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| L'amour est un crime, alors tu seras ma victime - #Alice P. Patterson | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: L'amour est un crime, alors tu seras ma victime - #Alice P. Patterson Dim 9 Sep - 17:53 | |
| Il n’y avait pas grand monde ce matin-là. Une bonne occasion pour refaire de quoi remplir les rayons qui se vidaient petit à petit au fil des jours et surtout avec les événements qui se préparaient, petit à petit. Ils bourgeonnaient dans le palais du roi et c’était d’ailleurs étonnant de voir cela, après tout le roi n’était pas réputé pour être le plus gentil de tous les tyrans. C’était d’ailleurs totalement contradictoire de dire cela. Peu importe, cela faisait marcher ses affaires. A part aujourd’hui, où c’était assez calme. Regardant son stock phénoménal de tissus, il se dit qu’il avait de quoi faire. Mais évidemment, à peine eut-il le temps de choisir quel tissu utiliser qu’il entendit sa porte grincer. Un soupir lui échappa. Jamais ne pouvait-on lui laisser un petit moment libre pour travailler en faisant autre chose qu’aider des femmes à mettre leurs robes alors qu’elles en essayent une trop courte ou trop serrée ? Le plus souvent, c’était d’ailleurs des femmes âgées qui venaient le gêner le plus dans son travail. Elles et leurs complexes, leurs ragots ou encore leurs fantasmes de jeune princesse à vouloir des habits qui ne leur vont pas. S’attendant donc à une de ces mégères, il fut surpris de voir un jeune homme dressé sur le seuil de la porte, à attendre.
« Bonjour, puis je vous aider ? » « Bonjour, je suis un coursier venant de la part de Dame Braginsky. J’ai pour ordre de vous remettre ce message ; ‘’Bonjour Filrahen, j’espère que vous vous portez bien. J’aimerais vous commander quelques vêtements et autres œuvres en tout genre, mais notamment une robe de bal un peu spécial. Tout est sur le papier ci-joint.’’ Tenez »
Le page lui tendit un papier avec écrit quelques noms d’habits comme une cape, avec une description vague derrière, mais un des articles de la commande était détaillée avec des mesures qui ne correspondaient pas à celles de la vampire, et des informations qui égalaient un dessin. Il lit alors en bas de la note un post-scriptum qui renseignait Fil sur ce qu’il fallait faire de ce page ; Si le tailleur pouvait rapidement faire cette commande, il pouvait rester et attendre la fin. Rapidement signifiant tout au plus deux heures. Dans le cas contraire, il serait revenu chaque soir jusqu’à ce que cela soit fini. En l’occurrence, il fallait cette commande avant la fin de semaine. Avant samedi soir précisément. Le jour du bal. Intéressant, il devait surement s’agir d’un cadeau… ou alors Stanislava avait pris des coups qui lui avaient changé toutes ses ‘’dimensions’’. Trêve de plaisanterie.
Maintenant, il fallait faire une estimation de temps pour savoir si celui qu’on lui accordait était suffisant ou pas. Notamment pour le garde. Allait-il tenter de prendre le risque de faire attendre ce pauvre homme et ne pas avoir fini à temps ou prendre tout son temps ? Une idée vint à son esprit. Il partit derrière son comptoir dans sa salle principale pour prendre une chaise et la poser à côté du garde, lui disant d’attendre là, en souriant. Il allait d’abord faire les petites taches de la commande, et donner tout ça au garde qui pourrait venir le lendemain pour la robe sur mesure. Il prononça à l’homme quelques paroles, comme le fait que s’il avait besoin de quoique ce soit, il suffisait de demander. Ses pas le conduisirent alors vers son atelier, avec la liste à la main. Hâtivement, le lycan commença par la cape qu’il devait faire. Elle en voulait une écarlate, surement en cas de tache pour que cela passe inaperçu. Du moins c’était une hypothèse plus que probable. C’est souvent en passant ses mains sur différentes toiles qu’il possédait que son choix s’arrêta sur un tissu dont la surface n’absorbait pas directement les liquides. Filrahen se dit alors que c’était un choix parfait ; Pratique et Esthétique. Prenant son carnet et un fusain, il dessina sur les dernières pages qu’il lui restait un patron, essayant aussi de dessiner les trais du corps de la vampire, de mémoire, pour retrouver ses mesures. Il s’aida d’un ancien croquis et put ainsi concevoir la découpe de la cape.
Ses ciseaux fendirent les fibres de la toile d’un geste habile suivant des yeux et le schéma, et les lames. Le plus complexe dans une cape était le col. Et là encore, Stanislava se présentait comme quelqu’un de surprenant. Elle voulait que ce vêtement possède une capuche. Il faudrait donc découper et coudre du tissu, et imiter la forme de la tête n’était pas le plus simple. Il eut le plus de mal sur cette partie-là. La cape écarlate avait une capuche un peu plus sombre, penchant sur le bordeaux, mais le col était orné de dentelle blanche, pure. Si elle voulait se nourrir au cou d’une victime, elle allait devoir le faire proprement. La cape ne tenait qu’au cou à l’aide d’un gros bouton. Ainsi, si l’habit gênait, il n’y avait que ce dernier à retirer et la cape allait pouvoir partir d’elle-même simplement. Vérifiant les derniers détails d’un œil maniaque, corrigeant les quelques défauts qu’il put voir, le tailleur posa son œuvre sur le côté. Une bonne chose de faite.
Il s’attaqua ensuite à une robe qui était décrite comme simple et pourtant assez belle pour être une robe de gala, ou de tous les jours. Un mélange complexe, une alchimie qu’il n’avait jamais essayée. C’était assez étrange mais il réussirait forcément. Gribouillant avec son fusain sur une feuille et approchant de la fin de son cahier à croquis, il finit à la dernière page à trouver quelque chose qui lui convenait. Filrahen se mit alors à l’action. Cherchant parmi tous les tissus qu’il avait, il trouva une soie parfaite qu’il manipula délicatement. Il en aurait assez, tout juste, pour sa création. Et de nouveau ses doigts papillonnèrent armés d’une aiguille et de fil, rentrant entre les fibres de ce qu’il travaillait, puis ressortant, un ballet qu’il ne cessa que beaucoup plus tard, quand la robe à moitié bouffante retranscrit cette demi-mesure réclamée. Le haut était plus proche du corps que le bas, et tenait grâce à des manches très fine, le tout reposant sur le coté des épaules et un petit peu sur ces dernières. D’une teinte sombre, de brun ambré et de rouge bordeaux, l’œuvre pouvait parfaitement s’allier à sa grande sœur ; la cape faite précédemment.
Le temps avait passé et alors qu’il avait fini, il passa sa tête par la porte de son atelier. Le page devait être fatigué des missions qui lui étaient attribués, ou alors d’ennui. Dans tous les cas, il s’était endormi. S’il entamait sa nuit, alors le lycan aurait peut-être un peu de temps pour faire la robe qui était demandée. Il l’espérait. Il se pressa. Suivant les instructions, il essaya en premier lieu de visualiser une personne avec ces mensurations, celles indiquaient sur le papier. Il se souvint de quelques clientes et essaya de chercher dans ses souvenirs d’une demoiselle avec cette carrure. S’il ne trouva pas, il put tout de même visualiser la chose en ‘’mélangeant’’ ses pensées de plusieurs personnes répondant aux critères de certaines mesures. Une corpulence assez frêle, même pour une demoiselle. Mais pas non plus au point de frôler l’anorexie. Du moins, c’était comme ça qu’il voyait ces dimensions. Secouant sa tête, le lycan alla chercher dans une armoire un nouveau carnet et commença à suivre les détails du papier et de ses pensées pour créer la robe.
La teinte devait être verte comme les feuilles d’un arbre en plein été et bleu comme la mer au sud du royaume, un mélange peu commun alors que pourtant la couleur était alléchante et délicieuse à l’œil. Le tailleur eut une subite crainte ; il n’avait fait que peu de robe comme celle demandé, lui resterait-il de quoi faire celle-ci ? A cette heure, les rues seraient bondées des gens qui rentrent chez eux ou profitent de la fin de journée pour faire une dernière course. Ou une simple balade. Fouillant parmi son tas désordonné de rouleaux, Filrahen dégota un velours de la teinte désirée. Qui plus est, d’une très bonne qualité. Il était assez content de sa trouvaille. Mais cela n’allait pas faire la robe tout seul. Il fallait trouver une autre couleur pour mettre en avant certaines parties de la robe qui était décrite sur la note. Le lycan se permettait une certaine liberté aux détails qui n’étaient pas énoncés. C’était tout de même la partie qui donnait le plus de plaisir dans ce métier, l’imagination.
Il posa sur la table de son atelier les deux rouleaux, la note, une petite boite pleine de fils noirs et d’aiguilles. La paire de ciseaux n’avait pas bougé. Il passa sa tête par la porte, le garde dormait toujours. C’était parti. Dans un bruit de déchirement, le tissu se fendait entre les deux lames d’acier tenues par ses doigts, suivant une route toute définie par un dessin. Son œil précis lui permettait de ne pas avoir recours à ce que certains amateurs faisaient ; Des marques sur le tissu qui pouvait l’endommager ou rester apparentes à la fin. Généralement, ces amateurs habillaient les badauds les moins riches et qui se fichaient de ces quelques imperfections. Et à cause de cela, il s’avère que la plupart ne voit pas cette erreur, ne peuvent donc pas s’améliorer et donc rester des amateurs. Mais ce n’était pas son problème. Sa traversée semblait infinie, plus le tailleur avançait son bras, plus le rouleau redonnait de la matière à découper, à cause de son autre main qui le faisait tourner. Tout à coup, ses quelques courbures telles des vagues lors de la découpe furent perturbées. Un vent de correction lui fit dévier de sa route, tournant avec un angle plus serrée. Il avança un peu, et refit ce même geste, finissant symétriquement à son premier cisaillement pour finir le découpage du tissu.
