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 Where the wild roses grow.

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Diane de France
Sa Majesté la Reine Diane
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Diane de France
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MessageSujet: Where the wild roses grow.    Where the wild roses grow.  EmptyJeu 9 Aoû - 10:45




Where the wild roses grow


    L'astre du jour s'était levé, lentement, dardant sur la ville ses rayons tendres et lumineux. Déjà, il présageait d'une journée estivale particulièrement douce, et les oiseaux ne s'y trompaient pas: leur chant emplissait avec frénésie l'air, encore frais du matin.

Citation :

"Je me réveillais ce matin, la boule au ventre.
Seule encore une fois, il était devenu habituel, normal que le roi ignorât mes appartements, préférant probablement la chaleur d'autres bras, d'autres draps. Je ne pouvais lui en vouloir, je ne me montrai guère aussi chaleureuse que les autres dames de la cours, et mon comportement réservé devait sans aucun doutes l'agacer au plus haut point.
Quelle triste condition que celle d'une reine. "


    Diane, encore engourdie par cette nuit sans sommeil se leva, et il ne lui fallut guère longtemps pour voir apparaître une cohorte de servantes et de dames d'atours qui commencèrent à s'affairer autour d'elle. A leurs regards, il était évident que bien des racontars seraient encore chuchotés dans les arrières cuisines, dans les couloirs du palais à la dérobée, et rapidement, toute la cours serait ainsi au courant qu'une fois encore, la reine avait passée une nuit solitaire.
    Pouvait-elle leur en vouloir? ils vivaient dans ces murs, connaissaient chacun des secrets d'alcôves, et en étant reine, elle avait perdu sa liberté, la possibilité d'avoir un jardin secret.
    Depuis 5 ans qu'elle vivait ici, elle avait eu tout le loisir de s'accoutumer à la vie, au protocole rigide que l'on avait mis en place, et c'est tout naturellement qu'elle se laissa faire, sans rechigner, face aux mains expertes de ses suivantes.


Citation :
"Dire que ma vie était insupportable serait mentir. Certes, perdue au milieu d'une foule de courtisans, je me sens bien souvent très isolée, seule.... mais j'ai put trouver en cet état une certaine forme d'expression que j'affectionne de plus en plus. Nous autres, femmes, n'avons que très peu droit au chapitre, et si je ne puis conseiller mon seigneur et maître comme le devrait une reine digne de ce nom, je puis lui servir d'ornement, qu'au moins on ne puisse dire de lui qu'il était pourvu d'une épouse inadéquate. "

    Il ne lui fallut guère longtemps pour choisir sa toilette, car elle avait eut tout le loisir d'y songer lors de sa nuit trop longue, et après moult lectures, s'était bien rendue compte qu'elle n'avait rien de mieux à faire que de penser chiffon.
    On la para donc d'une robe de soie bleue nuit aux reflets turquoisine, brodée de multiples entre-las de fleurs de lys de fils d'or et de perles. A cette somptueuse toilette, on ajouta une coiffure simple, remontant légèrement les cheveux clairs de la souveraines que l'on retint d'une fine couronne d'or.
    Il n'y avait chez cette jeune reine que peu de bijoux, sa bague de mariage, une couronne bien souvent discrète, comme si ces ornements passaient pour superflus à ses yeux.

Citation :

"Je ne comprend pas cette passion qu'ont les femmes pour les bijoux et autres pierreries. Il y a une brillance malsaine dans ces artifices, comme si l'enfer lui-même appelait les âmes, les corrompait, les enfermant dans une vanité vulgaire et pompeuse qui ne sied guère à la beauté des dames. Si ce n'était pas à cause de mon statut, de ce besoin qu'à le roi de trouver près de lui une femme élégante et richement vêtue, je me serait bien contentée de tissus plus discrets, de couleurs plus tendres, d'ornements moins coûteux.
Aussi, contre mauvaise fortune, je me devais de trouver une contrepartie, et préférais ainsi, lorsque les tissus de mes toilettes étaient déjà fort détaillées et chargées, m'abstenir d'y ajouter un quelconque bijoux qui me fit passer pour une coquette ridicule. J'aimais trouver en la simplicité une beauté sincère."

    Soucieuse de l'image qu'elle renvoyait à son peuple, il lui était difficile de faire étalage d'autant de fastes sans songer aux miséreux qui hantaient les ruelles de Paris. Plusieurs fois, elle avait demandé la permission d'aller visiter quelque hospice de déshérités afin d'y apporter aumône et réconfort. Mais la réponse fut catégorique, froide et implacable: elle était condamnée à rester enfermée en ces murs, sans possibilités d'agir selon sa conscience, sa religion.
    Ses journées étaient alors devenue une routine assassine, messes, conseils des ministres où elle se tenait aux côté de son époux pendant des heures sans bouger, rencontre avec certaines dames de la cours, repas silencieux....Une cage dorée dans laquelle la jeune reine avait le sentiment profond d'étouffer, encore et toujours.
    Par cette routine, Charles la punissait, la torturait à sa façon, lui faisant subir parfois ses colères, mais aussi son mépris profond en l'ignorant, et on disait dans à cour qu'il n'y avait guère que lui pour ne pas être sensible aux charmes de son épouse.


Citation :
"Je souhaitais sortir. Mais mis à part les chasses auxquelles je pouvais prendre part et chevaucher quelques heures, le reste m'était tout bonnement interdit.
Je ne dois pas me laisser abattre, m'apitoyer sur mon sort. Si Dieu décida que telle était ma place, peut importe les difficultés, je me plierai à son bon vouloir.
Même si par moment, je souhaiterai pouvoir marcher seule, loin des regards de faucon de toutes ces personnes....
Ho Arwen... comme tu me manques!"

    Sa confidente partie pour une mission, Diane se retrouvait alors bien isolée. Pis encore, elle recevait régulièrement des lettres de sa mère, lui invectivant avec véhémence de prendre les devants avec le roi, se montrer avenante, docile, et surtout, de mettre en route au plus vite un héritier.
    La cours jasait.
    Les regards en biais en disaient long, la honte s'installait peu à peu un peu plus dans son coeur. Prendre les devants? mais comment faire? elle n'avait strictement aucune expérience en la matière, tremblait à l'idée de refaire la moindre erreur qui put mettre en colère cet époux qui lui faisait si peur, si peur.

    "Votre mère vous a encore écrit."

    La voix de la Comtesse de Ségur la tira de sa rêverie, et c'est avec un regard perplexe, emplit de questions qu'elle prit le plis, décacheta ce dernier et parcourut la lettre rapidement, alors que son doux visage prenait peu à peu une expression de profonde douleur.

    "Encore;..."
    Sa mère ne lui laisserait donc aucun répits? Un rapide coup d'oeil à ses dames de compagnie, et elle comprit très vite qu'elles avaient deviné le sujet de cette énième missive.

Citation :

"J'ai envie de fuir. J'ai envie de fuir loin, très loin, et de me retrouver seule.
Je le sais, ce n'est pas le comportement d'une reine, mais juste pour quelques heures, quelques minutes, que l'on me laissât redevenir cette petite fille insouciante qui pouvait pleurer à loisir, rire, courir, gambader. Cette lettre arriva et fut comme un coup de poignard dans mon coeur. Je me sentais incapable, indigne."

    Fuir.
    Les larmes n'étaient guère de mise à la cour.
    Diane se leva promptement, se retirant par la même occasion des mains d'une de ses dames d'atours et pris le chemin vers la porte de ses appartements.

    "Je vais faire une promenade dans les jardins.... laissez moi seule s'il vous plait."

    Sans leur laisser le loisir de protester, elle était déjà partie, trottinant avec une certaine légèreté en direction des jardins, comme s'il s'agissait d'une oasis longtemps recherchée, d'une bouée de sauvetage à laquelle elle semblait pouvoir se raccrocher.


    C'est essoufflée que Diane arriva dans ce petit lieux isolé, orné d'une pergola charmante et calme, et entourée de roses diverses et variées. Ici, on pouvait entendre les oiseaux faire des symphonies des plus agréables, et surtout, respirer loin du tumulte de la cour.
    Diane sentait qu'elle en avait trop fait, son coeur sautait dans sa poitrine comme s'il essayait d'en sortir, de fuir lui-même loin d'ici, et ses yeux lui piquaient, s'emplissant déjà de larmes qu'elle contenait avec une difficulté évidente.
    Pourquoi fallait-il qu'elle ait été aussi stupide? Pourquoi n'avait-elle pas compris plus tôt?

