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| Aux fils des douceurs [PV Yvan Michellis] | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Aux fils des douceurs [PV Yvan Michellis] Ven 19 Aoû - 16:01 | |
| " Le sort d'une gouvernante n'est pas des plus aisé, entre la bienséance et le devoir de combler son maitre il faut se montrer particulièrement pointilleuse et attentive. Mon maitre a beau ne pas être un homme comme les autres, cela ne change en rien mon travail, je dois juste le réapprendre avec toutes les subtilités de sa condition. Ce jour là, n'avais pas été un jour comme les autres, ma vision du monde c'était encore agrandies et alors que je pensais avoir connu les plus gros secrets, d'autres se présentaient à moi."
La nuit avait encore été longue, bien que ne pas dormir eut été mon propre choix, rester et servir le maitre n'était pas une mince affaire, ma résistance était mise à rude épreuve et mener ainsi une double vie finirait par avoir raison de moi, ou de mon âme. Mais pour le moment je résistait, arpentant les rues la nuit vêtue en homme, et présentant le visage d'une gouvernante parfaite de jour. Parfaite... Certainement pas physiquement, mon corps était mince, contrairement aux femmes de la haute société dont les rondeurs faisaient pâlir d'envie les gens des bas quartiers, mais que voulez vous, entre le fait que j'avais du sang d'Indochine et que je perdais du sang régulièrement pour satisfaire mon allégeance, je ne pouvais guère ressembler à une gravure grecque. La fatigue se lisait à mes yeux, mais heureusement, le maquillage dont je pouvais jouir parvenait à cacher ces petites imperfections, après tout, j'étais passée maitresse dans l'art du déguisement. Mais ce qui me taraudait le plus, était les marques qui commençaient à cicatriser sur mon corps, par chance, les vêtements féminins pouvaient toutes les masquer mais je devais faire preuve de la plus grande prudence, un geste malencontreux pouvait dénuder mes poignets.
C'est ainsi que lorsque mon maitre finit par s'endormir, je décidais de sortir pour faire quelques emplettes, histoire de me revivifier un peu et donner plus de charisme à cette silhouette digne de la basse ville, du moins, si on oubliait mes vêtements bourgeois réfutant cette hypothèse. Mon regard se portait particulièrement sur les viandes, très peu sur les verdures, et légèrement sur les marchandises plus communes. Les bras peu chargés mais contente de mes achats, je passais sur la grande avenue, les magasins y étaient tous plus appétissants les uns que les autres, les babioles n'attirant guère mon regard et les passants n'ayant droit que parfois à des sourires faussés.
Un simple magasin attira pour le moins mon attention si évanescente. Regorgeant de sacs d'épices et de parfums délectables. Mes papilles en sentaient presque le goût relevé, et avant même de m'être décidée, j'avais pénétré dans cette antre qui révèlerait bien des surprises. Mais ça, je n'en savais encore rien. Le dos droit et le port de tête haut, je sillonnais les étagères comblées de parfums enivrants, passant des plus doux aux plus rougeoyants. Je cherchais quelque chose de particulier, très particulier. Je voulais que l'épice que je choisirais se ressentirait dans tout mon corps, pouvant ainsi offrir à mon maitre le plus délicieux des soupé, ou des petits déjeuné. D'une oreille attentive, j’entendis du bruit dans l’arrière salle, sans doute le vendeur ou la vendeuse qui approchait. Mais je ne pouvais pas lui dire ce que je désirais réellement, tout ceci devait rester secret et l'espace d'un instant, je me demandais si l'odeur de mon maitre n'était pas restée sur moi. Perdue dans mes pensées, je ne tournais pas la tête à l'arrivée de mon hôte, restant captivée par le délicat fumé d'une herbe particulièrement savoureuse pour mes papilles d'humaine. |
| | | | Sujet: Re: Aux fils des douceurs [PV Yvan Michellis] Ven 19 Aoû - 16:12 | |
| Cela faisait quelques jours déjà que j'avais goûté au sang de la belle Alice, ma vie avait repris son cours normal avec la culpabilité en plus. Un fardeau s'ajoutant à un autre déjà pesant. Ma vie était un enfer depuis bien des années déjà et voilà que j'avais rajouté une nouvelle pierre à l'édifice de ma honte. Mais il fallait bien que je travail, j'avais fermé la boutique pendant une semaine, le temps de me sevrer de ce sang si bon, si délicat qui avait coulé dans mes veines. Je peinais à boire le sang froid et sans moindre saveur de la morgue, mais étrangement, je n'avais pas envie de quitter cette terre. Michellis mort, je pouvais faire ce que je désirais de ma carcasse. Et puis, il y avait ma boutique, la seule chose qui au final me retenait à la réalité, qui me rappelait que j'avais une passion, quelque chose à transmettre aux clients passant la porte. Ce qui me manquait maintenant en fait, c'était un piano. Depuis que j'avais quitté le manoir de Michellis, je n'y avais pas touché, j'espérais qu'un jour j'arriverais à m'en acheter un, juste pour le plaisir de le nettoyer, de l'accorder et de composer des mélodies que moi seul écouterait. Je quittais mes pensées, sortant de mon appartement pour rejoindre ma boutique.