Voilà, il avait la forme de la robe. Mais un bruit le sortit de sa concentration. Des bruits de pas. Ils se firent entendre et Filrahen comprit que c’était le garde. Passant sa tête par la porte, ses idées furent confirmées, et l’homme s’arrêta sur la route entre sa chaise et le long couloir pour aller vers les cabines dont la porte de l’atelier se trouvait sur le côté. Faisant signe d’attendre, alors qu’il allait parler, le lycan rentra pour attraper les créations demandées, et les lui tendit soigneusement. Les attrapant en s’excusant de s’être assoupi, le tailleur lui adressa un sourire avant de lui parler :
« Bien à vous le droit de vous reposer. Mademoiselle Braginsky ne doit pas être des plus tendres. Voilà donc presque toute la commande, il ne reste plus que la robe que j’étais occupé de faire. Je l’aurais peut être finie demain. […] Prenez garde à vous, il se fait tard. »
Le sable continuait de couler dans le sablier du temps, et au fur et à mesure, les yeux de l’homme se fermaient peu à peu. Il faisait maintenant nuit dehors nuit noir, pas de lune dans les parages, pas d’étoiles, rien. La robe prenait peu à peu forme, la travaillant alors qu’elle était portée par un tronc de mannequin. Un genou au sol, Filrahen était occupé de coudre par automatisme plus que par concentration. Lâchant son aiguille, il s’assoupit en s’allongeant au bas de la robe, passant le reste de la nuit sur le parquet. Le sable qui plus tôt indiquait le temps était maintenant celui du marchand qui lui donna sommeil, et si d’habitude il n’était pas suffisant, il s’était surement allié à Morphée ce soir ci pour le forcer à quitter sa tâche. Maudite fatigue. La robe n’était pas finie, et il avait dit au coursier de la vampire de venir demain.
Le sommeil ne dura qu’un moment, allongé sur un sol aussi dur, on ne pouvait se reposer comme il se devait. Se réveillant au petit matin, alors que dehors le bruit des badauds se faisait entendre avec toute l’agitation Parisienne quotidienne, le lycan prit du temps pour s’éveiller mais quand il remarqua où il était et que ses pensées s’étaient remises en ordre, ses jambes le levèrent promptement. Observant la robe. Mmm. Quelque chose n’allait pas. Il manquait quelque chose, même si elle n’était pas finit. Il manquait des choses. Mais avant de porter un réel jugement, il continua tout de même malgré la fatigue à finir d’abord d’après la note, puis en rajoutant sa touche personnelle. En milieu de matinée, il avait fini ce qui était demandé par le papier. Il savait qu’il lui restait deux heures environ, avant qu’un coursier vienne. Le coursier. Allant se passer un peu d’eau fraiche sur le visage pour se réveiller, Filrahen n’eut pas le temps de penser à quoi que ce soit d’autre. Comment rendre cette robe, dont il ne connaissait pas l’identité de la future porteuse, encore plus ravissante ? Oh, et il fallait aussi faire des gants.
Se précipitant le visage humide, le loup se dépêcha de tailler des gants à la taille écrite, prenant peu de temps ; C’était assez facile et il se retranchait dans ses dernières ressources pour finir tout cela. Maintenant, il fallait embellir cette robe. Et là, il avait sa petite idée. Prenant des chutes de tissus dont il retoucha la forme et l’aspect, il créa avec celles-ci des sortes de fleurs qu’il cousit. Ni trop grande, ni trop fine, il en accrocha trois à la robe. Il lui en restait, et ne savait quoi en faire. L’habit ne devait pas être surchargé et Filrahen eut l’idée d’offrir ces deux fleurs factices en tant que broche à cheveux. Essoufflé et trainant du pied, il déverrouilla la porte et vérifia une ultime fois la tenue avant de se poser sur sa chaise, inerte comme un cadavre à se reposer. Plus tard, il sortit de sa somnolence à cause du livreur qui vint chercher la tenue. La glissant avec soin dans un chemise de protection, il joignit un mot de réponses à Stanislava, précisant ce qu’étaient ces fausses fleurs en supplément, qu’il s’était permis une petite touche personnelle. Alors que l’homme partait avec sa marchandise, laissant une bourse pleine de pièces d’or derrière lui, le lycan ferma la porte et alla dans son lit se reposer.
La semaine passa et le repos fut le mot clef de ces jours passant inexorablement. Ses nuits se faisaient plus longue, il avait besoin d’être en forme pour ce week-end. Pourquoi ? En bien voyons, le bal ! Il avait été poussé par une cliente à venir car ‘’cela sera amusant ’’. Sa tenue était déjà toute faite, depuis qu’on lui avait parlé de cet évènement. Il s’étonnait de voir une noble demander à un simple bourgeois de venir à un tel spectacle d’or et de diamant. Une chemise d’un rouge sombre, des longs gants en cuir noir recouvrant toute l’étendue de ses avants bras, une veste de ce même cuir recouvrant son tronc, un pantalon tout simple, noir lui aussi. Voilà la tenue de notre tailleur pour cette fête qui s’avérait intéressante. Son occupation allait être l’observation. Beaucoup de clientes s’étaient faite faire des tenues et toutes les reconnaitre alors que le but est l’anonymat sera assez drôle. Et aussi découvrir qui allait porter sa robe. Et pourquoi ne pas, accessoirement, s’amuser ? Après tout c’était le principe de ce festoiement.
Nous voici maintenant dans un cadre moins triste que la timide bâtisse du lycan. Le château de Paris, le château du roi de France. Une demeure surtout très confortable, mais dont les murs faisaient transparaitre un certain ennui des habitants de ce dernier. Souvent les nobles n’avaient rien à faire de leur journée, et cela devait être usant. Une routine quotidienne d’ennui, de balade ou de lecture. Filrahen en baillait rien qu’en y pensant. Il était content de travailler. Mais il ne fallait plus penser à cela, en cette fin d’après-midi et début de soirée, il fallait penser amusement. Plaçant son masque sur son visage, caché à l’abri d’un coin de mur, le loup se montra paré de sa tenue complète pour ce soir. Cela commençait. Les gens se dépêchaient pour entrer et l’homme à la chevelure de neige se glissa entre les nobles et bourgeois pour se frayer un chemin. Oh, vous ne le savez peut-être pas, mais Filrahen n’était pas au courant que, peu importe la classe sociale, le bal était ouvert à tous. D’un autre côté, c’était un fait rare. Dans toute son innocence, il franchit finalement les grandes portes du palais, suivant les gens, il atteint la salle de réception.
La luxure de la pièce était sans précédent. Les dorures et l’aspect général du salon représentaient la puissance française, rayonnante et sublimée, imageant un bal très soigné. Se déplaçant dans un coin, dans l’ombre près d’une colonne, il observa les recoins de la salle, prenant les buffets en repère, puis le lieu où les musiciens invitaient viendront, et pour finir la piste de danse. Le reste serait plus adapté à la discussion, les rencontres et autres courtisaneries. Il était certain que pour plusieurs riches hommes et femmes, c’était l’occasion rêvée, masqués, de convaincre une personne du sexe opposé d’avoir une aventure. Et il était sûr que des couples allaient se retrouver en ce même endroit, sans que le compagnon ou la compagne ne le sache, et que chacun flirterait dans son coin. Ignoble. Heureusement, Filrahen n’avait pas ce problème. Il n’avait encore jamais été en couple et était libre comme l’air. Et à vrai dire, il n’avait pas vraiment eu le temps de penser à tout ça ; Dans la première partie de sa vie il ‘’aimait’’ comme chaque enfant une fille, même si ce n’était peut-être et surement pas de l’amour, une dénommée Jasmine qui aimait son frère jumeau. Grimpow. Qui lui n’en avait rien à faire. Après, fuyant jusque Paris et fuyant sa lycanthropie, il n’eut pas le temps de chercher une demoiselle non plus. Finalement, c’était la première fois où il avait une réelle occasion de se forger une quelconque relation, autre que professionnelle.
Mais c’est alors qu’il examinait les gens arrivant et actuellement présent, les danses commençant déjà et pour toute la nuit, il reconnut plusieurs de ses créations, les critiquant plus ou moins d’un avis objectif, mais critiquant surtout les personnes qui les portaient, la plupart du temps, elles ne les méritaient pas. Puis soudain, il tourna la tête, toujours dans l’ombre du pilonne derrière son dos. Pour soutenir le toit de cette grande salle, il y avait deux rangées de piliers de chaque côté de la salle. Filrahen était au point le plus à l’opposé de la personne qu’il regardait, la fameuse personne dont il avait fait la robe sans l’avoir vu. Non, ce n’était pas Stanislava, mais qui était-elle ? Ses cheveux étaient blancs comme les siens, et elle portait sa tenue, les fleurs dans les cheveux…. S’approchant, toujours dans l’ombre des colonnes, il la contourna très largement pour arriver dans son dos. A pas de loup, et sans un bruit, il l’observa premièrement. Mais alors qu’elle semblait perdue, le tailleur s’approcha d’autant plus et, se penchant par-dessus son épaule, murmura à son oreille :
« Mademoiselle, m’accorderiez-vous une danse ? Vous semblez… perdue dans cette grande réception. »
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Il faut poser le tableau, avant de reprendre notre récit.
Déambulant dans les couloirs ternes et brut de pierre, le château était plongé dans l’obscurité la plus totale. La nuit, noire et vide de tout astre, rendait l’air froid et laissait les dangers de l’inconnus prendre place. Cette balade nocturne était faite d’inconnu aussi pour le tailleur. Tout d’abord la soirée avait été originale. Rarement convié à ce genre de bal, il avait en plus rencontré une personne, qui maintenant lui tenait le bras et avec qui il se promenait. C’était assez étonnant, jamais il n’eut cru qu’il aurait fini après ce bal, en compagnie d’une charmante demoiselle. Toujours masqué pour prendre encore plus de plaisir en se découvrant l’un l’autre, Filrahen tenait dans sa main gauche libre un support de métal avec un pic au centre, un bougie plantée dessus et allumée, leur laissant apercevoir le chemin.