Citation :

"Les larmes coulaient le long de mes joues comme un torrent,et il m'était alors impossible de les arrêter. C'était comme si, depuis des années, elles s'étaient accumulées là, n'attendant qu'un instant propice pour ressortir, et par chance, c'était en ce lieux isolé, calme, dont la beauté déstabilisante ne faisait qu'accroître ma mélancolie.
Ho comme j'aurai aimé me retrouver au château près de père et mère! parcourir la lande normande à cheval, et ne penser à rien, à rien.
La reine avait laissé la place à l'enfant, et l'enfant se sentait perdue dans cet endroit qui lui était soudainement devenu si peu familier. "

    Elle s'était longtemps retenue, par fierté, par devoir, de lâcher ses sentiments, de laisser couler la tristesse sur son cœur meurtri, mais elle avait la sensation que jamais ce flot ne cesserait. Malgré cela, aucun mot ne sortait de sa bouche, fermée irrémédiablement, et ces larmes ne troublaient en rien le calme environnant. Elle ressemblait alors à une statut de marbre, immobile dans cet endroit qui semblait hors du temps.


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Flora de Gévaudan
~ Bourgeoise au service de Lizbeth C. Valentyne ~
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Flora de Gévaudan
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MessageSujet: Re: Where the wild roses grow.    Where the wild roses grow.  EmptyJeu 9 Aoû - 15:29

Ennuie.

Ce mot n’était que trop peu familier à la rousse renommée Flora de Gévaudan pour que cette dernière accepte sans broncher son installation sur les méandres de son cœur, de son être. Ce mal ne devait pas risquer de creuser son nid au creux de sa chaire, sait-on jamais s’il venait à refuser d’en être déloger par la suite ! Hors de question pour l’hybride de devenir paresseuse, la mort se présentait en comparaison comme un cadeau dés plus appréciable en comparaison. Jamais, Ô grand jamais l’adolescente n’aurait pu s’imaginer tirer au flanc ou traîner des pieds lorsqu’elle servait sa Maîtresse avec une application non feinte. Toutefois, ayant écopé en ce jour d’un temps de congé, la voila bien embêtée tout à coup.

D’aussi loin que la portait ses souvenirs, elle n’avait jamais eut de journée similaire a celle-ci, de moments qui n’appartenaient qu’a elle et dont elle pouvait faire ce que bon lui semblait. Enfin, cette définition, elle ne l’a devait qu’a l’illustre ange de nuit qu’était Lizbeth Catherine Valentyne ; Car seule, jamais elle n’aurait songé a une chose pareille. C’était donc envahi par un sentiment a mi-chemin entre l’agacement et la curiosité que sa silhouette presque malingre parcourrait les couloirs du Château Royal, a la recherche que quelque chose à faire ; Idéalement une activité qui répondrait dans le même temps a toutes ces questions qu’elle se posait encore et encore.

Le Marquis de SaintLouis était absent en ce jour, d’après l’âme a qui elle appartenait jusqu’aux bouts des ongles, elle ne pouvait donc pas essayer d’aller quémander son aide pour trouver la voie de l’illumination. Quant aux deux chiens galeux qui servaient également la seule personne dont elle craignait la colère, ils demeuraient introuvables pour ses sens, tant par l’odeur que par la présence. Tant mieux, ce n’était de toute manière pas avec ces derniers qu’elle désirait le plus converser au monde.

Le bruit de ses talons résonnaient fortement sur le sol de l’endroit ou elle se trouvait, ne faisant qu’accentuer la solitude qui l’entourait et l’engonçait dans un carcan sans aucune possibilité d’être délivrer par les quelques paroles salvatrices d’un érudit connaisseur des actes à accomplir en solitaire durant une journée « de congé ». C’en était frustrant, encore plus que d’avoir encore entendu cette superbe mélodie la veille au soir, sans pour autant avoir été droguée par une dose de courage suffisante qui lui aurait peut-être permit d’aller adresser la parole au détenteur de ce talent si rare pour la musique. A croire que le Destin riait bien d’elle, et ouvertement en plus de ça. Heureusement pour une pareille entité qu’aucune forme mortelle ne lui ai été offerte par l’union synthétique de Chronos et de Dame Nature. Dans le cas contraire, la De Gévaudan ce serait fait une joie immense d’aller la vider de son sang afin que la pourriture la prenne en otage le plus rapidement possible.

Mais espérer une chose vaine n’à jamais apporter une quelconque solution a aucun problème. Du moins c’est dans cet état d’esprit que s’évertuait à penser la rouquine. Aussi, elle se mit en quête d’un autre hypothétique phare qui pourrait la tirer de ces ombres profondes ou elle s’était enlisé malgré la forte lumière du disque solaire présente au dehors.

Il vint l’envie a la servante de s’assoir un peu sur l’un des tabourets de la pièce ou elle pénétrait dés lors et de ne plus bouger pendant un moment, voir si une solution lui tomberait par miracle juste devant les yeux. Doux songe que voici, mais bien vite balayé par sa raison. Si elle cédait à ce caprice qui n’avait guère lieu d’être, elle avait trop peur de ne pas parvenir à se redresser par la suite, trop engluer dans les fils d’une fatigue montée de toute pièce. Elle continuât donc son chemin sans plus attendre.

Au détour d’une jointure de couloir, la Bourgeoise entendit deux Duchesses converser. Semblables a des pintades décorées d’un bout a l’autre de leurs ailes, le sujet de leur conversation malsaine n’intéressait guère la contrariée qui s’empressa donc de laisser ces nuisibles a leurs fourbes jacassements. Malgré tout, elle ne put faire autrement que d’emporter aux coins de ses oreilles quelques brides de ragots. Les Notables de sa Majesté avaient fait mijoter leur acerbe venin colporteur sur le compte de la jeune Reine de France, Diane. D’après le peu que Flora avait daigné absorber, les vipères reprochaient à la jeune femme dont il était question de n’avoir toujours pas produit d’héritiers pour la Couronne de France, alors qu’elle se trouvait mariée au Suzerain depuis maintenant cinq années.

Pour être honnête, si la vie ou même la simple présence de la porteuse du Diadème importait un tant soit peu a cet être, fruit de l’amour d’une nuit entre un humain et un vampire, elle aurait fait demi tour pour exécuter suavement et discrètement le couple de vautours qu’elle venait de quitter. Mais voila, le fait établi était que la Reine pouvait bien disparaitre du jour au lendemain, son monde a elle n’en sera guère déstabilisé pour autant.

Bien au contraire. Étrange de se laisser aller à la dérive de telles pensées alors que sa propre destinée de nous intéresse guère. Seule la Marquise qui avait fait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui était importante aux yeux de Flora. Elle, et personne d’autre, pas même le Roi.

Son chemin improvisé la mena jusqu'à l’immense porte décorée avec goût et soin, donnant sur les Jardins Royaux. Le Soleil était haut dans le ciel topaze et les oiseaux comblaient par leurs chants entremêlés les uns aux autres, le manque d’âmes en promenade au sein de cet endroit. Les rayons chauds de l’astre chauffèrent rapidement la peau du visage pâle de la servante, bien qu’elle ne trouvât rien à redire à ce propos. Ses pupilles se rétractèrent instinctivement dés lors que la luminosité avait brusquement changée entre l’intérieur et l’extérieur de l’édifice luxueux. Guère réticente a l’idée d’aligner quelques pas entre les haies en fleurs, la rousse s’extradât définitivement des bras solides du lieu ou elle résidait et débuta sa promenade, les idées floues et le cœur encore ballant.

Bien contre son gré, quelques souvenirs lui revinrent en mémoire. Du temps ou elle était enfant de pirate et vivait au jour le jour en suivant le flux des conseils délivrés par son paternel. Dire que cette époque ne lui manque pas serait mentir, bien évidemment. Mais désormais, sa vie comme sa mort appartenait aux doigts graciles de la Noble Valentyne. Et pour rien au monde elle ne reviendrait sur sa parole, sa promesse unique de servir avec honneur et droiture – bien qu’elle possède une définition toute personnelle de ce mot ci – le Paradis personnifié.

