Cielle Dawndream { Le Choix n'est pas un luxe permit aux héritiers d'Eve.
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Cielle Dawndream
~Nonne~
Messages : 21 Date d'inscription : 02/11/2012
Sujet: Cielle Dawndream { Le Choix n'est pas un luxe permit aux héritiers d'Eve. Ven 2 Nov - 11:45
DAWNDREAM CIELLE
feat. Konpaku Youmu ▬ Touhou
IDENTITÉ :
♔Nom : Dawndream ♔Prénom: Cielle ♔Age : 19 ans ♔Date et Lieu de Naissance : Banlieue Parisienne, un 19 Avril à 5h00 du matin. ♔Orientation Sexuelle : Hétérosexuelle, aucun doute a ce propos. ♔Nationalité:Française; Le fait que son nom de famille sonne anglais est un pur hasard linguistique et elle met un point d’honneur à le souligner. ♔Groupe : Humains (deviendra “Bourgeoise” en RP) ▬ Sorcière ♔Classe Sociale: Nonne
Description Physique :
De loin, avec son habit de nonne, rien ne pourrait permettre à vos yeux de remarquer Cielle plus qu’une autre personne dans la foule grouillante de cette fin d’après-midi. Pourtant, des lors que vos agapes se sont délicatement déposées sur son visage, seule partie visible de son corps, dissimulé derrière cette robe sombre aux rares apparats blancs, il a fallu que vous en sachiez davantage à son sujet, comme hypnotisé par l’essence qu’elle dégage de manière probablement très involontaire. Mais rassurez-vous très chère âme plus ou moins damnée, vous n’êtes point seul à penser de la sorte. Je ne mens pas, écoutez plutôt, autour de vous, se dégagez du brouhaha quotidien des faubourgs, les quelques précieux commentaires qui pourraient vous êtres aussi précieux qu’utiles, à l’avenir. Qui sait. Il parait que l’on est jamais suffisamment bien informer, après tout. Laissons donc la parole à…
Marie-Agathe Laurine de Polignac ▬ Jeune Duchesse de Province
Lorsque mes parents et moi-même sommes arrivés à Paris pour y vivre à la Cour, je fus si déboussolée par tous ces changements si soudains que j’eu grand besoin de retrouver, le temps d’un petit instant, un endroit ou me reposer quelque peu, et admettre que jamais plus ma vie n’aurait été comme avant. Mes pas me guidèrent jusqu’à l’immense et splendide Cathédrale de Notre-Dame de Paris, que je ne connaissais jusque-là que de nom. Y pénétrant le plus discrètement possible, je pus observé que la messe venait très certainement de se terminer il y a peu. Nulle âme n’était présente ici, que j’observe la nef ou l’orgue somptueux situé en bout de bâtiment.
Mais elle, dans sa tenue de circonstances, se tenait là, face à la Croix, comme imperturbable. Même le bruit de mes souliers sur le sol de la Sainte Église ne la fit pas se retourner immédiatement ; je supposais donc qu’elle devait être en plein milieu d’une prière et m’excusait donc mentalement de mon intrusion inopinée.
Ce n’est qu’une fois arrivée à son niveau que je remarquais d’une part la beauté de son faciès, semblable à celui d’une poupée de porcelaine que la magie divine aurait alors fait se mouvoir, et d’autre part, quelle était plus grande que moi d’environ dix bon centimètres, a vu de nez. Certes, je ne suis pas bien grande, même pour mon âge, mais elle n’est pas d’une taille que l’on voit partout pour les jeunes demoiselles de nos jours. Non, elle est légèrement au-dessus de cette moyenne, dans le mètre soixante-dix, je dirais. Mais c’est tout à son honneur, car sans doute sa beauté n’en est que plus grande encore.
Je pris place tout près d’elle et attendit qu’elle eut mis fin à sa prière avant de pouvoir mieux me délecter de ses traits finement taillés, qui me firent oublier, l’espace d’un instant, qui j’étais, ou je me trouvais et …
Vous voyez alors la demoiselle noble rougir et détourner son regard du votre. Cependant, vous n’avez guère le temps de lui demander, le plus gentiment du monde, de se reprendre, car la voilà partie sous un prétexte inventé de toute pièce, le rouge encore aux pommettes. Tant pis, il vous faut vous trouver un autre témoin au plus vite. Oh tiens, la chance vous sourit. Voici qu’arrive…
Antonio ▬ Mendiant espagnol
Oh v’savez, le premier fois que j’vu mam’zelle Cielle, c’était y a pas si longtemps ! Croyez moi je suis pas très malin et je n’ai même pas de toit au-dessus de ma cabeza. Et puis j’habla pas bien el francés. Mais nonne avoir été très agradable avec yo. Elle est venue m’apporter de la soupe chaude un jour puis sa main douce à attraper la mina et je me suis retrouvé à l’abris du froid, à Notre-Dame, j’crois qu’elle s’appelle comme ça la iglesia.