Je préparais un thé qui seyait parfaitement à mon état de fatigue bien que ce dernier n'ait pas le moindre effet sur mon corps. Je gardais l'illusion d'avoir une vie normale pour ne pas éveiller les soupçons sur ce que j'étais réellement. Je versais l'eau bouillante dans la théière. J'y avais mis un mélange de ma composition : cannelle, cardamome, gingembre, écorces d’oranges, réglisse,thé vert, menthe douce, fleurs de sureau. Il manquait certains ingrédients, mais l'effet serait quasiment le même pour quiconque le boirait. Les odeurs se mirent à danser dans la boutique, recouvrant légèrement celles des épices sèches dans les sacs. C'était un délice pour les sens. La clochette tinta, je terminais d'infuser le thé, déposant la théière, le sucre, le lait et des tasses sur un plateau que j'apportais dans le petit coin salon. Il y a peu, la belle Alice se reposait sur le canapé, récupérant du mieux qu'elle pouvait de l'épreuve que je lui avais fait subir. Une grimace se dessina sur mon visage alors que je déposais le tout sur la petite table basse.
C'était une femme. Son pas était légèrement traînant, jeune mais fatiguée. A croire que j'avais prédit son arrivée avec ce thé. Je la rejoignis dans une des rangées. Je fus ravi de voir son regard pétiller et d'entendre son cœur battre légèrement plus rapidement que la normale. De l’excitation, cette personne cherchait sans doute quelque chose de particulier et visiblement son bonheur était a porté de main. Comme bien souvent, c'était une personne vivant dans un certain luxe, peu de petites gents passaient cette porte, les prix n'étaient pas assez abordables pour leurs bourses. Mais je ne pouvais faire autrement, le prix du transport en bateau et ensuite sur les routes était élevé, si je baissais une fois encore mes prix, je ne gagnerais rien tout en travaillant. Et ce n'était pas en étant généreux que je me payerais un piano et encore moins le sang qu'il me fallait pour tenir sur mes jambes.
Bien le bonjour mademoiselle. Désirez-vous un peu d'aide ou vous souhaiteriez faire le tour de la boutique avant de faire votre choix.
Un sourire charmeur c'était accroché à mes lèvres, la mine maussade avait laissé place au masque de commerçant. Il n'y avait pas que du travail d'acteur, il avait aussi et surtout un certain plaisir de partager ma passion, encore plus quand la cliente semble enjouée d'être dans ma boutique. Un léger parfum l'entourait. Un vampire. Voilà des choses que l'on pouvait me cacher. Mais après à savoir si cette damoiselle connaissait l’existence des êtres de la nuit ou encore si ce noctambule était un proche, c'était une autre affaire.