Elle se souvenait des jeux de lumières solaires avec lesquels elle avait parfois jouée, seule, sur le pont du navire d’hors la loi ou elle avait passée le plus clair de sa vie. De temps a autre, en observant bien les ténèbres dissimulées sous les combinaisons florales, l’Infant aurait pu jurer pouvoir les voir adopter les mêmes formes que celles de ses mémoires. Mais il n’en était rien et elle en demeurait parfaitement consciente. Aussi, secouant la tête, elle continuât ses méandres pensifs un peu plus loin, poussant jusqu'à la pergola construite ici par le précédent Monarque en hommage a sa Reine aujourd’hui disparue. Enfin, ceci était encore le fruit des échos qu’elle avait grappillé involontairement ça et là dans un couloir observant de grandes quantités de passant, plus ou moins nobles. Après, de là à savoir si l’information était avérée, c’était encore une toute autre chose.

En revanche, qu’elle ne fut pas sa surprise de voir qu’un individu d’apparence féminine avait déjà trouvée refuge ici, a l’abri de la plausible trop haute chaleur dégagée par le bijou solaire ornant l’étendue cyan au dessus de sa tête. Ses yeux verts fixèrent la forme sans grand intérêt, se demandant seulement qui cela pouvait-il bien être. Son visage inexpressif, comme toujours, ne laissait point transparaitre sa véritable nature souillée ni même les tenant et les aboutissant de celle-ci. A vrai dire, son odorat bien plus développé que celui d’un être humain « normal » avait perçu la fragrance douce et délicate de cristaux salés plus communément baptisés « Larmes ».

Osant encore un pas en avant, assailli par une curiosité d’autant plus forte que précédent car n’étant pas animée par la même essence, la demoiselle ne pouvait rester inactive en un tel contexte. C’est ainsi qu’elle se retrouva a moins de deux mètres de ladite silhouette citée un peu plus avant, guère plus avancée d’avoir rompue une distance certaine entre elles. Son visage, strié par les dessins rouges des formes serpentantes rouges descendant de ses yeux, respirait une mélancolie certaine. Mais à encore, Flora n’en avait cure.

Prenant les devants sans même se soucier de la réaction de son interlocutrice, elle vint s’asseoir juste en face d’elle, l’observant telle une bête curieuse, sans ajouter un mot. Après tout, les longes discours n’avaient jamais fait partie d’elle, ne serait-ce qu’un peu.
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Diane de France
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MessageSujet: Re: Where the wild roses grow.    Where the wild roses grow.  EmptyJeu 9 Aoû - 16:39

Stand my ground, I won't give in
No more denying, I've got to face it



Citation :
"Réfugiée dans ce petit jardin qui servait d'écrin à ma tristesse, je sentais encore plus le poids de ma charge sur mes épaules. Pourquoi n'avais-je pas la force de caractère de Marie? Pourrai-je surmonter les difficultés et devenir une reine avisée, dont tous seraient fiers? Comment avaient fait les reines qui m'avaient précédé, pour supporter tout cela avec dignité, avec docilité et douceur?
Un court instant, je me sentais plonger au plus profond d'un désespoir intense, arrivant même à penser que ma mort n'apporterait finalement que soulagement, joie même.
Mais la simple idée du suicide m'était insupportable, car il était évident que mon âme finirait au purgatoire à errer, ne trouvant alors aucune forme de réconfort. L'épreuve que l'on m'imposait devait bien avoir sa raison d'être, et je décidai alors, prenant mon courage à deux mains, de continuer, envers et contre tout continuer. Mon suzerain finirait par avoir de l'amitié pour moi, si je me montrai suffisamment docile et douce. "

    R ésolue à ne plus se laisser aller à de telles extrémités, la jeune reine essuya ses yeux encore gonflés et rougis par les larmes qui maculaient encore son visage blanc. Malgré toute sa détermination, il semblait encore bien difficile d'arrêter les dernières gouttelettes salées qui continuaient à perler le long de ses joues roses. La mélancolie était bien là, installée irrémédiablement dans son coeur trop tendre, et cette herbe là serait bien difficile à arracher.

    Le bruissement du tissus d'une robe sur les galets attirèrent son attention, et ce fut non sans surprise qu'elle tourna ses yeux cristallins vers la nouvelle arrivante. Diane se tenait encore debout, mais avait instinctivement repris une stature droite que lui imposait le protocole. Il n'y avait guère que ses yeux qui trahissaient sa tristesse, mais visiblement, la jeune reine semblait rompue à l'art de poser un masque sur ses sentiments, et ce, le plus rapidement possible.
    Le silence s'installa de nouveau, silence durant lequel la demoiselle darda ses agapes mélancoliques sur la jeune femmes aux cheveux de feu.




Citation :
"Prise en plein moment de faiblesse, je me sentais honteuse, déstabilisée même, mais il fallait que très vite, je reprenne contenance. Pour mes sujets, pour la France, je devais montrer un visage fort, confiant.
Cette jeune fille sortie de nulle part n'était guère plus haute que moi, elle arborait de longs cheveux rouges comme les rayons du soleil couchant, et des prunelles d'un vert vif. Mais ce qui me frappa le plus dans cette jeune personne, fut son manque total d'expressivité, elle ressemblait à un petit fantôme rongé par l'ennui, qui n'avait trouvé meilleure occupation que d'observer le spectacle pitoyable de mes larmes.....


    Les dernières larmes furent bien vite essuyées, et la jeune reine présenta à la promeneuse un sourire aimable, bienveillant. Si Flora l'avait dérangée, jamais rien dans son attitude ou ses manières ne purent laisser transparaître que sa présence , aussi soudaine soit-elle, fusse une quelconque gêne ou source de contrariété pour la souveraine.
    Et c'est sans aucune forme de rancœur que la reine lui adressa la parole.

    "Quel belle matinée n'est-il pas madame? "


    Banalités. Elle n'avait réussit à dire que de simple banalités, sans grand intérêt. La jeune femme qui se trouvait devant elle ressemblait plus à une statut de marbre qu'à une personne, et Diane se demanda un court instant si cette dernière lui répondrait, ou s'en irait sans même lui adresser le moindre mot.



Citation :
"Je ne souhaitais pas la voir partir si vite, car elle était bien l'une des rares personnes à ne pas avoir fait moult courbettes en me reconnaissant, et j'espérais alors, au plus profond de mon être, qu'elle fusse bien ignorante de mon identité. L'anonymat, j'aspirais à un peu d'anonymat, pouvoir converser à coeur ouvert avec une personne, sans que mon rang, mon statut ne fusse une barrière à nos palabres.
Ce simple espoir bien puéril suffit à me faire oublier pendant quelque secondes la lettre de Mère."

    Arborant toujours son sourire délicat, la jeune souveraine vint s'assoir aux côté de la servante, mais se sentit soudainement prise par sa trop grande timidité, ne sachant comment aborder cette étrange personne. Sa maladresse légendaire semblait refaire surface, il ne fallait pas la laisser gagner du terrain.
    L'endroit embaumait de fragrances délicates des roses de la reine, épanouissant leurs pétales colorées à l'abri, sous l'ombre d'arbres bienveillants, dont le ramage ne laissait passer que de minces filets de lumière dorée.

    "Il y a dans cet endroit, quelque chose qui me retient, comme l'évocation d'un souvenir lointain, ne trouvez vous point?" Diane laissa aller ses yeux à la contemplation des lieux. Elle n'avait eu de de cagues échos sur la création de cet endroit, mais c'était sans doutes le seul qu'elle avait trouvé au palais pour s'isoler un petit peu, se retrouver loin des vagues de la cour.
    Cet endroit était féérique, façonné pour provoquer le rêve, l'émoi, la tendresse.



Citation :
"J'avais longtemps rêvé d'avoir un lieu ainsi, peuplé de fleurs aux senteurs divines, de papillons colorés, de filets de lumière dorée, de calme.
J'avais longtemps rêvé partager de longs moments de douceurs, de longues conversations aimables avec mon époux, ce prince que je voyais comme irréprochable. a ces pensées enfantines, je ne peux m'empêcher de sourire, mais un sourire bien amer, teinté de regrets, ho combien de regrets! car la vie se charge de nous faire revenir sur terre d'une façon fort cruelle.
Et j'en étais l'unique responsable. "

    Diane ne savait que dire. Elle aurait aimé poser des questions à cette personne si mystérieuse qui se tenait près d'elle, la dardant de son regard vert vif, mais neutre, terriblement neutre. Son éducation rigide et soignée avait fait son œuvre, et afin de ne pas paraître comme trop curieuse, malpolie, afin d'éviter de provoquer un sentiment douloureux chez sa silencieuse interlocutrice, elle s’abstint sagement, préférant la laisser choisir si oui ou non, elle souhaitait lui répondre ou continuer (entamer) une conversation.
    La reine posa sur elle son regard aimable, l'invitant à prendre la parole si elle le souhaitait.