Elle a de jolis yeux azul, la madame. Tout beaux et en amandes. Lorsqu’elle rit, c’est comme si c’était Dieu lui-même qui riait et on a imprésion que le mal, y peut plus rien contre nous ! Vraiment, si je pouvais, je lui demanderais de m’épouser. Ma bon. Le Seigneur, il est passé avant yo. Tant pis
Tout poussiéreux, il finit par s’enfuir en voyant, au loin, des membres de la Garde Royale en patrouille. Il n’aura guère pu vous accorder plus de cinq minutes de discussion. Voyons voir… Qui vient après ?
Roland Von Dresde ▬ Vicomte de Dresde
Très sincèrement, je crois que de mon séjour – bien trop court – au sein de votre magnifique cité je ne retiendrais que peu de choses, n’ayant pu m’adonner à tous les plaisirs qui y sont contenus. Toutefois, si je devais rédiger sous forme de liste mes meilleurs souvenirs ici, le premier serait très certainement Notre-Dame de Paris. Oh, bien sûr en tant que marginal noble, ne vous attendez point à ce que je vante ses louanges architecturales comme beaucoup l’ont déjà fait avant moi… Non, je vais vous citer là l’une des âmes possédée par le bâtiment.
Tout ce que je sais d’elle, c’est qu’elle se prénomme Cielle et est âgée de dix-neuf ans. Quel gâchis. Une si jolie perle enfermée dans un tombeau sacré. Chacun est libre de ses choix, je suppose. Mais lorsqu’elle s’est emparé de mes mains pour le sacrement auquel j’ai pu avoir la joie d’assister, j’aurais pu jurer être effleuré par une plume satinée. Rien à voir avec un derme humain, surtout celui des filles de mon pays, convenons-en. Non, réellement, cette sensation fut si magique que j’en ai oublié ce pourquoi je m’étais rendu à l’église. Mais en soit, ce ne fut pas si grave, j’ai reçu du Seigneur une compensation bien suffisante en retour.
Je sais ce que vous vous dites. Que je ne suis qu’un pauvre fou et un fieffé menteur par-dessus tout. Et bien soit, croyez le si cela peut vous satisfaire, mais je ne fais que répondre à votre précédente question, rien de plus. Maintenant, si vous désirez acquérir d’autres informations sur cette demoiselle à la taille si fine, je ne saurais que trop vous conseiller d’attendre un peu. Une autre personne saura peut-être combler les lacunes qui vous pèsent.
Presque victorieux, sans doute très satisfait de sa description orale, le damoiseau s'éloigne, suivit de très prés par toute une cohorte ou se mêle ses domestiques et les nombreuses dames tombées sous son charme germanique, sans doute.
Vous reprenez votre route quand, bien malgré vous, vous heurtez une silhouette ronde, qui ne tarde pas a vous incendier, jusqu'a ce que vous ne la coupiez dans son élan pour tenter d'en savoir davantage sur la personne qui vous avez aperçu tout a l'heure. Peut-être sait-elle quelque chose également? Si seulement vous aviez su...
Agathe Verrine ▬ Fille de joie.
Cette nonne ? Bien sûr qu’elle est laide ! Je ne l’aime pas, je l’exècre, même ! Regardez là, sérieusement. Avec ses airs malingres, son tout petit corps qui parait si facile à briser et ses cernes sous les yeux.. Mais que fait-elle la nuit sinon dormir ?! Je ne supporte pas cette garce, elle cache bien trop de trucs louches derrières son maudit sourire, j’en suis convaincue ! Mais ça.. essayez de le faire entendre aux autres… Impossible ! Tout le monde parait en admiration devant elle, sous son charme candide… Alors que franchement, non. Il n’y a pas de quoi fouettez un chat à mon sens. Oui, elle a des traits qui peuvent parfois se révéler avantageux, mais ça ne va guère plus loin. Point final. Enfin bon, ce sont des hommes qui parlent d’elle, souvent… Essayez de leur faire entendre raison est une cause perdue pour laquelle je ne me damne plus depuis longtemps. Maintenant, si vous voulez bien me fiche la paix, j’ai des clients qui m’attendent.
