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 Quand la rose rencontre l'ortie.

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Melissande A. Sullivans
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Melissande A. Sullivans
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MessageSujet: Quand la rose rencontre l'ortie.   Quand la rose rencontre l'ortie. EmptyLun 21 Nov - 20:46

~ Quand la rose rencontre l'ortie. ~


Quand la rose rencontre l'ortie. 301377Rose

Perdue


Tic tac Tic tac Tic Tac

Au fond de l'appartement de la Comtesse Sullivans, l'aiguille de la pendule dansait, lui rappelant que les minutes et les heures continuaient de tourner. Melissande restait figée dans son lit. Elle était placée sur le dos, les yeux rivés vers le haut de son lit à baldaquins. Ses mains étaient crispées sur les draps, ses phalanges virant au blanc avec la force qu'elles exerçaient. Elle ne regardait rien. Ses yeux étaient dirigés vers le plafond et pourtant, elle observait le néant, encore haletante. Son esprit bouillonnait, beaucoup d'éléments et de questions traversaient ses pensées. Elle était perdue.

Melissande ne savait plus comment agir. Depuis quelques nuits déjà, elle rêvait, faisait des cauchemars. Ils se ressemblaient tous et l'oppressaient. Avec l'agression du Duc, qui avait eu lieu quelques jours auparavant, le jeune femme avait peur. Peur de retomber dans l'horreur. Elle était à la fois prise d'inquiétude et de nostalgie. Elle se sentait plus seule que jamais. Il était étrange de savoir et de voir, qu'elle se retrouvait à la fois seule et entourée. Certes, avec sa vie à la cour, on venait à elle, on s'occupait d'elle. Les autres femmes l'approchaient pour quelques commérages, les hommes pour la courtiser, d'autres encore semblaient décidés à la mettre dans leur poche, à la ranger de leur côté... Mais elle vivait dans son monde et se vouait à les ignorer, tout simplement. Ils ne pouvaient la comprendre, leurs intérêts n'étaient pas communs. S'occuper d'elle, parce qu'elle parce qu'elle avait un bon rang...Il n'y voyait là qu'un comportement déplorable. Elle ne cherchait pas ce genre de relation. Melissande se complaisait à entretenir des barrières invisibles...Par peur, parce qu'elle se sentait incomprise. Seule et isolée, dans un monde qui ne voulait pas d'elle.

Le soir précédent, le roi avait organisé une soirée mondaine. Une soirée identique à toutes les autres : des nobles de toutes les nationalités, des danses, de l'alcool et des conversations toutes plus ennuyantes les unes que les autres. Les nobles qui la connaissaient, superficiellement cela allait sans dire, ne la connaissaient uniquement que, parce qu'ils vivaient au château. Elle n'avait participé qu'à deux réceptions et, par pure curiosité. Et, la jeune Comtesse avait été bien déçue. Le comportement de ses pairs, était bien plus déroutant encore qu'à l'ordinaire. A ces soirées, elle ne s'était jointe à rien et, s'était contentée d'observer, assise dans son coin. Elle y avait aperçut quelques visages connus, dont elle avait brièvement entendu parlé...Quelques « personnalités ».

C'était à la seconde, qu'elle avait entrevu sa majesté, le roi de France. Un homme naturellement beau, on ne pouvait le nier, et qui attirait sur lui tous les regards. A dire vrai, Melissande l'avait trouvé étrange. Sur son visage, elle avait eu l'impression de lire tristesse et colère... Comme si c'est deux sentiments ne faisaient qu'un en lui. Elle avait entendu tellement de choses à son propos, qu'elle ne savait que penser de lui. On le disait cruel et dénué de toute compassion..De tout sentiment. Mais que devait-on croire ? Après tout, les médisances qui circulaient n'était jamais que des racontars, que certaines langues de vipères semblaient heureuses de lancer. Certaines étaient vérifiées, d'autres pas. Une chose était sûre, qu'il était un homme fermé. A sa place qui ne le serait pas ? Portait-il un masque, ou le visage public qu'il donnait à voir, était-il le vrai ? Elle s'était toujours posé cette question, comme une preuve supplémentaire de sa petite curiosité enfantine et maladive. Seul le destin savait, si elle aurait un jour, l'occasion de s'en rendre compte par elle-même et d’avoir sa réponse.

La jeune femme poussa doucement ses draps, se plaçant en même temps en position assise au bord de son matelas. Se penchant en avant, pour fixer la moquette rouge, elle se stoppa à nouveau, l'espace de quelques instants, comme pour se remettre les idées en place. Sa chevelure de blé glissa lentement, avant de venir se balancer dans le vide, devant ses yeux. Elle laissa échapper un léger soupir avant de de prendre un petit élan et de se lever. D'un pas nonchalant, elle s'approche de la fenêtre, écarta les tentures dans un mouvement sec et regarda à l'extérieur. On était bien en pleine automne. Dehors, des feuilles aux couleurs chaudes ornaient les arbres des jardins et jonchaient le sol. La matinée était déjà bien avancée et pourtant, un fin brouillard continuait de troubler les environs. Quelques fleurs, plus combattantes que les autres, subsistaient encore à la fraîcheur de la demi-saison.
Alors qu'elle était capté par cette remarquable vision, on frappa à la porte. Elle se tourna légèrement.
    « Entrez »
Un domestique fit son apparition à l'entrée de la pièce. Il s'inclina et tout en concervant cette position, s'adressa à Melissande d'une voix monotone.
    « Bonjour My Lady ! J'espère que vous avez passé une nuit agréable. Puis-je faire quelque chose pour vous en cette matinée ? Vous souhaitez peut-être que je vous apporte à manger ou que je vous prépare un des bains privés ? »
    « Non, merci. C'est inutile. »
Le domestique s'avança dans l'appartement et vint près du lit de la jeune femme. Il s'apprêtait à le faire lorsqu'elle l’interrompit.
    « Non, non, ce n'est pas utile. Veuillez disposer et quitter la pièce je vous prie. »
    « Bien, comme Madame le souhaite. »
Il évacua la pièce après s'être incliné une fois de plus. Melissande soupira à nouveau. Ces domestiques se montraient un peu trop souvent à son goût.

Elle resta un long moment assise sur un de ses fauteuils, à observait ce qui se passait à l'extérieur. Les oiseaux chantaient et venaient chercher les graines que déposait une des domestiques du palais, dans un coin des jardins. Depuis sa chambre, Melissande avait une vue parfaite sur les jardins et cette faune attendrissante. Un rouge-gorge était même venu se poser devant sa fenêtre, elle avait voulu s'en approcher, malheureusement il s'était envolé aussi vite qu'il l'avait aperçue. Cette scène la fit sourire. Elle se dirigea vers son lit et y déposa le châle qu'elle portait sur ses épaules, depuis qu'elle s'était levée, pour ne pas attraper froid. Elle se dirigea calmement vers la porte avant de demander à un domestique de venir. Ce fut Sarah, qui vint à elle. Elle aimait bien ce petit bout de femme, elle devait avoir une trentaine d'années. Une femme charmante. Avec politesse, Melissande lui demanda de lui faire parvenir une pomme. C'était son pêché mignon, et la seule nourriture qui lui faisait envie pour le moment. Avec rapidité, la domestique revint avec le fuit demandé. Melissande la remercia et ferma sa porte, pour pouvoir rester tranquille. Elle revint s'asseoir sur le siège qu'elle avait libéré quelques minutes plutôt. Installée, elle mangea sa pomme qui était merveilleusement agréable en bouche.

Les heures qui étaient passées, elle ne les avait pas remarquées. Après avoir manger sa pomme, elle avait prit un livre et s'était mise à son activité favorite. S'il y avait bien une occupation à laquelle, elle ne vaquerait jamais, ce serait bien la lecture. Avec une couverture en cuir rouge et des reliures en or, le livre qu'elle avait dans les mains, avait pour elle un prix inestimable. Une valeur sentimentale, qu'aucune pièces d'or ne pourraient remplacer. C'était en effet un de ses romans favoris. Un récit de plus captivant, narrant des aventures fantastiques...Des légendes, comme elle le aimait. Il lui aurait pourtant suffit de sortir pour voir que ces légendes étaient bien vraies, mais comme à son habitude, elle préférait rester enfermée. Dans ses appartements, elle était à l'abri des yeux indiscrets et insupportables. Pourtant, plus les heures avancées et plus l'idée de s'évader un peu dans les sublimes jardins la titillait.