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Flora de Gévaudan
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MessageSujet: Re: Where the wild roses grow.    Where the wild roses grow.  EmptyJeu 9 Aoû - 17:21

Tout en étant assise prés de cette âme blessée, voir même brisée a certains endroits, la rousse parvint enfin à décoder la raison de l’état pitoyable dans lequel elle l’avait trouvé. Ou plutôt, l’hybride avait mis sur pied une théorie défendable d’après ses propres critères. Cette personne – qui n’était autre que la Reine de France, soit dit en passant – était habitée par un profond malheur ; Le genre d’élixir qui mène souvent à la mort par le suicide pur et simple. Instinctivement, Flora déglutit. Son côté vampire lui intima alors que si cette personnification de la Souveraineté du Pays désirait plus que tout être rayé de la surface de l’Histoire de la Nation plus tôt que prévu, alors elle pourrait l’y aider et voir sa dégustation quotidienne de sang remplie par la même occasion. Une simple morsure à la gorge et le tour était joué. Il était clair que Diane, bien que possédant des vertus inquantifiables, n’avait pas reçu de Mère Nature la force qu’il lui aurait été nécessaire de déployée ardemment pour se défendre contre l’assaut que Flora serait capable de lui porter. De plus, personne a des lieues à la ronde pour les déranger, tout était parfait.

Seulement, le retour sur Terre se fit aussi rapide que désagréable. Elle avait parlé, cette sylphide. Et pour la nommer « Madame », de surcroit. Si la De Gévaudan n’était pas à cheval sur le protocole en vigueur – exception faite pour son comportement envers la Marquise Valentyne – elle n’avait guère apprécié cette appellation. Non bercée par les illusions de la majorité des adolescentes de son âge, pour elle, être appelé ainsi était le signe d’une certaine prestance, d’un rang digne qu’on utilise un pareil sobriquet pour en désigner les silhouettes féminines. Ce qu’elle n’était pas. Ce qu’elle ne serait jamais. Seule sa Maitresse pouvait être, a ses yeux, nommée de la sorte. Et monter la rouquine au même niveau que la belle Rose, c’était insulter cette dernière de ne pas valoir mieux qu’une simple enfant orpheline et manante. En clair, c’était porter préjudice a l’image idéalisée qu’elle conservait de sa propriétaire.

Attendant la suite des événements, la Bourgeoise hâta son regard émeraude vers le haut de la pergola. A l’intérieur de celle-ci, entre les dédales de matériaux solides qui en formaient le plafond volontairement troué voletait un papillon. Il était beau, cet insecte. Parées de superbes couleurs vertes, a l’image de ses orbes, il paraissait bien plus intéressant a lui seul que toute la Cour réunit lors d’un bal de grande envergure. Enfin, ceci n’était jamais que le point de vue de Flora, cette demoiselle un peu en marge de la société actuelle, mais qui tente de s’y accommoder autant que faire se peut pour le bien de l’âme l’ayant fait sauver d’une mort certaine.

L’insecte vint se poser doucement sur le bout du nez de la servante, non sans avoir volé autour de sa tête pendant une guirlande de secondes, comme s’il n’arrivait pas à se décider. En soit, ce n’était pas grand-chose mais au moins l’Infant pouvait respirer un peu et penser a autre chose qu’aux interrogations qui lui trottait malicieusement dans la tête. Les rayons du Soleil, qui passaient au travers des ailes translucide du Papillon renvoyaient sur les joues de la vampire quelques touches herbeuses, ce qui rehaussait un peu la candeur de son visage, si pâle et d’apparence malade.

Finalement, pour Dieu sait quelle raison, le petit animal de Dieu reprit son envol et disparu derrière un bosquet de fleurs jaunes, pendantes du toit de la pergola. La demoiselle à l’identité factice en vint même à regretter tout ceci. Grave à l’insecte, elle s’était un peu divertit, et aurait grandement appréciée que tout ce petit manège continu dans ce sens là. Mais le Destin, cruel bourreau de son « jour de repos », ne semblait guère agréé pareil désir, aussi il fit en sorte qu’elle soit encore dérangé dans ses pensées.

Ce n’est que part après que la bourgeoise se rendit compte que la Reine était toujours auprès d’elle. En fin de compte, elle s’était même rapprochée, d’ailleurs. Étrange. Mais là n’était plus le sujet de ses réflexions. A vrai dire elle n’en avait plus vraiment, et le venin de l’ennui revenait de plus en plus puissamment à la charge, ne faisant que la contrarier davantage. Vraiment, elle n’aurait pas dû venir prendre place ici. Dés à présent, elle le regrettait. Non pas parce que l’endroit ne lui plaisait pas, loin de là, mais bel et bien parce qu’elle était en compagnie de Diane. Il faut être honnête, Flora n’apprécie pas vraiment la Couronne. Que ce soit le Roi ou la Reine, elle ne se souci guère de leurs santés ou autres choses les concernant bien malgré eux ; Preuve en est dans le couloir dont la rousse était sorti il y a peu.

Il lui semblât que la jeune femme blonde avait tenté de dialoguer par deux fois, en comptant la première interpellation. Toutefois, seule la première lui était restée en mémoire, l’autre n’ayant fait que passer par l’une de ses oreilles pour mieux ressortir par l’autre, tant l’attention qu’elle y avait porté était ridiculement petite. Et dire que certain serait prêt a tuer pour pouvoir converser avec la Reine… Flora elle ne l’a voyait pas différemment que n’importe qu’elle des nobles de Cour. Tous reluisant d’étoffes chatoyantes et d’égo mal contenu. Des parasites. Mais sa Maîtresse, et le Marquis lui servant d’ami n’étaient pas comme ça, fort heureusement.

Haussant les épaules tout en conservant un faciès neutre – accentuant davantage son air désintéressé -, c’est sans même accorder un seul et unique regard à la Souveraine qu’elle répondit, un peu dans le vague :
    « Mademoiselle. Je ne sais pas, je viens seulement de sortir du Château. »
Clair, net et précis. La conversation autre que celle avec sa salvatrice n’avait jamais été le talent premier de Flora. Ce n’est pas qu’elle était foncièrement méchante ou mauvaise ; Mais elle ne possédait pas cette amabilité qui semblait innée à la plupart de ses compatriotes. Preuve en est la correction a propos de son rang qu'elle glissa dans sa réponse et le peu de concentration dont elle usa pour prendre en compte la pseudo conversation lancée par la Reine ; Elle ne savait même pas de quoi avait pu traiter sa seconde tirade. Voici pourquoi elle ne répondait qu’évasivement a la première.
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MessageSujet: Re: Where the wild roses grow.    Where the wild roses grow.  EmptyJeu 9 Aoû - 21:03

    Le silence s'installa de nouveau, plus lourd.
    Diane ne savait comment s'y prendre, et se sentait quelque peu démunie face au manque total de réaction de la jeune femme. Elle aurait aimé réagir comme l'aurait fait Arwen, se lever et lui insinuer de partir, tout simplement, si sa présence lui était si insupportable, mais rien.


Citation :
"Rien. Rien ne semblait venir, et c'était comme si les mots restaient coincés dans ma gorge. Que voulait-elle finalement cette demoiselle? sa présence en devenait presque gênante, son regard pesant me blessait sans que je puisse comprendre pourquoi. Il y avait quelque chose chez cette personne que je n'arrivais pas à appréhender, comme une sorte de mystère profond qui dénotait avec sa stature fragile. Mon âme elle même semblait me hurler de me méfier, de ne pas laisser cette personne s'approcher de trop près....
je devrais peut être parler de cela à mon confesseur."


    Il aurait été fortement inconvenant de partir et de planter son interlocutrice, encore plus de lui mander de la laisser seule. Prise entre son instinct de proie qui lui hurlait de fuir et son éducation très soignée, la jeune reine ne savait guère sur quel pied danser.
    Désolante maladresse qui, une fois encore faisait son apparition et promettait de lui créer des tracas, ou tout du moins l’inimitié d'une autre personne. Pourtant, le lieu se prêtait à de sympathiques moments, à privilégier des conversations simples, sans fioritures aucunes, mais malgré cela, la jeune femme ne trouvait guère de mots adéquats.
    Un petit insecte vint se poser sur le nez de Flora, et la jeune souveraine suivit avec attention, le petit manège qui se déroulait sous ses yeux, un sourire amusé s'étira sur ses lèvres claires. "

    "Et bien, puis-je savoir votre nom, Dame? "


    Malgré le manque total de conversation de son interlocutrice et le sentiment profond que celle-ci n'avait cure de sa présence, elle restait polie, posée, calme, aimable.

