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 To the Moon and Back-Philippe Nightray England-

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Diane de France
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MessageSujet: To the Moon and Back-Philippe Nightray England-   To the Moon and Back-Philippe Nightray England- EmptyJeu 16 Aoû - 0:21




To the moon and back.




"She's taking her time making up the reasons
To justify all the hurt inside
Guess she knows from the smiles and the look in their eyes
Everyone's got a theory about the bitter one
They're saying, "Mama never loved her much."
And, "Daddy never keeps in touch.
That's why she shies away from human affection."

Citation :
"Le Bal Lunaire. Un évènement que le palais préparait depuis plusieurs semaines, plusieurs mois, dans une effervescence joyeuse. Toutes nos gens n'avaient plus que ce mot à la bouche, toute la noblesse n'attendait que cette occasion pour enfin, sortir de sa condition et s'amuser sous le masque. J'observais de loin ce manège incessant, souriant avec bienveillance à chaque expression d'impatience, chaque idée nouvelle germée d'un esprit en pleine ébulition.
Malgré tout, je n'arrivais pas à partager cette joie ambiante et restais bien souvent seule, dans mes appartements, songeant à mes erreurs, mes échecs multiples. Une fièvre m'avait clouée au lit pendant plusieurs jours et ce n'était que récemment que je pus me lever, pour découvrir à nouveau des lettres inquiètes de mes parents concernant mon mariage. Et je ne me sentais guère la force de répondre ou de lutter pour le moment. "

    La jeune reine posa ses yeux sur la couche nuptiale, et soupira, doucement. Rien. Elle n'avait pas réussit à provoquer le moindre élan sensuel à son époux, et sa récente maladie n'avait en rien aidé à la chose. Pire, elle se sentait bien incapable de prendre les devants, son esprit tout embrumé par des rêves étranges apportés par la fièvre, où se mêlaient des sentiments divers et variés, coupables même. Tourmentée, elle ne pouvait s'en défaire, malgré sa raison qui lui hurlait d'oublier, d'oublier cet émois interdit.
    Son rôle, son statut, elle devait le tenir coûte que coûte. Elle avait été élevé pour cela, en vue d'être la parfaite reine qui puisse œuvrer pour son pays, son peuple.
    Mais comment se montrer digne de sa charge si son ventre restait stérile? Et déjà, l'inquiétude qui l'avait délaissée ces derniers jours, revint la hanter.


Citation :
"Fatigue. Epuisement. Je me sentais si las que la perspective d'aller à un bal ne m'enchantait guère, mais pourtant, il le fallait bien. Apparaître, jouer une comédie étrange, toute cette mascarade était essentielle, nécessaire pour la couronne de France. Je ne ferai pas faux bonds à mon époux. Je décidai donc de dédier mes dernières heures à la préparation de ma toilette pour cet évènement.
Ainsi, optais-je pour une robe simple, de coupe médiévale, confectionnée dans une soie légère venue de Chine qui accueillerait les rayons de la douce Lune en de délicates étoiles argentées. Je ne souhaitais pas m'entourer de fanfreluches, de rubans bariolés, de bijoux étincelants, j'aspirais de tout mon être à de la simplicité, de la légèreté, chose qui m'était, d'ordinaire, interdite.
En essayant ma tenue, je fus au début intimidée, gênée. Le tissus dessinait mes courbes bien plus que je ne l'aurai imaginé, et chaque mouvement laissait deviner une cuisse, un mollet sous le tissus opaque de la soie. Malgré tout, le contact doux de l'étoffe était plaisant, agréable, comme une caresse.
Une caresse…. ce mot me semblait si lointain, aucune main n'avait effleuré ma peau, aucune tendresse ne m'avait été donnée depuis la mort de Marie. A cette simple pensée, à cette unique évocation, les larmes me montaient déjà aux yeux."

    Le soir du grand bal arriva bien plus vite qu'elle ne l'aurait imaginé. Diane n'eut pour ainsi dire que quelques jours pour recouvrer un semblant de santé, un visage frais et des traits reposés, que déjà, elle se retrouvait entraînée dans le tourbillon de musique et de dentelles. Dans son accoutrement, camouflée derrière son masque de chat, elle se sentait presque libre, moins honteuse de cette tenue plutôt étrange, et respirait à pleins poumons les effluves des divers parfums qu'arboraient les dames en cet instant.
    L'atmosphère était permissive, on sentait un vent de tendre licence, d'adorable libertinage, comme si le poids de la société s'était soudainement levé des épaules meurtries et douloureuses de toutes ces personnes présentes, et ce, dans un décor de rêve, d'argent et de soies, de luxe et de douceur."

Citation :
"Je découvrais, non sans une certaine stupeur, le travail que nos gens, nos artisans, avaient accomplis lors de ces derniers jours. Époustouflante de beauté, enivrante d'harmonie, la salle était métamorphosée en jardin divin qui accueillait alors de magnifiques oiseaux aux ramures arc-en-ciel, des Dieux tout droit sortis de l'antiquité qui se mélangeaient avec toutes sortes de créations de notre Seigneur.
Je me surpris à admirer ce déferlement coloré avec les yeux d'une enfant rêveuse, nous n'étions plus à Paris, ni même à la cours, mais dans une petite partie de l'Eden.
Une joie m'envahis, doucereuse, et j'en oubliais presque mes tracas, mes émois de la matinée, me laissant porter au fils de cette foule bigarrée et joyeuse qui s'offrait à moi.
J'étais le petit chat que l'on ne remarquait pas tout de suite, j'étais comme un petit morceau de Lune tombé ici pour observer, récolter la joie des hommes, je sentais battre en ce lieux Paris la Magnifique. "



But somewhere in a private place
She packs her bag for outer space
And now she's waiting for the right kind of pilot to come
And she'll say to him,
She's sayin,

"I would fly to the moon and back if you'll be, if you'll be my
Baby.
I've got a ticket for a world where we belong
So would you be my baby?"


    Malgré tout, il lui était difficile de faire taire l'immense mélancolie qui semblait prendre plaisir à la torturer. Cette entité était si présente en son être, qu'elle avait le sentiment profond d'être possédée par elle, d'être son jouet perpétuellement. C'est en voyant un couple se tenir la main tendrement que son coeur s'enserra subitement, lui rappelant douloureusement que cette tendresse lui était à jamais interdite. Leur baiser, passionné, ne fit qu'amplifier son malaise et la jeune reine se dirigea de son pas gracieux mais chancelant vers le balcon. La musique lui montait déjà à la tête, les tourbillons des robes et capes trop vives lui donnaient l'impression de tomber.
    Ce ne fut qu'une fois dehors qu'elle sentit la brise du soir lui caresser ses cheveux détachés, les faisant danser lentement comme s'ils étaient mues d'une volonté propre.
    Le calme l'apaisa, la soulagea un tant soit peu, sans pour autant la rendre plus heureuse."