Après avoir réfléchit quelques minutes supplémentaires, qu'elle avait passé à lire, sans enregistrer la moindre information de ce qui passait sous ses yeux. Elle fixa une fois de plus la fenêtre, avant de se décider. Elle se leva et entra dans la penderie. Elle attrapa une robe, sans vraiment faire attention à laquelle, elle venait de sélectionner. Elle avait beaucoup de robes et ne perdait plus de temps à choisir. Celle-ci était pourpre et noire, son haut, fait d'un corset, avait des manches qui se stoppaient avant les épaules. Elle serra le corsage et sortit, sans prendre le temps de se coiffer. Elle repartit vers son livre et le saisit avant de s'échapper discrètement de l'appartement .

Une fois dans les jardins, elle respirait une grande bouffée d'air frais puis se dirigea vers les bancs en pierre. Évidemment l'endroit était désert, les rares personnes qui sortaient en cette période de l'année, préféraient la plupart du temps la civilisation et les rues pavés de la ville. Elle s'installa donc confortable, l’esprit tranquille à l'idée de ne rencontrer personnes. Elle lut durant une bonne heure, mais elle fut rattrapée par une averse, qui vint la surprendre. Une goutte tomba sur la page de son roman, puis une autre. Elle leva les yeux vers le ciel, quand une perle d'eau vint s'écrasait sur sa joue, glissant ensuite jusqu'à son cou. Elle l'essuya du revers de sa main. Très vite, la vitesse à laquelle les gouttes tombaient s'accéléra et Melissande fut forcée de partir et de se trouver un abri.

Elle courut quelques minutes avant d'apercevoir la pergola. Dans une dernière ligne droite, elle se hâta jusqu'à celle-ci et y trouva refuge. Elle y serait tranquille et au sec. Elle se regarda quelques instants, tirant les pans de sa robe mouillée et fit la grimace. Elle décida de patienter jusqu'à ce que l'averse se calme. Elle était bien assez trempée à son goût. Pour patienter, elle s'appuya à un des poteaux de la pergola. Elle aimait le spectacle de la pluie qui tombait en rythme. Le bruit des gouttes d'eau percutant des obstacles, produisaient une musique envoûtante. Elle ferma les yeux, profitant de cet instant de calme. Soudain, elle se souvint qu'elle avait oublié son roman sur le banc. Elle rouvrit ses yeux, et regarda ses mains. Elle devait absolument aller le chercher. Elle se décolla du morceau de bois qui lui servait d'appuis, puis fit volte-face, s’apprêtant à courir.

Là, elle se stoppa net. C'était moins une, elle avait presque percuté quelqu'un. Devant elle, se tenait un buste, un torse d'homme. Elle restait les yeux écarquillés, encore surprise par cette apparition.
    « Excusez-moi, je suis confuse..»
Melissande prit le temps de relever la tête, pour voir si l'homme était un inconnu ou non. Elle avait peur de retomber sur le Duc qui la poursuivait. Ses yeux montèrent jusqu'au visage de celui-ci, sans qu'elle ne prête attention aux vêtements. Il aurait très bien pu être un domestique, ce n'était pas vraiment ce qui lui trottait dans l'esprit à cet instant. C'est alors, qu'elle resta interdite. C'était la roi qui se tenait debout face à elle. La jeune femme fit un pas en arrière, encore surprise. Elle le regarda avec stupeur, ne sachant qu'elle comportement adopter. Etait-elle...Perdue ?
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MessageSujet: Re: Quand la rose rencontre l'ortie.   Quand la rose rencontre l'ortie. EmptyVen 25 Nov - 20:39

Quand la rose rencontre l'ortie. 24vnwb5
Le sang a coulé, coule et coulera encore. Le sang des Roses.

Encore. Encore une de ces nuits longues, interminables, qui fut rongée avant que son terme n’arrive, sur le fil amer des cauchemars comme il en peu courant d’en faire de nos jours, lorsque la vie nous gâte de ses ô combien –trop- nombreuses vertus. Deux. C’était deux grands yeux rouges qui avaient fait plier dans ses songes désagréables le Roi de France, cet homme dont le mental était plus solide que le Glacier lui-même.

L’intransigeance incarnée. Il aurait volontiers désaltérer sa soif nocturne par un peu de sirop d’Absinthe, ce liquide dont on dit qu’il pourrait rendre goguenard le plus aigri des vieux croulant. Mais cette substance controversée jamais ne fut introduite au château, pour des raisons obscures qui échappait au Porteur de la Couronne cela dit.

Rien que de se souvenir qu’il avait pu oser poser un genou à terre sur le marbre de son esprit rendait le Roi de bien lasse humeur en cette heure tardive. La Lune n’était même pas encore redescendue de son piédestal invisible et, n’ayant pas encore disparue sur l’axe de l’horizon pour laisser place à l’ardent soleil levant, elle dispensait ses rayons d’argent au gré des yeux qui savaient en apprécier la beauté. Ce qui n’était pas le cas de Charles. Le Monarque avait bien trop de mauvaises pensées en tête pour s’arrêter à pareille futilité incongrue. Sa fatigue se lisait clairement sur son visage et sous ses yeux, les irrémédiables cernes violacés, contrastant avec le vert de ses orbes, qui n’avaient pas voulues disparaitre depuis l’avant-veille. Profitant de sa seconde mauvaise nuit en bien peu de temps, elles se retrouvaient donc sévèrement fixées au faciès du Souverain, sans laisser paraitre une quelconque envie de disparaitre. Il faut croire que rendre le Roi à un tel état d’épuisement devait tenir le rôle d’un amusement pour ces viles inventions du malin.

En désespoir de cause, l’homme de glace s’évada du lit conjugal, la prison de tous ses sommeils, pour se diriger vers sa somptueuse armoire de fabrication artisanale, celle là même renfermant les plus beaux habits de la Cour tout en tiers. Il eu fallut être un autre Roi pour tenter de rivaliser avec cette qualité d’ouvrage toute particulière, hors, Charles n’avait guère à se prononcer sur une quelconque angoisse de voir un jour cette pensée se concrétiser. Après tout, il était seul à gouverner sur le Pays d’une main de fer. Aucune copie ne pourrait s’infiltrer entre les mailles aiguisées de son règne et ce n’était certainement pas Diane, sa « femme » qui pourrait avoir une incidence, si minime soit-elle, dans sa façon de diriger. S’il le voulait, il pourrait très bien la faire exécuter sans problème et trouver un faux-coupable dans les minutes suivantes, le nombre de suspects potentiels grandissait chaque jour que Dieu faisait.

Mais là n’était pas présentement la question amené sur un établi de fausses paillettes, aussi sincère que la plupart des nobles de la Cour, c'est-à-dire très peu. Les mots manquaient souvent au représentant du Pouvoir pour définir convenablement son entourage qui ne faisait que faire remuer au dessus de sa tête, sur l’océan de lassitude dans lequel il était emprisonné, des vagues d’hypocrisie et d’imitation. Sa confiance gisait depuis bien longtemps aux fonds des abysses que son cœur renfermait, pourrissant à mesure que le temps passait, comme la logique veut voir s’appliquer la loi de la décomposition des carcasses, qu’elles soient fictives ou non.

Un épais manteau aux couleurs bleu Royal et dorée, orné de la plus belle essence des Armoiries Royales vint rejoindre docilement les épaules du Couronné, glissant le long de son immense dos, laissant des bras puissants s’engouffrer dans ses obscurités tissées. Un jabot prit place sous le cou de son Altesse, plus pour la forme que le fonds, afin de donner une allure distinguée au détenteurs du pouvoir de ce pays, bientôt suivit, bien plus bas, d’une paire de bottes de grandes valeurs, spécialement conçues pour le Roi par le plus talentueux des tailleurs de Paris, qui s’était fourni, cela va sans dire, dans les plus exigeantes tanneries de France pour en retirer les plus parfaits des cuirs travaillés. Le résultat laissait toujours pantois les plus observateurs qui prenait le temps de détaillés le Roi a chacune de ses apparitions publiques. En effet, ces chaussures montantes n’avaient guère pour vocation d’être discrètes et beaucoup se laissait aller a rêver de les porter un jour, sans jamais réaliser que ce genre de pensée pourrait les mener aisément au bucher ou au mieux à la potence par pendaison haut et court.