    "Vous devez sans doutes être une dame de compagnie, pour qui travaillez vous?"


Citation :
"Dieu sait à quel point j'essaye. J'en venais presque à penser que cette demoiselle avait été envoyée pour me tester, pour tester ma détermination à communiquer mieux, à aller de l'avant malgré l'ignorance, malgré mon manque total de compréhension. Si je pouvais ne serait-ce qu'échanger quelques mots aimables avec elle, peut être apparaîtrai-je comme moins désagréable aux yeux de mon époux.
Passer outre mes appréhensions, passer outre ma timidité, peut être m'imposer un petit peu plus.... qui sait?
Le chemin me paraît si long."

    Diane ne se démontait pas. Elle ne devait plus fuir, mais avant d'atteindre son but, il lui faudrait énormément d'efforts et de temps. Ses yeux clairs brillaient d'une détermination nouvelle, pleins d'espoirs.
    A l'évidence, et pour le plus grand malheur de la jeune rouquine, la reine ne comptait pas en arrêter là, l’erreur de cette dernière avait été finalement de prendre place sur ce banc, enfin, si elle cherchait la solitude.

    "Peut être ma présence vous importune-t-elle? Auquel cas, dites le. "


    Un autre sourire ponctua sa phrase, un sourire candide. Malgré tout, il était évident au vue de sa position que celle qui partirait ne serait pas elle, si elle souhaitait devenir une reine digne de ce nom, il fallait qu'elle commence par affirmer sa place, une dame d'atours, domestique, bien qu'elle eut son respect, ne devait en aucun cas lui dicter sa conduite.


Citation :

"Mes précepteurs m'avaient toujours appris qu'une souveraine se devait de se montrer ferme.
Je le savais, je l'avais intégrer, mais de là à l'appliquer, c'était bien là une toute autre affaire. Mère disait que j'ai un caractère trop doux, et je le voyais dans ses yeux, elle aurait mieux vu Marie à ma place.... je ne suis finalement qu'une pâle copie.

    Voyant que sa réponse tardait à venir, la jeune femme pris entre ses doigts fins une rose qu'elle coupa dans un tac léger, et la porta à son nez avec délicatesse. Humant la flagrance de cette fleur, elle se laissait portée par un flot de sentiments, divers et variés. Cette simple odeur lui rappelait quelqu'un.... quelqu'un de doux à son souvenir, tel point qu'elle en oubliait la présence inquiétante de Flora, ses envies de disparaître, tout.
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MessageSujet: Re: Where the wild roses grow.    Where the wild roses grow.  EmptySam 11 Aoû - 17:29

Le calme des lieux devenait presque perturbant à présent. Voir même oppressant. Du moins, pour toute personne susceptible d’être plus sociable que ne l’était – et ne le sera probablement jamais – Flora. Malgré tout, ce n’est nullement ceci qui interpella la susnommée alors qu’elle redescendit doucement sur terre. Sa frêle interlocutrice l’avait questionné a propos de son nom et de son rang ; Mais aussi a propos de sa Maîtresse. Si les deux premières questions ne lui posait guère de problèmes, la toute dernière réveilla chez elle ce sentiment d’agressivité légère, comme si l’ont eu le culot de pénétrer dans son monde, fermement isolé par des murs épais. Non, elle ne dévoilerait pas l’identité de la Marquise qu’elle servait sous prétexte qu’on lui en faisait la demande. Il fallait qu’elle se sente suffisamment en confiance pour avouer ceci ou que ce fut-ce un ordre, tout simplement. Dans le contexte présent, ce n’était nullement le cas, aussi toisât-elle la jeune femme blonde de son regard toujours inexpressif mais paradoxalement très poignant.

Cette aura de fragilité qui entourait la sylphide était clairement une invitation à lui retirer jusqu'à la moindre petite goutte de sang qui coulait alors dans ses veines. Toutefois, et sans trop savoir de quoi il en retournait, la bourgeoise se contentât de déglutir et de ne pas bouger de sa place, à côté de sa compagnie imprévue. Garder une certaine distance était ce qu’il y avait de mieux à faire, elle en était convaincue. Pourtant son envie, sa curiosité, et bien d’autres choses encore la poussait à franchir tout doucement les barrières qu’elle s’était elle-même imposée.

Elle en avait oublié de se présenter d’ailleurs, laissant un silence lourd s’affaler sur la pergola, sans même l‘avoir désiré. La rousse avait omis une règle de politesse primordiale.

Pourtant sa Maîtresse lui avait bien dit et répéter a moult reprises qu’il était bien vu de décliner son identité lorsqu’une personne de la Cour en faisait la demande. Question de politesse mais aussi de bienséance, sans doute. La noble avait reçu, il faut dire, une éducation hautement enrichie en matière de ce genre ; Pas comme Flora, anciennement Drenn, qui était née dans un bordel et avait grandit sur un bateau de pirate. Se mordant l’intérieur des joues, contrariée d’avoir oublié la leçon faite par sa propriétaire – qui avait sans doute perdu un temps précieux a la lui délivrer !- la servante cligna des yeux et finit par répondre, a mi-mot et sur un ton monocorde :
    « Flora. De Gévaudan Flora. Et c’est Mademoiselle.»
Contre toute attente, non elle ne retourna pas sa question à son homologue. Tout simplement parce qu’elle s’en fichait. Et il ne lui était pas souvenir qu’il eu fallut renvoyer la « politesse » d’une pareille question a l’un de ses homologues. Après tout, le papillon, elle ne l’avait pas interrogé, lui. Alors pourquoi le ferait-elle avec cette humaine qui empestait la trop grande douceur ?

De plus, l’usage, une seconde fois du mot « Dame » pour la désigner lui hérissait le poil. Elle avait pourtant été très claire la première fois non ? Que fallait-il faire de plus pour que la femme ayant prit place a ses côtés comprenne ou elle voulait en venir ? Qu’elle l’étrangle un moment avec les cordes de piano qu’elle dissimulait toujours dans la jarretière caché sous les pans de sa belle robe ? Si tel était le cas, Flora n’éprouverait aucun remord a agir ainsi. D’ailleurs, elle espérait que l’âme qui lui tenait compagnie avait adhérer a son point de vue et que donc, elle ne réitérerait pas une fois de plus sa grossière erreur.

Il n’y avait que Dame Lizbeth qui puisse être nommée ainsi ; Pas les autres. Et surtout pas Flora. Elle qui n’était rien.

Le semblant de conversation ayant vite tourné court, l’hybride n’ajouta rien de plus. Malgré tout, elle songeât que la blonde auprès d’elle pourrait, peut-être, être porteuse d’une utilité quelconque. Il est vrai qu’une question taraudait toujours l’esprit de la demoiselle à la chevelure de feu. Qui sait, si elle posait la question à son interlocutrice, elle obtiendrait une réponse ? Décemment, elle ne pouvait le savoir sans avoir préalablement testé sa théorie.
Se raclant la gorge, elle approcha son visage au plus prés de celui de la Reine – bien que cela lui fusse égal – et, ses orbes vertes plantées fermement dans les topazes claires de la fille d’Eve, demanda le plus normalement du monde :
    « Dites, savez vous ce que l’on est censé faire lors d’un jour de congé ? »
La encore, les banalités et les salutations de mise lui échappèrent d’un bout a l’autre.
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MessageSujet: Re: Where the wild roses grow.    Where the wild roses grow.  EmptySam 11 Aoû - 18:45

Citation :
"Un autre silence lourd s'abattit sur nous, et je sentais dors et déjà le poids de l'échec s'affaisser sur mes épaules tristement. J'allais me lever et partir, déçue de voir mes efforts réduits à néant par mon incapacité à aller de l'avant, quand soudain, la voix fine de la jeune domestique s’éleva, brisant ainsi le silence qu'elle avait elle-même appelé de tous ses vœux.
L'espoir renaissait. "


    Flora parla enfin, et c'est avec un soulagement visible que la jeune reine accueillit ses paroles, bien qu'elle répugnait au manque de courtoisie de celle-ci. Flora de Guévaudan, un nom qui sonnait noble, mais aux manières de la demoiselle, il était évident qu'elle n'avait pas reçut une éducation issue de la noblesse.
    A bien la regarder, elle avait dans sa tenue, une sorte de relâchement que l'on ne voyait quasi jamais dans les rangs des lignages bleus, et il était fort probable qu'elle n'eut pas la chance d'être instruite comme bon nombres de dames l'avaient été.
    Bien que Diane était le genre de femme à apprécier les délicatesses de la courtoisie, son caractère profondément doux lui dictait de ne pas en vouloir à cette personne. Elle avait de ce fait conscience que la majorité des personnes de son royaume, ses gens, avaient des préoccupations bien plus nécessaires pour leur survie que d'apprendre à converser de façon aimable.
    C'est donc sans aucune forme de rancune que la souveraine afficha un sourire aimable, encourageant même:

    "Et bien, ravie de vous connaître Flora. "
    Il était de mise d'appeler les domestiques par leurs noms. Nulle forme d'impolitesse pour les gens de la noblesse.