Citation :
"Pourquoi fallait-il que mon corps fut si fragile, si sujet à des malaises? Quelques secondes auparavant, je me sentais heureuse de participer à ce tumulte, mais une simple image avait suffit à balayer ma joie, laissant tout le loisir à mon corps de me montrer qu'une fois encore, il était présent, bien trop présent.
Néanmoins, cette petite pause me fit du bien, et je sentais sur moi le regard de la Lune, douce amie qui protégeait nos nuits de sa lumière maternelle, bienveillante. Pleine, ronde, elle se présentait à moi en rassurante mère, et j’eus le sentiment, un court instant , qu'elle me souriait. Je laissais alors à cette tendre amie le soin de recueillir mes pensées, mes rêves, mes angoisses.

Le ciel , quant à lui, étincellait d'une multitudes d'étoiles, petits joyaux accompagnant la douce déesse du soir. Ce bleu sombre, ce bleu profond me ramena directement à ses agapes. Fallait-il qu'il existât plus jolis yeux en ce monde, plus délicats? Se pouvait-il qu'il eut en ce monde un homme qui ne me fit point frémir autrement que de peur?
Impossible, susurra ma raison, gâchant encore une fois ma douce rêverie. Je n''étais qu'une enfant qui se comportait avec légèreté, bien trop de légèreté.
Mais un autre regard à ma tendre Lune, et déjà mon esprit repartait dans ses rêveries enfantines, dans ce monde où je pouvais aimer à ma guise, de tout mon cœur. Mon tendre émois, je choisis alors de le garder, de cesser de le renier, car il était en ce jour mon unique compagnie, mon unique réconfort, et ce, quand bien même il dû me blesser encore plus. La lune m'avait susurré qu'il était le trésor que mon être devait protéger je suivrai son conseil. "

    Sous son masque de chat, perla une larme, alors que ses lèvres roses laissaient apparaître un léger sourire. Sa situation était ironique, mais le simple fait de décider de garder en elle cet amour, caché tel un trésor au fin fond de sa chair, la rendait quelque peu heureuse; pour une fois, pour la première fois de sa vie, elle possédait un bien n'appartenant qu' à elle, quelque chose autre que la douleur, même si ce poison n'était en réalité que plus insidieux, plus vicieux. Devrait-elle en mourir ? A cette seconde précise, elle n'en avait cure, bénie par le regard de l'astre de la nuit, bercée par les flonflons joyeux du bal qui se donnait dans son dos. Cette nuit, elle se serait contentée de croiser ses yeux, juste d'échanger un regard avec lui, et de se créer un autre souvenir à chérir, à repasser dans son esprit lorsque la pression devenait trop intense, lorsque les mots de Charles la poignardaient trop profondément. Un soutient silencieux, qu'elle accueillerait de tout son être, s'y raccrochant comme le naufragé à une bouée. Mais il était loin, et n'apparaîtrait probablement pas ici.
    Charles…. elle n'avait pas eu de nouvelles de lui depuis un moment, où pouvait-il bien se cacher? sous quel masque le souverain avait-il décidé de se présenter ce soir?
    Diane balaya ces questions en remuant lentement sa charmante tête, elle devait juste respirer pour elle-même, juste un tout petit peu.
    Son regard se posa sur la foule qui dansait joyeusement baignée dans une douce lumière dorée. Les bougies faisaient miroiter les joyaux, les étoffes, tout semblait alors irréel, bercé dans un flot d'or et de couleurs. Paris n'avait rien à envier à Venise en cette joyeuse nuit.
    Les danses s'enchaînaient, sans interruption, les couples se formaient, se déformaient, l'on riait, et elle, seule sous la lumière froide de la Lune, observait de ses yeux rêveurs le spectacle qui se jouait ici. "


She can't remember a time when she felt needed.
If love was red then she was color blind.
All her friends, they've been tried for treason
And crimes that were never defined.
She's saying "Love is like a barren place
And reaching out for human faith is like a journey
I just don't have a map for."
So baby's gonna take a dive and
Push the shift to overdrive
Send a signal that she's hanging
All her hopes on the stars
What a pleasant dream

Citation :
"Depuis combien de temps n'avais-je pas dansé à en perdre haleine? il me paraissait que cela fut une éternité…. j'avais à peine dix huit ans, et déjà, je me sentais si éloignée des plaisirs et distractions des autres dames de mon âge. Mon très précoce mariage, ma position m'avaient obligée à grandir trop vite, bien trop vite, et je regrettais déjà les temps insouciants de mon enfance.
Malgré cela, je souhaitais ardemment danser, m'amuser, me créer d'autres souvenirs que je pourrai chérir, mais je n'osais quitter le regard de ma douce amie. j'avais le sentiment d'être de nouveau captive derrière un mur translucide, comment passer outre? comment me joindre à ces joyeuses valses et tourbillons? "

    Diane tendit la main, bien malgré elle, comme si elle était mue par des fils invisibles, comme si elle cherchait un quelconque secours. Les flots de ses pensées la perdaient, la tempête de ses sentiments l'entraînait loin d'une réalité à laquelle elle souhaitait malgré tout participer, mais qu'elle se refusait bien malgré elle, enchaînée à sa mélancolie.
    Elle avait peur, quelque part, de ne pas être capable de passer outre tout cela, d'être aveugle à jamais aux divers petits bonheurs que la vie, que Dieu pouvaient lui envoyer, d'avoir été si longtemps enfermée dans sa tristesse, qu'elle ne pourrait jamais, ressentir de nouveau la plénitude de la joie, la douceur de l'amour. "

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MessageSujet: Re: To the Moon and Back-Philippe Nightray England-   To the Moon and Back-Philippe Nightray England- EmptySam 18 Aoû - 14:55

L’eau s’étendait à perte de vue , accueillant dans son immensité mystérieuse le prestigieux bateau de la garde royale d’Angleterre. Lentement, il avançait, flottant de toute son élégance sur les flots endormis et infinis. Et les rivages les faisaient languir. Là où les yeux pensaient trouver une fin à l’océan qui se dévoilait, il n’y avait qu’un mirage dessinant les abords d’une île – là où l’incroyable mer semblait s’arrêter, il n’y avait en réalité qu’une illusion divine. Tout un monde inconnu et obscur se cachait sous les pieds de ces navigateurs aguerris – les abysses maritimes – objet des plus fantasques mythologies. Les peurs et les merveilles s’alliaient et faisaient de cet univers mythique, les plus grandes quiétudes de ceux qui voguaient, angoissés. Par moments même, les remous s’accentuaient, et les ondulations marines venaient tour à tour se fracasser contre la coque du bateau – donnant l’étrange impression qu’une créature, que seule l’imagination la plus fertile pouvait créer, cherchait à effrayer les passants osant s’aventurer sur son territoire désenchanté.

