taper dans l'oeil. D'ailleurs qu'était elle devenue ? Il n'avait pas vraiment pu s'en préoccuper quand il a du fuir à cause de sa maladie -la lycanthropie- et le fait que toute la populasse veuille la mort à lui et son frère. Lançait-elle, elle aussi, des pierres sur eux lors de leur départ ? Ou alors au contraire regardait-elle, les larmes au bord des yeux, les deux loups disparaître dans la nuit noire ?
Depuis qu'il était arrivé à Paris, et qu'il s'était déclaré tailleur, s'entrainant longuement -ses doigts s'en souviennent-, notre lycan n'avait cessé de se noyer dans le travail. Pour oublier. Pour reprendre une nouvelle vie. Parce qu'il s'était convaincu qu'il aimait ce qu'il faisait. A tel point qu'il aimait maintenant les vétements, les matières, voir des femmes se pavanaient dans des robes somptueuses. L'homme aimait bien aussi être fier de ses tenues, il aimait quand on complimentait son travail. Après tout, c'était une forme de récompense. Et malgré tout cela, malgré ses tentatives pour oublier, malgré sa seule et unique occupation tous les jours, il repensait toujours à son passé, à son statut de lycan, et il réussissait même à se prendre au piège. Quel était le secret de la tranquilité ? Est ce que ce soir, une autre tuile lui arriverait ? Cette femme allait elle compliquée encore plus sa vie, ou alors ces autres lycans s'en chargeraient ? Elle lui sourit, et par réflexe, il fit de même, décollant de plus en plus ses yeux de ses tissus, ne voulant parraitre pour un bougre admirant ses formes et prenant cela pour excuse, pour lui adresser la parole. Il se focalisa sur son regard, ses traits, se cheveux. Elle était belle et ce petit sourire vis à vis de sa réaction la rendait rayonnante. Enfin elle se présenta.
Alix de Fleury. C'était une très belle appellation. Il n'en était pas sûr, mais il était persuadée qu'elle était celle qu'il avait vu courir, poursuivie. Observant la table, il ne vit qu'un verre, presque rempli, et à la vue de cette louve, elle n'avait pas l'air éméchée. C'était donc l'un de ses premiers verres. Et ces hommes qu'il eut croisé, surement les personnes qui la poursuivaient, d'où sa fuite et ses vêtements arrachés. Mais Filrahen n'en avait aucune certitude alors il ne dit rien, et l'observa. La chaise à coté de lui se recula toute seule. Ou était ce l'oeuvre de cette demoiselle ? Il ne croyait pas aux fantomes alors il pria pour que cela soit la deuxieme solution, et prit place. Observant son verre, qu'elle buvait, il ne réussissait pas à la quitter des yeux, c'est ainsi qu'il ne vit point un des serveurs s'approcher. Sans même demander son avis, Alix prit commande pour lui. Une fois l'homme partit chercher ce qu'elle attendait de lui, le tailleur s'approcha sur la table, les coudes posés dessus :
« Vous ne vous êtes pas bléssée j'espère ? Vous venez souvent ici ? J'ai entendu parlé de ce lieu il n'y a que quelques jours, je ne savais même pas que des lycans se retrouvaient pour festoyer d'une telle manière... »
Son verre arriva rapidement, contenant le même liquide que celui de la comtesse. Cette liqueur ambrée et brillante était forte. Ca, le loup le comprit à sa première gorgée. Il n'était pas un grand buveur, même si de temps à autre il allait dans une taverne. Fixant la louve face à lui, il but son verre cul sec et le claqua contre la table, le tout en serrant les dents. Oui, c'était fort. Il ne savait pas ce que c'était, mais il en avait bien besoin. Il espérait que ça l'empécherait de penser. Sans réellement le vouloir, et ne considérant plus cela comme une chance, le lycan put ajouter Alix à la longue liste de comtesse qu'il vit passer devant ses yeux. Mais elle était différente. D'une part, par sa nature. D'autre part, par le lieu de leur rencontre qui n'était pas son magasin. Et justement, ce lieu la distingait encore plus des autres ; combien de ses semblables seraient prêtes à venir dans un endroit miteux comme celui ci ? S'il voulait arrêter de penser, c'était raté, elle lui engendrait encore plus de questions. Mais il sortit de cette réflexion intérieure par un loup, ou une louve qui sait. La personne cachée derrière sa transformation semblait très éméchée au point de se dresser debout, les pattes avant appuyées sur la cuisse du tailleur. Filrahen poussa la bête qui n'avait rien à faire là, et retombant avec difficulté sur ses quatres pattes, elle grogna et reprit son chemin, titubant et se frottant à une des jambes d'Alix. Volontairement ou uniquement pour s'en servir d'appuie, qui sait.