On ne jalouse pas le Souverain, le servir suffit amplement, et il ne tolèrera aucun écart de conduite à ce niveau ci. Un regard en arrière, par-dessus son épaule habillée et il aperçoit la Reine, toujours emprisonnée dans une Torpeur troublante. Fort bien, qu’elle y reste. Si elle l’avait souhaité, il l’aurait même aidé à prendre le chemin le plus direct du sommeil éternel et ceux, avec ses propre paumes déjà souillées par le sang d’innocent. Il n’était plus a un crime près, quelque eu été la classe sociale de sa victime. De toute manière, il haïssait celle qui partageait le pouvoir a ses côtés, ce n’était pas en soit, une nouvelle des plus surprenante. Sans doute serait-il rapidement désigné comme coupable par les partisans de Diane mais, et après ? Qu’est-ce que cela pourrait bien lui faire ? Il n’aurait qu’a donné l’ordre de les faire exécuter pour que ces manants soient rayés définitivement de la surface du Globe, voilà tout. Et par fantaisie orgueilleuse, il ferait sans doute disparaitre tout les documents traitant de sa femme dans les flammes de la cheminée principale située dans le grand salon, exactement de la même manière qu’il avait eu l’extrême audace de le faire avec les ouvrages manuscrits existant sur son père, l’ancien Roi, mort depuis maintenant cinq courtes années à présent.

Mais trêve de mauvaises pensées, a force de s’imaginer des choses pareilles, il pourrait être tenté de les mettre en œuvre plus vite que prévu, bien qu’aucune date n’ait été basiquement fixée. Inutile d’y songer davantage cette doucereuse situation qui jamais ne déploiera ses sublimes avantages pour le Souverain. Se rendre compte de ceci le mis dans une humeur encore plus sombre qu’auparavant.

Refermant le plus in délicatement du monde les portes en bois de son luxueux mobilier, Charles pivotât alors d’un quart de tour vers sa gauche et prit d’assaut le chemin de la porte de sa chambre, celle là même qui le mènerait a l’extérieur, loin de cette ambiance indélicate et sinistrement tentante, parfumée de l’idée d’un meurtre plausible et réalisable. Il n’était sur de rien à présent, perdu dans les limbes de son carcan idéologique. Il voulait juste respirer l’air frais de cette nuit glacée. Qui sait, peut-être qu’avec un peu de chance, il trouverait de quoi requinquer sa combativité légèrement estropiée par le manque de repos ? C’était une hypothèse qui se tenait. Ou du moins, il le plaisait a pensé que c’eu put être le cas.

Ses pas résonnent avec ferveur sur le marbre des marches qu’il descend avec lourdeur et monotonie. Son habitude à gravir cette partie-ci du palais lui permet même de faire un léger excès de zèle. Laissant ses doigts courir sur le corps tangible de la rambarde des escaliers, le Monarque eu tôt fait de clore ses paupières pour apprécier bien mieux le silence qu’il brisait lui-même de son avancée non désirée. Il respire a s’en faire exploser les poumons mais ce n’est pas un problème, son envie de se sentir vivant pour une fois le pousse à continuer son acte, en se fichant des conséquences qui pourrait suivre. Il expire, quelle étrange motivation que celle-ci. Vivre. Il paraitrait qu’au dehors des murs Royaux, cette envie pousse des êtres vivants à faire n’importe quoi. Pour vivre. Ce n’était, en soit, pas une priorité que c’était jusque là fixé Charles. Pour la simple et bonne raison qu’il savait pertinemment ne pas avoir besoin de s’abaisser a de basses besognes pour espérer voir un nouveau soleil venir bousculer les ténèbres cloitré derrière la fenêtre de son âme, de son regard émeraude. La vie lui était due, il n’avait rien à faire pour s’en accaparer, sauf peut-être tendre le bras, et encore, cette obligation parait bien dérisoire.

Sa marche glaçante pousse le vice sur son entité jusqu'à le faire arrivée aux portes de son palais donnant sur ses splendides jardins chaque jour entretenu par des mains habiles et adroites. Il ne prend même pas la peine de faire un signe de mains aux gardes veillant à la sécurité de l’endroit, se contentant de leur passer devant sans un regard ou toute autre attention dérivée du même gabarit. Le sol terreux succède volontiers aux pierres lourdes jusqu’ici foulées par cette semelle du Diable. Bientôt, ce sont les allées fleuries et silencieuses qui accueillent dans leurs bras le Souverain, qui se laisse guider par la fragrance fraîche dégagée par le cœur de ces jeunes roses pâles tout juste ouverte. La nuit est sombre malgré la Lune bienveillante au dessus des êtres parcourant l‘endroit, comme le plafond d’un théâtre protecteur. Charles voit à peine ou il peut avancer et mettre un pied devant l’autre, pourtant sa voie continu de se frayer parmi l’obscurité, faisant fit des potentiels dangers qu’il pourrait rencontrer.

Au final, c’est prés d’une ancienne pergola à la surface craquelé que s’arrête sa marche effrénée, en même temps que la résistance de l’astre lunaire qui commence à faillir et se sentir faible sous les assauts de l’aube frémissant au loin. Il s’avance, presque machinalement, alors que ses orbes sans lumière regardent sans voir les nombreux bourgeons de Rose blanche commençant à s’ouvrir a leur tour. Bien qu’ils soient escortés de tiges hérissées de piquants acérés, ce n’est point ce détail qui allait freiner le Roi dans son envie de s’en approcher ne serait-ce qu’un peu plus. Il est comme… envouté par cette beauté éphémère, qu’il pourrait réduire à néant d’une simple poigne raidie par la colère ou l’indifférence.

Pourtant, il n’esquisse pas un seul geste agressif tandis que ses phalanges grimpent en direction de la fleur se réveillant doucement maintenant que le Soleil s’élève bien mieux dans le dos du Souverain. Combien de temps a-t-il pu passer, ainsi, statique, a observé ce bouton blanc ? Nul ne le sait, même lui ne saurait dire avec précision par quelle absurdité il en est venu à admirer, voir même un peu jalouser cette fragile existence, bien moins résistante que la sienne. Lui, ce fils de Satan, qui se rapproche bien plus du Diable que du Seigneur qu’il est censé représenté sur cette Terre de par sa chasteté religieusement gardée. Lui, cette armure vivante, qui ne laissait pénétrer aucun sentiment d’aucune sorte sa carapace de métal, comment ? La fatigue est sans nul doute le filtre d’amour qui le lit à cet état psychique hors du commun pour sa propre personne. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas important, il ne s’occupe pas de cela, préférant rester dans cette impasse encore un peu, juste un petit instant, pour croire qu’il n’est pas le monstre qu’il s’évertue à voir chaque jour dans son miroir.

Tout aurait pu continuer sur cette voie tranquille et sans soucis aucun pour le Monarque. Mais non. Comme un ricochet salissant la surface plate d’un lac, il fallut d’un imprévu se heurte à lui, dans tout les sens du terme. Une pression dans son dos le fit tanguer un instant sans qu’il ne puisse rien faire, son temps de réaction n’étant plus aussi vif qu’a l’ordinaire. Mais là n’était pas le plus essentiel de ce début de journée. Au bout de son index dont il caressait dangereusement les épines et les contours, perle à présent la substance rouge qu’il connait si bien. Du sang. Son sang. L’entaille, laissée par l’aiguille végétale, a réussi a entaillée sa chaire et en faire couler la divine vitalité sur toute la longueur de son doigt qu’il examine maintenant d’un regard toujours aussi morne. Ce n’est pas qu’il ait réellement mal, non il serait faux de prétendre une chose pareille. Seulement… par le biais d’une tierce personne autre que lui-même, son liquide vermeil avait coulé. Et c’était là un acte impardonnable. Qui était l’auteur de cette bousculade d’ailleurs ?

Tournant la tête par-dessus son épaule, comme il l’avait fait quelques heures auparavant pour observer négligemment Diane pendant son sommeil, il ne prit même pas la peine de se tourner pleinement vers le nouvel arrivant qui avait désorganisé sa rêverie pourtant si rare. C’était une femme blonde dont le nom ne lui revenait pas. Il l’a savait privilégiée de la Haute Cour puisque son visage ne lui était pas inconnu, mais au-delà de ça, une éclipse l’empêchait de se remémorer tout les détails concernant cette personne coupable qu’il avait pu accumuler. A moins qu’il ne s’y soit tout simplement jamais intéressé ? Cela était, bien évidemment, tout autant possible, venant de lui.