Furieuse, c'est en poussant les gens passant tout prés d'elle que la jeune femme à l'épaisse chevelure reprends sa route, pour votre plus grand soulagement, n'en doutons pas. Force est de constatez qu'il ne faut plus choisir au hasard vos indicateurs. Ainsi, c'est en scrutant attentivement la foule que vous finissez par tapoter sur l'épaule d'un barde occupé à distraire la foule. Il ne s'offusque en rien d'avoir été interrompu, fort heureusement, et c'est tout sourire qu'il vous renseigne a son tour.
Micheletto ▬ Poète Florentin
Je ne puis me targuer d’être un philanthrope émérite, mais au moins, je puis vous dire ceci. Il est certain que cette jeune femme, qui semble vous avoir envouter, est malheureuse comme les pierres. Derrière son masque, son sourire faux et creux, je décèle le désespoir le plus noir et la résignation forcée. Vous pouvez me faire confiance, je sais ce que je dis, je suis italien et le mensonge me connait bien. J’ignore ce qui a bien pu lui arriver, mais c’est bien triste. Une demoiselle si jeune ne devrait pas avoir connue une si forte dose de malheurs, j’en suis intimement persuadé. J’ai déjà essayé de jouer la sérénade pour lui faire retrouver sa joie de vivre d’antan, mais malheureusement ce fut échec sur échec. Sur sa peau blanche et pâle ne s’est étiré qu’un sourire compatissant. Je suis choqué de voir que seul moins semble voir au-delà de ses apparats. Franchement, suis-je donc le seul lucide par ici ? C’est fou tout de même ! Et vous ? Ne voyez-vous donc rien ?
Hum, j’ai compris, je ne vais pas vous importunez davantage. Je reprends la route, au plaisir de vous revoir peut-être un jour, cher ami, qui que vous soyez !
Vos agapes pointent dans le dos de cet individu que vous ne reverrez sans doute jamais plus. Mais la curiosité vous gagne, maintenant. Ainsi, une fois la nuit uniformément tombée sur la Capitale de France, c'est déterminé que vous décidé de vous introduire en douce, tel un voleur de talent, dans les entrailles de la Cathédrale. Oh, bien sur vos intentions sont très pures, vous n'avez guère l'envie de dérobez quoi que ce soit en ce sanctuaire sacré. Tout ce que vous voulez, c'est en savoir plus sur elle, et rien de plus. Vos pas, dans le noir le plus total finit par vous menez jusqu'au sous sol ou il règne une certaine fraicheur humide.
Et c'est là, dans l'obscurité sobre que vous dénichez votre prochain contact. Il est... pour le moins étonnant, mais bon, l'habit ne fait pas le moine... parait-il.
Hélios ▬ Chimère
Ma petite Maîtresse ? Vous voulez que je vous en parles ? Et bien.. Je veux bien, mais vous n’avez pas le droit d’être ici, je vous préviens ! Monsieur le prêtre ne va pas être très content s’il trouve un étranger ici…
Hum, qu’importe, après tout c’est votre problème et non le mien. Et bien, tout ce que je peux vous dire, c’est qu’elle se dévalorise beaucoup ! Certes, je ne suis point humain mais tout de même, je sais reconnaître la beauté naturelle lorsque je la vois ! Mais ma chère sorcière ne semble pas le voir de la même manière… Elle dit que sa chevelure maudite est preuve de son incompétence passée… Je ne saurais vous dire combien je suis navré de lui avoir infligé une telle chose… Mais je n’avais pas le choix !
Sa jolie chevelure blonde, descendant jusqu’en bas de ses reins lui allait très certainement à merveille mais je me devais de la mordre pour que nous entrions en résonance elle et moi… Ses cheveux presque uniformément blancs et sa mèche sombre n’était pas prévus, dans mon équation. Et croyez bien, je regrette que sa tignasse se soit gangrenée ainsi et ne soit plus qu’au niveau de ses traits de mâchoires, vraiment…
Oh mais, j’entends du bruit, vous devriez partir. Maintenant, oui. Au revoir !