Glissant un regard sur sa droite, pour observer le profil de sa compagne d’escapade nocturne, le lycan discutait de tout et de rien. Mais évitant un maximum le sujet de sa lycanthropie, évitant aussi des sujets trop personnels, après tout, tant qu’ils portaient ce masque, ils ne pouvaient se dévoiler véritablement, c’était la règle. Lui souriant tantôt, parlant, lui répondant, ils profitaient du calme des couloirs enchevêtrés. Puis vint alors une discussion qu’il n’aurait pas voulu aborder. Son lapsus, plus tôt dans la soirée, avait dévoilé la classe sociale du lycan, et la demoiselle en avait fait autant. Et maintenant, il s’avérait que la jeune humaine trouvait que le côtoyer alors que leur classe sociale n’était pas à la même échelle, n’était pas raisonnable, qu’elle n’aurait pas dû être à ce bal avec une si belle robe… Tant de bêtises qu’il rétablit, d’un ton un peu sévère, mais au visage toujours doux, ses yeux restant dirigés vers la douce jeune femme.
« Oh mais vous savez, ce n’est pas du tout un problème ! J’étais avant dans la misère et j’ai su rester digne pour devenir ce que je suis actuellement. N’ayez crainte, je ne vous jugerais jamais sur ce point, après tout, pourquoi le ferais-je ? Je ne suis pas bourgeois par choix, ou du moins, ce n’est pas ma volonté principale. Tout ce que je voulais, c’était m’en sortir et avoir au minima de quoi me nourrir. Le destin a fait que ma vie s’est améliorée. Tout ce que j’espère c’est que pour vous aussi. Et normalement, il n’y a aucune raisons pour que dorénavant, vous ne vous souciez de ce sujet. J’aurais compris cette opinion, si l’un de nous deux aurait été de sang noble, car ces derniers sont à part dans la société, ils n’ont que faire des gens comme nous. Mais là. Je ne veux plus entendre de remarque à ce propos. »
Un petit silence vint se poser entre eux deux, alors que seuls leurs bruits de pas résonnaient, il se sentit soudain emporté vers le sol. Sa main gauche s’ouvrit pour lâcher le porte bougie, son bras droit étant serré par la demoiselle. Elle avait dû trébucher et finalement avait pris dans sa chute le tailleur. Filrahen, dans sa chute, put remercier ses réflexes lycan qui lui permirent d’avoir un mouvement de protection en se tournant vers l’humaine et ainsi encaisser la chute avec son dos, plutôt que la voir se blesser. Leurs masques tombèrent sous le choc, tout comme leur étreinte s’était défaite. La bougie s’était cassée au niveau de son pied et avait roulé un peu plus loin. Il va s’en dire que la portée lumineuse d’une bougie sur le sol était limité. Serrant les dents, l’homme palpa le sol de ses doigts à la recherche de son masque et posa finalement sa main sur les hanches d’Alice. Comprenant qu’il la touchait, il retira vivement sa main, se levant et marchant avec attention vers la bougie plutôt. Cela serait plus simple. Il aurait été gêné s’il avait su où ses doigts s’étaient posés, heureusement il n’y fit que peu attention.
« Prenez ma main… »
Approchant la bougie en tendant la main, il put apercevoir son visage. Doux et gracieux, il était savoureux à regarder, terriblement doux et agréable. Se perdant un moment dans ses yeux, très clair, il ne savait pas que son albinisme en était la cause. Elle était vraiment originale, mais c’était surement ce qui faisait son charme. Elle était tout simplement très belle. La relevant, il sentit dans son dos une petite douleur, mais cela passerait sans nul doute d’ici quelques minutes, après tout, il a connu bien pire. Il espérait aussi que cette chute n’ait pas abimé la robe, même s’il pouvait facilement la ‘’réparer’’, c’était tout de même assez embêtant. Remettant la bougie dans son socle qui était à terre, le lycan leva de nouveau son regard vers le sien et sourit :
« Maintenant que les masques sont tombés… Filrahen Coral, tailleur de luxe, enchanté. J’espère que vous ne vous êtes pas fait mal »
C’était drôle de penser qu’ils avaient tant parlé, sans connaitre leurs identités. Mais c’était le principe de ce bal. Les masques étaient au sol, plus aucunes remparts ne pouvaient s’ériger entre eux.
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| | | Alice P. PattersonDomestiqueMessages : 22 Date d'inscription : 18/08/2012 | Sujet: Re: L'amour est un crime, alors tu seras ma victime - #Alice P. Patterson Lun 24 Déc - 13:44 | |
| [Désolée pour l'affreux délai, j'ai eu beaucoup de mal à commencer. Je sais que c'est surement décevant, mais pour le moment je ne poste que la première partie. Tu aurais au moins cela à répondre en attendant que je fasse la seconde qui devrait me prendre moins de temps, je crois. * câline * je t'aiiiime. Oh, et fait pas attention aux fautes...j'ai pas tout relu xD]Depuis quelque jours c'était la folie dans le palais. Alice -qui n'avait même pas dans ses tâches se genre d'évènements- s'était parfois proposée pour aider les hommes et les femmes qui préparaient le bal quand elle avait une once de temps libre. Certes, Stanislava n'était pas là très souvent, mais cela ne changeait pas le fait qu'à tout les jours elle nettoyait ses vêtements de la journée précédente, les faisait sécher, les repassaient et les rangeait pour ensuite préparer un bon thé pour le retour de sa maitresse, passant un coup de balai ou de chiffon en attendant ce dernier. Autrement dit, malgré ses journées déjà plutôt chargées l'albinos portait son aide aux autres servants, ne s'attendant pas à la moindre récompense si ce n'est que des mercis tout bas. Tout le monde savait que les anglais étaient mal vu dans ce château, plusieurs personnes ne se privaient pas de l'ignorer d'ailleurs. Vu la réputation du roi, pas étonnant que certains se fassent discret avec elle de peur de recevoir un quelconque châtiment. À part mademoiselle Braginsky, la damoiselle n'avait guère vraiment d'amis. Ça ne la gênait pas. Ce n'est pas comme si elle en avait déjà eu auparavant. Normalement, ce temps là elle l'aurait prit pour étudier le français en lisant quelques bouquins qui prenaient un peu la poussière dans la chambre de sa sauveuse, mais dans ce genre de période elle préférait rendre service à ses ' semblables '.
De toute sa vie, la jeune anglaise n'avait jamais osé rêver pouvoir assister à un bal. Depuis que l'annonce que ce serait une soirée masquée masquée ouverte à tout les habitants avait été faite, madame Stani ne cessait de tenter de la convaincre d'y aller lors de leurs conversations tardives autour de la table de la salle de séjour. Ali lui était sincèrement reconnaissante de vouloir qu'elle aille s'amuser, toutefois les soirées, masquées ou pas, n'étaient pas son genre de sorties. Pourquoi? Majoritairement parce qu'elle serait entourée de gens pleins à en craquer. Des hommes et des femmes plus beaux - enfin, façon de parler - et riches les uns que les autres qui diraient surement du mal des anglais ici et là. Mais surtout les hommes. Ces choses qu'elle ne savait plus distinguer comme humaine depuis tout ce qu'elle les avait vu ou entendu faire...depuis tout ce qu'elle avait subit aussi d'ailleurs. Non, les soirées de bourgeois ce n'était pas pour elle. Même si les chances qu'elle reconnaisse quelqu'un étaient complètement inexistantes, elle continuait de refuser poliment les invitations de l'escrimeuse qui d'habitude n'insistait pas.
Les jours passaient et la si attendue réception approchait à grands pas. Les derniers préparatifs avaient été fais et les cuisiniers préparaient hors-d’œuvre et autres petits plaisirs des plus appétissants. L'odeur de ces derniers parcourait les couloirs du château, faisant saliver plusieurs domestiques qui comptaient bien s'inviter à la danse. De son côté, la blanche restait convaincue qu'elle ne sortirait guère de sa chambre et se coucherait probablement tôt. Ce surplus de travail l'avait un peu épuisée. Le destin, ou plutôt la vampire qui l'avait prise sous son aile, n'en voulait pas ainsi. Les invités avaient déjà commencé à arriver et la musique résonnait quand en arrivant dans sa chambre et qu'elle aperçu une étrange silhouette qui n'y était pas quelques minutes plus tôt, Ali' sursauta. L'adolescente recula d'un pas en serrant un poing devant sa poitrine, croyant un moment que quelqu'un s'était introduit dans ses appartements, mais ne tarda pas à reconnaitre Stanislava, debout aux côtés d'un mannequin qui était en fait cette forme lui ayant sur le coup donné une peur bleue.
" Que pensez-vous de votre robe, Alice? ", avait demandé la belle vampire en lançant un regard curieux et malicieux vers sa servante.
Elle avait pourtant été claire et Stanislava ne lui en avait pas parlé depuis des jours! La domestique soupira, se rendant compte d'à quel point elle avait pu être aveugle pour ne pas remarquer qu'en abandonnant aussi facilement, sa jeune maîtresse devait en fait avoir une idée derrière la tête. Elle restait plantée là, le cœur battant de plusieurs émotions confuses, à fixer le tissus bleu de la robe accrochée au mannequin aux côtés de sa chère sauveuse. Qu'elle le veuille ou non, la femme de ménage ne pouvait s'empêcher de regarder la robe d'un air subjugué. Malgré sa simplicité et son côté discret comparé à la plupart des accoutrements prévus ce soir, ce vêtement restait le plus somptueux qu'il lui ait été donné de porter. Elle en perdait ses mots, même si au fond elle savait qu'elle ne voulait toujours pas y aller. Le fait d'avoir une robe ne changeait en rien celui qu'elle était effrayée à l'idée d'aller dans la salle de bal ce soir là.