Citation :
"Flora. C'était un nom charmant, qui avait le goût du printemps, la senteur de la jeunesse. Je trouvais que ce patronyme lui allait à merveille, car cette petite jeune fille allait sans doutes, à l'avenir, éclore pour devenir une fleur magnifique.
Bien que cela fut dit sur un ton neutre, j'étais néanmoins heureuse d'avoir franchit une étape. Si je me montrai suffisamment patiente et douce, j'en suis certaine, de trouver une personne adorable en tout points."

    Diane avait cette foi étrangement tenace, cette certitude profonde qu'en chaque personne se cachait un trésor de gentillesse, un trait de caractère qui se méritait, qui se cherchait comme une perle sous la mer.
    Sans doutes trop naïve pour comprendre qu'on puisse lui vouloir du mal, sans doutes trop candide pour comprendre que certaines âmes sont malheureusement tâchées de noirceur à jamais, elle s'évertuait sur cette voie.
    Tout absorbée par sa joie d'avoir réussit une partie de son petit challenge personnel, elle ne vit pas le visage de la jeune domestique se rapprocher d'elle.


Citation :
"JE n'avais pas sentis Flora bouger. Je n'avais pas sentit son souffle contre ma joue, trop absorbée par mes pensées.
Cette dernière s'était rapprochée su soudainement, que lorsque je remarquai sa présence, je ne put m'empêcher de sursauter légèrement, me tenant le coeur. Ce coeur était ma faiblesse, car il me donnait sans cesses l'impression de vouloir sortir de ma poitrine.
Fort heureusement, mon corset bien serré le retenait encore.
Ses yeux étaient étrangement verts, d'un brillant que je ne savais qualifier, mais leur intensité me faisait presque peur, mon âme criait de mettre de la distance entre nous, mais il ne fallait point que je me montrât impolie, d'aucune façon qu'il soit.
Une Reine se devait de garder la face, peu importait avec qui elle se trouvait."

    La question fusa, sans artifices. Dans la simplicité de cette dernière, il y avait quelque chose de presqu'enfantin qui toucha la jeune reine. Cette dernière laissa échapper un léger rire, portant une main devant sa bouche avec une pudeur toute élégante.
    Ainsi, cette personne ne savait que faire d'un jour de repos donné par sa maîtresse? c'était bien là une question originale, car la majorité des domestiques avaient des idées très précises de la façon d'employer ce temps offert, libre.

    "Et bien, de par ma fonction, je n'ai pas de "jours de congés""
    Finit par dire Diane avec douceur. Elle savait que cette réponse décevrait son interlocutrice, alors très vite, elle enchaîna, plantant ses yeux suaves sur la demoiselle aux cheveux de feu:

    "Mais certaines de mes servantes en ont, et bien souvent, me racontent leurs escapades. " Elle ponctua son récit d'un léger silence avant de reprendre. "Certaines vont faire un tour en ville, faire des achats, voir leurs familles, leurs fiancés. D'autres sortent dans des endroits plus... enfin, moins innocents, tavernes, bals, en vue de s'amuser. Il y en a qui en profitent pour dormir, pour tout simplement flâner. Apparemment, il y a de multiples manières d'occuper son temps. "




Citation :
"C'était une bien étrange question qui me déstabilisa. Je n'avais jamais de repos, et devais, quelque soit le moment de la journée, porter mon titre, mon rang, ma couronne.Un état épuisant tant bien pour le corps comme pour l'esprit, et si ma situation était déjà difficile, je n'osais imaginer ce que devait endurer Charles. Car je n'étais qu'une reine, je n'avais pas mon mot à dire dans les décisions prises, je ne peux qu'émettre un avis, un conseil que l'on dispose à sa guise, mais le Roi, lui, devait assumer à lui seul toutes les décisions, et les conséquences qui découlaient de celles-ci.....cette simple pensée m'emplissait d'une profonde tristesse, et je compatissais d'autant plus à ses peines.
En posant mon regard sur Flora, je me rendis compte qu'elle était encore là, attendant sans nulles doutes plus de précisions. C'est à cet instant que je constatai qu'au fin fond de ses prunelles vertes, gisait là l'ennui. "

    Bien qu'elle fût totalement ignorante de ce qui se tramait dans les ombres de Paris, la jeune femme avait une empathie naturelle, qui, si elle mettait parfois du temps à se faire voir, lui permettait d'excuser bien nombre d'actes, de mots.
    L'ennui... elle ne le connaissait que trop, enfermée dans ses appartements pendant des journées, avec pour seule compagnie sa solitude. Elle aurait par moment souhaité sortir, découvrir ce Paris qui l'émerveillait, commencer des projets qui lui tenaient à cœur comme l'hospice des pauvres, ou la rénovation du couvent accueillant les jeunes filles orphelines. Mais jusqu'à présent, on avait prétexté le danger des rues, et les probables soulèvements des petites gens, et elle était bien incapable de refaire une telle demande.

    "Qu'appréciez vous de faire? que souhaiteriez vous faire? peut être est-ce là la première réponse à apporter, la suite coulera sans aucun doutes de source"
    Diane sourit de nouveau, avec douceur comme à son habitude, mais aussi avec une certaine tristesse. Elle se sentait si inutile, et sa réponse ne lui paraissait guère constructive.


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MessageSujet: Re: Where the wild roses grow.    Where the wild roses grow.  EmptyLun 13 Aoû - 18:44

Plus elle écoutait le pseudo-discours de son interlocutrice, et plus la servante avait du mal à se faire une idée concrète de ce qu’elle pourrait bien comprendre de ce « jour de congé ». A croire que plus la jeune blonde parlait et moins elle comprenait l’essence même de la question posée. Un moment elle resta là, comme pensive, ou perdue dans ses pensées.

Le fait est qu’elle réfléchissait sérieusement a ce tracas qui s’était suavement déposé sur ses frêles épaules –bien que frêle n’eut été que d’apparence, cela va de soit. S’éloignant un peu de la blonde, Flora reprit sa place première, assise convenablement sur le banc arrondi de la pergola. Ainsi, elle espérait pouvoir, peut-être, voir ses questions obtenir des réponses concrète et nullement détournées par des tournures de phrases bien trop enrobées de fioritures a son simple goût – elle qui n’avait jamais vécue dans le luxe. Et l’outrecuidance qu’il était possible de respirer a tord et a travers par ici ne lui convenait pas plus, d’ailleurs.