Vous vous éveillez avec les premières lueurs du jour et un mal de crâne féroce vous prenant toute la tête. L'odeur de l'alcool vous agresse alors et en vous relevant, ou tout du moins en essayant, vous remarquez que vous êtes entouré de ... buissons. Mais qu'avez vous donc fait cette nuit?! C'est le trou noir absolu... Si bien que c'en est frustrant. Le seule chose que vous vous jurez alors est de ne plus jamais vous laisser séduire par l’absinthe mal traitée dans les bars miteux des fonds de ruelles. Non, plus jamais... les hallucinations que vous avez eut a cause de ce breuvage ne saurait être décrite sans que vous ne passiez pour un fou.
Vite, vous vous redressez au mieux et, en titubant, regagnez votre domicile. Vous ne savez toujours pas pourquoi vous n'avez plus aucun souvenir de la veille ni pour quelle sombre raison une bosse a poussée derrière votre tête mais tant pis, la seule chose que vous souhaitez maintenant, c'est vous lavez et vous reposer mieux que vous ne l'avez fait en vous assoupissant dans ces buissons...
Vraiment, quel étrange événement que voici..
Description Mentale UC :
▬ Torturée
Culpabilité. C’est surement l’un des piliers actuels de l’esprit de cette jeune et jolie française. Elle pleure souvent, en silence et dans le noir le plus total, espérant peut-être vainement, que ses larmes acides, emplies de l’alcool même de son âme, pourront peut-être nettoyer les offenses qu’elle est persuadée d’avoir commises. Ne pas avoir été suffisamment présente pour sa sœur – ou du moins c’est ainsi qu’elle le voit -, ne pas avoir su protéger le bijou le plus précieux que son père possédait, ne pas avoir apporté sa protection d’ainée a sa cadette lorsqu’elle était le plus dans le besoin, sous ses yeux clairs. Nul doute à ce sujet, la Dawndream contient en son être une quantité infinie de chagrin qui, espérons-le trouveront un jour une fissure par laquelle s’évader définitivement de son cœur et ainsi, lui laisser peut-être gouter au bonheur. Ne dis-t-on pas que l’espoir fait vivre après tout ?
▬ Gentille
Malgré tout, par-delà ce désespoir qui a niché sa tanière dans les méandres de son cœur encore neuf, la Dawndream reste une personne délicate et gentille à la fois. Elle aime tendre la main vers son prochain, en se disant que peut-être, tous ses pêchés seront amnistiés par toutes les bonnes actions qu’elle sera en mesure de mener jusqu’à la vie de sa vie. Elle sait que tout ce qu’elle pourra dire ou faire ne lui ramènera point sa sœur cadette tant chérie mais elle ne peut s’empêcher d’espérer tout de même, semblable a une condamnée que l’on enverrait au bucher. Il est des fois où l’on pourrait croire que tant de sympathie envers le monde qui l’entoure ne peut être que le fruit d’une folie sous-jacente. Mais en réalité, n’est-ce pas un peu le cas ? Il n’existe ni noir uniforme, ni blanc pur en ce vaste monde ; uniquement des nuance de gris. Partant de ce principe, a combien la personnalité de Cielle est-elle grisée, dans ce cas ? A vous de me le dire Invité, il appartient à vos critères de choix de déposer un verdict sur son cas.
▬ Douce
La douceur de son être tout entier vient bousculer encore ce paradoxe vivant qu’elle parait être. Qui soupçonnerait cette nonne de pouvoir faire preuve d’autant d’humanité, aussi bien dans ses gestes que dans ses mots ou encore ses regards ? Bien peu savent faire la différence entre la réelle douceur et l’imitation et malgré tout, ce puzzle pensif qui s’offre à vous est bien surmonté d’un voile soyeux honnête et uniforme. Car si il est vrai qu’elle s’illusionne en vaine parole a son propre propos, Cielle ne fausse pas sa douceur. Ceci elle le donne sans compter, à n’importe qui. Qu’il soit mendiant ou Prince, il a droit à la même abnégation. C’est sans doute là ce qui fait autant la force que la faiblesse de Cielle, de ne pas faire de différence avec quiconque. La confiance allant de pair avec sa douceur, il est certain qu’elle se retrouvera bien régulièrement blessée par tant de sacrifice d’elle-même. Mais ça… Essayez un peu de le lui enfoncer dans le crâne pour voir.
Ahah, oui, bien sûr. C’est tout de suite moins facile, d’un coup.