Sa gorge laisse s’évader des vocalises rauques, encore engourdies par des chaines d’épuisement. Ses yeux verts, toujours accompagnés par les cernes violette, lui donne un air menaçant alors qu’il ne l’est pas encore réellement.
    « Qui êtes-vous ? »
Qu’arrivera-t-il donc a cette demoiselle ?
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Melissande A. Sullivans
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MessageSujet: Re: Quand la rose rencontre l'ortie.   Quand la rose rencontre l'ortie. EmptyMer 21 Déc - 18:17

Etrangement, Melissande se sentait intimidée. Il était bien plus grand et âgé qu’elle. Son aura la mettait mal à l’aise, pas seulement parce qu’il se trouvait être un homme, et que la gente masculine avait le pouvoir semble-t-il, de la détruire, mais aussi parce que quelque chose en lui l’inquiétait. Elle n’aurait su dire qu’elle en était l’origine. Peut-être son regard lourd ou son visage fermé. Elle ne voyait pas qu’elle position adopter face à lui. A vrai dire, la jeune femme ne s’était jamais préparée à une telle rencontre, car après tout il était le roi. Cela n’avait rien à voir avec les habituelles entrevues avec un duc ou un marquis, les autres nobles ne l’effrayaient pas. Ils n’avaient pas plus de pouvoir qu’elle au sein du château, si l’on oubliait une minorité d’entre eux. Même face au souverain, elle ne semblait pourtant pas pouvoir lutter contre sa nature. Une part d’elle voulait fuir et l’autre, était submergée par curiosité et tendresse.

La jeune comtesse se mit à observer en détail son interlocuteur. Ses cheveux avaient la même couleur que ceux de Melissande . La couleur des blés, celle de l’été et du soleil. Cependant, à l’instant présent, ceux de Charles étaient plus clairs que les siens. En effet, la jeune fille était trempée et sa chevelure n’avait pas été épargnée, ainsi elle s’en trouvait plus sombre mais pas pour autant dépourvue de reflets. Ses boucles restaient soyeuses et s’étiraient dans son dos. Avec le poids de l’eau, les ondulations se lissaient peu à peu et, on découvrait ainsi la véritable longueur de sa chevelure blonde. Melissande s’attarda ensuite sur ses yeux. Son regard émeraude était magnifique. Il était envoutant et pourtant si neutre. Inexpressif. Il ne transmettait aucun sentiment et n’en était pas pour le moins puissant. Il la fixait sans jamais cligner des yeux, sans rompre le lien qui se formait à travers leurs regards. Ce fut Melissande qui s’empressa d’y mettre fin, dérangée par la situation. Elle ne chercha plus à le détailler. Elle baissa les yeux et les dirigea vers les rosiers présents à leurs côtés.

Le silence s’installa prouvant que ces deux êtres semblaient séparés par un grande différence. Elle était si douce et agréable aux autres. Toujours aimable et le cœur sur la main. Une femme au visage tendre et à la l’esprit rêveur, si discrète. Lui, ce souverain, était connu pour ses actes de barbarie. Un véritable tyran qui effrayait le moindre de ses sujets. Un monstre d’égoïsme. Il était vil et cruel. Melissande, par curiosité, s’était toujours demandée comment tournerait une rencontre entre eux…Elle semblait vouloir en savoir plus sur lui, comme pour chaque personne qui lui était mystérieuse. C’était amusant pour elle de voir à quel point le mystère l’attirait. Elle aurait voulu pourvoir percer les autres, comme bon nombre aurait voulu la découvrir. Peut-être est-ce également leur ressemblance qui éveiller sa curiosité maladive. Ils vivaient tous deux dans une prison dorée, où ils étaient seuls. Etait-il aussi incompris qu’elle ? Avait-elle un côté malsain, au point de vouloir se prouver à elle-même, qu’elle n’était pas la plus à plaindre ?.. Néanmoins, elle aurait tant voulu s’enfuir. Dans son esprit, la question de Charles résonnait. Elle si banale et pourtant, si oppressante. C’était comme si cette phrase lançait le plus naturellement du monde chez chaque individu, avait ici un pouvoir si fort, qu’elle aurait pu faire pencher la balance du mauvais côté.

Elle releva lentement son regard azur vers le visage de sa majesté. Ses yeux pétillants de vie se fixèrent à nouveau, au niveau des mirettes du roi. Elle n’osa aucun geste de sympathie qui aurait pu être mal interprété. Elle se contenta de répondre à la question posée. Sa voix cristalline s’éleva, calme.
    « Je suis la Comtesse Sullivans. Melissande est le nom dont on m’a affublée. Angélique est le second. Pour vous servir. »
La jeune femme exécuta une petite courbette en signe de respect. Elle avait une véritable aversion pour les mœurs de la cour. Les codes de bienséances ne faisaient que renforcer l’hypocrisie déjà irrépréhensible des nobles. Il n’était pas question de remettre en cause la considération qu’elle avait pour son souverain, puisqu’elle ne le connaissait pas. Non, elle obéissait à ces règles, dans le seul but de se fondre dans la masse .Malgré sa souffrance, elle aimait son univers. Bonheur ou malheur, une chance ou non, pour ceux qui y pénétrait, peut lui importait. C’était leur choix et ils restaient peu nombreux. Elle n’était jamais sûre de la sincérité de ceux qui l’entouraient. Elle-même, s’en voulait de toujours se méfier et d’avoir peur de s’entourer à nouveau, puisqu’elle en ressentait le besoin.

En observant le bras levait de Charles, Melissande vit qu’au bout de son doigt un goutte de sang perlait. Il s’était surement piqué avec l’un des rosiers vers lesquels, il était tourné avant qu’elle ne le percute. Elle était donc probablement à l’origine de cette égratignure, qui aussi petite était-elle, pouvait réveiller le courroux de sa majesté. Quelle allait donc être la réaction du roi ? La maladresse et la malchance de Melissande étaient un fois de plus vérifiées. Cette situation lui rappeler un souvenir de son enfance, encore bien présent dans son esprit.


~ Flashback ~

Les cuisines de la résidence Matthews, arboraient des couleurs chaudes, en contraste avec le reste de la maison qui était très froide. Mary avait un jour expliqué à la fille de son maître, que sa mère aimait beaucoup cuisiner et, que c’était la raison pour laquelle, elle ne ressemblait à aucune des autres pièces et que son père s’en tenait éloigné. En ce matin de printemps, l’adolescente souhaitait profiter de temps en apprenant à cuisiner, un loisir qui semblait si cher au cœur de sa défunte mère. Son père était parti pour le moment et ne lui avait pas encore donné de corvées. Surement un oubli de sa part. Elle n’avait donc pas de temps à perdre si elle voulait bénéficier de ce moment. Elle poussa les portes de cette salle qui lui était presque inconnue. Melissande analysa d’abord ce qui l’entourait, puis commença à ouvrir quelques placards découvrant cet univers. Soudain, derrière elle, elle entendit la poignée se tourner. Elle referma en vitesse le meuble ouvert et fit volte-face. Par chance, ce n’était que l’employée de maison. Cette ferme agréable et douce proposa à la jeune fille de lui enseigner ce qu’elle savait. Melissande toucha pour la première fois ces ustensiles si étranges à ses yeux. Ensemble, elles firent une tarte avec des fruits de saison. Son père fit interruption, alors qu’elles plaçaient les fruits.
    «Tu n’as rien à faire ici ! Ce n’est pas ta place !»
Effrayée face à la fureur de son père, Melissande sortit en courant. Elle voulait fuir à travers la forêt ce trouvant à côté du domaine familial. Son père la poursuivit puis, lorsqu’elle s’enfonça à l’orée des bois, il abandonna.
    «Tu reviendras en rampant comme à chaque fois ! Ou mieux encore, crèves dans ta forêt, ce sera un fardeau de moins pour moi.»
Melissande se cacha dans un petit fouret. Elle était haletante. Sa robe était sale et déchiré. Elle n’hésita pas une seconde à s’asseoir dans terre. Fatiguée, ne pouvant que peu dormir ces derniers temps, elle ne tarda pas à fermer les yeux et à s’assoupir. Au moment où ses paupières se rouvrirent, le soleil s’était couché. Une fois de plus, son père préférait rester au chaud plutôt que de prendre ses responsabilités et, de venir la chercher. Jamais il ne s’inquiétait pour elle. Elle voulait partir loin de chez elle. Melissande sortit de sa cachette et commença à marcher. Son pas était lent. Elle avait froid. Sa vision était réduite par la végétation dans et la nuit sombre. Seule la pleine lune éclairait quelques peu les alentours.