Attentive à la guirlande de mots de sa compagnie imprévue, l’Infant actionna alors le fil de ses pensées d’une façon encore plus marquée. Alors comme ça, certaine personnes faisaient ce genre de choses durant leur temps libre ? Après ce qui parut une éternité de réflexion – bien que ce ne fut guère qu’une cohorte de quelques secondes a peine – la De Gévaudan prit une inspiration aussi rapide que bâclée et récita alors chaque activité que lui avait soumise l’autre jeune femme. Elle pensait qu’en les nommant a voix haute, peut-être qu’une solution saurait alors germée de la carcasse de l’une d’entre elle, comme par miracle. Si tel devait être le cas, la rousse n’hésiterait pas un instant à s’en saisir vivement, tel un chat s’emparerait d’une souris pour son déjeuner.
    « Je n’aime pas la ville. »
Et c’était vrai, Flora n’appréciait pas vraiment la Capitale ni même ce que l’on pouvait y trouver. Trop de monde, trop d’agitation, trop de tout. Son tempérament et sa vie passée ne l’avait jamais habitée au brouhaha habituel qui ronronne comme un gros chat au sein même de Paris. En vérité, elle ne s’y rendait que sur ordre de sa Maîtresse, ou lors de traque, lorsque l’appel du sang se faisait trop fort a ses sens. Autrement, jamais elle ne quittait l’enceinte du Palais.
    « Je ne vois pas pourquoi je dépenserais mes acquis en futilités. »
Parce qu’elle voguait donc presque en territoire inconnu, Flora devenait un tantinet de mauvaise foi. Il était clair qu’elle n’avait jamais cherché à aller flâner ou se renseigner sur les divers boutiques que renfermait précieusement la grande ville, ni même si les produits qu’on y trouvait, parfois a très bon prix. Mais, engoncée dans ses préjugés, pour l’heure, elle n’irait pas chercher à voir plus loin que le bout de son nez. Inutile de forcer, il aurait été plus simple de courir dans un mur plutôt que d’essayer de la persuader qu’elle faisait fausse route.
    « Je n’ai pas de famille. »
Ou plutôt, la demoiselle n’en possédait plus, à sa connaissance. La dernière fois qu’elle eut entendu parler de son père, c’était de la bouche d’un secrétaire militaire de sa Majesté qui l’avait torturé avant de lui annoncer la capture réussie de son géniteur ainsi que son exécution toute proche. Au-delà de ça, elle n’avait jamais connu sa mère – mais n’en connaissait guère une quelconque frustration pour autant – et se trouvait avoir toujours été la seule descendante du Capitaine Von Vidgerald, n’écopant donc ainsi nullement d’un petit frère ou d’une petite sœur. Certain aurait été bien attristés par une telle annonce, mais la rouquine n’en avait cure. Désormais, la plus proche âme qu’il lui restait, c’était la Marquise Valentyne. Aussi, a part cette personne, plus rien ne comptait a ses yeux d’adolescente.
    « Je.. »
Je n’ai pas de fiancé, aurait-elle voulu dire. Sauf que les mots restèrent noués dans sa gorge, de la même manière que l’aurait fait des éclats de sels sur une plaie ouverte et béante. Elle repensât donc a cette personne qui jouait régulièrement du violon et qu’elle aimait a épier sans être repérée, a l’ombre des piliers du Château. Sans même s’en apercevoir, ses joues rosirent d’un ton supérieur à la normale, venant colorer un peu cette peau trop pâle.

Puis elle secoua négativement la tête, ne souhaitant pas se bercer d’illusions. Jamais personne ne lui accordera suffisamment d’attention pour qu’une telle chose se produise. Elle vivait bien le fait de ne pas être aussi belle et somptueuse que sa douce Maîtresse, alors pourquoi se plonger dans un tel débat ? Aussitôt, le cours de ses pensées changeât.

Elle en avait assez de cette énumération. Lassée, ses yeux parcoururent alors la pergola, espérant peut-être apercevoir le papillon de tout a l’heure. Mais rien ne vint et seule une rose ; écarlate parmi ses consœurs immaculée, parvint à attirer son attention. Se saisissant de la tige ferme de la plante, faisant fit des épines qui s’y dressait, Flora songeât a ce qu’elle pourrait bien accomplir pour elle-même.
    « Que pourrais-je faire… » Dit-elle d’une voix à moitié noyée par le souffle lourd qui lui succéda.
Et la réponse s’invita presque par enchantement dans les limbes de son esprit complexe. Sa frange tomba sur ses yeux au moment ou elle inclina quelque peu sa tête vers l’avant. Ainsi, elle aurait pu faire peur. Si ce n’était pas déjà le cas, bien entendu. C’est alors que le cheminement de ses théorie continuât à déferler, a moitié audible, entre ses lèvres écorchées.
    « …Tuer… »
Elle parlait bien évidement de ces deux lycans répugnants qui osaient se prétendre serviteur et protecteur de sa Maîtresse, alors qu’il ne valait pas plus que de vulgaire rats d’égouts. Flora ne pouvait les supporter, elle ne prenait sur elle que pour le bonheur de Dame Lizbeth, autrement, il y a bien longtemps qu’elle aurait tenté de régler leurs comptes a ces deux impertinents.

Crac. La tige de la fleur crissa avant de se casser définitivement à cause de la pression exercée par le pouce de la rouquine sur sa surface.
    « Je veux les tuer… » Répétât-elle, comme en transe.
Un peu ailleurs, prisonnière de ses propres désirs, la bourgeoise n’avait même pas prêté attention au fait que le long de son pouce, s’écoulait une fine goutte cramoisie.
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MessageSujet: Re: Where the wild roses grow.    Where the wild roses grow.  EmptyMar 14 Aoû - 23:19

Citation :
"Comme je le craignais, je ne fut pas d'une aide mirifique. Les domestiques jouissaient parfois d'une liberté bien plus grande que nous autres, nobles, toujours en représentation sur le devant de la scène. Chaque geste, chaque mouvement ici, à Versailles, était épié, commenté, déformé même, jugé. Une grande mascarade douloureuse que tous semblaient jouer avec une certaine délectation. Mes gens, mes petites gens étaient quant à eux comme des petits fantômes, jouissant anonymement de toutes ces facéties souvent ridicules que leur offraient le pitoyable spectacle de a cour. Il m'arrivait de me demander ce qu'était leur vie, leurs passions, leurs occupations, mais souvent, n'osais poser la question de peur de la réponse.
Malgré tout, je pris sur moi de continuer, peut être trouverions nous pour cette âme désœuvrée une occupation qui lui siérait, et lui permettrait de s'évader un tant soit peu loin de son quotidien. "


    Les mots de Flora s'écoulaient au compte compte, comme si elle était avare de ces précieuses paroles, les comptant avec attention. Elle donnait l'impression d'être une sorte d'étrange oiseau qui se déplaçait lentement de peur de créer sur la surface des flots un trop grand trouble. Ce comportement était souvent associé à une personne simple d'esprit, voir un petit peu inadaptée par les gens au jugement rapide, mais la jeune reine était certaine qu'elle avait affaire à une personne qui, au contraire, réfléchissait énormément. Et c'est bien pour la laisser à ces pensées que Diane attendait avec patience, presque bienveillance, chaque réponse de la jeune rousse.
    Et cette dernière se montra bien catégorique, ce qui ne manqua pas de faire sourire la souveraine de France, qui voyait en ces mots, un caractère affirmé, qui au moins, s'il ne savait pas ce qu'il voulait, savait ce qu'il ne voulait surtout pas.
    La ville était une entité intrigante pour Diane, mais elle pouvait comprendre que tous n'avaient pas vraiment l'envie de se joindre au tumulte criard et bien souvent poussiéreux de la grande Paris.




Citation :
"Lorsqu'elle évoqua le fait de n'avoir aucune famille, je fut prise d'une grande pitié pour cette jeune personne. Cela devait expliquer sa distance, son comportement quelque peu sauvage, car les coeurs privés d'amour, d'affection familial étaient souvent enclins à de grands tumultes, de grandes souffrances qui les rendaient bien souvent incompréhensibles aux yeux des autres. Je fus touchée par cette solitude qui émanait de Flora, et me demandais par quels troubles, par quels chemins escarpés cette jeune personne avait dû passer avant d'arriver ici. Je mesurai alors ma chance d'avoir connu une famille très présente, d'avoir un frère de coeur toujours là pour moi, une mère impliquée dans mon bonheur, un père qui, bien qu'il fut distant, s'inquiétait de me voir si loin, un époux....."

    La jeune reine se sentit si désolée pour la domestique au regard d'émeraude qu'elle vint porter une main sur sa poitrine, une expression de profonde compassion sur son visage de porcelaine, alors que ses yeux d'un bleu violacé trahissaient la tristesse qui l'avait envahie de nouveau si subitement. Diane avait le malheur d'être bien trop empathique, et de ne vouloir au monde, aux gens qui l'entourait, tout le bonheur du monde, quitte à ce qu'elle porte sur ses épaules trop frêle, les malheurs.



Citation :
"Je le savais, cacher mes sentiments était quelque chose qui m'était plutôt difficile, mais je pris sur moi de très vite reprendre contenance, car il aurait été malvenu de montrer que j'étais aussi désolée pour elle.
Je ne voulais en rien froisser la fierté de cette demoiselle, car à l'évidence elle devait en avoir un petit peu pour garder la tête aussi haute malgré les épreuves qu'elle avait dû connaître. Je me sentais alors si ignorante des choses de la vie, moi qui n'ai jamais ressentit ni la faim, ni l'angoisse de savoir où je dormirai le soir. Ma cage dorée me gardait dans un confort que peu de gens ici bas avaient, et jla présence de Flora me le rappelait cruellement.
Je me jurais alors, dès que je serai rentrée au palais, de mettre en route une maison pour indigents.... enfin, tout du moins de demander à mon seigneur l'autorisation de le faire."