Mais il y en avait un que les légendes biscornues n’étonnaient plus, un qui oserait plus que les autres admirer la mer avec un lueur de défi…Trop téméraire pour s’incliner devant n’importe quel ennemi. Un souverain que l’on savait intrépide. Mais l’essence de sa Majesté ne s’était point engouffrée aux côtés de ces autres égarées – dans ce monde de rêves chimériques – elle était en réalité captive d’une toute autre lubie. A travers l’opacité des houles dansantes, le souverain laissait ressurgir de son cœur fragmenté, les réminiscences de son passé. Il lui semblait qu’il pouvait sans peine abandonner ses déboires oppressants au royaume sélénite des profondeurs sur lesquelles il naviguait, comme si une indescriptible confiance l’imprégnait peu à peu et osait forcer la clef de sa prison de platitude et d’âcreté. Ses mirettes océanes cherchèrent alors plus de gaieté et il redressa son faciès afin de n’avoir comme unique spectacle, que ce tableau de vénusté qui se dressait au dessus de ceux qui suaient pour lui. Il se laissa graduellement emporté par l’incoercible envie de recréer dans les cieux ses moindres envies – et à travers l’immensité nuageuse il parvint à dessiner les traits de celle qui l’avait tant poussé à ce voyage entre les terres ennemies.

Les cumulus, alors, se rapprochaient par endroits puis s’écartaient à d’autres pour laisser, peu à peu, le visage de la chrysalide prendre forme telle une illusion céleste – nul besoin d’imaginer en songe d’autres couleurs que l’opalescence et le céruléen qui régnaient au dessus de lui, il suffisait au ciel de prêter sa couleur aux yeux de la Reine, et aux cotons itinérants de se muer en une cataracte aussi longue que radieuse. Le Roi alors plus qu’aphasique devant ce spectacle interdit – sentit la sédition qu’il s’imposait devenir de plus en plus risible – et doucement, ses lèvres s’accolèrent en un sourire innocent, traître preuve de la pernicieuse sympathie qu’il éprouvait envers celle dont il se rapprochait peu à peu…Et avec envie. Douce ironie qu’était la véracité de ces instants d’astrale perdition … L’idée de revoir cette douce néréide lui chavirait tellement les entrailles, que contre toutes les prophylaxies qu’il reçut à son départ, il avait malgré tout décidé de prendre la mer pour se rendre – tel un voleur en proie à sa frénésie – à l’endroit où il était sans nul doute celui qu’on ne désirait voir qu’à l’agonie. Sa présence même à bord du vaisseau anglais n’était qu’une pure fantaisie, la plus amer exhortation qu’il s’était autorisée depuis bien des années.

Mais envers et contre toute considération …Il y avait l’irrésistible comptine de son cœur endolori. Qui donc pouvait résister aux exultations si uniques d’un pareil ressentit ? Nul autre concept que l’amour vrai n’était plus mirifique, fantasmagorique et ineffable aux yeux des hommes que la loyauté n’avait point abandonné. Alors si au centre de cette noumène royale, un brin de cet amour vrai subsistait – il ne lui restait qu’à se laisser guider par les palpitations qui le déchainaient. Car sous ses divers anthropomorphes, l’amour prévalait en démiurge inconscient dans le cœur des condamnés. Aphrodite s’étant emparée de sa lyre d’idylle pour clamer une ode à la passion, une prose à l’adoration, une patenôtre à la dévotion, afin de simplement tenter de faire régner sur cette terre ce qui semblait se perdre dans les méandres de mœurs nouvelles et désenchantées.

Plus rien de cette longévité de bornage ne pouvait à présent venir à bout de sa prédilection. L’ivresse qui l’avait enhardi à l’idée de se laisser porter par la musique aux côtés de la plus parfaite cavalière, l’impatience inextinguible d’assouvir ce désir, tout convergeait au sommet de son émoi le plus total…il s’était tant animé à l’idée de partager cette unique soirée de délices en compagnie de celle qu’il désirait tapis dans le secret, qu’il était à présent là, à diriger ardemment son navire. Quelques miles à parcourir et il tiendrait entre ses dextres endiablés, ceux de cette princesse tant rejetée. Voilà que déjà son navire s’approchait des côtes ennemies, apparaissant à l’horizon près du soleil qui s’enfonçait – tel une pièce de métal en fusion – dans la longue ligne que certain imaginait comme la fin du monde, trop apeurés à l’idée de s’en approcher. La périple touchait à sa fin , ses heures de divagations romanesques avaient tant monopolisé son esprit qu’il ne s’était point rendu compte de la longueur de l’expédition que lui et son équipage venaient d’accomplir. Il se redressa, et surplomba la baie qui apparaissait au loin, d’un geste ample il fit signe aux bateliers d’amarrer le bateau dans un coin reculé du port français afin d’éviter toutes fausses exégèse susceptibles de transformer sa venue en l’annonce d’une guerre à venir.

Il valait mieux – en effet – prévenir que guérir.
*
*
*

L’hexagone – son éternel rival – possédait un certain charisme ; ses édifices se dressaient et laissaient des chemins serpenter dans tous les recoins des cités, les rues scintillaient à intervalle réguliers à mesure que la nuit chassait le jour - quelques lucarnes ça et là, offrant toute leur rutilance à ceux qui passaient. Et, comme si au centre du pays l’on avait cherché à dissimuler la plus grande fierté des français, la capitale apparaissait peu à peu, s’étendant joliment autour de la Seine, conférant une telle beauté à cette ville que le monarque britannique avait malheureusement connue en des temps moins enjoués … Les sentiers s’enchevêtraient ainsi dans des multitudes de directions mais un seul le mena jusqu’à l’édifice ou enfin il pourrait combler le vide grandissant en son intérieur.

La demeure royale était implantée au cœur même de la ville, surplombant de toute sa somptuosité toutes les autres qui l’entouraient. D’une splendeur et d’une finesse exceptionnelles , et conçu par les sculpteurs auquel la Providence ait jamais donne de génie, le château apparut peu à peu, illuminant la noirceur de la nuit de milles ornements et lumières disposés afin d’accueillir les âmes venues pour se divertir. Son véhicule pénétra à l’intérieur de la bâtisse et il en sortit, le haut du visage déjà couvert d’un masque d’ébène et d’argent constitué. Ses imposantes épaules et son buste d’adonide étaient vêtu d’une cape noire disposée sur un veston bleu marine, duquel ressortaient les manches repliées de la chemise blanche apposée contre son derme d’albâtre. Le bas de son corps, lui, était simplement recouvert d’un pantalon agglutiné à ses jambes musclées, jambes qui achevaient leur grandeur dans des bottes de cuir lacées aux mollets par quelques fils argentés. Impatient, il ordonna au chauffeur de garer le véhicule à l’extérieur du château, et avança promptement, mais avec toute la grâce que son statut de monarque lui imposait, jusqu’à l’entrée principale – mêlé à une foule masquée.