La jeune fille avait peur, mais ce n’était pas la même inquiétude, pas le même danger que face à son bourreau. L’ambiance était lourde et oppressante. Elle accéléra le mouvement et se hâta. Ses bottes écrasèrent des feuilles et soudain, une branche craqua sur sa droite. Melissande sursauta. Un grognement s’éleva et, le souffle coupé, elle réussit à surpassé sa peur et partit en vers la maison familiale. Une fois dans le jardin, elle resta cachée. Elle ne se montrerait que le matin. La rosée commençait à couler, chauffée par le soleil. Une goutte glissa d’une feuille de lierre et tomba sur le bras de Melissande. Doucement, elle ouvrit les yeux. Après avoir attendu quelques minutes supplémentaires, la jeune fille se leva puis fit le tour de la maison, pour aller à la porte principale. Elle avait vérifié la porte de derrière mais, elle était fermée à clef. Son père l’avait surement fermée après l’incident.

C’est à un angle qu’elle percuta son père. Il se retourna vers elle, le regard d’abord inexpressif. Il était en train de s’occuper des rosiers. Ceux que sa femme adorait. Son index était blessé et saigné. Melissande réalisa, qu’il s’était surement accroché le doigt parce qu’elle l’avait accidentellement bousculé. Les sourcils de l’homme se froncèrent et son regard s’assombri.
    «Tu vois…Tu es faible. Pitoyable.»
Il leva la main et la gifla. Avec la force du mouvement, elle s’écroula au sol. Empoignant ses cheveux blonds, il l’attira jusqu’à l’intérieur. Dans la buanderie, il la jeta comme un vulgaire animal, un pantin. James fit glisser sa ceinture.

~ Flashback Fin~

Melissande se souviendrait toujours de cette ceinture qui venait mordre sa peau, la faisant saigner. De même, la porte se fermant et la laissant dans le noir était quelque chose d’effrayant. Ces agissements étaient à l’origine de sa faible claustrophobie. Elle ne pouvait supporter de se retrouver dans des pièces exigüe et sombre. Elle baissa les yeux, chagrinée par ces souvenirs toujours douloureux. Elle restait l’enfant de l’époque. Ses yeux fixèrent son avant-bras. Impossible de le voir avec ses vêtements, mais elle savait. Elle les voyait ces cicatrices signe de son corps meurtris. Enfant, des bleus décorés sa peau pâle. Aujourd’hui seules ces marques pouvaient témoigner de cette période de sa vie.

La jeune femme mal à l’aise, resta immobile. A nouveau, elle baissa lentement la tête, fuyant le regard du souverain. Comme elle en avait l‘habitude, elle attrapa sa bague. C’était une manie, dans les moments de gêne, lorsqu’elle était un peu méfiante ou perdue. Elle la faisait tourner. Elle était si chère à ses yeux, c’est comme si elle cherchait du réconfort à travers cette objet en métal, seul élément la rattachant à sa mère. Une personne qui faisait partit de ses chimères, qui jamais ne l’avait prise dans es bras. Ce geste inutile et pourtant défensif.

Une légère brise se leva. Elle était fraîche et vive. Elle vint soulever quelques mèches blondes de la jeune femme. Elle caressa ses membres. Les vêtements mouillés de Melissande, amplifièrent la sensation de froid. Elle se serra dans ses bras, dans l’espoir de se réchauffer, mais c’était en vint. Ses yeux cherchèrent la main du roi. Dans un élan de folie, elle se serait approchée de lui pour pouvoir l’essuyer et s’excuser. Elle n’en fit rien. Melissande savait qu’adopter un tel comportement serait très mal vu. C’était une partie d’elle, mais elle était obligée de l’oublier parce que ce n’était pas correct. C’était là, sa véritable protection : des manières irréprochables et une discrétion sans limites.

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MessageSujet: Re: Quand la rose rencontre l'ortie.   Quand la rose rencontre l'ortie. EmptyMer 21 Déc - 22:52

Combien de temps était-il resté statique ainsi, a scruté copieusement cette demoiselle venait, par inadvertance, de le blesser en le bousculant, laissant donc sa chaire à la merci des épines carnivores de ces si jolies roses ornant la pergola somptueuse. Pour un tel « crime » elle aurait sans doute méritée la mort, voir pire, la torture jusqu'à son dernier souffle, laisser aux mains des ô combien nombreux bourreaux qui officiaient dans les cachots du château. D’autres avaient été condamnés pour bien moins que ça et il aurait suffit d’une seule parole meurtrière à sa Majesté pour que son homologue féminin soit instamment conduite dans les bas fonds des geôles qu’il possédait non sans fierté. Pourtant, sa léthargie l’empêchait de penser correctement. Maudits soient cette paire d’yeux rouges qui avaient tyranniquement et sans remords aucuns grignoter son sommeil avec autant de vergogne qu’il accordait lui-même grâce a n’importe lequel de ses sujets en cas de faute.

Tout ça, cet amalgame mêlant fatigue intense et insatiable langueur emprisonnait Charles dans des chaînes invisibles qui bridait son imagination morbide. Et qu’on lui ôte sa façon de faire bien à lui, d’une quelconque manière que ce fusse, il exécrait cela. Comme un coup de fouet a son égo démesuré, cet impact plus puissant qu’il ne l’aurait jamais pensé de ces orbes maléfiques étaient parvenus même à le faire douter de lui-même, tout au fonds de son âme. Qui était-il ? Que faisait-il ? Pourquoi ? Tant de question avec une simple intransigeante et acerbe réponse : Le sang. Il était fils du précédent souverain, ainsi sa liberté en était considérablement réduite pour ne pas dire inexistante. Parfois il enviait les badauds simples et nonchalants des petits quartiers de Paris. Eux au moins, à la manière gracile d’une nuée d’oiseau partant pour les contrées chaudes du Sud n’avaient pas à prêter attention, tout comme lui a de multiples codes de préséances et d’autorité fugace.

De temps a autre, il aurait volontiers craqué et cédé tout ce qui symbolise son pouvoir au premier venu pour lui, s’enfuir Dieu sait ou, là ou son chemin se déciderait à le mener et plus encore. Voguer autrement que visuellement sur la ligne d’horizon et profiter pleinement de ce que l’on appelle communément « la vie », cette douce illusion qu’il n’avait même pas encore selon lui, frôler du bout des doigts. Cette agonie lancinante, hurlée par les tréfonds de son cœur meurtri par la chasteté et la sainteté de l’église, lui donnait de temps à autre la nausée. Nul ne pouvait le comprendre. Il était seul, il est seul et il serait a jamais enclavé dans cette même étreinte indésirable de solitude. Depuis sa naissance sous les bras de la Déesse la plus fertile connut aujourd’hui et jusqu'au jour de sa Mort par le toucher tendre de la Faucheuse sur le fil du rasoir de sa fourche aiguisée mais si indolore, il sera condamné a errer tel une âme en peine, malheureux comme les pierre sans avoir le droit de le montrer explicitement cela dit. Sa mission, autre que celle qui était de régir le pays de sa voix puissante et de son pouvoir sans limites –jusqu'à ses propre frontière au moins- se résumait a garder un visage neutre et impassible, pour que tout le monde sache que la France n’est pas diriger par un faible ou un usuel pantin de chair, mais bel et bien par un Roi solide et ferme.

Soit, s’il devait trouver jouissance et satisfaction par cette méthode, alors il ne se gênerait nullement pour en profiter au maximum et en retirer toute l’essence qui lui permettrait de se sentir un peu plus fort, au dessus des autres et surtout… humain ? Qui sait, son esprit est labyrinthe et son cœur cimetière. Difficile de dire si une petite pousse verte pourra un jour y trouver refuge ou racine, car cela, il n’y a bien que Chronos et son légendaire pouvoir du temps pour être en mesure de le savoir. Le reste est détenu secret, même pour le principal intéressé. La vie est injuste, il est vrai. Avec certain plus que d’autre, également. La véracité de ces mots ne peut être bafoué par une parole malvenue car elles ne contiennent ni mensonges ni calambours mais son imbibés d’une part totale de vérité.