" E-elle est magnifique, jeune maîtresse...m-mais...", tenta-elle de dire, étant toutefois vigoureusement coupée dans sa parole par sa dite maîtresse qui s'approchait et lui posait une main ferme sur l'épaule.
" Pas de "mais", Alice. Tu vas aller à ce bal, c'est un ordre. Je t'ordonnes d'aller t'amuser. " dit alors la belle blonde, laissant l'anglaise stupéfaite.
Elle voulait répliquer...mais elle ne pouvait refuser un ordre de sa maîtresse, aussi frivole soit-il à ses yeux. D'un pas lent, elle s'approcha du mannequin et le toisa du regard, tournant autour pour en voir chaque parcelle et chaque détail. Elle n'en revenait toujours pas qu'un vêtement aussi beau puisse lui être destiné. Avec délicatesse, elle posa ses doigts sur le tissu et le tâta pour l'admirer. Quelques minutes plus tard, elle se retrouvait en robe de sous-vêtement et pour la première fois depuis qu'elle l'avait sauvée, Braginsky et elle inversaient leur rôle. Rapidement, mais avec douceur, la 'jeune' blonde lui avait fait enfiler un corset et à faire sa toilette, allant même jusqu'à la coiffer. Après tout, elle ne voulait pas que les autres sachent qu'elle irait au bal! Elle serait la seule à savoir que sa chère Alice y allait. Ça la faisait un peu rire, tout ce secret. Le sourire aux lèvres, elle finit par accepter son sort, suivant les directives de sa maitresse qu'elle devait ensuite aider à s'habiller à son tour. Enfin, vint ce que l'anglaise croyait être la touche finale. Fouillant dans un de ses armoires, la russe cherchait en tapotant ici et là, sortant finalement le dernier élément de son habit ; le masque.
Dans les même teintes que la robe, avec une tas de plumes d'un blanc délavé s'y agençait avec brio bien accrochées au côté droit pour plus d'esthétisme. Quand sa maitresse reprit la parole, l'albinos cru qu'elle lui dirait qu'elles pouvaient passer à elle, mais elle avait encore une surprise pour la domestique. D'un boitier, elle sorti d'élégantes roses aux pétales bleus qu'elle vint accrocher sur sa robe et dans sa chevelure. Se regardant dans une glace, l'adolescente fut perturbée. Était-ce vraiment son reflet? Elle ne se reconnaissait pas avec cette coiffure, cet accoutrement...ces accessoires ! Elle avait l'impression de regarder le reflet de la noble qu'elle aurait pu être si ce n'était pas de sa maladie étrange qui lui avaient causé la haine des habitants de Londres. Elle était tellement ébahie qu'elle n'en avait presque une larme à l’œil. Que dirait sa pauvre mère si elle avait du la voir accoutrée comme cela? Pourquoi pensait-elle à elle d'ailleurs? Secouant légèrement la tête pour se changer les idées, elle se tourna vers Stanislava avec un sourire timide, mais rayonnant.
" C'est vraiment splendide, mademoiselle Braginski. Nous passons à vous maintenant? " " À moi? Oh, c'est vrai. Non, j'ai tout arrangé. Allez, vas. Vas t'amuser. " dit mystérieusement la blonde alors que d'autre servants arrivaient dans la pièce. Des gens que la blanche connaissait et même certains qu'elle avait aidé dans la journée. Probablement savaient-ils depuis le début et ils le lui avaient caché à la demande de sa maitresse, ou oserai-je le dire? Son amie.
Le rose aux joues, Alice secoua vivement la tête, insistant pour rester et s'occuper de Mademoiselle. C'était son travail, à elle! Mais sa patronne refusa, insistant en lui disant qu'elle risquait de déchirer sa robe en s'occupant d'elle et qu'elle serait mieux de partir et aller se distraire, d'aller danser...avec des hommes. Tout ce petit jeu ces derniers jours où Stanislava avait fait croire qu'elle avait besoin de quelqu'un pour se remémorer de ses pas de danse n'étaient qu'un vil stratagème pour qu'elle même les apprenne. Plus les minutes passaient, plus la domestique réalisait toutes les ruses de sa maitresse. Malgré elle, elle fini par céder et quitta les appartements de sa supérieure, prenant timidement le chemin vers la Salle de Bal en tenant sa robe pour ne pas poser un pied sur le tissu qu'elle avait si peur de défaire maintenant que la grande escrimeuse lui en avait pointé la possibilité.
Comme elle avait déjà vu la pièce et ces décorations, ce ne fut pas ce qui attira son attention. Ce fut le nombre grandissant de gens présents. Autant de personnes, masquées pour ce soir. Elle eu un frisson. Tous avaient les bénéfices et désavantages de l'anonymat. Une partie d'elle voulait rebrousser chemin en remarquant le grand nombre d'hommes sur les lieux. Elle serra les doigts sur son jupon tremblotant un peu et n'osant toujours pas avancer. Quand elle se décida enfin à le faire, elle marchait d'un pas méfiant. Elle ne se sentait vraiment pas à sa place, même si elle savait que plusieurs autres personnes de son rang se cachaient dans les invités. Stressant de plus en plus, elle figea, restant plantée au même endroit sans bouger jusqu'à ce qu'un vieil homme visiblement bedonnant entre en collision avec elle. Elle recula brusquement en relâchant sa robe, tombant presque sur le dos dans sa surprise, et s'excusa maintes fois, se retournant et s'empressant de quitter la foule. Effrayée, elle s'adossa à un des piliers et posa une main près de son cœur, tentant de reprendre son souffle. Son regard se perdit dans la foule où elle cherchait déjà désespérément sa seule amie pour l'implorer de la laisser partir. Elle n'était pas prête pour une telle soirée, aussi anonyme puisse-t-elle être à l'instant.
Elle se décolla de la pierre qu'elle avait usé comme endroit pour se remettre de ses émotions, se disant qu'elle pouvait toujours fuir dans la nuit et mentir à Stani', aussi déplaisante cette idée puisse lui paraitre. Toutefois, elle n'aurait pas cette chance. Une voix, très près, peut-être même un peu trop, s'adressa à elle. Couinant de surprise malgré la délicatesse qu'on avait utilisé pour l'aborder, elle se retourna brusquement, faisant un pas vers l'arrière par la même occasion et regardant timidement l'homme qui lui avait parlé. Il était grand, bien plus qu'elle. Sa chevelure était argentée, comme la sienne. Ce détail l'étonna un peu...mais d'un autre côté, il la fit également se sentir plus près de cet inconnu. Elle restait prudente, le rouge aux joues, gardant ses mains devant sa poitrine, comme pour se protéger. Son regard continuait de planer, allant de haut en bas sur le garçon masqué face à elle. Ses doigts se serraient et se desserraient en poings alors qu'elle hésitait à sa proposition. La fragile anglaise se pinça les lèvres, honteuse d'avoir réagit ainsi. D'un timide hochement de tête, elle accepta enfin, repensant aux mots de Stanislava. Elle était ici pour oublier tout ce qu'il s'était passé avant. C'était une nouvelle vie...cette soirée était très certainement un pas vers un avenir meilleur que sa patronne avait légèrement tracé pour elle. Souriant faiblement, elle le regardait en attendant qu'il lui tende la main.
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Marchant doucement dans l'allée sombre, la jeune femme se tenait au bras droit de sa nouvelle connaissance. Elle lui faisait déjà étrangement confiance, malgré sa ' phobie ' des hommes. Une partie d'elle restait craintive à l'idée d'être laissée seule avec cet homme, mais un autre voulait lui laisser sa chance. Contrairement à certains mâles répugnants qu'elle avait pu entrevoir se faire un peu trop collant avec certaines femmes aux suites de quelques verres, l'argenté auquel ses bras étaient liés s'était montré très galant et patient avec elle. C'était la première fois depuis longtemps qu'elle souriait sincèrement en étant avec quelqu'un d'autre que la jeune femme qui l'avait sauvée de son triste sort. Elle se sentait paisible, près de son compagnon de la soirée, sous la fine lumière de la bougie qu'il tenait dans un support à cet effet.
La discussion se passait sans soucis jusque là. Ils parlaient se sujets amusants, comme de sujets plus sérieux, tout en allant pas trop dans les détails. Le simple fait de devoir jouer ainsi sur les mots pour ne pas révéler leurs identités était distrayant. Elle s'étonnait à être bien plus bavarde qu'elle ne l'aurait cru possible de sa part. C'est comme si le masque à son visage la rendait plus à l'aise. Elle était reconnaissante à Stani' de lui avoir offert une soirée aussi merveilleuse. Elle ne se doutait que même sa rencontre avec le jeune homme était un peu planifiée par la grande escrimeuse. Elle se sentait si bien qu'elle n'eut pas de mal à lui exposer son avis sur la soirée et le fait qu'elle ne croyait pas que des gens de classes différentes, comme lui et elle, n'était pas commun...et donc pas raisonnable. Elle ne voulait pas tâcher la réputation de son camarade...encore moins vu le fait qu'elle l'appréciait beaucoup. Bien qu'elle avait terriblement envie de le connaitre un peu plus et peut-être de réellement devenir son amie, l'albinos croyait cela tout simplement impossible. Sa mère lui avait toujours ancré dans la tête que les classes sociales étaient une barrière à ne pas franchir et c'était une leçon que sa maîtresse n'avait pas encore su lui ôter de la tête. C'était sur un ton timide qu'elle avait dit les mots qui avaient provoqué chez son interlocuteur une petite colère, qu'elle remarqua. Rien de bien méchant, mais il lui fit clairement savoir qu'elle avait tort selon lui, avec une douceur innée dans le regard.