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| | | | Sujet: Re: Aux fils des douceurs [PV Yvan Michellis] Ven 19 Aoû - 17:18 | |
| Les parfums enivrants et tièdes des herbes ne cessaient de flatter mes sens, envoutant mon esprit de rêves exotiques. Mon sang devait déjà être très parfumé, mêlant les embruns de l'Italie latine du nord aux vapeurs suaves et croquante de l'Asie aristocratique. Mais j'y voulais une touche légèrement plus éphémère, pouvant être remplacée d'un repas sur l'autre, qui sait ? Un peu de safran ? Non, légèrement trop cher, alors un peu de jasmin ? Ce serait exquis n'est-ce pas ? Ou encore d'autres épices plus fruitées. Il y avait tant de choix que je ne savais plus où donner de la tête. De plus comment savoir si les effets escomptés seraient présents ? Une voix me fit tressaillir discrètement, je me retournais avec le sourire aux lèvres que j'avais l'habitude d'afficher en journée, cet instinct dicté par mon éducation qui me rendait légèrement moins asociale au yeux du monde, tirant pourtant sur mes yeux perles déjà suffisamment effilés et faisant d'autant plus ressortir mes origines encore trop peu connues. Mais mon regard ne transpirait pas la joie de vivre ou même le contentement, quelqu'un qui savait lire dans les yeux pourrait très bien se rendre compte de la supercherie qu'était mon sourire. Un jeune homme se tenait face à moi, souriant lui aussi. Mais je ne sais pourquoi sur le moment mes lèvres frissonnèrent, comme prise d'un rictus interloqué. Il était d'une beauté étrange, comme celle du maitre... Non, le maitre était bien au delà du simple mots qu'était "beauté". Je me ressaisit un instant, me disant que je ne faisait déjà plus entièrement partit de la civilisation humaine au final et redirigea mon regard, quoi qu'avec grande peine, sur les épices de l'étal. Finissant pas lui répondre, je pris le soin de ne pas recroiser son regard, faisant passer cela pour de la politesse plutôt qu'un quelconque malaise.
- Toutes vos marchandises sont délectable monsieur... J'avoue chercher... Une épice particulière, pouvant enivrer les papilles de mon maitre. Il est fin gourmet voyez vous, alors je voudrais lui offrir un plat très subtil.
Je tentais de parler de lui comme on parle d'un homme, et non du monstre qu'il était censé être. Car je le voyais plus comme une autre espèce avec un autre mode de vie qu'un monstre qui tuait sans raison, tout le monde avait besoin de se nourrir, et les vampires faisaient partit des prédateurs, c'était aussi simple et aussi naturel que cela. Cependant tout le monde ne partageait pas mon point de vue, alors il fallait que je sois prudente quand au secret que je devais garder. D'un geste machinal, je joignais les mains devant ma robe, m'assurant ainsi que mes manches cachent entièrement mes poignets. Non vraiment, me voyez vous demander au vendeur "bonjour, je suis le repas d'un vampire, j'aimerais avoir meilleurs goût pour lui faire plaisir" ? Remarquez, cela relevait de la folie, folie qu'était devenue la mienne depuis quelques temps grâce à mes ancêtres. Cette lignée maudite avait-elle prévue que ma loyauté finirait entre les griffes d'un être de la nuit ? J'en doute fortement. Mais peut-être était-ce un signe du destin... Moi, l'hommage vivant à Sîn devant jouir d'une vie nocturne. c'était à la fois ironique et apaisant.
Mais revenons dans la boutique ou de multiples tournures de phrase allaient et venaient dans mon esprit. Je me méfiais des gens mais aussi de moi même. Que faire si je ne pouvais pas garder le secret ? Tournant vaguement la tête vers le vendeur avec un sourire élégant, je pris soin de ne pas ouvrir mes petits yeux félins.
- Auriez vous cela monsieur ? Que me conseilleriez vous je vous prie ?