Viens enfin ce moment tant attendus. Les douces lèvres rosées de la jeune noble en face de lui se desserrent pour laisser s’évader quelques paroles fraîches comme la rosée du matin qui, glissant le long des feuilles des fleurs de rose, accompagne sur le poignet du Roi, la goutte de sang dans un lent mouvement de valse malsaine, se liant a elle sans scrupules, pour la souillée autant que possible.
    « Je suis la Comtesse Sullivans. Melissande est le nom dont on m’a affublée. Angélique est le second. Pour vous servir. »
Oh oui. Ca lui revenait parfaitement à présent. Son nom lui était familier, et pour cause, elle était l’une des plus haute privilégiée de la Cour, trouvant logement parmi les appartements les pus somptueux qui puisse exister au sein même de ce château aussi immense qu’impénétrable depuis l’extérieur, en théorie. Car toute forteresse, qu’elle soit visible ou non et dite imprenable, possède toujours une faille, bien dissimulée, quelque part. Et une fois cette crevasse trouvée, à force d’acharnement et d’appui répétés sur son seuil, elle finit par céder et vous ouvrir des portes que vous n’auriez jamais pu franchir un jour, au cours de votre misérable existence mortelle. Quelle vie lassante.

Maintenant qu’il y réfléchissait un peu, sa logique souveraine vint prendre le pas légèrement sur sa fatigue, sans pour autant parvenir à mater cette rébellion indécente qui avait éclaté à l’intérieur de son crâne depuis son « réveil ». Sullivans…. Sullivans… Sullivans… Ce n’était pas d’origine française comme nom. Ou du moins la consonance était on ne peut plus trompeuse et il était donc facile de tomber dans ce piège, même pour le Roi. Seulement, sa Souveraineté avait en horreur le fait de commettre une erreur, quelle qu’elle puisse être. Aussi, Charles se retourne alors vers sa convive imprévue et la toise de toute sa hauteur. En plus d’être bien plus grand que la majorité des gens présents à la Cour et même dans le Pays qu’il gouvernait, il se trouvait en haut des petites marches de cette pergola. Il n’y avait pas beaucoup de hauteur, mais le peu qui existait lui permettait de prendre quelques centimètres en plus, comme si sa taille naturelle ne suffisait pas vraiment pour faire assoir son autorité légitime.

Ses deux yeux verts comme l’herbe fraiche du printemps s’arrêtent sur la silhouette pour laquelle, afin de la distinguer plus clairement, il doit courber un peu l’échine et baisser la tête. Ce sentiment de soumission puissante, il l’a également en lui de façon détestable. Il ne supporte plus de plier devant qui que ce soit. Fut-il mendiant ou divinité, personne, non personne, ne lui dicte sa façon de faire, de penser et d’agir. Il est seul maître à bord, dans un monde noble en pleine perdition. Remettant ses élucubrations personnelles à plus tard, il fixe de nouveau son attention sur le notable. Le flou qui s’installe devant ses pupilles, trahissant son manque cruel de sommeil, lui permet une vague transposition. En la regardant vaguement, sans prendre réellement en compte les traits soulignés de son visage et en occultant le bleu saphir de ses yeux de femme, elle lui ressemble vaguement. A qui ? A ce portrait immense accroché quelque part dans le château, à l’abri des regards, le dernier souvenir qu’il a de cette personne qu’il n’a jamais pu connaître vraiment. Le seul visage devant lequel il ôte toutes les coiffes dont il pourrait être accablé et pour lequel il pourrait mettre un genou à terre sans aucunes demandes extérieures. Pourtant, aussi haute soit sa servitude naturelle envers ce faciès de porcelaine, il lui voue au même titre une haine sans borne. Pour avoir été abandonné a son sort. Pour n’avoir pas eu droit de connaitre ce sentiment chaleureux battant dans la poitrine comme un tambour. Pour n’avoir jamais eu de réelle raison de faire de son mieux. Pour ne jamais avoir eu l’occasion de se sentir fier d’apporter la joie et le bonheur à autrui par des actes appliqués.

Sa mère. Charles sait pertinemment qu’il en a été aimé, sans doute même plus que raison. Le problème, c’est que cette fleur rare fana bien vite le jour de sa venue au monde, puisqu’il cueillit la vie de cette dernière afin de se l’approprier. On peut donc supposer, en extrapolant cette situation, que la rancœur qu’il nourrit pour cette défunte est au même titre, dirigé sur lui-même et ses vingt huit années de vie haïssables. La logique n’est serait que mieux appliquée. Mais il n’est guère d’humeur a s’auto flageller d’insulte inaudible par d’autre que sa propre personne pour le moment. Il n’est pas seul, aussi ne peut-il se permettre un écart de conduite, qui dévoilerait par la même occasion sa faiblesse, aussi facilement. De plus, il n’y a bien que la vérité qui puisse blesser et s’ouvrir de nouvelles blessures n’est guère sa préoccupation de l’instant.

Prenant une bonne inspiration, il se délecte de cette sensation de fraicheur qui lui parcoure la gorge, fondant a l’intérieur de ses poumons à la façon délicate d’un baiser de velours, soyeux et charmeur à la fois. Puis, la délicate brise engloutie dans sa totalité, il fait finalement retentir le son de sa voix, faisant vibrer ses cordes vocales d’une manière rauque et presque caverneuse. Le son guttural qui en sort ne fait que renforcer le sens oppressant de sa question qui pourtant, jusqu’ici, restait la plus banale qui soit.
    « Sullivans… Ce nom est anglais, n’est-ce pas ? »
Charles, comme la majorité des Grands Penseurs de ce siècle, n’appréciait guère les britanniques. Plus qu’une haine viscérale transmis de père en fils – la seule chose d’ailleurs que son paternel est daigné lui donné en intégralité – c’était avant tout une sorte… d’allergie pur et simple. Les anglais avaient, à plusieurs reprises, coulés ses puissants navires, qu’ils soient de guerre ou de marchandises et le nombre d’abordage et de pillage frôlait l’indécence. Ces pirates de basse bésogne ne respectaient rien et prenait tout. Et c’était là un trait de caractère que le Monarque exécrait. Parce qu’au fonds, il était comme cela lui aussi, et se trouver un point commun avec cette population de couard et d’arriérés logeant pas delà les Mers froides des côtes ne lui plaisait absolument pas et lui aurait même presque donné la nausée la plus infecte.

Descendant une marche, puis deux et enfin la toute dernière, le Roi se retrouve sur la même ligne de terre que la jeune femme nommée Melissande. Il reste tout de même bien plus grand qu’elle, ce n’était pas une surprise. Il continuât cependant sur sa lancée interrogative, devenant cette fois ci un peu plus menaçant dans ces propos, sans doute volontairement.
    « Par le plus grand des hasards, seriez vous là en train d’épier le moindre de mes faits et gestes pour les rapporter expressément au Souverain d’Angleterre ? »
Chaque mot avait été minutieusement choisit, pour placer la jeune femme sur un terrain instable, comme si sa vie se résumait a un plateau d’échec et que son jeu devrait être impeccable si elle voulait survivre et voir demain la lumière du jour se lever de nouveau. Son adversaire était le Roi en personne et c’est lui qui menait la danse.
    « Dites moi, Mademoiselle Sullivans, seriez-vous une espionne ? »
La tension montait alors d’un cran entre les carrés noirs et blancs du damier.
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MessageSujet: Re: Quand la rose rencontre l'ortie.   Quand la rose rencontre l'ortie. EmptyDim 25 Déc - 21:41

Ces accusations la firent sourire. Physiquement rien ne pouvait différencier les multiples nationalités européennes. On soulignait parfois la tendance d’un peuple à être plutôt brun ou à avoir la peau claire. A boire ou à manger un nourriture trop riche. Pourtant, sans un accent ne serait-ce que subtil ou, une indication de la part d’une personne, il était bien souvent impossible de connaître ses racines. En ces jours, les peuplades se mélangeaient. C’était un temps de conquête du monde, l’exotisme était à la mode. On voyageait entre ces pays considérés comme les plus augustes. Des patries majestueuses et la France en était la principale intéressée. De ce fait, on changeait de pays d’ancrage. Les italiens s’installaient en Allemagne et les allemands en Espagne. Les ethnies se mêlaient.