Elle écouta ce qu'il lui disait avec incertitude, commençant à hésiter sur son opinion. Ses mains se resserrèrent doucement sur le bras tendu d'une jeune homme alors que son cœur s'emballait un peu, touché par ce qu'il disait. Même si cela la blessait un peu qu'on remette en question son opinion, elle était soulagée de savoir qu'elle n'avait pas raison de penser ainsi. Ça la rendait joyeuse de pouvoir s'imaginer en compagnie de son partenaire du soir à nouveau, discutant calmement autour d'une table ou partageant une autre discussion passionnante dans les rues de la ville dans la journée. Il lui apprenait la différence entre la noblesse et les autres rangs, ce qu'elle n'avait su différencier de la pauvreté et de la richesse, tout en lui expliquant qu'il n'était pas riche par choix, tout comme elle n'était pas réellement pauvre par choix. Toutefois, il avait raison. Elle n'était pas aussi chanceuse, mais sa situation s'était grandement améliorée depuis le sauvetage. Elle n'osait toujours pas imaginer où elle serait à ce jour si la vampire ne l'avait guère sortie de l'Angleterre. Peut-être serait-elle morte de faim à l'heure qu'il est...mais au contraire, elle s'amusait dans des vêtements splendides en agréable compagnie. D'un hochement de tête, elle lui laissa gagner la ' dispute '...mais elle n'eut pas le temps de le confirmer à l'aide de paroles qu'elle perdit la notion du temps.
Quand elle retrouva ses idées claires, elle était au sol tremblotante et le cœur battant, allongée aux côtés de Filrahen. Elle tenta de se souvenir ce qu'il s'était passé, puis tout lui revint dès le moment où elle se souvint avoir marché sur sa robe. De peur de tomber, elle avait resserré sa poigne sur le tailleur et l'avait entrainé dans sa chute. Elle n'avait pas mal. Elle n'avait rien. Elle devina que c'était grâce à son accompagnateur, vu les dernières images qu'elle se souvenait avoir vu avant de fermer les yeux et crier en perdant l'équilibre. Elle s'empourpra à cette pensée...puis rougit brusquement en sentant une main lui toucher la hanche. Elle devint immobile et regardant le peu qu'elle voyait du jeune homme avec un air gêné, tentant de déceler si c'était volontaire ou accidentel. Le fait qu'il retire sa main rapidement lui fit comprendre que ce n'était qu'une erreur à cause du piètre éclairage, mais ne réussi pas à calmer son petit cœur nerveux qui s'emballait encore plus ! Elle se releva maladroitement sur ses coudes en voyant la silhouette devant elle se mettre debout et se rapprocher de leur source de lumière pour la reprendre. Faiblement, elle tentait de se relever d'elle même mais se repris les jambes dans le tissu de ses jupes et tomba aussitôt sur ses fesses en couinant de douleur.
Ses iris remontèrent lentement vers l'homme quand elle entendit sa voix. Elle rougit en voyant son visage, devenant muette. Elle n'avait même pas remarqué que son propre masque avait quitté son visage. Hésitante, elle le fixa un moment. Il avait de si beaux traits. Son cœur sauta un battement de découvrir qu'elle était en compagnie d'une homme aussi séduisant depuis le début du bal et qu'elle ne le réalisait qu'à présent. Après un petit moment de silence, elle prit la main qu'il lui tendait et s'y agrippa, se relevant à l'aide de sa forte poigne. Ses doigts encore tremblants restèrent agrippés à ceux de la grande main du couturier jusqu'à ce qu'il se penche pour reprendre le socle de leur ' torche '. Elle senti un petit pincement quand elle quitta son contact, mais n'insista pas. Elle était trop timide pour oser s'accrocher à lui sans qu'il ne le lui propose de toute façon. Ses dextres se posèrent sur le tissu de sa robe.
La robe ! Aussitôt qu'elle la toucha, elle pencha les yeux pour vérifier qu'elle n'était pas déchirée. Heureusement, elle ne voyait pas la moindre écorche aux fins liens de tissu de l'élégant cadeau de sa maîtresse. Elle fut soulagée et tourna à nouveau la tête vers son interlocuteur en l'entendant reprendre la conversation. Il lui révélait son nom ainsi que son travail maintenant qu'il n'avait plus son masque, l'invitant visiblement à en faire de même. Par la même occasion, il lui disait souhaiter qu'elle ne s'était pas blessée. Elle fut flattée par ces mots et sourit tendrement en secouant la tête.
" N-non...je vais bien Monsieur Coral. " répliqua-t-elle, d'une voix un peu écorchée à cause de son cri de plus tôt. Elle posa sa main sur sa gorge en l'éclaircissant et reprit d'un ton plus normal " J-je...je suis Alice Phyllis Patterson, domestique personnelle de Duchesse Braginsky. ", lui avoua-t-elle enfin.
Elle ne savait pas si quand une telle présentation, elle devait tendre sa main pour qu'il la serre ou l'embrasse. Ne le sachant pas, elle se contenta de caler ses doigts plus profondément contre le tissu de sa robe. Elle ne voulait pas laisser un autre silence s'installer et avait cru remarquer une petite once de douleur dans l'expression faciale du tailleur de luxe alors qu'il l'avait aidé à reprendre pied. C'était soudainement plus difficile pour elle d'enchainer les mots de façon claire, maintenant qu'elle pouvait entièrement voir le visage du jeune homme. Elle était...mal à l'aise. Toutefois, elle parvint en rassemblant tout son courage à demander d'une voix inquiète s'il s'était fait mal.
" Je vais bien, m-mais vous, vous allez?", ajouta-t-elle, fuyant son regard qu'elle lui avait pourtant aisément rendu pendant la majorité de la soirée grâce aux pouvoirs de l'anonymat. Elle regrettait presque de savoir qui il était, même si elle était enchantée de l'apprendre. D'ailleurs...ce nom lui semblait étrangement familier. Stanislava ne lui avait-elle pas déjà parlé de son tailleur favori? Haussant les sourcils, elle se questionnait. Est-ce que tout cela était bien ce qu'elle croyait, où s'imaginait-elle des choses?
Dernière édition par Alice P. Patterson le Ven 10 Mai - 18:13, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: L'amour est un crime, alors tu seras ma victime - #Alice P. Patterson Jeu 4 Avr - 21:11 | |
| La scène se passa, tourna, encore, par ci. Par là. Un flou de mouvement dans les yeux, une admirable vue sur elle, qui avait accepté cette danse. Virevoltant, avec peu de maitrise mais un réel désir de ne point l'afficher. Tournoyant, avec une certaine aisance, malgré peu de prestance. Il cachait une réelle méconnaissance derrière un impétueux sang froid et une confiance en soi. En soi, et en elle. Cette danse était à eux deux. Seul au milieu de la piste ? Non pas du tout. Juste seul dans leur bulle au milieu des autres entités. Se tenant par la main, ou par l'autre, partant sur la gauche ou sur la droite -peu importe?- Filrahen réussit à trouver du plaisir dans une danse, avec une inconnue, alors qu'il était loin d'exceller dans le domaine. Sa plus grande crainte était surement celle de ridiculiser auprès de ce public bourgeois et pédant, mais surtout auprès de sa partenaire de ce soir, de cette danse. L'orchestre jouait une musique rythmée, donnant au lycan une belle énergie pour continuer à virevolter avec elle sur ce carrelage froid, celui du château de Paris. C'était avec beaucoup de concentration et caché derrière son masque qu'il souriait, tout en observant cette demoiselle. Qui était elle pour porter cette robe ? Sa robe ? Non, excusez moi, je me corrige. Qui était elle pour porter aussi bien sa robe ? Quel lien avait-elle donc avec Stanislava ? Malgré les masques, le tailleur avait une longueur d'avance sur la jeune femme.
Puis la musique s'éteigna comme elle était venue, des applaudissements, certe moindres, se firent entendre puis comme si ce moment n'eut jamais existé, les gens repartirent sur les cotés. Leur gloussement d'animaux reprirent de plus belle quand ils recommençèrent à discuter. Les riches sont vraiment bruyants. Alors que la piste se vidait petit à petit, notre tailleur fit une révérence à sa partenaire de danse, la remerciant sincèrement de ce merveilleux moment. Puis, dans la foule, il s'eclipsa, de la même manière qu'il était venu, disparaissant au travers des tissus et des masques de l'aristocratie. Il était tout simplement repartit vers l'entrée pour respirer de l'air frais. On étoufait à l'intérieur en réalité ! La brise de la nuit Parisienne lui fit du bien. Adossé à un mur, il regardait l'horizon. La lune ne lui faisait plus peur, elle pouvait être là haut dans le ciel, ce n'était plus un probleme. Il évitait tout de même les contacts visuels direct. Par prudence. Après cinq petites minutes de réflexion, les yeux dans le vide, il regarda autour de lui. Certains avaient déjà abusé de la vinasse du palais, trainant dans les jardins en rampant, régurgitant tous les mets qu'ils avaient consommé avec abus. C'était pitoyable. Et leurs tenues. Verte à cause de l'herbe, d'une couleur indescriptible dût à leur bile, et enfin leur masque qui avait disparu depuis bien longtemps.
Désolé de ce spectacle digne de la race humaine, il repartit à l'intérieur, de nouveau frais et opérationnel. Se dirigeant vers le buffet, il regarda les mets entreposés là. Se frayant un passage entre deux badauds qui finiraient surement comme leurs compères à l'extérieur, Filrahen demanda à une servante se trouvant de l'autre coté de la table une brioche et deux verres de vin. Engloutissant sa brioche rapidement, tout simplement parce qu'elle était bonne et qu'il avait besoin de ses deux mains pour les verres, il se retourna ensuite. Un champ de mine s'offrait à lui. Deux verres en main, il allait devoir aller à l'opposé de la salle, en ne faisant tomber aucune goutte de vin, sans casser les verres, alors qu'une horde de bourgeois dansaient, chahutaient, j'en passe et des meilleurs. Au final, il réussit ce parcours d'obstacle sans réel problème, et sourit en voyant un bout de la robe, et les cheveux blancs de la demoiselle, dépasser derrière un des piliers de la salle. Il en était un petit peu loin, mais en contournant pour mieux voir et ne pas se tromper -cela aurait été facheux-, il put voir quelques choses qui ne lui plaisaient pas.