Etait-elle présente ? Sous quel masque la délicieuse sylphide pouvait-elle bien se cacher ? Il n’osa imaginer l’inégalable déception que serait l’annonce de son absence – après tant d’efforts pour la rejoindre en ces lieux qu’il n’avait point le droit d’arpenter. Le souverain laissa alors ses oreilles écouter les éclats de voix qui sonnaient puis enfin – expiation si délicieuse – le prénom qu’il attendait plus que tout tonna dans les lèvres d’un sujet – assurant que la Reine s’était elle aussi prêtée au jeu des mondanités de ce bal lunaire. La seule élocution de ce patronyme, celui de cette amante illusoire, suffit à le faire tressaillir comme le dernière des abêtis. Et il releva le faciès en quête de l’éclipsée. Parcourant la foule comme le plus minutieux chercheur enhardi par l’obsession de sa vie, le Roi décrypta toutes les structures qui s’agitaient autour de lui. Vermeil, velours, or, rubis, jadéite, l’alliance de l’opale à la jadéite – du grenat à la glaucophanite, tant de parures, rubans et ornements…Comment diable dissimuler dans cet océan de rutilance démesurée l’éclat singulier de celle qui se cachait ? Les épines enserraient son cœur à mesure qu’il cherchait en vain. Quelles étaient ces souffrances qui mutilaient cet innocent myocarde ? Etait-ce une plaie causée par l’un des apôtres tranchants de l’archerie de Cupidon, ou la prise de conscience d’une circonspection irrémédiable contusionnée au fer rouge ?

Il n’en savait rien…Et une amer déception engloutit sa ferveur. N’aurait-il donc point la chance de la revoir- même de loin ? Il avait été attiré par sa précarité et sa sensibilité ,et il n’ ignorait pas à quelle pléthore il se frottait – mais il se fichait maintenant de toutes les licences que sa présence sur le sol français pouvait engendrer. Alors enlisé dans l’idée que son périple n’était que futile, il s’éclipsa loin de inanités entêtantes de la foule dansante et se dirigea promptement jusqu’à un balcon sur le côté qui semblait inoccupé. Au moins là, comme depuis le sien dans son palais, il pourrait contempler la voûte étoilée sans que l’on vienne le déranger.

Au travers de ce masque destiné à tromper la diligence de tout être à la curiosité trop élevée, ces orbes argentées se laissèrent charmer par les allures inattendues d’une silhouette se dessinant dans ce fond d’une nuit bleutée. Légèreté et divination se mêlaient remarquablement à mesure que ses yeux détaillaient chaque contour de cette créature si inaccoutumée. Une opalescence si captivante émanait alors de la chevelure de cette éphèbe des nuits que se présentait à lui, et son admirable anatomie se dévoila peu à peu montrant les tissus les plus mirifiques entre toutes ces étoffes aux allures étouffantes – pareille vénusté ne laissait point de doutes dans l’esprit de ce monarque dont les rêves avaient tant de fois reconstitué les courbes de sa muse adorée. Ces longues jambes le menèrent jusqu’à celle qui semblait danser avec une brise de nébulosités, et une de ses mains monta graduellement jusqu’aux doigts ondulants de la demoiselle trop plongée dans un monde qu’aucun ne connaissait.
Quand le contact des dermes inconnus fut établi, l’évasion spirituelle de celle qui se mouvait dans les airs fut subitement interrompue, et dans un élan de surprise elle se retourna face à lui – probablement enquise. Le monarque, dans l’espoir de ne point l’effrayer plaça un doigt gracile sur les lèvres découvertes de sa nouvelle cavalière et susurra d’un phonème caverneux mais intensément éthéré :

    « Schh…»


Une risette maraude se glissa au coin de la bouche du souverain – conquis à l’idée que celle qui se tenait si près de lui, puisse être la Reine qu’il s’était évertué à chasser de ses pensées aux premières lueurs de son funeste attrait. Tenant alors fermement d’une main les doigts si fragiles de la nymphe, il en glissa une autre sur ses reins et l’achemina jusqu’à la si délectable cambrure de son échine afin de la soutenir. Langoureusement, ses flancs se conglomérèrent assez à leurs semblables pour que ses balancements transits par la mélodie, entraînent le corps filiforme de la dryade. Fixant les reflets des rayons sélénites dans les calots admirablement dissimulés qui le regardaient, il laissa l’alizé virevoltant soutenir leur danse , puis quand il fut assez rassasié de la contemplation de ses pupilles bleutées, et trop envieux à l’idée de découvrir toute la vénusté du faciès auxquels elle appartenaient, il brisa le silence d’un suave chuchotement.

    « Pourquoi vous éloigner de la sorte des mondanités ? Attendiez-vous quelqu’un en particulier ? » Un doux sourire arboré sur ses lippes. « Dussé-je périr à l’idée que ce ne soit point moi… »Il approcha ses lèvres du lobe frissonnant de la belle. « …ma Reine. »
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Diane de France
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MessageSujet: Re: To the Moon and Back-Philippe Nightray England-   To the Moon and Back-Philippe Nightray England- EmptyDim 19 Aoû - 22:04




While your lips are still red.




"Sweet little words made for silence
Not talk,
Young heart for love
Not heartache,
Dark hair for catching the wind
Not to veil the sight of a cold world"




Citation :
"Depuis combien de temps étais-je ainsi, perdue dans les méandres sombres de ma mélancolie? de la solitude la plus profonde, avec pour seule amie, fidèle, la reine des nuits et des songes, brillante et ronde comme une mère féconde? L'air me semblait lourd, et j'entendais au loins la musique joyeuse de ce bal doré qui m'était alors interdit. Pourquoi? je ne le savais pas moi-même.
Mais quelqu'un prit ma main. Quelqu'un que je n'attendais pas me sortit de cette terreur qui commençait à me faire sombrer peu à peu dans ses tréfonds douloureux. Je levai mes yeux vers lui, fixait ses prunelles. Il était là." "

    Diane tourna la tête, presque étonnée par ce contact si chaud, si agréable . Cette simple main venait de la tirer d'un moment d'égarement profond, d'un désarrois dont elle ne trouvait plus la sortie. Quelque peu étonnée, elle fixa ses mirettes sur son sauveur, les lèvres entrouvertes par cette tendre surprise qui s'offrait à elle. Elle aurait voulut dire quelque chose, répondre peut-être ou même s'insurger? mais lorsque ses yeux rencontrèrent les agapes délicates et profondes de l'homme au masque sombre, les mots s'évanouirent comme par magie, laissant alors le silence être l'unique réponse qui s'imposait à elle. Ces prunelles. Ces tendres prunelles aux couleurs miroitantes, à la douceur incommensurable, elle en avait moult fois rêvé, repassé dans sa mémoire leur incroyable brillance, mais en aucune façon, la jeune reine ne s'était attendu à les voir aussi rapidement, en ces lieux.
    Ses cheveux d'ébène reflétaient les rayons de la Lune, qui complice, dévoilait mais protégeait l’émoi profond de Diane, alors qu'une brise venait faire vivre la crinière de cet éphèbe, s'agrippant, caressant de ses mains délicates chaque mèche, chaque brin qu'il attrapait, comme si cet inconnu tellement connut de son cœur n'était finalement que le fils légitime des Vents."


Citation :
"Le temps semblait suspendu, suspendu à chacun de ses gestes, de ses paroles. IL m'apparaissait comme un ange descendu sur terre pour me sauver, m'aider, et je ne sais encore aujourd'hui combien de minutes j'avais passé à le contempler, fixant ainsi pour toujours son image au plus profond de mon cœur. J'avais peur que ce rêve ne s'évanouisse, que ce contact ne se brise subitement, me laissant à nouveau seule."