Melissande en était la preuve vivante. Un être métisse. Enfant de deux nations. Fruit de l’union d’un simple, mais néanmoins riche, avocat anglais et d’une perle de beauté. Une vénusté française, fille de noble et muse des nombreux artistes. Cette femme ravissante qui avait légué à sa fille élégance et grâce. Une magnificence qui portait un nom. Un nom céleste. Pourtant, Melissande sitôt eut-elle inhalé le même air que sa mère, lui déroba toute vie. Elle lui vola ses sens, absorba son souffle et aspira sn âme. Est-ce pour cela que toute son enfance fut parcourue d’épreuves et que son père devint son bourreau. Elle devait payer pour le crime qu’elle avait commis dès sa naissance. Maudite. Tel était le mot que prononçait son père pour définir sa fille.

Père. Ce mot ne pouvait pas réellement désigner cet homme. Il n’était rien de moins qu’un géniteur…Rien de plus. Il s’était contenté d’enfanter, avant de repousser le rejeton. Le parent n’était-il pas censé chérir son enfant ? Lui apporter amour et tendresse. L’éduquer pour le préparer pour affronter le monde dans lequel il serait lâché. Le protéger de tous, le défendre. Le seul à s’être préservé, s’était-il lui-même. En enfermant sa fille et en s’isolant, dans un univers qui aura fini par lui coûter la vie. Se furent coups et ceintures, bleus et meurtrissures qui l’initièrent. L’enseignement fut rude. Non, si cet homme avait été un père, il aurait aimé son enfant.

Malheureusement, à l’époque, il ne voyait en elle qu’une meurtrière. L’assassin qui lui avait enlevé son bien le plus précieux. Et, comme une étrange fatalité il avait fallu que sa fille soit le portrait craché de sa mère. Plus les années et plus sa fille grandissant, lui rappelait sa défunte dulcinée. Pour cela, elle méritait le châtiment suprême. Il l’aurait voulu la tuer de ses propres mains, mais il ne voulait pas se salir les mains, avec du sang aussi impur que le sien. C’est par le biais de l’homme qu’il lui avait choisi comme futur époux, qu’il pensait voir s’accomplir son souhait. C’était sans compter sur les années de violence qu’elle avait subi et, le goût de la vie qu’elle lui avait donné. Une peur entrelacée par l’envie de se battre. Un monde bien curieux.

La jeune comtesse se sentait-elle plus française qu’anglaise ? Pas pour autant. Les parentés et les terres de berceaux restaient pour elle, des points assez nébuleux. Elle ne se sentait pas définie par une nationalité, plus qu’elle ne se sentait déterminée par sa généalogie. Elle ne s’était sentie chez elle, qu’à partir du moment où elle s’était débrouillée seule. C’est comme si c’était le but qu’elle s’était fixé inconsciemment, et qu’elle l’avait enfin atteint. Angleterre et France seraient toujours ses patries, sans pour autant qu’elle s’y attache réellement. Elle élirait domicile ou bon lui semblerait et, pour le moment le royaume de France et plus précisément Paris, lui semblait parfait.

Ce qui était assez amusant, passa Melissande en réfléchissant à ce que venait de lui dire le roi, c’est que quoi qu’il arrive, elle était originaire de France et d’Angleterre. Biologiquement parlant, il n’y avait pas à tergiversait, c’était dans son sang, elle n’était pas plus anglaise que française. Et sa nationalité ne s’était pas simplifiée avec son adoption. En effet, sa mère la comtesse Sullivans était bel et bien française. Une bretonne, très attachée à ses racines. Pourtant, là où la jeune aurait pu être française, grâce au précieux papier qui avait été signé, elle n’en demeurait pas moins anglaise. Le mari décédé de sa mère adoptive, était en effet un anglais. Ils avaient marié pour leur titre de noblesse commun, car leurs familles l’avaient décidé, mais ces deux personnes s’étaient réellement aimées durant toute leur vie. Le comte avait eu un réel coup de foudre pour la terre de sa femme. Après tout, Melissande était peut-être plus française qu’elle ne le pensait. C’était bien sur cette terre qu’elle s’était installée et non pas ailleurs.


    «Une espionne ? Ma foi, non.» Elle continua de sourire.
    «Mon nom certes est anglais, mais il n’en reste pas moins qu’un patronyme. Suffirait-il à faire de moi une espionne ?» Elle marqua une pause.
    «Mes origines sont tout aussi françaises qu’anglaises. »
Ce souverain devait être bien triste et bien seul. Ca position était très dure. Avoir un tel rang devait être dur à gérer, mais fallait réellement qu’il se méfie de tous ? Charles avait surement un caractère qui le prédisposait à agir de la sorte. Melissande n’avait pas mal prit les accusations du roi, elle le trouvait juste amusant. Lui aussi était enfermé dans son univers. Il était même plus perdu qu’elle. Elle sentait que la tension montait et que chacune des paroles qu’elle allait prononcer serait comme une épreuve. Il jouait avec elle et, il la jugeait. La plus sage décision pour elle, aurait été de mettre un terme à cette conversation et de partir en le saluant poliment. Cependant, elle voulait se divertir, vaincre sa timidité et sa gêne, pour voir comment la situation se poursuivrait. Elle se savait capable d’agir ainsi voir, de se montrait réellement effrontée. Son but ‘étant pas de se mettre le souverain à dos, elle ne le provoquerait pas bien sûr. Non, elle ne dirait que ce qu’elle pensait juste. Ou tout du moins, juste à ses yeux.
    «Mais dites-moi, pensez-vous que je possède les qualités d’une espionne. Je devrais surement être flattée.»
Elle lui adressa un nouveau sourire, avant de s’appuyer contre la pergola. Elle se frotta vigoureusement les bras pour se réchauffer.
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Charles de France
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MessageSujet: Re: Quand la rose rencontre l'ortie.   Quand la rose rencontre l'ortie. EmptySam 14 Avr - 11:13

Le Roi exécrait que l’on s‘oppose a lui. C’était un fait. D’autant plus lorsque la personne qui avait le culot de lui tenir tête était en réalité un être bâtard avec seulement une moitié de sang français. Des parasites. Voici comment il taxait ces personnes qui pourtant, étaient de plus en plus nombreuses au sein de sa Cour Royale. Charles en vint même à se demander si, tout compte fait, il n’était pas le dernier véritable français de ce château. Ses deux parents étaient nés et avaient grandis sur ces terres, tout comme lui.

Aussi, lui était réellement digne d’être appelé ainsi. Mais pas eux. Non. Pas ces métisses qui semblaient pullulés aux quatre coins de son Royaume. Les pires de tous étaient sans doute les mi-anglais mi-français. Alors eux… Non, ce n’était même pas envisageable. Leurs existences auraient dû être proscrites quoi qu’il advienne. Il s’étonnait, d’ailleurs, que le Monarque d’Angleterre, son éternel Rival, n’ait pas déjà prit les mesures nécessaires a cette suspension des mélanges ethniques. Car s’il y avait bien un défaut que l’on pouvait bien plus reprocher à ce dernier, plutôt qu’a Charles, c’était sa xénophobie intense.

Au moins, le Roi de France tôlerait la venue en ses possessions, de ces gens à double sang. Mais les rumeurs allaient bon train en ce qui concernait Jacques 1er. Lui, qui avait pourtant du sang de France dans ses veines, se conduisait comme le dernier des manants, en faisant fit des hiérarchies qu’il aurait dû respecter jusqu'à la dernière lettre. Il était également dit que cet homme avait osé nommer son fils Charles, tout comme le Monarque Henri, décédé il y a cinq ans. Cela faisait donc deux Charles près à défendre le titre de Roi. A la différence subtile que le Roi de France avait déjà les pleins pouvoirs sur son peuple, et que celui d’Angleterre, qui était pourtant dans les mêmes âges que lui, se devait d’attendre encore un peu que son père soit emporté loin de lui, par la faucheuse tant redoutée, le chien de chasse de Lucifer. Savoir qu’il avait le même prénom d’un Prince anglais ne faisait que renforcer sa haine et son dégout envers cette maudite Nation. Cependant, savoir que lui avait déjà tout contrôle sur son pays le remplissait d’une joie intense, proche de la jouissance la plus arriviste qui soit.