Le lycan n'est pas très possesseur, il aurait volontiers laissé sa partenaire de danse flirter avec des hommes si elle n'avait pas l'air de vouloir s'éloigner de celui face à elle. Approchant d'un pas déterminé, il dit en souriant, en la regardant :
« Quelque chose ne va pas ? Cet homme vous opportunerait peut être ? »
L'homme qui sentait l'alcool à cinq mètre se tourna vers notre tailleur masqué. Il ne semblait pas forcément joyeux, même plutot en colère que d'une part la demoiselle ne se laissa faire, et d'autre part qu'il eut été géné par quelqu'un.
« Mèles toi de ce qui te regarde, laisses ma femme et moi ! »
Filrahen sourit amusé et arqua un sourcil, mais caché par le masque. Sa femme comme il l'appelait n'avait pas vraiment l'air d'accord et c'est pour le lycan s'approcha. Il avait ses deux mains prises ce qui n'était pas des plus pratique. Mais à quoi bon s'embéter avec des détails. Il fracassa un verre sur le crane de l'ivrogne, laissant donc couler tout le vin sur son visage désabusé, et il se servit de la tige qui servait plus tot à tenir la coupe de vin comme une arme. Collée à la gorge de l'homme, l'arme de verre maintenant tranchante le menaçait, et le tailleur aussi avec son regard menaçant. Le temps de réaliser tout ce qui venait de se passer, le saoulard ne bougea pas, surpris et appeuré.
« Maintenant tu pars d'ici, et je n'ai plus interêt à te revoir à moins de dix mètres d'elle sinon je te plante cela dans ta carotide. »
Il ne connaissait peut être pas la carotide, ce qui n'aurait pas étonné le lycan, mais soit. Sa menace fonctionna car il partit à reculons avec peur. Soufflant soulagé, Filrahen tourna sa tête vers la demoiselle, lui tendant la deuxieme coupe de vin. Il espérait ne pas lui avoir fait peur non plus, cela aurait été facheux.
« Tenez, pour vous. Je suis désolé, je ne pourrais pas trinquer, mais le cœur y est »
Un sourire amical dessina ses lèvres, un signe pouvant faire disparaître toutes les peurs que la jeune femme pouvait avoir. Effaçant d'un balayage de pied les débris de verre, laissant ainsi une tache rouge de vin -ou était ce du sang?- au sol, il se positionna près de la demoiselle et l'observa, triturant du doigt la pointe avec laquelle il avait, tantot, menacé le perfide être qui l'embétait. Il se coupa, mais n'y fit point attention. Le temps s'écoula et les notes de piano continuaient leur danse, s'accompagnant sur la piste de quelques sifflements de flute, puis d'un ou deux bruits de percussion. Soudain, sortant Filrahen de son observation, de sa contemplation, un bruit de cuivre sortit de nul part. Souriant et replaçant son masque, il se trouva bête de s'être laissé emporter à la rêverie, dans un royaume de songe. Sans un mot, sans un bruit, sans aucunes gènes, le lycan s'avança d'un pas en plus vers elle, passa sa main le long de son bras pour enfin la placer dans celle de la demoiselle, et partit vers le terrain de danse, de nouveau. Sans un mot. Sans un bruit. Dans un songe. Il s'enfuit. L'air de rien. Dans la nuit. Petit chien, va, vit. Profite. Elle ne sait pas que tu es un loup, une horreur de la nature, un monstre difforme qui mériterait de mourir empallé sur un pieu d'argent. Tu ne mérites pas de fouler ce sol royal avec elle. Remercions les cieux, et 'cette' vampire. Dans un même temps, sans elle, tu aurais vu la lune, tu aurais changé, tu aurais tué. La salle entière y serait passée, retapissée. Oui, je vois clairement la scène s'il s'était transformé. Et par la suite, le gentil humain et horrible loup aurait été abbatu de coups de lance par toute la garde royale une fois son massacre découvert. Finalement, se maitriser est tout de même une bonne chose. A la place de ce scénario catastrophe sanglant, il était là, avec une inconnue qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam, et qui portait la robe qu'il avait cousu avec ses pauvres mains.
Suite à cette danse, finissant sur une magnifique pose des deux seuls invités aux cheveux platine, le tailleur l'emmena de nouveau, en silence. Il avait l'impression de manier une marionnette, un pantin. Mais avec tant de délicatesse. Franchissant la porte de la salle, l'air frais envahit leur peau. De peur qu'elle n'attrape froid, le lycan retira sa veste et la posa sur les épaules de l'humaine, sa main lachant enfin celle de la jeune femme. Il sourit et partit sur le coté, là où aucun invité saoul ne se trouvait. Enfin, sa gorge s'éclaircit, enfin, des mots sortirent de ses lèvres :
« Désolé de mon mutisme, mais votre prestence m'interpelle tellement. J'espère que cette danse -presque forcée- et cette petite sortie à l'air frais ne vous dérange point ? »
~~~~~~~~~~
Battant, lentement. Cadence réduite. Le fin tissu de matière organique sur lequel il était tombé avait rougi, et envoyait de petite pulsion. Parcourant le corps du lycan, les petites ondes électriques cheminaient jusqu'au crâne de l'homme, atteignant le cerveau pour prévenir le pauvre tailleur. Le prévenir, lui faire mal, lui dire que quelque chose cloche. Que quelque chose n'est pas normal. C'était très franchement supportable, mais il avait été surpris la première fois que la douleur lui parvint. C'est alors que les cellules autour de sa blessure remuèrent, refusant la douleur et soignant la légère bosse. Deux fins doigts glissèrent près de la blessure. Filrahen n'avait pas forcément mal, néanmoins son rictus de douleur avait été repéré par la douce demoiselle. Son regard avait fuit après ses quelques paroles. Le tailleur sourit en cherchant son regard, murmurant dans le calme de la nuit, comme s'il ne devait réveiller personne. Comme si le calme devait être préservé, que ce silence -ou presque- était un joyau précieux.
« Cela ira. Une légère douleur ici, mais rien de grave, ça va déjà mieux... »
L'observant, il chercha à capter ce regard glissant, fuyant. Il voyait clairement qu'elle n'était pas à l'aise et pourtant ! Il n'y avait aucune raison à cela. Il comprit assez vite son malaise, et remit son masque sur son visage. Peut être est ce que cela la débloquerait ? Dans tous les cas, il espérait que cela soit ça. Il appréciait la vue de son visage s'accordant parfaitement à ses cheveux platines, et n'aurait pas supporté qu'elle se cache de nouveau derrière ce masque, aussi joli soit-il. Prenant sa main, tout en tenant leur bougie, il l'emmena se promener ou du moins reprendre leur promenade. Un sourire vint casser ce silence stoïc quand il eut un avoeu à faire, ainsi qu'une question :
« Je dois vous avouer que la tenue que vous portez ce soir est une de mes confections. Un chef d'oeuvre de mon point de vue, mais je ne suis surement pas objectif. Vous appréciez ? Suis je bête, si vous la portez c'est que.... vous l'aimez... Passons. Elle vous aura été agréable pour la soirée ? Et étant la domestique de Stanislava... Vous habitez donc ici tout près, non ? »
La brise était calme et ce doux vent remuait doucement les cheveux blancs des deux compagnons de cette soirée. Ils étaient loins de tous ces ivrognes. Loin de ce bruit, ce brouhaha infernal de discussion et autre son. Non ils n'étaient que deux, dans le noir, illuminé d'une bougie. Il était vrai qu'ils avaient marché tous les deux depuis la salle de festoie, sans pour autant réellement savoir où ils étaient exactement. Du moins pour Filrahen, il n'avait aucune idée de où il était. Alice le savait peut être, après tout elle vivait ici et à quelques intersections c'était peut être elle qui avait choisi un chemin bien précis. Il n'avait pas fait attention, trop enfermé dans ses reflexions, son dialogue avec elle, ou encore dans sa contemplation. La faible lueur de la bougie ne permettait pas au loup, malgré ses facultés, à bien distinguer la jeune femme. Il avança donc encore un peu et se mit sur la pointe des pieds pour allumer une lampe au mur. Il ne restait plus énormément d'huile, mais cela leur permettrait d'économiser leur propre bougie, et de se voir un peu plus. Du moins pour le tailleur, étant donné qu'il avait remis son masque, elle ne pouvait plus vraiment le percevoir.
« Patterson. Voilà un nom peu commun en France... je vous suspecterais presque de ne pas être natif d'ici, me trompé-je ? Mais mes faibles connaissances dans ce domaine ne pourrait me faire deviner d'où cela vient... Ou alors je me trompe totalement, haha » dit il en rigolant un petit peu. Reprenant un ton un peu plus sérieux, il poursuivit en prenant les mains de la demoiselle, et les posant sur son masque : « Je vous propose, une fois prête à le faire, de retirer mon masque. Mais attention. Il vous sera interdit de fuir du regard comme tout à l'heure. Cela vous va, vous êtes partante à ce petit jeu ? Et si vous le souhaitez, vous pourrez aussi me donner un challenge en retour »
Le loup était joueur et n'avait pas vraiment peur des défis, au contraire. Il voulait aussi un petit peu la jauger. Au delà du jeu, se trouvait le tailleur qui voulait savoir si elle allait être capable de faire cela, passer ses... craintes ou appréhensions. Mais pas seulement. Ce qu'il voulait voir, c'était aussi si elle allait avoir le cran de lui proposer quelque chose, et... son degré de sadisme pourrions nous dire, même si c'est une belle exagération.