    Il ne brisa pas le contact, au contraire, il affermit sa prise, et la tira vers lui. Incapable de résister, encore fallait-il qu'elle le souhaitât, la jeune reine se retrouva contre ce sombre Apollon.
    Ange ou démon? Elle ne pouvait en aucun cas le savoir en cet instant, mais la chaleur du corps délicat du souverain anglais, la main tenant fermement ses hanches, son regard, ho oui son regard, elle aurait volontiers vendu son âme pour une unique seconde de plus en sa compagnie.
    Jamais on ne l'avait tenue de la sortes, jamais elle n'avait eu le sentiment, la sensation d'exister autrement qu'en tant que fille tout d'abord, dauphine, reine ensuite et épouse tout juste bonne à engendrer des héritiers….et pour la première fois de sa vie, elle sentait son corps vibrer sous les mains d'un homme, de l'homme qui accompagnait ses pensées. Enfin, elle avait le sentiment d'exister dans les yeux d'un autre, pour ce qu'elle était dans toute sa simplicité, et non pour sa couronne, son statut.
    Telle une Perséphone, elle se laissait entraîner dans les délicieuses ténèbres de cet Hadès tant attendu, espéré même.


First day of love never comes back
A passionate hour's never a wasted one
The violin, the poet's hand,
Every thawing heart plays your theme with care

Citation :
"J'étais encore sous le coup de la surprise, de l'émotion, essayant de dominer mon émois qui faisait rougir mes joues et embrouillait mes pensées. J'avais envie qu'il me serre encore, qu'il m'entraîne loin d'ici, mais ce dernier vœux était tout simplement impossible.
Sa voix, profonde, belle murmura à mon oreille, qui, affamée, semblait recueillir chaque mot avec avidité, brisant ainsi le silence étrange qui s'était installé, mais sans briser la magie du moment. Je sentais son souffle contre ma nuque, mon cœur battait la chamade, mon cœur s'emballait, jouant une mélodie que je ne connaissais pas encore. "


    Son cœur battait si fort qu'elle eut l'impression plus d'une fois qu'il tentait de sortir de son corps, afin de rejoindre celui du souverain d'Angleterre, et là, collé tout contre le torse tiède de ce dernier, il semblait d'autant plus déterminé.
    Les mots prononcés contre son oreille la firent baisser légèrement la tête, alors que sa joue venait frôler délicatement celle de Philippe, en une caresse étrange, indirecte presque, mais douce, tout comme l'aurait fait un petit chat.
    Il lui fallut plusieurs secondes pour remettre de l'ordre dans sa tête, les mots qui déjà s'entrechoquaient, et les formuler de façon distincte.

    "J'étouffais finit-elle par lâcher dans un léger souffle alors qu'un sourire doux se dessinait sur ses lèvres. Non, non point cette expression bienveillante et mélancolique qu'elle arborait sans cesses, cette fois-ci, on pouvait sentir la joie, le bonheur, l'amour même qu'elle avait en cet instant.
    Sa main serra celle de Philippe comme pour l'empêcher de disparaître, comme si elle avait peur qu'il ne s'évanouisse au loin.
    Diane leva la tête, encore une fois, mais il n'y avait plus dans ses yeux aucune peur, aucune mélancolie, juste une douce détermination qui semblait la porter au delà de ce qu'elle pensait être capable de faire.
    A la question du Roi, elle laissa planer encore un silence, mais ses yeux dardés dans ceux de son cavalier ne semblaient refléter qu'une unique chose que ses mots vinrent confirmer.

    "La lune a entendu les prières de mon cœur"susurra la jeune reine alors qu'elle posait son front délicatement contre le menton de Philippe, fermant les yeux un court instant, afin de humer son parfum teinté de sel, et bien d'autres essences qui l'enivraient.
    "Serait-ce une tendre illusion qui s'offre à moi? Un rêve? Si c'est bien le cas, alors ne me laissez point me réveiller, je vous en prie, mon Roi…."
    Un frisson lui parcourut l'échine.


Citation :
"Les mots étaient sortis tels une ribambelle doucereuse, énonçant, bien que cela ne fut qu'en un murmure léger, mes sentiments les plus profonds. J'avais avoué mon pêché, ma faiblesse au plus grand ennemi de mon époux, de ma patrie, et malgré cela, je ne le regrettai pas, pire, je souhaitais ardemment qu'il en fut de même pour lui, que nous partagions ce secret, ce tendre trésor.
Etais-je une reine digne de ce nom? qu'adviendrait-il de moi si l'on venait à le découvrir? pourrai-je espérer à l'avenir le sentir si près de moi? le Garder ainsi?
Je fixais de nouveau ses aigues-marines qui ornaient son visage parfait.
Tout s'envola alors, le poids de ma couronne, ma culpabilité envers Charles, mes larmes, mes doutes, pour ne laisser de place qu'à lui, Philippe."

    L a jeune reine releva lentement sa petite tête, faisant ainsi glisser le menton de son cavalier le long de l'arrête de son nez, en une caresse à peine frôlée, comme le feraient les ailes d'un papillon. Elle voulait encore sentir son odeur, imprégner celle-ci au plus profond de son être et espérer la garder pour toujours en elle.

    La lune dardait ses doux rayons de glace sur le couple dansant, et, à part elle, personne ne semblait faire attention à ces deux âmes si dépourvues de joyaux, de tissus colorés, de diadèmes, n'aspirant qu'à l'anonymat, à une simplicité candide que l'on leur avait toujours refusée. Dans cet écrin de ténèbres et d'étoiles, sous cette lueur diffuse et argentée, ils n'étaient qu'un homme et une femme, laissant libre cours à leurs sentiments les plus enfouis, les plus profonds. Diane appréciait, Diane goûtait pour la première fois de sa vie à diverses saveurs qu'elle ne connaissait pas, la liberté d'être elle, d'aimer qui elle souhaitait, de profiter de ce bonheur offert que lui tendait la vie.

    "Comment m'avez vous reconnu?" Elle venait de rompre à nouveau ce délicieux silence qui s'était instauré entre eux, mais murmurant toujours, elle laissait glisser ses mots à la surface, afin de ne créer que de délicates ondulations.
    "Je pensais le masque de la nuit suffisant pour me défaire de ce titre, mon Roi…. à moins que la Lune, cette douce amie, ne vous ait guidé jusqu'ici?"
    La main blanche de la jeune reine, posée jusque là sur l'épaule du souverain britannique glissa à son tour sur l'étoffe fine et vint se placer sur le cœur de celui-ci. Diane voulait sentir leurs battements,, comprendre ce qu'il ressentait. Pourquoi, si c'était bien lui et non un quelconque satyre ayant pris les traits de son aimé, pourquoi il était là, soudainement.
    Ses yeux, clairs, calmes, recherchaient une réponse silencieusement.


