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| Like a dream [PV Gaby-chou] | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Like a dream [PV Gaby-chou] Lun 19 Sep - 12:18 | |
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La nuit prenait enfin ses droits tandis que Lily Rose était dans ses appartements. Un lit simple et moelleux, une coiffeuse pour se maquiller, une grande armoire pour ses robes ainsi que quelques portraits de son défunt époux. La marquise aimait cet endroit, elle s’y sentait à son aise et comme protégée par ces murs simples. Cela faisait quelques journées maintenant que la jeune femme était revenue vivre à Paris et la ville la plus belle du monde lui semblait différente. Un peu moins frissonnante de peur mais toujours fourmillante de vie. C’était une belle ville. La vampire aimait l’ambiance qui y régnait, elle avait l’impression de vivre autre chose.
Il faisait relativement bon pour une soirée de fin d’été, aussi la jeune marquise décida de sortir de ce lieu fort agréable. Elle se prépara donc, prenant une robe rouge carmin près du corps, assez décolleté juste de quoi voir la naissance de sa poitrine et fendue du bas de la robe qui lui atteignait les pieds jusqu’à mi-cuisse environs. Elle s’installa devant sa coiffeuse et peigna ses longs cheveux noirs, évitant la tresse qui se mêlait à cette tignasse disciplinée. Puis elle se maquilla simplement, du blanc pour rehausser son teint de porcelaine ainsi que du khôl pour souligner son regard argenté.
Une foi satisfaite, la femme à l’apparence juvénile se leva et enfila ses chaussures, des escarpins du même rouge que sa robe avec un léger talon d’à peine dix centimètres. Elle mit son collier-montre ainsi qu’un bracelet.
Prévoyant un temps frai, la dame prit tout de même un châle noir qu’elle posa sur ses épaules. Elle prit son sac à la main et sortit finalement de ses appartements, se dirigeant dans un premier temps vers l’activité la plus importante de la ville à ses yeux, à savoir l’avenue des Champs Élysées. Il faisait frais et la lune prenait place petit à petit, créant l’atmosphère que la jeune femme adorait, à savoir une touche de mystère et une ambiance unique. Les rues de la ville d’abord sans vies se remplirent petit à petit et le brouhaha habituel vint l’accueillir avec bienveillance. La vampire esquissa un sourire fin, se mêlant à la foule sans aucune forme de gêne, elle finit même par entrer dans une boutique boire un thé au jasmin, sa boisson préférée.
Au bout d’une bonne demi-heure, Lily Rose paya et sortit de l’échoppe, marchant à nouveau parmi les passants plus excités les uns que les autres. Au bout de quelques pas, l’agitation de la foule commença à l’énerver, elle décida donc de partir en direction d’un lieu qu’elle aimait particulièrement, le Parc.
En quelques minutes de marche rapide, elle atteignit l’endroit qu’elle souhaitait et prit le temps d’admirer les lieux avant de rentrer dans ce magnifique havre de paix. C’était assez étrange de se dire que ce lieu tout à fait charmant avait été créé par les hommes. Étrange mais surprenant, ce sentiment de pureté et de simplicité qui se dégageait de cet endroit unique. Lily Rose aimait tellement cette sensation qu’ici, quoi qui puisse se passer, rien ne pourrait troubler les pensées des habitants ou des visiteurs. Comme si le temps, l’agitation de la ville n’arriverait jamais à entrer ici, que rien ne pourrait modifier le calme, l’envie de partir d’ici par la pensée.