▬ Serviable
Elle a le cœur sur la main. C’est sans doute une qualité, mais le problème c’est que beaucoup ont tendance à user et abuser de cette partie de Cielle. Il est extrêmement rare qu’elle dise non à une requête, si bien qu’on a parfois l’impression qu’elle ne connait même pas ce mot ci. Ou qu’elle l’a banni de son vocabulaire. Dans les deux cas les hypothèses sont à compter par dizaines et elles peuvent toutes trouver un fond de vérité. Car, certainement pour tromper son angoisse et ses idées noires, Cielle peut se jeter à corps perdu dans le travail ou les services rendus. Ainsi, pendant tout le temps où elle se damne pour autrui, elle ne pense ni n’a le temps de laisser son esprit voguer vers les flots de son passé, et toutes les sombres sirènes qui les occupent, dissimulées sous les vagues meurtrières pour tout son être. Peut-être n’y a-t-il au final, pas vraiment d’explications à donner à tout ceci. Juste un vague dessin pour englober sa capacité à servir sans jamais rien à attendre en retour. A ce moment-là, peut-être peut-on s’interroger sur son intelligence, après tout. N’est-elle pas un peu stupide, au fond ?
▬ Triste
Lorsque l’on connait bien Cielle et que l’on sait des lors qu’il y a des sujets dont il faut éviter la discussion avec elle, ceci est un fait indéniable. Elle est attristée. Presque en permanence. Elle rit et sourit, bien évidemment. Mais tout ceci n’est que comédie, même elle en a pleinement conscience. Pourtant, plus que quiconque Cielle désire au plus profonds d’elle-même recouvrer la joie de vivre. Mais elle n’y parvient pas. Car elle culpabilise. Encore et toujours, ça reste une chose impossible à modifier. Depuis la perte de ses parents, elle était déjà très aigrie, mais lorsque Vitany fut ôtée brutalement à la communauté de l’humanité la plus normale qui soit, alors sa sœur ainée a sombré peu à peu, toujours plus bas, s’en en rendre jamais compte à qui que ce soit.
Elle a tant préféré mentir aux autres sur son état mental que finalement, sans même y prêter cas, elle a fini par se mentir a elle-même, par se piéger dans ce jeu versatile de l’invention, ou rien n’est honnête et tout a son revers. Pour le moment cela a l’air de lui convenir, mais qui sait si un jour, cela ne finira pas par la détruire entièrement ? Malheureusement, seul Dieu peut savoir une chose pareille, mais il ne semble pas décidé à nous en apprendre davantage à ce sujet pour l’heure. Il nous faut donc nous armer de patience et qui sait… peut-être prier en silence pour son salut final, a cette jeune âme bien trop tôt écorchée.
▬ Hargneuse
Malgré les apparences, sous son doux visage, Cielle cache tout de même des démons, comme tout le monde. Impulsive dans l’âme, versatile également lorsque les ingrédients sont réunis pour qu’elle le devienne, bien cachée au fonds de sa façade, la Dawndream est parfaitement capable de devenir ne petite peste prête à vous contredire pour un oui ou pour un non. Les situations peuvent varier lorsqu’un tel comportement se déclenche car les dégradés de possibilités demeurent infinis et plus encore. Tantôt boudeuse une fois qu’elle sait pouvoir se permettre ce genre d’écarts en votre présence, tantôt acide, il vous faudra composer avec les multiples facettes de sa personnalité avant de vous lancer dans l’aventure et de lui tenir tête à ce niveau ci. Car elle peut aller très très loin. Surtout lorsqu’elle n’aime pas quelqu’un. Possessive et jalouse peuvent se rajouter a son tableau de défaut bien qu’elle tente vaille que vaille de museler ce genre de travers du mieux qu’elle le peut. Soit, très peu.
Il faut dire que depuis qu’elle a eu la confirmation que le Cœur de l’Océan, cette gemme si particulière au cœur de son paternel, se trouvait en territoire britannique et a lui avait été dérobée pour le compte de la famille Royale anglaise, elle voue une haine sanguine aux anglophones, quels qu’ils soient. Elle ne les supporte pas et sans doute fait-elle là un amalgame avec le meurtre de ses défunts parents. C’est très certainement un moyen de ne pas trop souffrir de leurs absences, se trouver un coupable tout désigné occupe ainsi son esprit et elle n’a pas toujours le temps de penser au fait qu’ils ne sont plus à ses côtés.