"Kiss while your lips are still red
While he's still silent
Rest while bosom is still untouched, unveiled
Hold another hand while the hand's still without a tool
Drown into eyes while they're still blind
Love while the night still hides the withering dawn"
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MessageSujet: Re: To the Moon and Back-Philippe Nightray England-   To the Moon and Back-Philippe Nightray England- EmptyLun 3 Sep - 18:45

    N’ya t-il rien de plus insupportable qu’un attrait interdit ?

    Ressentir l’envie mais ne pouvoir l’assouvir,

    Etre esclave d’un monde de désirs mais n’en toucher qu’une infime partie,

    Se savoir perdu dans une immensité délectable, et ne pouvoir s’en réjouir,

    Feindre et se mentir, dans le but risible de dissimuler son asthénie,

    Usurper une identité d’impassible, dans l’interdit de s’offrir

    Faire de l’amour une simple calomnie…


Se mettre à nu même face à son propre Ménechme était affaire ardue, quand bien même son hégémonie le hissait au même rang que ceux siégeant au panthéon des mortels, Philippe n’était pas de ceux qui se leurraient sur la réalité, trop pragmatique, il lui était particulièrement laborieux de faire preuve de probité sur cette si contrariante conception d’affection qui lui prenait les entrailles et lancinait sa restriction . Pouvait-il se permettre telle incartade émotive lorsque tant d’embardées à l’amertume insalubre lui avaient martelé le cœur, de sa naissance à son enfance – et à la fleur d’un âge que la félicité aurait dû embellir ? Pareille avanie, bourreau de tous ses futurs émois, mortifiait sans relâche ses lubies – et même en présence d’une telle éclisse, il ne voyait qu’une ombre oppressante trôner derrière lui, prête à bondir et à lui arracher le moindre semblant d’ataraxie. Le bonheur, ou tout autre concept susceptible d’emplir son être d’un émoi attentatoire à son affliction, lui avait été refusé il y a longtemps de cela. Et voilà qu’il se plaisait à y croire, et à s’imaginer –inconscient entiché – être en mesure d’assumer ce penchant si prohibé. Que l’on daigne relater son histoire à l’instar d’un conte fantaisiste, d’une formule notoire : il était une fois, une âme en exil condamnée à un vil destin - Dame Fatalité l’ayant de ces plus belles matoiseries, orné - , et à errer dans son règne sur un vaste et cocasse monde – vicié à son monème, pour accueillir, le déclin des hommes.

    Il y avait, pourtant, un exil plus délicieux,

    Se lisant dans des orbes aussi éprises qu’enquises,

    Elles ne laissaient, comme témoins de leur piété que les cieux,

    Voulant cacher à l’univers tout entier la moindre poussière de franchise,

    S’enlisant – seules et ignorées – dans le zèle de toute leur effusion interdite,

    Faisant de l’illicite le levier de leur exode si merveilleuse,

    Troquant le prohibé des mots contre une caresse plus encore prescrite,

    Pour n’enfin que s’aimer à jamais – deux seules âmes audacieuses.


Il suffit alors que quelques doigts compressent les siens pour faire fi de sa chaste volonté et ainsi faire naître de son narcissisme, une trépidation cardiaque propre à lui ravager la poitrine. Il demeura alors – traître à sa condition – impassible, et n’afficha qu’un doux sourire, dans l’espoir que jamais la sylphide ne remarque la déréliction ridicule que le moindre de ses gestes, ou la moindre de ses paroles pouvait déclencher en lui – lui qui n’attendait plus que cela, après tant de distance parcourue dans le seul et unique but ; de la retrouver. Il s’étonnait encore d’être arrivé jusqu’ici, d’avoir – rien qu’une fois- laisser ses véritables envies le guider sans réfléchir, mais à présent qu’il y était, il se retrouvait plongé dans une mésentente intérieure – souhaitant plus que tout rester là et prés de la séraphine, mais ne cessant de se répéter qu’il devait partir…. Sans explication ni même sens, le fait l’accablait pourtant, et chaque connotation qui venait commémorer même une infime réminiscence à sa personne faisait de cette femme l’idéogramme de son désir. Ces pensées attisaient en lui une controverse angoissante, car il avait à la fois le souhait et la crainte qu’elle ne disparaisse, elle aussi.

Une querelle si dérisoire et pourtant…

Il se refusait à partir, retenu comme la blonde avette à la quintessence de son nectar sirupeux. Qu’importe à présent s’il pouvait ou non s’accorder un interlude de plaisir, il ne voulait plus que s’en réjouir – et les yeux de la Reine reflétant la subtile nitescence de la nuit, l’avaient trop ensorcelé pour qu’il n’espère se dérober. S’il s’eut crut - un instant seul dans son océan de perdition, les quelques paroles de la néréide, accompagnées de la tendre caresse de son front sur son menton, lui offrirent d’inespérés instants de crédulité – était-elle, elle aussi, chamboulée par quelques sentiments le concernant ? La seule idée d’une réciprocité si risquée le fit tressaillir- d’aise et d’effroi à la fois. On les aurait assimiler à deux amants dansotant en les voyant, mais ils n’étaient que deux âmes embastillées par des statuts qu’ils n’avaient point souhaités, mais qu’il devaient supporter.

Sa main posée sur le flanc ondulant de sa délicieuse cavalière, il n’osa répondre à la dernière question de cette dernière – lui avouerait-il qu’il était arrivé en ces lieux car il n’avait cherché qu’elle ou prétexterait-il un imprudent hasard ? Il resta aphasique tout en se délectant du faciès qui l’observait si candidement, puis s’écarta légèrement, donnant une suave impulsion sur les reins de la jeune femme, la faisant tournoyer gracieusement tout en la tenant d’une main. Les ondoiements si graciles de sa robe contre son anatomie si mirifique le rendirent presque fou, alors il envisagea de stopper cette danse ankylosante, et l’attrapa soudainement par les hanches pour venir accoler son dos contre lui, ses bras l’entourant, et ses lippes venant se loger à quelques centimètres de son oreille.

    « J’ai pensé pouvoir m’expatrier quelques instants loin de ces frasques luminescents en venant profiter du spectacle nocturne depuis ce balcon, mais …. » Un léger souffle amusé s’échappa de ses lèvres. « …Vous étiez là. » Il resserra son étreinte au niveau de ses hanches. « Et puis….Ma Reine…Pensiez-vous réellement qu’un simple masque suffirait à cacher votre beauté ? » L’interrogea t-il, avec une pointe d’ironie dans la voix.


Graduellement, une main monta et recouvrit le bas ventre de la demoiselle, puis ses côtes – mais n’osa bien entendu point ne serait-ce que frôler les deux convexités qui suivaient. Il se contenta de mener ses dextres jusqu’au visage de la chrysalide et écarta doucement le masque qui le recouvrait. Ses prunelles argentées, dissimulées au revers de sa frange irrégulière, rencontrèrent alors leurs consœurs, et il laissa ses doigts reposer contre la joue rosie de la jeune femme, puis les doigts de son autre main sur le fin tissu qui l’habillait pour palper ce qu’ils étaient en mesure de percevoir en guise de tangibilité. Cette sérénité inusuelle, rareté aux éruptions presque divines, qu’il décelait à la cavité de ses bras, à la froideur de sa peau – probablement due à la fraîcheur de la nuit qui les entourait . Enfin, et comme pour atteindre un peu plus cet enivrement et se conforter dans cette quiétude en dénuement, il rechercha son contact en la serrant plus intensément et tendrement contre lui – humant le plus possible la consubstantielle fragrance qui émanait d’elle, pour en emporter avec lui le plus beau souvenir au moment où il devrait partir.