D’un pas presque solennel, Lily Rose entra dans le parc où le parfum des fleurs lui sauta au nez. Elle huma ce doux parfum, les yeux clos et imagina se trouver dans un champ de fleur comme lorsqu’elle était enfant et qu’elle se sauvait du manoir pour aller courir dans les champs voisins. Cependant, ce souvenir la fit frissonner, ce genre d’escapade non prévue avait le don d’énerver sa défunte mère qui ne se gênait pas pour la punir comme il se devait ! Chassant le souvenir peu joyeux qu’elle venait d’avoir, la vampire soupira longuement et fut bousculée par un enfant. Un garçon âgé d’environs dix ans qui courait comme un fou, se tournant vers elle pour s’excuser. La vampire se contenta de lui sourire espérant en son fort intérieur qu’il tombe, sale gosse ! Et, étrangement, le gamin trébucha sur un caillou avant de tomber de tout son long sur le sentier. La caïnite hésita un bref instant et alla finalement voir si le gosse allait bien, elle l’aida à se relever et vit qu’il n’avait pas une seule écorchure. Légèrement déçue, la belle laissa l’enfant partir après qu’il l’ait remerciée.
Décidément, les enfants étaient trop résistants ! Elle n’aimait pas les gosses, ça courait partout, dans tous les coins et ça hurlait tout le temps. Ça faisait des crises idiotes juste pour un simple gâteau, ça n’apportait franchement rien. Elle sourit finalement, imaginant les cris de peur de ce garnement avant d’aller s’installer sur un banc. Banc se trouvant bien entendu loin de tout enfant, adolescent ou encore adulte. Lily Rose souhaitait rester à l’écart de ce monde, parfois, comme maintenant, la marquise se demandait la raison pour laquelle elle était revenue à Paris. La foule ce n’était pas réellement son dada pourtant, elle aimait les réceptions mondaines, les bals, la musique, danser avec des inconnus. Mais dès qu’un gosse était dans les parages, c’était plus fort qu’elle, Lily Rose avait envie de le frapper. Elle détestait réellement ces gnomes en culotte courte qui ne cessaient jamais de hurler !
S’asseyant sur le bois légèrement usé par les années, la marquise mit les plis de sa robe convenablement et croisa ses jambes, laissant entrapercevoir son mollet. Ce n’était guère convenable pour une dame de son rang mais la jeune femme ne s’en souciait guère. Un léger vent flottait, faisant bouger ses yeux et parvenir au nez de la jeune veuve un parfum de rose tout simplement parfait. Elle se sentait partir dans un autre monde, dans l’une des îles qu’elle avait eu la chance de visiter une ou deux fois, rien ne semblait pouvoir la sortir de cette léthargie naissante et adorable.
Rien… Sauf un cri à vous glacer le sang. Lily Rose ouvrit les yeux d’un coup, se figeant sur place en essayant de deviner la source du bruit. La marquise se redressa et marcha un peu, s’enfonçant vers le milieu du parc, tous sens aux aguets. C’était une femme qui venait d’hurler et vu la puissance, soit elle n’était pas loin, soit elle venait de se briser la voix… Pour sa part, la marquise pensait qu’il s’agissait plutôt de la première option, mais pourquoi criait-on ainsi ? Elle se faisait attaquer ? Grand bien lui fasse. Elle avait peur ? Elle n’avait qu’à partir…
La jeune femme fut surprise de ne trouver personne dans les environs. Juste des fleurs, quelques insectes et un bout de tissu vert pomme. Quelle couleur affreuse franchement… Comment pouvait-on porter ce genre de coloris qui nous faisait prendre dix kilos rien qu’en le portant. Lily Rose ramassa le morceau et l’examina, il venait d’une robe déchirée qui, à son avis, ne devait guère être portable à présent. Déçue de ne trouver personne, elle fit demi-tour, gardant le bout dans sa main sans vraiment s’en rendre compte.