Quel bien triste façon de faire décidément…
Derrière l'écran:
♔Pseudo : Ne le connaissez-vous pas suffisament, à present? ♔Age: 21 ~ ♔Comment t'es-tu retrouvé parmi nous?: C’était il y a longtemps… Je ne m’en souviens plus voyez-vous ? ♔Des Remarques ou impressions? Je remercie du fond du coeur Crystal Evangeline de la Rochebriant (Lizbeth ♥ Je t'aime ♥), Gabriel d'Estampe & Englo Gottmartyrër (Stanislava ~) pour m'avoir permis de les intégrer dans la fiche de ma personnage et ainsi d'enrichir grandement son histoire =3 ♥ ♔As-tu lu le règlement ? Bien entendu. ♔Code du règlement :Lizbeth Valide ♥
Dernière édition par Cielle Dawndream le Sam 10 Nov - 20:17, édité 13 fois
Cielle Dawndream
~Nonne~
Messages : 21 Date d'inscription : 02/11/2012
Sujet: Re: Cielle Dawndream { Le Choix n'est pas un luxe permit aux héritiers d'Eve. Mar 6 Nov - 21:30
Biographie : Partie Première.
Chapitre Un
:
19 Avril ; Pays des Lumières ; Clamart ; Cinq heure du matin.
A cette heure avancée de la nuit proche du matin, un ballet d’âmes de diverses formations tournent et virent entre les murs d’une demeure de haut-bourgeois. L’ambiance tendue qui y règne ne peut qu’aller de pair avec l’angoisse qui gagne au ventre une silhouette, celle d’un homme, patientant aussi calmement que possible dans le couloir adjacent à la pièce qui voit s’accomplir l’un des plus beau rituel de la vie. Une naissance. Celle de sa fille. Bien qu’il ignore encore ce petit point de détail.
La peur gagne du terrain en son être, lui qui d’ordinaire parvient à garder un sang-froid a tout épreuve, lui que l’on dit investi de l’incarnation même du stoïcisme. Il parait bien fragile pourtant, en cette heure sombre, tandis que son regard ne porte qu’une attention évasive sur les personnes allant et venant entre les murs de la chambre ou est retenue au lit sa femme, dont il perçoit les cris étouffés. Ceci ne fait que le rendre encore plus amer de ne pouvoir rien faire. Il aimerait pouvoir être auprès d’elle, lui tenir la main et l’encourager dans sa lutte naturelle, lui dire que tout va bien se passer. Mais il ne le pût. D’une part, ceci serait bien contraire aux protocoles auquel il a été asservi dès son plus jeune âge, et d’autre part, lui-même ignore si tout va aller pour le mieux par la suite.
Cette mise au monde est bien trop en avance, le médecin de famille avait préconisé l’accouchement pour le mois prochain seulement dans le meilleur des cas. Il est vrai que la trentenaire qui s’apprêtait à donner la vie n’avait presque pas prit de poids durant sa grossesse, malgré la nourriture riche dont elle s’alimentait, mais cela n’avait pas alerté davantage les médecins qui étaient venus la visiter, et à les entendre, il n’y avait aucune raison pour que la gestation n’arrive point à son terme le plus convenablement du monde.
Mais ceci ne s’était pas présenté ainsi, au plus grand damne du chef de famille, au front duquel la sueur perlait de plus en plus. Il aurait dû se douter de quelque chose, la veille au soir. Sorti dîner avec sa douce compagne dans l’un des restaurant les plus prisés de la ville, lorsqu’elle avait rencontré quelques difficultés à remonter dans la calèche qui les ramènerait chez eux, il avait senti un courant froid lui remonter l’échine ; Mais une fois qu’elle lui eut assuré que ceci était juste le résultat d’une fatigue passagère, le Bourgeois avait préféré se détendre et croire à cette version pourtant fort peu crédible. L’espoir fait vivre, comme dit le proverbe, et il avait voulu s’accrocher de toutes ses forces à cette idée superflue. Il en payait aujourd’hui le prix.