Demandais-je à nouveau avec hésitation. Cette sensation était étrange lorsque je sentais son regard posé sur moi. Il y avait quelque chose que j'avais déjà connu, et encore de l'inconnu... Et cette chose dont je n'avais aucune idée m'attirait au plus profond de mon être, j'avais envie de découvrir ce que cela cachait, c'était plus fort que moi après tout. |
| | | | Sujet: Re: Aux fils des douceurs [PV Yvan Michellis] Ven 19 Aoû - 19:07 | |
| Ne connaissant pas, la plupart du temps le nom des personnes passant ma porte, je leur trouvais des surnom. Et il fallait l'avouer, malgré ma préférence pour la gente masculine, j'étais bien plus doué pour les demoiselles. Il y avait là, au milieu du labyrinthe d'étagères, la magnifique Blanche-Neige. Les cheveux de jais, une peau à la pâleur de la porcelaine, des lèvres rouges et délicates et un regard. Ce regard empli d'une certaine lassitude, d'une fatigue de plus en plus grandissante mais aussi d'un trouble que ma présence éveillait bien souvent. Un vampire est un être attirant par nature, vous ne pourriez être laid en devenant une créature de la nuit. Vos traits s'affinent très légèrement, votre peau retrouve une douceur et un grain proche de celle d'un nouveau né. Pour ce qui est des cicatrices, des défauts, ils sont comme effacé de la vue des humains. Ils ne voient plus que l'aura sombre et pourtant terriblement attirante. Il est fort aisé pour un vampire de séduire quiconque l'entour, mais encore faut-il désirer jouer de ce pouvoir. Cela n'a jamais vraiment été mon envie, je me contente de jouer de mes charmes sans pour autant devenir trop entreprenant, que la vie fasse les choses un peu pour changer.
La finesse de son regard me fit comprendre qu'elle n'était pas de cette région du monde, une poupée aux charmes exotiques. Je ne pouvais rêver mieux dans l'enceinte de ma boutique. Il n'y avait que peu d'ingrédients qui venaient de France, je préférais aller quérir mes trouvailles dans des pays lointain. Je voyageais peu pourtant, délégant cette tâche à des personnes de confiance. Voilà encore un regret que j'ajoutais à une liste déjà bien longue. Voyager, voir les contrées qui me donnaient les plus beaux produits, rencontrer les personnes ayant contribué à ce qu'ils soient aussi parfaits. Sa voix douce quitta ses lèvres dans un léger embarras. Étais-ce ma nature qui la mettait dans cet état ou bien était-ce simplement l'homme que j'étais ? Sans doute ne le saurais-je jamais. La demoiselle désirait plaire à son maître. Alors elle était une domestique ? Voilà un travail bien ingrat, je comprenais à présent la fatigue qui se lisait sur son visage habilement maquillé. La demoiselle ne semblait pas avoir fermé l’œil de la nuit et elle avait de nombreux paquets dans les bras. Mais pas le temps pour moi de lui proposer quoi que se soit, son visage se tourna vers moi, sans vraiment me regarder, toujours embarrassée.
Bien, je vois, ou tout du moins je ferrais au mieux pour vous conseiller. Mais avant toutes choses, venez boire une tasse de thé, il vous ferra le plus grand bien et comme ça nous parlerons un peu plus des goûts de votre maître.
Je ne lui laissais pas la moindre occasion de refuser mon offre, je n'allais pas laisser une si belle demoiselle tomber de fatigue sans rien faire. Je saisis l'un de ses colis, l'invitant à me suivre avec un sourire aucunement forcé. Je déposais ce que j'avais dans les bras près du canapé avant de nous servir une tasse de thé. Le parfum était corsé, mais aussi fruité, une douceur brute qui promettait une dégustation exquise. Je pris place comme à mon habitude dans un fauteuil laissant Blanche-Neige prendre place où bon lui semblait. Elle avait une petite manie qui trahissait un secret qu'elle tentait de garder J'avais remarqué son petit manège un peu plus tôt, elle tirait sur ses manches, comme pour cacher des marques. Tout comme moi elle semblait jouer un rôle, masquer sa véritable nature, mais quel secret tentait-elle de dissimuler ?
Ce thé est un mélange que j'ai moi-même créé, c'est un bon remède contre la fatigue, j'espère qu'il sera à votre goût. Mais revenons-en à ce qui vous amène ici. Dans quel type de plats voudriez-vous utiliser cette épices ou un mélange de ces dernières ? Un dessert, une boisson ou autre ?