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| | | | Sujet: Re: Like a dream [PV Gaby-chou] Lun 19 Sep - 14:41 | |
| Gabriel flânait, dans les rues de la ville qui était probablement la plus belle au monde: Paris. Le soleil avait disparu, et le ciel se teintait d'une couleur bleue sombre, penchant vers le noir sans totalement l'atteindre. La lune, haute dans le ciel nocturne, resplendissait de sa pâleur singulière, amenant un soupçon de mystère mais aussi de beauté pure sur la capitale du Royaume de France. Et, de son halo qui était le bienvenu, elle éclairait, bien que faiblement, les rues pavées qui étaient sinon plongées dans la pénombre, bien peu de chandelles éclairant les lieux. Peu à peu, femmes et enfants étaient, pour la plupart, rentrés dans leurs maisons; les hommes étaient maîtres en tout temps à cette époque, mais encore plus particulièrement la nuit; d'ailleurs fallait-il se méfier de quelques manants ayant de bien mauvaises intentions pour les quelques jouvencelles naïves s'aventurant seules dans les rues de Paris à cette heure tardive; ou même pour les damoiseaux trop sûr d'eux-mêmes mais en réalité plus fragiles que des fillettes,et à qui les manants n'hésitaient pas à extorquer la bourse. Et c'est bien pour cette raison que le marquis de Fiennes sortait toujours avec son épée, blottie dans le fourreau attaché à la ceinture du jeune homme. En cas d'agression, il aurait de quoi dissuader le voyou de mettre en œuvre ce à quoi il avait pu penser; et, si l'intimidation ne suffisait pas, il se battrait alors, bien que cela ne soit pas de ses passe-temps favoris. Il pouvait certes se battre à mains nues, il avait été formé pour, cependant, l'épée avait toujours plus d'effet sur un homme, particulièrement en ce qui concernait la peur. Un agresseur hésiterait plus à attaquer une personne armée qu'une autre apparemment sans défense. Et Gabriel avait apprit qu'à Paris, mieux vaut être prudent; la capitale n'était pas la province, à toute évidence. Après tout, il avait même rencontré ou même aperçu des femmes armées, alors!
Après avoir marché quelques temps sans but précis, se plaisant de temps à autres à détailler quelques belles jeunes femmes passant par là, bien que plus rares que les hommes, il arriva aux abords du parc. Entouré de murets surmontés de grilles de fer, ce lieu semblait assez plaisant, et très grand; aussi Gabriel décida-t-il d'aller y faire un tour. Passant par une porte légèrement entre ouverte, il pénétra dans ces lieux sentant bon la flore, et plus particulièrement les fleurs. Si les arbres et buissons n'étaient majeurs que dans quelques endroits bien distincts du parc, les roses, les marguerites, les lys, les tulipes, les violettes et bien d'autres sortes florales encore étaient très présentes. Plus particulièrement au bas des murets et aux contours des allées tracées, dessinant plusieurs surfaces d'herbes distinctes; c'était un peu trop carré au goût de Gabriel d'ailleurs, qui trouvait que donner tant de symétrie gâchait un peu la beauté de la nature, en quelques sortes, car de son point de vue, celle-ci devait être libre, l'herbe devait pouvoir pousser où elle y était prédestinée, et de même pour le reste. Mais bon, c'était la caractéristique des jardins à la Française, le fait d'être très carré, alors... Et puis, ça pouvait avoir son charme.
Aussi, le jeune homme commença-t-il à parcourir les allées, tranquillement mais avec une certaine curiosité se dénotant dans sa manière de regarder partout autour de lui, et aussi dans ses grands yeux d'un vert émeraude captivant, à la fois profond et doux, sans une once de dédain qui aurait pu être due à son rang social; et surtout, aucune animosité ne s'y trouvait. Ce soir là, le jeune aristocrate s'était habillé -une fois de plus- simplement, peut-être trop pour son rang d'ailleurs, surtout que la mode était à l'excès et à la richesse, mais qu'importe. Ainsi, le marquis était vêtu d'un pantalon marron rentré dans des bottes assez larges et de même couleur, mais à nuance plus foncée; il portait une chemise blanche assez simple dans la coupe, n'ayant ni jabot ni dentelles aux poignets; Gabriel avait horreur de ces fioritures, et ce n'était que pour les réceptions qu'il portait de tels hauts, les trois quarts du temps forcé par son aîné ou par la gouvernante d'ailleurs. Du moins, quand il habitait dans le Berry, chez ses parents. Depuis... Mais bon, Samuel risquait de vouloir rattraper cela en venant à Paris. On verra bien! Ah oui, et pour finir, vu qu'il faisait légèrement frais bien que ce soit acceptable, le jeune homme avait revêtit un long pourpoint bleu roi.