La douleur avait disparu. C'est un beau cadeau d'être lycan finalement. Alors que la lumière les englobait dans un doux et délicieux voile de satin jaunatre, l'homme se mis contre le mur, dos collé à la pierre froide, sous cette torche. Ainsi, il ne pouvait plus la louper. La lumière faisait briller parfaitement le faciès de la demoiselle, et un sourire de contentement satisfit le visage de l'artisan. Il détailla ses traits d'un œil expert. D'habitude son iris était plus aguerrie à rechercher les défauts sur les draperies, mais il savait tout aussi bien observer. Sa pupille roula donc tout le long de sa peau, sur ses lèvres, le long de ses joues, au plus profond de son regard azuréen, et se promenant évidemment sur la magnifique plaine enneigée de cheveux qui était si commun à Filrahen. C'était la première personne qu'il croisait et qui avait les cheveux de la même couleur que lui. Ou du moins, la première personne aussi jeune, ne comptons pas les cuirs chevelus souffrant de la vieillesse, ce n'est pas comparable.
Une question traversa ses pensées qu'il chassa presque instantannément, mais étant donné qu'il avait eu cette coloration capillaire à cause d'un loup blanc, est-ce qu'il était possible que son frère qu'il avait lui même mordu ait cette même couleur de cheveux ? Il savait si peu de choses sur son état lycanthrope qu'il avait tant de questions, sans réponses. Peu importait. Son frère n'existait plus que dans ses pensées, son passé. Jamais il ne devrait en parler, ou du moins jamais des échos ne devraient se faire entendre vis à vis de cela. Jamais il ne devrait le revoir, cela serait surement trop dur. Malgré cet instant éclair dérangeant dans ses songes, le lycan ne laissa rien transparaitre. Il ne pouvait pas faire autrement, malgré le masque, sinon elle... enfin Alice aurait pu poser des questions.
« En tout cas, laissez moi vous dire Mademoiselle Patterson que vous êtes vraiment splendide, votre visage est vraiment somptueux. Mais dites moi... il n'est pas courant d'avoir une chevelure aussi... pale.... que la mienne. Comment cela se fait-il pour vous ? »
Il savait qu'il aurait la même question en retour, et préparait une réponse bien au chaud. Un mensonge peut être... ou... quoique ?
[Il en aura fallu du temps, j'espère que ça te plaira donc :s ] |
| | | Alice P. PattersonDomestiqueMessages : 22 Date d'inscription : 18/08/2012 | Sujet: Re: L'amour est un crime, alors tu seras ma victime - #Alice P. Patterson Lun 29 Avr - 11:04 | |
| [Seulement la partie 1 pour l'instant encore. Je fais le reste dans la journée avec un peu de chance, sinon plus tard dans la semaine ( vacances poweeeeer ), mais là il est 7h du mat et je suis crevée. Au moins j'espère que ma vague d'inspiration à 5h du mat de plaira x3. Redonnes moi des nouvelles par Mp <3]Chaque action se déroulait si rapidement pour la jeune domestique qui à peine après avoir posé sa main gantée dans celle de l'homme qui l'invitait se retrouvait au milieu de la piste de danse. Le jeune garçon la guidait dans ses pas, comme tout homme se devait de le faire dans une telle parade, mais même elle qui s'y connaissait peu devinait que certaines de ses gestuelles étaient maladroite malgré la grande confiance qu'il semblait afficher. Au lieu de l’embarrasser, cela la fit sourire et encore une fois se sentir plus près de cet inconnu au visage masqué. Les similarités qu'elle remarquait l'intriguaient, tout comme elle la rendait encore plus méfiante. Elle se doutait qu'il était impossible de se teindre en blanc - du moins pas à leur époque -, mais faisait-il exprès de fausser sa danse pour l’amadouer? L'important, qu'elle ne réalisait guère elle même à l'instant, c'est que cette valse avait réussi à la rendre plus aisée. Elle lui avait fait oublier la foule, aussi courte serait-elle. Bien sur, cela n'était pas suffisant pour la rendre timide et cela ne se percevait qu'à peine sous son masque alors que ses pommettes rosissaient légèrement. Elle gardait la tête haute, ne regardant que son partenaire en tentant discrètement de le reconnaitre. Mais elle sortait si peu. Les chances qu'ils se connaissent déjà étaient minime, si même existantes. Elle était si concentrée qu'elle ne réalisait plus que sa main serrait la sienne et que sur sa hanche, celle du couturier était posée, la guidant alors qu'ils tournoyaient entre les autres paires.
La musique s'éteint, laissant un air déçu s'afficher sur les lèvres d'Alice qui commençait à peine à s'en réjouir malgré sa prudence. D'un geste maladroit elle rendit sa révérence à son partenaire et le regarda disparaitre avec l'envie de le suivre. Dès qu'elle ne le fit plus, elle se mit à paniquer de nouveau. De ses jambes flageolantes, elle se fraya un chemin entre les hommes et femmes masqués, s'excusant ça et là pour ne pas les choquer. Elle avait chaud, terriblement chaud. Perdue dans le groupement, elle était parvenue à sortir près de l'endroit où l'argenté était venu l'aborder et avait profité de l'ombre et de l'absence de gens dans ce dit coin pour reprendre son souffle en s'éventant le visage d'une main affaiblie par le stress. Fermant les paupières, elle tomba dans sa bulle. Pendant un instant, il n'y avait plus de musique ni de foule, juste elle. Le rythme des battements de son cœur reprit son cours normal et enfin, elle rouvrit l’œil. Toutefois, ce qu'elle vit à ce moment là ne l'enchanta guère.
Un homme - qui visiblement abusait du vin et des autres boissons alcoolisées de la grande fête - se tenait devait elle. À peine était-elle retourné à ses esprits qu'il avait saisit son bras et s'était mise à la tirer vers la piste. Elle s'était excusée et avait retiré la main qu'il avait forcé de la sienne, mais ce dernier insistait. " Voyons, demoiselle. N'êtes vous pas ici pour faire plus ample connaissances? Ne restez pas seule ici. Après une petite danse ou deux on pourra s'éclipser et s'amuser un peu. Ça vous dis? N'est ce pas? " Bien que cela n'était pas ses habitudes, la blanche râla d'exaspération et dégout confondu. Elle tappa la main de l'homme pour qu'il la lâche et recula. Se retrouvant dos contre le mur, elle fut piégée alors qu'elle croyait fuir aisément. L'étranger tituba vers elle, n'abandonnant pas. Il ne se gênait pas non plus, se mettant à la tripoter et à souffler dans son cou d'une voix beaucoup plus directe que plus tôt. " Tu préfère dominer c'est ça? Je n'ai rien compte petite. Tu caches bien ton jeu. " soupirait-il près de son coup alors que son haleine empestait jusqu'aux narines de la servante qui faiblement le repoussa en marmonnant un faible refus. Les images défilaient dans sa tête alors que les mains de l'ivrogne s'en permettaient trop.
"N-non..." chuchotait-elle le plus fort qu'elle le pouvait.
C'est à se moment qu'une troisième voix se joint à la conversation, faisant brusquement retourner son interlocuteur. Il affichait une certaine colère qui la fit frissonner, jusqu'à ce qu'elle reconnaisse qui était celui qui les avait interrompu. Agrippant sa robe, elle fit quelques pas rapides et alla timidement de cacher derrière le tailleur. Au moment même ou elle lâchait sa robe et relevait son regard pour observer la scène, le fracas de verre de fit entendre. Un peu surprise, elle regarda en restant complètement muette, sa main remontant pour cacher sa bouche qui restait entrouverte sous l'effet de la surprise. Malgré la férocité dont son sauveur faisait preuve pour la protéger, elle resta près de lui, s'approchant même un peu alors qu'il menaçait le saoulon. Un sourire repris son visage alors qu'il se mit à s'éloigner à reculons et qu'enfin elle se retrouvait près de quelqu'un en qui elle avait déjà un peu plus confiance. Lui il était poli, et il ne puait pas le whisky. D'une main frémissante, elle saisit la coupe en se pinçant la lèvre et hochant doucement la tête pour le remercier, incapable de placer un mot sur le coup. Le sourire que son messie lui rendait était si apaisant. Si charmant et rassurant à la fois. Elle ricana un peu à sa remarque alors que sa gorge se dénouait un peu, oubliant rapidement les mauvais souvenirs qui avaient failli remonter à la surface et la faire fuir en pleurant. Une étrange envie de rapprocher se fit sentir en elle. Elle la retint en croisant les bras, buvant doucement la coupe qu'il lui avait offert. C'était la première fois qu'elle buvait du vin, bien que l'odeur était loin de lui être inconnu vu tout les charognards que sa mère avait ramené à la maison à l'époque...ou encore toutes les bouteilles vides qu'elle avait du ramasser après leur passage. Le goût la fit un peu grimacer, mais heureusement son masque cachait la majorité de sa réception de la saveur de la boisson. Elle senti ensuite la forte arôme descendre sa gorge en la brulant un peu. Puis la chaleur et le confort qui se loge quand l'alcool fait son petit effet. La boisson disparu plus vite qu'elle ne le cru alors qu'elle s'adaptait à son goût particulier. Il n'en restait que quelques goûtes quand son ' ami ' de la soirée se plaça devant elle. Ses gestes lui firent reprendre ses esprit, même si elle ne put retenir un petit couinement de surprise en sentant son bras être entouré. Se laissant guider sans la moindre riposte, elle suivit l'homme sur la piste de nouveau en tenant maladroitement le verre fragile entre ses dextres. Sans le remarquer, elle se montra moins timide cette fois-ci. Ayant une main occupée par son verre, elle tenait celle du jeune français de l'autre et se collait un peu plus que la dernière fois à lui pour ne pas se perdre dans la danse. Mais certes, peu. Sa robe ne lui permettait pas trop de rapprochements non plus. Elle appréciait tout de même le fait de voir un peu plus des traits de son camarade. Que ce soit la blancheur de ses mèches ou la forme de sa mâchoire, elle profitait de ses songes pour l'admirer sans peur de se faire réprimander. Malgré sa craintes des hommes...elle ne pouvait s'empêcher de le trouver fascinant...de le trouver séduisant. Dès que ce mot lui vint à l'esprit elle détourna le regard en rougissant , continuant tout de même de danser. Puis, à nouveau la musique se tut. Cette fois-ci, il ne la salua pas. Il ne s'évapora pas non plus. La tenant toujours près de lui, il la tira hors de la foule avec délicatesse. Bien qu'un peu gênée par l'initiative de Filrahen, Patterson le suivit en affichant un grand sourire. Elle préférait largement cela au fait d'encore se retrouver seule, à la merci de tant d'hommes si peu fidèles à leur statut en cette nuit de débauche. Elle ne regarda pas vraiment où ils allaient avant d'y être rendu.