Le couple s’était décidé à faire en sorte que Madame donne naissance à leur premier enfant ensemble au sein de l’hôpital le plus proche, afin que les meilleures conditions soient réunis pour la venue au monde de cette petite vie. Mais la vie en décida tout autrement. Dès lors que le Dawndream furent couchés, dans leur chambre, des contractions prirent la belle sylphide au corps avec violence et la firent se redresser immédiatement, mettant fin au doute de son mari. Immédiatement, lorsqu’il se fit confirmé par sa moitié que les eaux étaient perdues, il s’était dépêché d’enfiler un manteau et d’aller tambouriner à la porte du médecin de la commune ou son habitation avait été construite. Dans l’instant qui suivit, c’est toute une cohorte de pratiquants de la science humaine qui s’introduisirent chez lui pour s’occuper au mieux de son épouse, en proie à un mal nécessaire pour devenir mère.
Les femmes de chambres, reconverties durant une nuit au rude métier d’infirmière, ne cessait d’aller et venir avec toujours davantage de serviette et bassine d’eau tiède. Monsieur Dawndream, quant à lui, ne pouvait que soupirer et faire les cent pas dans le couloir, tel un lion affamé que l’on aurait mis en cage sans rien à manger. La pluie tombait en vives cordes sur les carreaux de la maisonnée, et au loin l’on pouvait entendre sans mal le tonnerre gronder de sa présence. Mais cette toile de fonds ne parut pas suffisante pour troubler qui que ce soit. Tout au plus l’homme accorda un bref regard au dehors, mais sans plus.
Et soudain, le calme retomba, comme une hache sur la nuque d’un condamné. Tout paraissait si irréel que l’on put croire un instant que l’endroit était baigné par un voile de magie instable mais bien présente tout de même.
Ce n’aurait, en soit, point été faux, mais dès lors qu’une ronde dame vint annoncer au Seigneur que le travail hardi avait enfin trouvé une terminaison, il n’eut pu la patience de tergiverser, encore.
Pénétrant dans la salle seulement éclairée de bougie, il fit saisit par la vision qui s’épanouissait devant lui. Il ne remarqua même pas que l’ensemble du personnel médical était entièrement sorti pour lui permettre un moment d’intimité avec le nouveau noyau familial qui venait de se constituer fraichement. Sa femme... Grand Dieu qu’elle était belle ainsi, avec un enfant dans les bras. Leur enfant. Malgré les cernes violacés qui s’étaient logés vilement sous les orbes clairs de l’accouchée, pour son époux elle n’en demeurait pas moins somptueuse, bien au contraire. Il irradiait d’une aura toute particulière, qu’il ne connaissait que trop bien mais qu’il était bien décidé à savourer, cette fois-ci.
S’approchant à pas léger de sa délicate âme sœur, il prend place sur le rebord du lit ou elle vient de donner vie et la regarde, un grand sourire peint sur ses lèvres fines et blanchies par le stress enduré encore récemment.
Quant à elle, berçant de mouvements amples et remplis d’un amour neuf, elle finit par croiser son regard et lui rends son sourire, malgré la fatigue l’assaillant. En cette nuit, elle est la Reine de cette maison et elle le ressent parfaitement, les yeux de son mari la couvant. Ses pommettes rosissent alors qu’elle annihile le silence qui régnait alors ;
« Cielle. C’est ainsi que j’aimerais l’appeler, chéri. »
Il reste un moment interloqué face à l’originalité de ce prénom. Mais ce stade ne dura guère longtemps puisque l’instant suivant, tout en caressant la joue du nourrisson dont il venait d’apprendre qu’il s’agissait d’une fille, il répondit presque solennellement ;
« Ainsi a vu le jour Cielle Dawndream. Ma fille. Notre fille. »
Pour accompagner cette approbation, il embrasse tendrement sa concubine et contemple le morceau de chair palot mais calme entre la serviette blanche l’entourant d’une chaleur sécurisante.
« Elle est fragile. Les médecins ont dit qu’ils repasseraient demain. » Annonce la mère de l’enfant.
Le bourgeois, ne faisant pas cas de cette santé s’annonçant fragile, prit alors l’une des mains de sa moitié, y déposa un baiser et lui sourit.
« Nous sommes une famille maintenant. A ce titre, nous lutterons ensemble jusqu’à la fin, ma douce. »
Nouveau sourire, puis il souffla sur la flamme de la bougie presque entièrement consumé, pour venir se coucher près de la femme avec qui il partageait son lit depuis plus de deux années déjà. Leur poupon entre eux, ils veillèrent ensemble, en ce jour, à ce que tout se déroule bien pour les premières heures de la vie de cette petite chose répondant au nom de Cielle Dawndream.