Alors qu'il venait de croiser un gamin qui courait, comme nombre d'enfants de cet âge soit dit en passant, il entendit un cri aigu, typiquement féminin, rendu strident par la peur. N'écoutant que son courage et les valeurs chevaleresques qu'on lui avait inculqué depuis sa plus tendre enfance, le jeune noble dégaina son épée et courut vers l'endroit d'où provenait le hurlement. Heureusement que ce-dernier avait été assez fort, et que Gabriel avait la bonne ouïe d'un homme d'une vingtaine d'années, sans quoi il n'aurait probablement pas pu localiser assez précisément la source du cri. Ainsi, en bien peu de temps et sans être essoufflé le moins du monde, le jeune artiste arriva vers l'endroit d'où provenait le son si caractéristique qu'il avait entendu... Mais une jeune femme, apparemment en parfaite santé sortit de derrière les bosquets, surprenant quelque peu Gabriel. Pour le peu qu'il pouvait discerner dans la pénombre, la demoiselle semblait avoir son âge, elle avait la chevelure longue et noire comme l'encre de chine; de plus elle ne manquait pas d'assurance au vu de la manière droite et empreinte de noblesse qu'elle se tenait. Son imagination lui jouait-elle des tours? Non, impossible, il avait vraiment entendu ce cri! Pourtant, la damoiselle se trouvant face à lui était apparemment en parfaite santé... Se trouvant à deux mètres d'elle à peu près, il n'avança pas plus, de crainte de l'effrayer, ne manquant pas ainsi aux règles de bienséance. Il ne remarqua pas le bout d'étoffe qu'elle avait conservé dans une de ses mains, trop inquiet pour la regarder en détail, et préférant plutôt s'informer de son état, alors que ses cheveux gris-argentés naturellement en bataille étaient encore plus ébouriffés qu'habituellement à cause de sa course:
- Allez vous bien, ma Dame? J'ai cru entendre un cri... |
| | | | Sujet: Re: Like a dream [PV Gaby-chou] Lun 19 Sep - 16:35 | |
| La jeune vampire entendit une course effrénée ainsi qu’un cœur battant simplement, un peu trop calment même. Lily Rose ne put s’empêcher de sourire, serrant d’avantage l’étoffe verte entre ses longs doigts fins et gracieux. Elle ferma un court instant les yeux avant de tourner la tête vers le nouveau venu. La lune se reflétait dans ses cheveux aussi noirs que la nuit et rendait son teint encore plus albâtre que d’ordinaire. Tous sens aux aguets, elle finit par poser un regard argenté sur le nouveau venu. Entendant cette voix étrange qui était celle de l’inconnu, la marquise sourit lentement et tourna son corps gracile vers l’homme.
Les cheveux blancs en bataille fut ce qui sauta aux yeux de la belle, étrangement, cela ne faisait pas négligé ou ne démontrait pas d’un manque d’éducation, elle trouvait plutôt que cela conférait un certain charme à l’inconnu, une sorte de marque de fabrique. Puis, la seconde chose fut le regard émeraude de cet homme. La même couleur étrangement criarde que le tissu, mais dans les yeux de ce type, cela ressemblait plus à deux pierres précieuses plutôt qu’à une pomme ambulante !
-Je vais bien, merci. J’ai entendu un cri mais je n’ai trouvé personne…
Elle sourit un peu plus et désigna le fourré qu’elle venait de quitter. La vampire observa d’ailleurs cet endroit en se demandant comment une femme avait pus disparaitre aussi vite alors que Lily Rose était apparue que très peu de temps après ce cri déchirant. C’était une vraie énigme ! Elle s’inclina un peu devant l’homme vêtu simplement mais avec gout et s’approcha légèrement de lui, juste deux pas, de quoi laisser le loisir à l’inconnu de voir qu’elle n’était pas une menace. Pour le moment du moins.
-Vous aussi, vous avez entendu ce cri ? Je ne suis pas folle n’est-ce pas ?