Et cette femme. Non, cette chose, qui se dressait là, devant lui comme une poupée gracile de porcelaine, lui donnait envie de vomir. Pour qui se prenait-elle a lui parler ainsi ? Que recherchait-elle si ce n’est la punition tant redouté des cachots du palais ? Le Souverain en restait presque dubitatif derrière ce masque de chaire inexpressif. Tant de questions et si peu de réponses. C’était toujours ainsi que cela se déroulait. Si bien que cela en devait perturbant et désagréable, à force. Sa main, ses phalanges, le démangeait intensément. Masi ce n’était pas les mêmes fourmis qui paraissaient se promener sous son épiderme, lorsqu’il ne désirait qu’une chose, ôté un moment les gants noirs qu’il se devait de porter chaque jour. C’était encore un envie arrosé d’une envie tout à fait différente. Il voulait remettre cette soi-disant noble, plus médisante que gracieuse, a sa place une bonne fois pour toute. Et puis il ne portait plus ses gants, désormais. Ce qui laissait le champ libre a maintes actions toutes plus rabaissantes les unes que les autres.

Faisant glisser ses yeux a gauche, puis a droite, afin de vérifier qu’ils étaient bien seuls tout les deux dans ce jardin, le Roi s’avança toujours un peu plus vers la demoiselle marquée d’un nom anglophone. Il avait maintenant une idée très sombre derrière la tête. Sa fatigue avait rendu l’âme, mais à la place se trouvait sur un Trône de Glace marbrée, un ennui lancinant, qui aurait pu lui crever les yeux si cela avait été seulement possible. Aussi, ancrant son regard sur les traits –qui lui paraissait bien laids – de la jeune femme, il laissa un silence prendre place un instant autour d’eux. Les phrases délivrées par la gorge de la blonde n’avaient laissé aucun souvenir tangible dans l’esprit du Monarque. Seul le ton employé avait résisté à l’oubli. Et Charles de France n’avait pas le moins du monde apprécie ledit ton. La réponse a un tel manque de respect serait aussi aiguisée que les crocs d’un loup et ainsi, il espérait bien laisser un souvenir tenace sur la peau même de son adversaire inconsciente.

Laissant se peindre un sourire carnassier sur ses lèvres, brisant son image de neutralité en lui faisant froncer les sourcils par la même occasion, on pouvait très clairement distinguer une lueur de folie dans les yeux du Roi. Le genre de teinte que l’on ne voudrait pas affronter, même dans les pires des cauchemars. Et c’était tout à fait normal, de penser ainsi.
Finalement, aussi vif que l’éclair, les muscles de son bras droit eurent tôt fait de réaliser la sentence de la demoiselle, que le Monarque avait eu le temps de s’imaginer dans sa tête. Une gifle si puissante qu’elle aurait sans mal put provoquer la fêlure d’un os, tant il n’avait a aucun moment retenu sa force. Et il avait aimé ça. Sa puissance s’était exalté en ce moment précis. Qui sait, peut-être le gout du sang, descendant lentement dans le gorge de la Noble lui ferait revoir à l’ avenir son comportement avec la Royauté. C’était conseillé, en tout les cas. Ceci n’était jamais qu’un avertissement, et elle pouvait s’estimer heureuse que le Souverain ne l’ai pas encore faite emprisonnée dans les cachots humides et sombres. Bien fait pour elle, en définitive.

Le sourire mauvais n’avait guère quitté le faciès parfait de Charles. Laissant un rire léger lui échappé, avant que ce dernier ne meurt dans la brise matinale, il entreprit d’user de sa royale salive pour, dans sa grande bonté soudaine, soigner la misérable ignorance de la blonde :
    « J’espère que ceci suffira à vous remettre dans le droit chemin, Mademoiselle Sullivans. »
Une nouvelle fois, il n’avait daigné utiliser également son prénom, une façon pour lui de lui signifier qu’il ne l’a considérait guère comme une partie intégrante du peuple qu’il dirigeait d’une main de fer. Et si cela ne lui plaisait pas, qu’elle retourne de là d’où elle venait, soit sur les terres d’Angleterre. Après tout le Roi était dans ses droits les plus stricts. Elle l’avait blessé et fait couler son sang. Il avait répliqué. Légitime défense, appuyé de la souveraineté qui lui était dû.
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Melissande A. Sullivans
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MessageSujet: Re: Quand la rose rencontre l'ortie.   Quand la rose rencontre l'ortie. EmptyLun 7 Mai - 20:24

A la suite de la gifle, des vieux souvenirs vinrent assaillir la poupée de porcelaine. Ses pensées s’embrouillaient au fur et à mesure que le temps passait. Lentement, une de ses mains vint se placer sur sa joue douloureuse. Son visage chauffait et piquait à l’endroit où la main du souverain était venu la frapper. Son regard d’azur se perdit un instant au loin. Il lui fallait du temps pour comprendre ce qui c’était réellement passé. Cela aurait pu être une éternité, qu’elle ne l’aurait pas réalisé. Elle avait besoin de ce temps pour rassembler ses esprits.

Ce regard que le souverain lui avait lancé, ce sourire, étaient pareils à de véritables poignards. Ils l’avaient blessée, pour mieux la perdre. Un coup. Une punition, comme toutes celles qu’elle avait pu connaitre durant sa jeunesse. Comme toutes celle qui lui avait fait peur et qui l’empêchent encore et toujours de pouvoir regarder vers le futur. Des bleus et des blessures. Des fatalités.

C’était un cercle vicieux, qui semblait se répéter, sans cesse. Melissande avait l’impression que son malheur n’était pas près de s’arrêter de la poursuivre, d’une manière ou d’une autre. Certains auraient certainement pensés qu’elle cherchait seulement à se faire plaindre, qu’elle se donnait l’image d’une victime, que tout n’était que fiction. Pourtant, s’était-elle jamais plainte ? Elle n’avait jamais rien demandé à personne. La plupart du temps, elle se contentait de se taire et d’agir au mieux.

L’envie de fuir ne manquer pas à la jeune femme. Oui, elle aurait voulu fuir, prendre ses jambes à son cou. Pourtant elle n’en fit rien. A quoi bon après tout ? Elle se contenta de plonger à son tour, son regard dans celui de son interlocuteur. Dans l’instant présent. Cet homme, le souverain, l’effrayait tout autant qu’elle le trouvait…Ridicule. Oui, c’était le mot. Pitoyable comme la plupart des hommes qu’elle avait rencontrés jusqu’ici.

Elle avait eu tort, comme bien souvent, il fallait le reconnaitre, d’avoir voulu en découvrir un peu plus sur lui. La curiosité, la perdrait peut-être réellement un jour. Dans le fond, il était bel et bien comme tous les autres. Décevant. Il ne changerait pas, pas plus qu’elle n’était décidée à la faire. Si le rêve était inaccessible, l’instant présent lui, au contraire, était bien à sa portée. Elle avait le pouvoir d’agir comme elle le voulait, de rester elle-même. Qu’avait-elle à y perdre après tout ? Pas grand chose semblait-il.

Son regard restait toujours fixé dans celui du roi et, sans le bouger, son bras retomba avec mollesse le long de son corps. Simultanément, elle poussa un profond soupir, qui venait traduire son ressentit. C’était un véritable mélange de déception et de peine. Ses lèvres s’entrouvrirent, elle marqua un dernier instant d’hésitation, puis finit par se lancer.
    « Est-ce là, le seul moyen que vous avez trouvé pour vous défendre ? »
Cette gifle paraissait si puérile aux yeux de la petite poupée. Un acte de faiblesse. Elle était presque certaine qu’elle finirait par payer cet affront supplémentaire qu’elle venait de faire, mais peu importait, comme d’ordinaire.

La seule évidence, en cet instant, c’est qu’elle ne devait demeurer ici plus longtemps, quoi que le souverain puisse dire ou faire. Si une punition devait être prononcée, elle le serait quoi qu’il arrive, le fait qu’elle parte n’y changerait rien. Elle avait assez joué avec le feu pour le moment. De plus, leur dégout semblait commun, plus rien ne les retenaient ici.
    « Bien mon roi, je suppose que vous avez des affaires à régler. Quant à moi, j’ai bien mieux à faire. »
Elle éxecuta une petite révérence, accompagnée d’un sourire qui n’avait pas autant de valeur qu’au début de leur rencontre. A lui de deviner quel était son sens. Sans hésitation, elle sortit de la pergola, , récupérant son livre, qu’elle prit soin de protéger de ses deux bras. C’était une bien maigre protection, mais également la seule qu’elle pouvait lui offrir. Cette œuvre avait était bien abimée par la pluie, elle espérait toute fois, qu’elle était récupérable. L’était de ses vêtements n’avait plus aucune importance. Sans jeter un regard supplémentaire au tyran, elle passa son chemin.

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