« Qu'est ce qu'un comtesse comme vous fait dans un endroit comme celui ci ? Il n'y a qu'un ramassis de minables, des loups désoeuvrés ici. Je ne pense pas que votre place est ici, regardez vous, et regardez ces... animaux. Vous pouvez cotoyer des lieux tellement moins malsain... qu'est ce qui vous a amené à venir dans ce quartier et à être poursuivie par ces hommes ? »
Il s'avançait peut être un peu trop, il n'était pas sûr de ce qu'il disait, mais au moins si le risque qu'il avait pris payait, il aurait des réponses et en saurait un peu plus sur elle. Décalant son verre sur le coté, il plongea ses yeux dans ceux de la louve, Alix, face à lui et finit dans un murmure.
« Je ne sais pas ce qu'est cette liqueur, mais elle est forte. »
Un simple geste fit venir le serveur qui ramassa son verre, pour le remplir de nouveau. Filrahen avait décidé que pour ce soir, seul ou en compagnie de mademoiselle de Fleury, il oublierait. Ne serait-ce que pour cette soirée. L'alcool ne résolvait pas les problemes, mais les masquait. Il le savait. Mais il voulait dormir paisiblement ce soir. N'avoir aucun souvenir, ne serait-ce que pour un court laps de temps.
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| | | | Sujet: Re: Traque nocturne qui s'achève dans un lieu... étonnant? [PV Fil] Lun 20 Mai - 10:09 | |
| Le tailleur prit enfin place à ses côtés. Le regard d’Alix demeurait posé sur cet homme, qui, d’après elle, ne se sentait pas à l’aise dans un tel milieu. Il n’avait pas l’air d’être venu auparavant dans ce… -peu importe comment ils appelaient ce lieu de rassemblement pour lycans. Au début, Alix avait été soulagée d’être entrée là-dedans, il était vrai qu’elle avait eu énormément de chance de se retrouver là-bas, car peut-être aurait-elle finit ses jours en étant le repas de trois affreux buveurs de sang. Cependant, malgré son soulagement, elle ne pouvait pas vraiment apprécier ce lieu de dépravation, où certains loups se bagarraient, où d’autres étaient totalement éméchés ou bien copulaient presque devant d’autres gens. Elle ne reniait pas sa nature ; elle l’aimait, presque, mais elle demeurait avant tout une personne. Elle était en partie humaine, elle ne l’oubliait pas, et elle refusait que la bête qui sommeillait en son for intérieur prenne le pas sur sa conscience, sur les quelques principes qui lui restaient, sur sa part d’humanité.
Le tailleur s’inquiéta de son état, voulant savoir si elle était blessée ou non. Blessée ? Peu lui importait d’être blessée ou non. De plus, sa cicatrisation était plus rapide que celle d’une femme normale. Elle n’avait pas pris la peine de constater d’éventuels dégâts que la chasse aurait causés sur son corps. Elle se fichait de cela. Depuis la mort de Catherine, la douleur physique n’était plus un problème pour elle. Elle la ressentait, mais n’y prêtait pas attention. Si elle s’écorchait, que son sang coulait, soit on lui faisait remarquer, soit elle devait soit voir la plaie pour comprendre qu’elle avait une blessure. Ressentant une douleur en permanence, à chaque instant, une souffrance mentale que même le fait de s’enivrer ne pouvait pas atténuer totalement, la souffrance physique était masquée par cette torture psychique, plus complexe, plus douloureuse. Cela faisait des dizaines d’années que sa chère et tendre avait été assassinée, et elle ne guérissait pas. Sa haine, sa tristesse, sa colère, sa souffrance, demeuraient toutes intactes, comme au premier jour, lorsqu’elle avait retrouvé son corps, dépourvu de toute vie, froid. Elle ressentait encore ce sentiment d’impuissance, cette sensation horrible de ne rien pouvoir faire.