A cet instant, Lily Rose se figea, elle venait d’entendre un bruissement venant de l’endroit d’où elle était sortie. Elle réussit même à percevoir le battement d’un cœur, l’adrénaline qui transpirait de cet inconnu, une sorte de bestialité se dégageait de la légère respiration qu’elle pouvait percevoir. Mue par un instinct qu’elle-même ne connaissait pas, la marquise siffla entre ses dents et arqua son dos, son corps tendu à l’extrême. Quelle était cette créature étrange ? Un vampire ? Un lycan ? Un humain devenu fou ?...
Lorsque le bosquet se mit à bouger, Lily Rose se recula d’un pas, se rappelant qu’une mauvaise surprise arrivait très vite et que le danger était partout. Elle était, elle-même un vrai danger pour chaque mortel. Cependant, ce qu’elle vit la fit tomber de haut. Un énorme animal au pelage roux les observait, il avait des yeux d’un bleu ciel très brillants. Comment une telle bestiole était-elle arrivée là ? Ce n’était pas un lycan, c’était un vrai animal et il semblait avoir très faim. Un liquide rouge coulait le long de ses babines, il grognait, dévoilant des crocs aussi imposants que ceux de la jeune vampire. Il avait gouté à la chair humaine, il comptait recommencer.
Quelque chose attira le regard de Lily Rose, sur l’une des pates du loup, était accroché un morceau de tissu vert pomme. Le même que celui présent entre les doigts de la marquise. Cette dernière hésitait entre bouger et risquer d’attirer l’animal vers elle ou rester figer comme une gourdasse.
Elle hésitait vraiment, observant du coin de l’œil le jeune homme qui devait avoir son âge. Son esprit vampirique lui hurlait d’attaquer, de se défendre, mais son côté humain et réfléchit lui rappelait que le garçon était surement humain, qu’il ne fallait pas qu’il apprenne que les vampires existent. Mais cette bestiole était un vrai fauve ! Regardez sa taille ! Le cou de la bête arrivait au niveau de la taille de Lily Rose !
-Vous avez une idée pour nous sortir de là ?
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| | | | Sujet: Re: Like a dream [PV Gaby-chou] Mar 20 Sep - 17:14 | |
| -Je vais bien, merci. J’ai entendu un cri mais je n’ai trouvé personne…
Bon, au moins, Gabriel était ainsi rassuré sur un fait: il n'était pas fou, une personne autre que lui-même ayant entendu le cri de terreur qui s'était élevé dans les profondeurs de la nuit, alors que la pleine lune dominait désormais le ciel. En tout cas, même s'il ne connaissait pas le moins du monde la splendide -il fallait bien l'avouer- créature se trouvant en face de lui, le jeune marquis soupira de soulagement quand elle lui dit qu'elle n'avait rien et que tout allait bien. C'était toujours ça. Elle s'avança d'ailleurs de deux pas, afin de prouver sa bonne fois à l'aristocrate qui n'aurait jamais douté que son interlocutrice était bien plus vieille que lui. Et elle fit une légère révérence, brève car au vu de la situation, il n'était pas question de faire de grandes mondanités, cela semblait évident. Pour ne pas enfreindre les règles élémentaires de politesse, le damoiseau hocha légèrement la tête, en réponse à la révérence de l'inconnue, qui finit par lui demander:
-Vous aussi, vous avez entendu ce cri ? Je ne suis pas folle n’est-ce pas ?
-Oui, effectivement, je l'ai entendu. Alors je ne crois pas, madame, que vous soyez folle, ou alors je le suis également.