Dans un long soupir, son corps roide, épousant celui de sa partenaire –lui bien plus altérable - se mut sur sa gauche pour s’affaisser sur ce même côté, ses dextres jusqu’alors posés contre sa joue bougèrent eux aussi, et du bout des doigts, il attrapa son menton, y appliquant une douce pression afin que le faciès séraphique qu’il contemplait se retrouve plus en face du sien. Ses orbes fixaient avec envie les plantureuses lippes qui se trouvaient maintenant si prés des siennes – combien de fois avait-il imaginé dans ses songes les plus proscrits, la succulence qu’elles auraient ? Il lui semblait que la noirceur qui les entouraient le rendait de plus en plus aliéné à l’idée de cueillir la sapidité sur ses lèvres innocentes, et à mesure que son visage approchait, il réalisait l’étendue de l’audace qu’il s’octroyait. Peut-être que l’apaisement de sorgue lui concéderait plus de perspicacité aux caresses de l’aurore – car en ces instants précis, il ne voyait plus que la superbe créature qu’il tenait dans ses bras- et ses lèvres peu à peu s’approcher des siennes – indécises.

Mais ce fut finalement sa propre main qui l’empêcha de céder à son caprice naissant- venant recouvrir suavement les lèvres de Diane du bout des doigts. Il l’observa longuement, puis ses sourcils s’arquèrent en une manifestation de contrariété- il n’avait point le droit de lui voler un baiser de la sorte, et encore moins l’envie d’en subir les conséquences si par malheur quelqu’un les observait. Et par-dessus tout quiétude de se voir découvert, l’envie qu’elle lui appartienne empiétait sur l’ambition de la répudier, ses sentiments et sa raison se livraient une guerre sans merci créant une bourrasque d’incertitude. Il écarta alors son visage du sien – assez pour s’assurer une limite qu’il n’oserait plus franchir – et un doux sourire se dessina sur sa bouche- laissant un phonème d’abord éraillé chuchoter quelques mots à son auditrice ;

    « Hm…Je ne devrais pas être ici. » Articula t-il. « Je n’ai point été invité. » Ajouta t-il, puis ses sourcils se froncèrent.. « Mais comment pouvais-je laisser passer pareille occasion de vous rencontrer ? » Il lui sourit. « Je n’oserais imaginer dans quel état votre souverain se mettrait s’il me trouvait ici … à …danser avec sa Reine. » Il soupira, quelque peu désabusé. « Mais, étrangement, je n’en ai que faire, et puis… » Il caressa une mèche de ses cheveux opalins. « … Il n’avait qu’à venir vous capturer avant moi, qu’en dîtes-vous ? » Acheva t-il en relâchant les cheveux qui glissaient entre ses doigts.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: To the Moon and Back-Philippe Nightray England-   To the Moon and Back-Philippe Nightray England- EmptyMar 11 Sep - 19:36

Citation :
"Lutter, je ne faisais que lutter dans cette vie qui ne semblait pas décidée à me rendre la tâche simple. Pourquoi avait-il fallut que je tombasse en émois pour un autre que mon époux? qui plus est son ennemi juré? Je haïssais en cet instant mon soeur trop tendre, trop affamé d'attentions, d'amour et de douceur, et me répétais en mon fond intérieur que je n'étais en rien digne d'être Reine.
Il y avait en cet instant quelque chose de magique, mais de douloureux aussi, pourquoi Philippe était-il ici? pourquoi me serrait-il tout en prenant garde de mettre des distances? Je ne savais que penser de cette attitude…. mais que penserait-il des miennes? Je n'avais jamais été ne serait-ce qu'effleurée par les mains d'un hommes, et je me sentais comme une toute jeune jouvencelle, incapable de savoir que faire, que penser. Et mes pensées n'étaient que trouble face à l'azur de son regard, la douceur visible de ses lèvres, le brun nuit de ses cheveux, et cette aura auguste d'où émanait douceur, mais quelque part aussi une part de mystère qui ne faisait que m'attirer un peu plus encore et toujours….. "

    Leur dance continuait, lent toujours, maps marquée dune certain sensualité qui faisait rougir les jokes de la jeune souveraine. Troublée, elle se sentait vulnérable entre ses mains, ces grandes mains chaleureuses qui néanmoins semblaient d'une puissance sans égale. Le jeune homme n'était plus roi d'une nation, mais roi de ses songes, de son coeur, et il lui aurait été alors bien aisé d'abuser de la confiance, des sentiments que la jeune reine éprouvait alors. Il était alors comme un irréel prince de conte, venu de bien loin pour soulager sa tristesse, et il ne manquait plus qu'à cet apanage qu'un cheval couleur de nuit pour compléter le tableau de ses utopies d'enfant.
    Illusion? oui cela devait être une douce illusion envoyée par l'ivresse de la fête, qui se sera envolée au matin, la laissant seule encore une fois, dans un palais bien trop grand pour elle, face à un époux qui semblait aveugle à tous ses efforts pour provoquer en lui ne serait-ce qu'un élan amical.


    Les paroles du souverain lui firent baisser la tête, cherchant sans aucun doutes à comprendre si cela était positif ou négatif qu'elle fut trouvée là, mais la suite la fit relever derechef ses yeux mélancoliques qui firent de nouveau se perdre dans l'univers de son regard. Un univers qu'elle chérissait sans le connaître, un univers remplit de magie…. qui ne lui appartenait en rien.
    De nouveau, elle sentit son visage s'empourprer, et un frisson lui parcourut l'échine alors que leurs hanches se serraient encore un peu plus l'unes à l'autres, provoquant en son coeur, nombre de sensations dont elle ignorait jusqu'à présent l'existence. Il était de sature parfaite, musculeuse mais dessiné finement, et bien que le tissus empêcha le contact avec la peau de miel du souverain anglais, elle pouvait sentir les formes sous sa poitrine, sur son ventre, chaleur indicible, délicieuse.

    "Beauté?" Susurra la jeune femme à l'être quasi divin qui la tenait toujours. "Si beauté je devais définir, nul conteste que vous seriez l'exemple que j'userai.
    Êtes vous un enfant des dieux? "
    La jeune femme marqua un silence, un court silence.