L'air frais la fit soupirer de soulagement. Enfin, elle pouvait respirer. Un frisson allait la parcourir quand une grande chaleur se posa sur ses épaules. Étonnée, elle se retourna, remarquant son cavalier maintenant seulement en chemise - avec le reste hein -. Ses yeux retombèrent sur son corps pour remarquer qu'il l'avait couverte de son veston qu'elle prit timidement d'une main pour le refermer un peu devant sa poitrine. D'un pas lent, pour ne pas abimer sa robe. Elle ne voyait pas trop comment la tenir vu la veste qui lui tombait sur les épaules et ne voulait pas l'amocher, elle non plus. L'adolescente eu un petit soubresaut en entendant enfin de nouveau la voix du lycan. Son regard d'azur se posa sur lui avant qu'elle ne secoue maladroitement la tête en serrant un peu plus le tissu du vêtement plus tôt posé sur ses épaules.
" N-non, monsieur. Au contraire, j'apprécie beaucoup. Je ne comprenait pas pourquoi les gens aimaient tant ces soirées avant de vous avoir rencontré. M-Merci...pour tout. " marmonna-t-elle en le suivant toujours prudemment. Le remerciant du mieux qu'elle le pouvait pour les danses, la coupe - qu'elle s'était permise de poser au sol à leur sortie vu qu'elle travaillait ici de toute façon -, le veston et son intervention plus tôt. D'un ton toujours aussi embarrassé, elle parla de nouveau alors qu'elle le rattrapait enfin dans sa marche." J'espère seulement qu'il en est de même pour vous. " -------------------- Continuant de fuir son regard, la jeune Patterson le regarda tenir sa blessure entre ses doigts du coin de l'oeil en faisant mine de regarder les jardins au loin alors que son coeur se calmait un peu sous sa délicate poitrine. Elle aurait voulu le soigner, lui dire de monter avec elle pour le désinfecter et lui mettre un petit bandage ou quelque chose, mais qu'auraient pensé les gens s'il les avaient vu? Une domestique, ramenant un noble à sa chambre. Les rumeurs auraient fusé de partout. Elle avait peur, si peur de tomber encore plus bas qu'elle n'avait déjà pu l'être. Néanmoins, les mots dit dans un chuchotement de Fil furent suffisant pour la remettre sur pied. S'il allait mieux...alors elle aussi. D'un sourire timide, elle lui témoigna du fait qu'elle était rassurée avant de recommencer à regarder dans tout les sens, sauf droit devant-elle pour ne pas croiser les iris pétillantes de son cavalier.
Ses yeux s'ouvrirent un peu plus grand de surprise quand elle le vit enfiler son masque à nouveau alors qu'elle regardait on ne sait où. Elle ricana en réalisant à quel point elle était ridicule, puisque déjà elle arrivait mieux à le regarder. Il reprit sa main libre, l'autre tenant son propre masque qu'elle ne portait plus, et guida encore le chemin dans le silence. Elle allait s'excuser d'agir aussi bêtement quand il reprit la parole pour lui avouer quelques choses qui lui confirmèrent ses doutes de plus tôt. Elle devrait avoir une discution avec sa maîtresse sur son plan ' diabolique ' qui les avaient mené à passer leur veillée ensembles. Se pinçant la lèvre aux nombreuses question, elle tenta de toutes les mémoriser pour bien y répondre. La fatigue la gagnait et elle commençait à perdre son français qui, vous le savez, était déjà maladroit.
" La robe est beauti...p-pardon. Elle est magnifique et étonnamment confortable. Je n'ai pas l'habitude de ce genre de vêtement, alors cela m'étonne un peu. Pour ce qui est de l'autre question...disons que je vis ici. J'ai ma propre chambre dans les appartements de Stanislava. Mais je ne suis pas ici depuis longtemps. "
Malgré le fait qu'elle vivait au château, Alice n'avait pas plus idée d'où ils étaient de son ami. Elle ne sortait que très peu et le château était si grand. Les seuls fois où elle se souvenait être sortie explorer les jardins et leurs alentours, c'était pour étendre les draps fraîchement lavés du lit de Braginsky. Au moins ils étaient loin de la foule...de tout ces hommes étranges et pervers qui profitaient de leurs masque pour tripoter les invitées. Elle se trouvait chanceuse d'avoir si vite croisé le tailleur et qu'il l'ait ensuite sortie des bras de l'ivrogne un peu trop collant qui s'était mise à lui faire des avances vulgaires. Si il avait disparu, où serait-elle en ce moment? Surement en haut, à sa chambre en train de se jurer de ne plus jamais sortir des apparemment de la blonde. En quelque sorte, Filrahen était son second sauveur. Surprise pas les nouvelles questions de son camarade, elle demeura silencieuse en riant tout de même un peu avec lui, le laissant terminer avant de répondre.
Alors qu'il posait ses mains sur les siennes pour les remonter sur son visage et lui faire tenir son masque, l'adolescente rougit et voulu fuir du regard de nouveau. Elle se mordilla la lèvre, le petit jeu la gênant autant qu'il l'amusait. Elle voulait revoir le visage du couturier. Elle avait honte de devoir le forcer à se cacher alors qu'il était si beau à ses yeux. Enfin, elle répondit doucement à ses premières interrogations, lui retirant avec une infinie douceur l'accessoire du visage en sentant son coeur battre à la chamade.
" Vous avez raison, monsieur Coral. C'est anglais. Stanislava m'a sortie d'une fâcheuse situation là-bas alors qu'elle devrait transmettre un message du roi. Je lui en suis grandement reconnaissante. "
Malgré la nervosité qui la gagnait, l'albinos se décida enfin à baisser le masque de Fil, en profitant pour de nouveau admirer ses traits. Il était à la fois si charmant et mystérieux. Ce qui l'intriguait le plus c'était sa chevelure. Elle, elle savait très bien pourquoi ses cheveux étaient blancs. Mais ceux du tailleur, c'était un tout autre mystère. Il ne semblait pas frêle comme elle. Sa peau ne semblait pas avoir déjà rougit sous le soleil à en être brulée. Ses iris n'étaient pas non plus rosées, ou d'un bleu si clair qu'on pourrait le croire aveugle. Il semblait au contraire très fort et imposant comparé à elle. Si elle ne savait pas qu'il était un homme bon, elle l'aurait surement fuit. Sentant le veston glisser sur ses épaules, elle baissa brusquement ses bras et le replaça, remarquant par la même occasion les poches suffisamment grandes pour porter un masque chacun. Cela confirmait en même temps qu'elle acceptait le défi et ne détournerait pas l’œil dès qu'il l'observait ou lui parlait.
En échange, elle avait le droit de lui proposer un challenge. Elle n'avait aucunement idée de ce qu'elle pouvait bien lui proposer, mais elle notait. Peut-être le garderait-elle pour plus tard, pour une autre journée. Peut-être même demanderait-elle l'avis de sa maitresse qui, visiblement, était maître dans les tours. Aucun d'eux n'avait vu venir ce plan qui les avait, en cette amusante soirée, réunis. Il reprenait la parole pour la complimenter, ce qui la fit rougir et presque détourner le regard. Elle se força à garder la tête bien droite, faisant rouler ses yeux pour éviter ceux du tailleur pendant qu'elle reprenait ses esprits en se pinçant la lèvre. Elle n'aimait pas parler de son passé, mais elle n'avait pas trop le choix.
" C'est une maladie...je ne sais pas comment ça s’appelle...mais apparemment j'ai la vue un peu floue et ma peau brule facilement. Trop facilement. Cela m'a causé beaucoup de problèmes dans ma jeunesse. Ça rend mes cheveux blancs. Ça en a aussi causé aux gens que j'aimais, mais c'est loin tout cela. ", d'un air convaincu elle ajouta " Maintenant j'ai Stanislava...et vous. C'est tout ce qui compte. La journée je travaille à l'intérieur. Une fois le soleil couché je fais les corvées que je dois faire à l'extérieur. Il m'arrive de ne pas dormir de la nuit parce que je dois nettoyer les vêtements de mademoiselle Braginsky a nouveau à cause de la pluie, mais ça me fait plaisir si c'est pour elle."
Les mots s'étaient ajoutés tout seuls à sa phrase. Elle ravala sa salive, réalisant ce qu'elle venait de dire. Elle aurait voulu fuir, partir en courant honteuse de se montrer si amicale avec un homme qu'elle connaissait à peine. Toutefois, ses jambes clouées aux sols l'en empêchaient et son regard n'arrivait plus à se détacher de celui du lycan. Elle devait elle aussi savoir.
" Auriez-vous par hasard la même chose? Sinon...pourquoi êtes vous, vous aussi, ainsi coloré? "
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