J'étais réellement intéressé par ce qu'elle pouvait me dire, je ne cherchais en aucun cas à lui soutirer une quelconque information. Cette demoiselle me posait un défi, trouver une épice qui siérait parfaitement à son maître.
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| | | | Sujet: Re: Aux fils des douceurs [PV Yvan Michellis] Dim 21 Aoû - 20:05 | |
| Avant même d'avoir eut le temps de batifoler un peu plus avec les vapeurs envoutante, je me retrouvais comme aspirée par le sourire enjôleur du marchand, me trainant vers une tasse de thé bien tiède alors que ma bouche s'ouvrait discrètement pour laisser échapper un refus qui ne sortit jamais. Quel étrange personnage, inviter ainsi une domestique et une cliente à partager un instant qui aurait été fort appréciable pour des anglais, peut-être l'était-il ? Non, il avait plus les traits de chez moi, des traits de mon Italie natale, bien que l'accent ne paraissait que très lointain dans son beau parlé. Mais à vrai dire, je ne pouvait l'affirmer avec certitude, mon regard refusant toujours de se poser sur lui plus de quelques secondes d’affilées. Il était troublant, à la fois aimable et inquiétant, quelque part cela m'interrogeait et excitait ma curiosité maladive. Il s'installa dans un petit salon en emportant un de mes paquets, je restais là quelques secondes a analyser la situation avant de prendre place d'un air digne quoi que troublé sur la méridienne où il avait préalablement posé mes affaires, redescendant à nouveau mes manche au moment de saisir ma robe pour enfin, dans une pause tout à fait convenable et respectueuse, les mains jointes sur mes genoux.
Je le regardais d'un œil critique servir le thé tel un gentleman, aucune goute de fit peine à voir, s'écrasant à coté de nos tasses, non, tout était parfait. Il me tendit celle qu'il m'avait octroyée et je la saisit dans un mouvement lent et gracieux, le remerciant, accompagnant mes mots d'un sourire ravi et d'un hochement de tête respectueux. C'était bien la première fois que l'on m'invitait ainsi dans une boutique, sauf lorsque je connaissais la commerçante mais ceci était différent. Je portais l'écrin de saveurs à mes lèvres, inspectant tout d'abord le parfum venant chatouiller mes sens. Quel délicat fumé, très troublant lui aussi, je ne parvenais à distinguer que quelques odeurs sans pouvoir mettre de nom sur les autres. Mes papilles goutèrent alors au fin nectar alors que le vendeur m'expliquait qu'il l'avait lui même conçu, il n'y avait aucun doute possible, cet homme était un véritable artiste des saveurs, je sentis mon visage s'étirer en un sourire contemplatif, affinant à nouveau mes yeux clos. Il me demanda alors des précisions sur le plat en question. Retirant délicatement la tasse en prenant grand soin de ne pas en laisser échapper la moindre trace goutue, je lui répondis doucement.
- Ce nectar est divin, vous avez un réel don pour satisfaire les gouts de vos clients. Concernant le plat... Je pensais à une viande, pas du gibier, juste de la viande rouge cuisinée saignante... Ou peut-être une boisson finalement, n'y en aurait-il pas une qui irait pour les deux cas ?
Demandais-je avec une brève hésitation que je tentais de masquer, c'est vrai, comment définir mon sang pour le maitre ? Certes il le buvait, mais sans doute était-ce plus proche de la saveur carnassière que d'un thé. Ce n'était vraiment pas évident de parler de moi comme d'un plat, je devrais pourtant m'y habituer, même si techniquement je lui servais un plat que je cuisinais sans arrêt. Le moindre stress rendrait mon sang acide, la moindre excitation lui offrirait un goût plus salé, et un instant de gourmandise pouvait donner une saveur sucrée. Si seulement les humains avaient un peu d'humilité et savaient reconnaitre qu'il y avait une race supérieur qui était leur prédateurs, j'aurais au moins pu poser ma question clairement plutôt que rester si vague, surtout moi qui haïssait l'inexactitude. Enfin bon, je suppose que je n'avais pas le choix. Mais finalement une autre pensée se présenta à mon esprit, plongeant pour la première fois réellement mes yeux dans ceux de mon cher vendeur, je cherchais à savoir si je n'en avais pas trop dit, après tout si j'étais dans le secret il était aussi possible qu'il ait connaissance des créatures de la nuit aussi, mon regard devait-être lourd et pénétrant, mais je voulais absolument savoir si jamais quelques chose le faisait réagir. Il en allait de la sécurité du Marquis.