Citation :
"Contradiction des sentiments, j'espérais qu'il fût Zeus descendu sur terre pour me ravir, m'emporter loin de tout cela, mais d'un autre côté, la honte m'envahis, la raison, odieuse petite voix au fond de chacun d'entre nous, commençait à me susurrer un flot de pensées sirupeuses, aigres-douces et acides. La culpabilité, sa tendre moitié arrivait alors à sa suite et je me sentais alors ridicule. Pourquoi cet homme, ce souverain viendrait-il de si loin pour me voir moi? moi l'épouse de son rival, alors que l'attendait sans nulle doutes, une reine d'une beauté dépassant la mienne, d'une vertue et d'un esprit majestueux bien supérieur à tout ce que je serai?
Mais en définitive, je ne pouvais me résouder à agir autrement, comme si mes sentiment avaient pris e contrôle de mon corps, le faisant danser à l'unisson avec celui de ce roi, beau comme le jour, mystérieux comme la nuit, piégée à jamais dans les filets de ce fils de la Lune, mon âme oublia tout, y comprit les conséquences de mes actes. "

    La nuit était un écrin dont les étoiles semblaient pâles, ternes face au regard brillant du jeune roi. La main de Diane serra celle de Philippe encore un peu, et ses yeux marqués d'un air grave, mélancolique, transmettait toute l'angoisse de le voir disparaître subitemment. Elle n'arrivait pas à comprendre, elle n'arrivait pas à comprendre en quoi, elle, petite reine bien terne, pouvait provoquer chez une personne aussi lumineuse, un quelconque intérêt.

    "Je suis heureuse que vous soyez ici!" lança la demoiselle, comme un cri sortit du coeur qu'elle n'avait put retenir, et de nouveau, son visage prit les teintes de la gêne. A l'évidence, elle avait dit tout haut ce qui lui venait à l'esprit, maladroite comme une adolescente qu'elle était encore malgré tout, elle baissa le regard un sourire timide sur les lèvres, riant visiblement de son manque de retenue.
    "Je…. je suis bien aise que vous soyez ici, mon Roi, et c'est un réel plaisir de danser avec … vous"
    Diane faisait des efforts pour reprendre contenance, reprendre un masque social plus digne, sans doutes de peur que l'éphèbe nocturne qui la tenait, n'en soit quelque peu déçu et décide de s'en retourner ailleurs, loin.




Citation :
"Parler de Charles a toujours eu le don de me rendre triste, mélancolique, car je savais en mon fort intérieur que cet homme, ce souverain souffrait, cachant derrière une armure trop épaisse une personne bien meilleure. Je souffrais de le voir souffrir à m'avoir à ses côtés, et je me demandais alors pourquoi on m'avait choisit, alors que je n'étais qu'une fille de duc, rien de plus. Fallait-il être aussi cruel pour lier un homme qui n'aspire qu'à une chose, trouver réconfort et amour à une femme aussi maladroite, malhabile que moi? Je n'étais que sa compagne pour le peuple, mais jamais ne serait capable de percer un tant soit peu sa carapace, j'en suis bien indigne…….
Philippe quant à lui, semble plus lumineux que mon pauvre époux, mais quelque chose dans son attitude me laissait à penser que lui aussi cachait des blessures, profondes sans doutes, et j'espérai quelque part pouvoir le soulager un tant soit peu, ne pas échouer à endosser sa souffrance, comme j'ai lamentablement échoué avec Charles. "


    Un voile de tristesse se déposa sur le regard de la jeune reine, alors que sa petite tête fit un léger non.

    "Mon… mon…" le mot ne sortait pas, comme coincé dans sa gorge, douloureux mot qui lui rappelait qu'elle était enchaînée à un autre. "…mon seigneur est….. se…" Elle aurait voulut lui dire la vérité, que Charles se fichait bien d'elle, qu'il la répudierait sans arrière pensée à la première occasion et qu'elle était responsable de tout cela, mais elle n'arrivait pas à critiquer son souverain, même devant l'élu de son coeur.
    Une larme coula le long de sa joue, alors qu'un sourire s'afficha de nouveau sur le visage de la jeune femme.
    "Je ne suis en rien digne de son attention, je souhaiterai qu'il trouve le réconfort enfin, et je suis certaine qu'une dame de la cours pourra réussir là où je ne suis qu'une plaie supplémentaire dans son âme. "

    Un silence s'abattit de nouveau sur le balcon. La lune continuait à faire danser ses reflets argentés sur le couple, qui continuait à danser lentement, avec une certaine sensualité. Doux corps à corps qu'ils ne souhaitaient pas voir finir, jamais. Diane ne pouvait détourner ses yeux de lui, cet Apollon anglais. Son visage aux traits délicats, l'expression douce, l'aura protectrice qu'il dégageait, elle avait envie d'être entourée ainsi, tenue ainsi, pour toujours.
    de Philippe, émanait un parfum délicat, aucune fioritures, aucun parfum inutile ne venait gâcher les senteurs de sa peau, magnifique, visiblement douce et si délicate…. enivrante flagrance qui l'emmenait loin de ce balcon, loin de ce palais, loin de sa condition.
    Son coeur continuait à battre la chamade, s'empalant comme une pouliche sauvage, incapable de perdre haleine.




Citation :
"Versatile, je n'étais qu'une pauvre ère qui, au contact de Philippe, cet ange de la nuit, passait de la tristesse à la joie, de la joie à la mélancolie, de la mélancolie à l'espoir le plus fou, le plus irraisonné. aussi douloureux que cela pouvait apparaître de prime abord, la sensation de plénitude prenait le dessus et je ne souhaitais alors qu'une unique chose, qu'il continuasse à m'emmener ainsi, sur le flot de ses sentiments, de ses mouvements.
Ses paroles étaient du miel pour mon âme trop longtemps enrouée, et je ressentais dors et déjà les bienfaits de sa présence sur ma personne.
Je n'étais plus la Reine de France, il n'était plus le Roi d'Angleterre, juste Perséphone et Hadès, Roméo et Juliette, Euridyce et Orphée.
Et je le savais, malgré mon rôle, malgré mon mariage, je ne regrettais déjà pas, je ne regretterai plus mes sentiments pour lui, lui.


    Diane hint poser sa main blanche sur la joue de Philippe, profitant ainsi du contact doux de cette peau si longtemps désirée, imaginée, la caressant avec douceur, et ce geste, anodin, était marqué d'une tendresse infinie.

    "Phi…" la voix délicate de la reine s'était elle aussi quelque peu enrouée, l'émotion la rendait téméraire, la complicité de la Lune courageuse. Diane recula lentement, sortant du champs de vision probable des baie vitrée, entraînant dans son sillage le souverain, avant de se coller de nouveau à lui, sa main toujours dans la sienne, elle vint entrelacer ses doigts aux siens, en signe d'une union secrète et discrète.

    "A…alors enlevez moi….." La jeune reine baissa les yeux, pour les relever de nouveau: "…ou bien je vous enlève." encore une fois, ces mots étaient sortis du coeur, flot interrompu de pensées qu'elle aurait sans aucun doutes préféré gardé secrets. Elle rougit, cette fois-ci de façon plus marquée, mais ne put s'empêcher de rire à sa maladresse, laissant échapper pour la première fois depuis bien longtemps, une exclamations de joie sincère, non feinte.
    Un moment de grâce dans une vie faite de difficultés, un seul regard, un seul sourire de lui, et tout son monde devenait alors plus beau.
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