Mais alors, de qui ce cri était-il parvenu? Car, si l'inconnue était allée dans les fourrés et n'était pourtant pas la victime d'une quelconque agression, c'est bien qu'il s'agissait d'une autre pauvre jouvencelle en détresse! Déterminé à aller sauver, s'il en était encore temps, l'infortunée jeune fille dont il avait ouï le cri strident, Gabriel se crispa un peu, ses traits se faisant un peu plus fermes. Qui sait, peut-être un danger les guettait, non loin d'eux, et peut-être même très près... Ses yeux vert feuille s'assombrirent alors un peu plus alors que sa prudence, sa concentration et sa méfiance prenaient une ampleur de plus en plus considérable dans son esprit. Et, très peu de temps après sa réponse à la ravissante demoiselle se trouvant à ses côtés, le bosquet commença à bouger, les feuilles étaient agitées par une ombre encore cachée dans les fourrées. Quelque chose arrivait, cela était la seule certitude que Gabriel pouvait avoir à cet instant. Et il ne mit pas longtemps à découvrir de quel être il s'agissait: c'était un loup, un loup roux. Mais pas n'importe lequel. Il était monstrueusement grand et avait une stature incroyablement imposante pour ce genre de canidé. On comprenait mieux d'où venaient les légendes sur les êtres nocturnes, vu qu'il y avait ce genre de monstre sur terre, se dit à lui-même le marquis de Fiennes. Et, sur ses babines, à partir de ses crocs, du sang coulait, commençant d'ailleurs à coaguler. A cette vision, Gabriel comprit alors, et son hypothèse fut confirmée lorsqu'il remarqua un bout d'étoffe à l'une des pattes du loup; la personne qui avait crié était sans aucun doute morte maintenant.
-Vous avez une idée pour nous sortir de là ?
Ces quelques mots prononcés par la jeune femme firent sortir Gabriel de sa contemplation de l'horrible animal. Celui-ci, grognant, grondant, sortait peu à peu des bosquets. Posant alors sa main sur le poignet de la demoiselle, et très lentement, Gabriel recula de quelques pas, et, par une légère friction sur la peau de l'inconnue, l'aristocrate lui intima de continuer à reculer très prudemment. Tout pendant qu'il avait reculé avec elle jusqu'au moment où il lui avait fait comprendre de continuer seule, le jeune homme avait lentement dégainé son épée, guettant la moindre réaction de l'animal, au-cas-où. Après tout, ce loup sanguinaire semblait ne pas avoir eu assez de la première personne qu'il avait attaqué, alors, et surtout dans ce genre de cas, on est jamais trop prudent. Et, une fois qu'il fut assuré que la jeune fille avait encore reculé de quelques pas -et ayant aussi beaucoup de chance que le prédateur n'aie pas encore attaqué- l'humain d'une vingtaine d'années se mit en garde, prêt à se battre.
Et alors, le loup chargea, ouvrant grand la gueule pour tenter de briser d'un coup l'homme qui osait lui faire face. D'ailleurs, Gabriel l'évita de justesse, et, décidant d'en finir aussi vite que possible, il transperça l'animal par le flanc. Ce dernier glapit de douleur et grogna de fureur, et, alors que le tout juste adulte retirait son arme, le loup contre-attaqua. Cette fois-ci, Gabriel eut moins de chance, et, même s'il ne se fit pas arracher le bras, le loup réussit à le mordre assez sauvagement à l'épaule; la chemise blanche que portait alors le provincial se teinta de rouge, ainsi que son pourpoint bleu roi. Le jeune homme grimaça de douleur et et émit même un râle évoquant la souffrance qu'il ressentait à cet instant. Cependant, son instinct de survie n'en fut que plus ravivé, et c'est en empalant l'animal que l'aristocrate réussit à le vaincre. Il était essoufflé, des gouttes de sueur perlaient sur sa peau, son cœur battait à la chamade, quelques mèches argentées étaient collées à ses tempes, il se sentait affaibli; et surtout, le sang coulait. Hémorragie, pas hémorragie? Ce n'était pas une blessure mortelle, mais cependant, Gabriel perdait une certaine quantité de son liquide vital, ce qui n'était certainement pas une bonne chose. Le jeune homme rengaina son épée, ne s'inquiétant surtout pas de la nettoyer pour l'instant, et il se retourna vers la demoiselle qui était encore là, murmurant quelques mots étonnants de la part de quelqu'un de blessé:
- Vous allez bien? |
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