Alix chassa ces pensées, ou du moins les écarta un instant pour pouvoir répondre au tailleur. Elle ne pouvait pas se laisser ensevelir par cette tornade de sentiments néfastes, laisser son passé refaire surface. Elle en souffrait tous les jours, mais elle ne pouvait se permettre d’y penser consciemment. Si tout cela prenait le dessus sur elle, elle risquait la folie. Or, cela ne devait pas arriver. Tous les jours, elle luttait pour sembler normale, pour ne pas que sa souffrance due à son passé ne finisse par la maitriser toute entière et dicter chacun de ses actes. Elle vit cet homme prénommé Filrahen Coral avaler sa liqueur en une gorgée. Cela l’amusa et Alix se focalisa enfin sur lui. Il lui demanda également la raison de sa présence dans un lieu assez… miteux, et pas vraiment convenable pour une dame de sa classe sociale.
Alors qu’elle constatait à quel point cet endroit était vraiment sordide, un loup s’affala contre elle, se frottant contre sa jambe. Sa robe étant déchirée, sa jambe nue était dévoilée, et elle sentit le pelage du lycan sur sa peau. Les poils de l’animal étaient drus. De sa jambe libre, elle marcha sur une des pattes du lycan, ce qui eut pour effet de le faire partir loin d’elle dans un jappement plaintif. Elle regarda le misérable partir dans un coin de la salle, s’avachissant sur le sol.
Elle s’apprêtait à répondre à son interlocuteur lorsqu’il mentionna les hommes qui la poursuivaient lorsqu’elle était encore dehors. Elle avait donc été repérée. Elle tenta de masquer sa stupeur, conservant cette même moue facétieuse, un demi-sourire dessiné sur son visage mutin. Il plongea alors son regard dans le sien, murmurant quelques mots à propos de la liqueur. Alix ne détourna pas le regard. Au contraire, cela l’amusait, et elle se pencha un peu plus en avant, établissant une certaine proximité entre eux deux, ses yeux rivés sur ceux de l’homme aux cheveux aussi blancs que la neige, tandis que le serveur apportait un nouveau verre à leur table.
« Monsieur Coral, pour répondre à votre précédente question, non, je ne pense pas avoir été blessée. De plus, à l’heure qu’il est, si c’était le cas, je crois que les plaies ne seraient plus apparentes… », murmura-t-elle à son tour.
En toute innocence, elle souleva un pan de sa robe afin de vérifier ses dires. Sa peau blanche et laiteuse était intacte, aucune blessure n’était visible à présent. Elle s’assura que le tailleur ait pu voir une partie de ses jambes fines, fuselées. La façon dont elle avait soulevé un morceau du tissu laissait paraitre à lui et à lui seul une partie de son meilleur atout, ses jambes, sans lui dévoiler ses cuisses. Elle lui montrait assez pour sans doute attiser son désir d’en voir plus, mais sans pour autant en montrer trop.
« Ensuite, non, je n’étais jamais venue ici auparavant. Il s’avère que ce n’est pas le genre d’endroit que je fréquente habituellement, j’imagine que cela ne vous surprend guère. Il est vrai que ce lieu n’est pas des plus fréquentables, mais cela m’importe peu. Je ne suis pas ici pour m’amuser, il est plus question de sécurité. »
Elle regarda son verre, plein, devant elle. Elle le prit sans le boire, le regard toujours plongé dans celui de Filrahen, ne s’étant pas écartée de lui. Elle demeurait proche de lui, encore penchée en avant. Elle n’éprouvait aucune gêne à le fixer, et dans un lieu comme celui-ci, il n’y avait pas de réelles règles de politesse. Elle avala d’une traite le liquide fortement alcoolisé, sans grimacer, les yeux ouverts, ne détournant pas son regard du tailleur. Elle reposa son verre, fit signe au serveur de la servir à nouveau.
« Vous avez deviné que j’étais poursuivie, donc je ne vous cacherai pas que je suis ici car je fuyais ces hommes. Je ne vous confierai pas les raisons de cette traque, car vous en savez déjà suffisamment. Et vous, qui semblez mépriser ce lieu, quelles sont les causes de votre présence ici? », lui dit-elle dans un murmure.
Alix décida que ce soir, elle abandonnerait sa traque. Elle avait en face d’elle un homme, plutôt séduisant, qui pourrait peut-être la distraire durant une nuit, atténuant ainsi sa souffrance, sa solitude. Peut-être s’amuserait-elle. Jouer était devenu sa seule source de distraction, et elle avait une possibilité de ne plus être focalisée sur le sang, son désir de vengeance, son amour perdu. Catherine ne lui en voudrait pas, elle comprendrait, si seulement elle pouvait encore penser du fond de sa tombe. |
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