    Très vite, Diane repris son sourire qu'elle arborait habituellement, simple, doux, sincère. Si certains s'imaginaient qu'il s'agissait d'une façade, ils n’avaient pas forcément tord, car la jeune reine essayait de camoufler ses propres blessures sous un sourire qui chez elle était naturellement suave. Selon elle, il n'était guère nécessaire d'alourdir les peines des autres, leurs tracas avec ses propres démons, et c'est bien naturellement qu'elle prenait sur elle afin d'afficher en toute circonstance, une mine digne de son rang.

    "Et bien cela élimine déjà bien des choses"
    conclut-elle visiblement réjouie, car mine de rien, leur petite affaire avançait doucement..


Citation :
"Et soudainement, Flora rougit.
Il y avait quelque chose d'irréel en cet instant, elle devenait plus humaine et moins poupée, plus touchante aussi. Je me demandais ce qui pouvait bien changer aussi vite l'expression de cette jeune fille en quelque chose de si tendre, et visiblement, quelque chose de doux à son coeur.
Je me surpris à partir moi-même dans mes pensées, dans mon jardin secret, laissant vagabonder mon esprit dans des contrées lointaines et connues que de moi, là où aucune douleur ne réussit à m'atteindre.
Un souvenir lointain, pourtant si proche, des prunelles bleutées, d'où émanaient une douceur étrange, une mélancolie presque effacée. Et lorsque ses agapes couleur de l'océan se posèrent sur moi, léger comme des papillons, j’eus le sentiment qu'ils me brûlaient, mais cela n'était en rien douloureux ou effrayant comme celui d'Erik, mais plutôt... je ne savais comment l'exprimer.... j'aimais cela. J'aimais le sentiment que cela provoquait dans le creux de mon estomac. "

    Diane revint sur terre plutôt brutalement. Les joues rosies par ses pensées, le regard brillant, elle reposa ses yeux cristallins sur la jeune nymphe qui se tenait toujours là.

    "Là, vous tenez quelque chose. Aller voir le sujet de cet émois."
    La jeune reine réfléchit uninstant, avant d'jaouter dans un murmure doux:
    "Faites quelque chose qui vous rendra heureuse, quelque chose qui vous tienne à coeur, et profitez de l'éphémère moment qui s'offrira à vous. "

    Le timbre de sa voix était quelque peu mélancolique, mais elle sourit de nouveau.
    Les souvenirs, les doux souvenirs étaient un élixir contre le mal qui la rongeait. Mais par moment, il était bien insuffisant.


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Flora de Gévaudan
~ Bourgeoise au service de Lizbeth C. Valentyne ~
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MessageSujet: Re: Where the wild roses grow.    Where the wild roses grow.  EmptyJeu 20 Sep - 10:20

Faire quelque chose qui la rendrait heureuse.

Voici ce qu’avait dit la demoiselle à la claire chevelure juste à côté d’elle, alors que son sang s’était glacé à l’évocation simple des deux lycans qui côtoyaient sa Maîtresse d’un peu trop près à son gout, tout sauf humble. Toute la pression était soudainement redescendue, aussi rapidement qu’elle était monté, d’ailleurs.

Il semblait à l’hybride que les paroles de sa compagnie imprévue avaient un sens plus profonds que celui qu’elle avait pu voir jusqu’ici… Mais si tel était le cas, quel était ce fameux sens ? La rousse avait beau retourner les phrases et les mots sur tous les horizons possibles et imaginables, cherchant à les décortiquer encore et encore pour en retirer l’essence d’une éventuelle solution, rien ne lui venait pour l’heure.

Il fallait souligner également que l’hybride ne s’était plus posé de questions sur ses propres envies et sentiments depuis qu’elle était rentrée aux services de la Marquise Valentyne. Certes, ceci ne remontait pas à si loin, mais tout de même ; Ce court laps de temps avait suffi à faire de son mutisme une carapace ardemment protégée, envers et contre tout. Elle ne voulait plus souffrir, elle ne voulait plus pleurer ou avoir mal. Ne plus jamais. Alors, en se concentrant sur un objectif précis, sa servitude, elle était persuadée qu’un jour, elle cesserait de ressentir la faiblesse et deviendrait bien plus efficiente qu’elle ne l’est présentement. Et ce jour-là elle ne serait plus aussi faible que les êtres humains qui la martyrisèrent pendant plus de deux années consécutives.

Ce jour-dit, elle ne serait tout simplement plus humaine.


Cette pensée, si stupide puisse-t-elle être, n’avait pourtant pas de charmes particuliers aux yeux de la demoiselle. Encore un peu dans le floue à cause de l’acquisition d’un savoir nouveau sur sa propre personne par l’intermédiaire de sa Maîtresse, elle ne savait encore que penser réellement, et se gardait bien de l’exprimer ouvertement. Bâtie à moitié dans la moelle de l’humanité et… A moitié autre chose. Une vampire.

Ou plutôt, une hybride des deux races sur les trois qui grouillent a la surface de cette Terre dont on ignore encore bien des choses. L’ironie demeurait sans nul doute dans le simple fait qu’elle ne cherchait pas non plus la solution à tout ce mystère, elle se laissait porter et c’était là tout ce qu’elle faisait. Le paradoxe a forme humaine.

Tous ces questionnements allaient et venaient à l’intérieur de son crâne dans lequel les pensées paraissaient se mouvoir à mille à l’heure. La migraine la guettait si elle ne stoppait pas tout de suite ces infamies spirituelles. Il fallait qu’elle concentrer son attention sur autre chose. Un sujet totalement différent de l’instant, sur lequel elle pourrait déverser toute la frustration commençant à se faire ressentir au creux de ses entrailles trop habituées à rester statiques pour tolérer le moindre tressautement, si éphémères et salvateur puisse-t-il être. Elle n’était pas encore prête à se dévoiler aux autres ; Et a elle-même également. Car loin d’être sotte, elle savait bien être encore porteuse de secret pour sa propre personne, qui ne demandait qu’à être découvert et exploités sans aucune retenue. Mais pour le moment, elle n’était point prête à ce genre de chose.

Et soudain, comme si une entité supérieure avait entendu un appel qu’elle s’était même pas sentie elle-même lancer, il arriva cette fameuse chose.

En effet, un petit groupe de femme richement vêtues passèrent tout près de la pergola ou elle se trouvait en compagnie de la demoiselle blonde pas bien plus vieille qu’elle. Si, dans un tout autre cas, Flora n’aurait accordé aucune attention à ce genre d’individus, elle ne put qu’accrocher leurs regards au sien l’espace d’un instant, alors qu’elles tentaient de dissimuler le sujet de leur conversation au duo, derrière des éventails ornés de moult pierreries fastueuses. Seulement, comme toutes créatures a part de l’humanité totale, la de Gévaudan possédait une ouïe bien plus développé que la moyenne ; aussi leurs calomnies lui parvinrent aisément.

Elles parlaient de la Reine Diane tout en toisant la demoiselle assise près d’elle, et critiquait à voix basse cette femme. Apparemment, bien que la rousse n’y connaisse absolument rien, ces harpies dépeignaient le fait qu’une « enfant » ait été choisie pour épouser le Roi alors qu’elles étaient toutes persuadées pouvoir remplir ce lourd rôle bien mieux que celle dont il était question.

Peu de chance que la nymphe ayant pris place à ses côtés ai pu entendre une seule bride de conversation de cette cohorte qui déjà s’en allait, laissant derrière, dans leur sillage commun, un seul mot empoisonné ; « La Jalousie ».

Curieuse, la servante se remit sur ses deux jambes et sortie de la pergola, restant presque comme une statue de marbre tout en observant consciencieusement cette petite bande au parfum détestable s’éloigner dans les jardins royaux. Une fois qu’elle ne puits plus les voir, elle se tourna innocemment vers la jeune femme irradiant d’innocence – tout son contraire- et lui demanda, toujours avec cette expression figée sur la face ;
    « Dites… Qu’est-ce que la jalousie ? »
Elle ne voulait pas en savoir plus sur elle. Mais le monde l’entourant, en revanche…
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