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| | | | Sujet: Re: Aux fils des douceurs [PV Yvan Michellis] Mar 23 Aoû - 16:22 | |
| Blanche-Neige ne posait que brièvement les yeux sur moi. Cela avait quelque chose de mignon. Bien que mignon ne fasse pas vraiment partit de mon vocabulaire habituel. Mais c'était toujours agréable de voir sur des traits inconnus la timidité se dessiner. La poupée de porcelaine semblait si fragile, que je ne pouvais la laisser ainsi, j'avais bien remarqué cette envie de refuser qui pointait le bout de son nez, voilà pourquoi je ne lui laissais le temps de ne rien dire en quittant sa présence pour retourner vers le petit salon. Un fin sourire arqua mes lèvres quand elle me rejoignit en prenant place sur le divan. Il y avait toujours ce geste, machinal. Mon regard se fronça un bref instant, que cachait-elle ? Des marques de liens ? Des morsures peut-être ? Se devait être cette possibilité, le parfum qui flottait sur son corps délicat et cette chose qu'elle tentait de cacher à tout prix. Tout en elle était raffiné, sa posture, sa démarche, sa manière de s’asseoir. Elle avait de bonnes manières. Depuis que j'avais rencontré Michellis, je savais comment réagir en compagnie de personnalités aisées. Quand on y repensait, avant ma rencontre avec cet homme, j'étais voué à la mort, incapable de lire et je mangeais avec mes doigts. Il m'avait inculqué les bonnes manières et élevé comme un fils, un hériter portant son prénom en nom de famille.
Je soupirais, buvant une gorgée de thé pour chasser mes pensées. Il était mort et pourtant il occupait mon esprit encore plus que lorsqu'il était en vie. C'était d'un pathétique, je voulais me débarrasser de lui et au final il me hanterait jusqu'à ma propre mort, du moins si elle arrivait un jour. La voix douce et teinté de fatigue de la demoiselle me fit quitter pour de bon les méandres de mon esprit. Mes lèvres esquissèrent un sourire à son compliment sur mon thé, j'écoutais la suite de ses propos avec un grand intérêt, voulant combler au mieux ses désirs et que son maître soit satisfait de mon choix. Ce qu'elle me dit me fit penser aux repas que nous prenions en compagnie d'humains. Eux mangeaient, sachant pertinemment ce que nous étions. Et une fois que nos invités avaient savouré leurs plats nous venions déguster leur sang aux goûts si différents. Les épices donnaient des saveurs différentes, mes papilles avaient encore en mémoire ces mets si savoureux. Je fronçais les sourcils, pourquoi j'avais cette pensée ? Cette femme cherchait-elle à étonner son maître en parfumant son sang ? Comment aborder le sujet sans trahir un secret que je me devais de conserver pour garder la tête sur mon cou encore un moment.
Hum... Et bien pour ce qui est d'une boisson il y a le jasmin qui n'est pas forcément une fleur que l'on goûte mais que l'on sent habituellement. Sinon il y a le gingembre, il y en a dans ce thé, son goût est prononcé et il on dit qu'il a des vertus aphrodisiaques, il peut aussi être associé à une viande dans une marinade. Sinon il y a aussi le piment pour sa force et le côté piquant et le paprika pour sa touche sucrée et non forte. Mais après c'est à vous de tester ces différentes épices, de voir la différence de goût, de parfum et de savoir ce qui convient le mieux au palais de votre maître. Allez vous goûter ce plat vous aussi où est-ce un plat spécifique que lui seul dégustera ?
Cette question allait sans doute la troubler si c'était elle le met à déguster. Je croisais son regard toujours posé sur moi, buvant une nouvelle gorgée avant de déposer ma tasse sur la petite table. Je m'excusais un moment, quittant mon fauteuil pour aller chercher les épices dont je lui avais parlé, si elle voulait les goûter et les sentir avant de faire son choix. Après avoir récupéré ces dernière, je repris ma place, déposant mes merveilles sur le plateau.
Sachez que vous devez aussi vous fier à ce que vous savez de lui et écoutez votre instinct, vous seule pouvez être un bon juge pour trouver l'épice parfaite. Je ne suis que votre humble guide dans cette quête de saveur.
- Spoiler:
Si quelque chose ne convient pas, n'hésitez pas à me le signaler
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| | | | Sujet: Re: Aux fils des douceurs [PV Yvan Michellis] Mer 24 Aoû - 10:53 | |
| Je fus surprise en voyant une vague expression de mécontentement se peindre sur le visage du jeune vendeur, que ce passait-il ? Avais-je dit ou fait quelque chose d’inapproprié ou de déplacé ? Non, il paraissait plutôt perdu dans ses pensées un léger instant. Il me proposa quelques épices, jasmin, gingembre, piment, paprika, il fallait avouer que je n'en avais pas la moindre idée. Mais avant même que je ne puisse lui faire part de mon ignorance toujours aussi décevante à mes yeux, il posa une nouvelle question qui l'espace d'une fraction de seconde me fit perdre pied, oh pas dans un grand hurlement d'effroi non, juste un léger rictus dans mon sourire. Cette question était plus traitresse qu'il n'y paraissait, ce secret était encore trop nouveau pour moi pour me laisser impassible au possible. A nouveau, les réponses possibles tournoyaient dans ma tête, analysant les idées que le vendeur pourrait se faire. L'espace d'un instant, une ombre passa dans mon regard, cherchant à savoir si l'homme voulait me piéger ou simplement discuter.
- Je ne mange jamais le même plat que mon maitre, je suis sa domestique. Ce plat sera spécifiquement pour lui et pour ses goûts.
Fis-je en me demandant tout de même si le fait que je ne mange pas la même chose avait une quelconque influence sur mon choix. Je ne pense pas, cela pourrait être un piège. Pendant un moment je me mis sur la défensive alors qu'il partait chercher des sachets dans son échoppe. Qui sait, il pouvait ramener des gardes s'il avait le moindre doute sur mes agissements. C'était une situation assez inconfortable pour moi, autant je savais gérer mes secrets, autant je n'étais pas encore habituée à gérer ceux des autres ou un sujet aussi lourd que celui ci. Les vampires sont un tabous, craints par les puissants comme par les faibles. Personne ne devait savoir, et si jamais je venais à commettre une erreur, sans doute faudrait-il que je tue ma première victime pour protéger son maitre. Cette idée ne m'enchantait guère, loin de là, mais c'était une possibilité, et il faudrait être prête quand cela arrivera. Car je ne suis pas parfaite, et l'erreur est très humaine, alors je risquais forcement de nous compromettre un jour ou l'autre, mais pour tout dire j'espérais que ça ne soit pas aujourd'hui. Ce jeune vendeur était charmant avec moi, très poli et très raffiné, ce me ferait mal de devoir supprimer un fournisseur aussi intéressant. Je serrais les jambes, sentant ma dague collée à ma cuisse, ça avait le don de me rassurer parfois. Je fis mine de me détendre en le voyant revenir, quatre paquets aux bras. Je souris doucement en ne le lâchant pas du regard. Mon nez caressa à nouveau les effluves parfumées, le piment me paraissait légèrement trop fort pour commencer, par contre, mon cœur hésitait entre le jasmin et le paprika, bien que les effets du gingembre puisse être intéressants. Non, je n'avais pas de vues sur mon maitre, mais je me disais parfois qu'il devait se sentir seul, alors peut-être qu'il pourrait aller chasser quelques bourgeoises ou nobles par la suite, peut-être pas pour leur sang même. Cela pouvait-être amusant et intéressant. J'écartais le sachet de piment pour mieux sentir les trois derniers. Je craignais que le jasmin ne se sente pas assez au travers de mon sang, peut-être était-ce trop doux par rapport à mon goût déjà plutôt sauvage.
En faisant ma petite analyse sensorielle, je n'avais toujours pas lâcher le jeune homme du regard, guettant le moindre mouvement suspect. L'atmosphère devenait légèrement plus lourde, du moins pour moi. Je ne me sentais plus en sécurité ici, et mon instinct me clamait de partir au plus vite. |
| | | | Sujet: Re: Aux fils des douceurs [PV Yvan Michellis] Mer 24 Aoû - 17:01 | |
| Il y avait quelque chose qui me dérangeait chez cette femme. Pas son physique, elle était tout à fait charmante à regarder bien que je ne m'intéresse plus vraiment aux femmes depuis, et bien depuis que je n'étais plus accompagné de mon maître. Sa façon d'agir était sophistiqué, donc de ce côté là, rien de bien extraordinaire. Non, il avait quelque chose qui clochait dans son récit, dans ces paroles qu'elle me sortait, le regard un peu perdu au moment où je posais mes questions, elle cherchait un mensonge à me servir sur un plateau, c'était forcément cette hypothèse. Ce léger rictus à peine perceptible quand je lui demandais si elle mangerait le plat prévu pour son maître, ce bref voile sur son pétillant regard. J'avais touché juste finalement, elle était le plat et elle désirait modifier le parfum de son sang pour son maître vampirique. Un sourire satisfait étira mes lèvres, je la quittais donc pour lui proposer de se faire une idée sur les épices que je lui avais proposer. Elle ne devait pas toutes les connaître, il fallait voyager pour les goûter et les sentir. Maintenant, savait-elle que j'avais des doutes sur son petit secret ? C'était amusant comment une simple cliente venant acheter des épices devenait un jeu de non dit et de sous-entendus. Elle avait réussit à attiser ma curiosité et je n'avait pas la moindre envie de m'arrêter là dans ma petite enquête.
Mes produits dans les mains, je revenais vers la demoiselle toujours assise sur le canapé. Je percevais cette nervosité nouvelle sur ses traits déjà fatigués. Mais elle se reprit bien vite, sans doute habituée à ne jamais rien laisser paraître face à des inconnus. La demoiselle s'empressa de sentir et de juger les produits, elle seule pouvait véritablement savoir ce qui conviendrait le mieux à ce repas particulier qu'elle voulait concocter à son maître. Le piment passa à la trappe immédiatement, il fallait être amateur de son goût très chaud en bouche. Je me contentais de croiser con regard, dégustant mon thé sans dire un mot, lui laissant le temps d'apprécier les saveurs qui lui chatouillaient les narines. Ses yeux clairs ne quittaient pas les miens dans un défi silencieux, une mise en garde muette, un délice à savourer.
Cela vous plaît-il mademoiselle ? Vous pouvez les goûter pour vous en faire une meilleure idée. Seriez-vous végétarienne pour ne pas aimer la viande saignante ? Car il est bien rare qu'une demoiselle préparant un repas pour son maître ne soit pas convier à sa table pour en apprécier le goût.
Oui charmante Blanche Neige, je sais très bien ce que tu tente de me cacher. Je sais ce que tu es pour ton maître, il a sa réserve de sang à porté de main et en plus cette dernière travail pour son petit confort personnel. Ou comment lier l'utile à l'agréable. La belle devait très certainement porter une lame sous sa robe, tout comme Alice. Une telle femme ne pouvait se balader en pleine rue sans une telle protection. Tuer quiconque lui voudrait du mal ou en voudrait à la vie de son cher maître. Comment cette simple rencontre allait-elle se terminer ? Comme elle avait commencé avec en prime un secret révélé ? Ou bien d'une manière un peu plus tragique ? Il fallait avouer que le dénouement de cette affaire était entre ses mains. Je n'avais pas l'intention de me servir de cette information pour un quelconque chantage ou pour m'amuser d'elle bien au contraire. Mais cette tension que je sentais chez elle pouvait la faire agir de manière inconsidérée alors que mes intentions n'étaient pas du tout contre elle.
- Spoiler:
Sorry c'est un peu court et pas tip top >< Je me rattraperais My lady
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