Chapitre Deux
:
La petite grandit dans un monde, certes fastueux, mais pas moins aimant pour autant. Choyée comme la petite princesse de ses deux parents, elle n’eut jamais à manquer de rien. Régulièrement, son père l’emmenait avec lui à la pêche, ne la déguisant en petit garçon afin que cela ne choque pas trop l’opinion publique non plus. La discrétion état de mise et il était encore des choses que la blondinette ignorât encore à cet âge innocent.
En revanche, elle découvrit très tôt qu’elle n’était pas si seule que ça au sein de sa fratrie. Lorsqu’elle fut en âge de comprendre ce qui l’entourait, elle comprit bien vite qu’au-dessus d’elle se trouvait une sœur ainée, de huit ans plus âgée déjà. Carmen, c’était son nom. Ensemble, elles n’avaient en commun que le sang de leur père, ce qui apportait tout de même une certaines ressemblances physiques entre les deux âmes. Fruit d’un premier mariage finalement avorté avec une allemande, l’ainée ne détestait certes pas la dernière-née – elles s’entendaient même plutôt bien selon les dires d’autrui- mais il y avait cette vieille rancœur pourrie et pénible à supporter au fonds de son cœur de future harpie. Elle ne parvenait pas à accepter le fait que son père ait pu refaire sa vie avec une autre femme que sa mère. Cette dernière, garce jusqu’au bout des ongles, avait modelé l’esprit de sa fille afin de lui faire haïr cette nouvelle « famille » qu’elle dû intégrer de force, après que le second époux de sa génitrice n’eut clairement dit qu’il ne l’élèverait pas comme sa progéniture. Sa mère avait fait le choix de s’en débarrasser sous un prétexte fourbe, mais tout avait fonctionné comme elle le désirait, il était donc inutile de revenir dessus par après.
Pour Carmen, Cielle représentait l’apogée de l’impossibilité de revoir un jour ses deux parents mains dans la main. Et l’enfant vivait cela très mal, extériorisant cela comme tout enfant de son âge l’aurait fait ; En étant exécrable au possible avec sa belle-mère, tous les jours. Au départ, elle crut bien que son vil plan puéril et digne d’elle allait fonctionner et que la mère de Cielle allait repartir s’isoler chez ses parents, en pleine campagne française. Mais non, finalement, la cohésion extrême qui s’était tissé entre les deux adultes eut rapidement raison de ses espoirs fictifs. Elle consentit finalement à faire comme si elle était heureuse au sein de ce foyer. Elle y vécut effectivement des moments de pure joie, mais beaucoup de ses rires n’étaient qu'inventés.
Etudiant peu, rebelle dans l’âme, Carmen était loin du stéréotype de la fille de haute-bourgeoisie. Le contraire eut même été plus probant pour parler de sa petite personne. Fugueuse invétérée, elle multipliait de plus en plus les escapades nocturnes au fur et à mesure qu’elle grandissait et souvent en compagnie d’êtres tout sauf recommandables. Les voyous se mirent a peuplés de plus en plus son carnet d’adresses et il arriva plus d’une fois ou elle leur accorda plus qu’une simple danse. Tout ceci était donc aux Antipodes de l’éducation que recevait en parallèle sa petite sœur, toujours bien lové dans le cocon familial.
Il arriva en revanche qu’un jour que Carmen aille trop loin. Ses mauvaises habitudes la poussèrent a se laisser tenter d’entretenir une relation avec un dénommé Vincent, danseur de rue. S’en suivit qu’elle tomba bien malheureusement enceinte à l’âge de seulement dix-huit ans. Son père, furieux, ne put en revanche rien y faire. Elle déserta la demeure familiale plusieurs mois, vivant recluse avec l’homme qu’elle pensait aimer plus que tout. Cet épisode n’échappa guère a la mère de la franco-allemande, qui, désireuse d’avoir un enfant sans pour autant y parvenir, voyait là l’occasion rêver de se jouer encore une fois de sa chair.
Cielle vécut cela d’une façon assez détachée, histoire de ne pas souffrir inutilement. Elle n’avait jamais que dix ans lorsque sa demi-sœur mit au monde la petite Annabelle. Fascinée par la petite chose qui remuait dans son berceau, elle n’en restait néanmoins pas aussi attendrie que par sa propre petite sœur, Vitany.
Deux ans auparavant, la mère de la petite profita d’un soir ou le calme régnait dans leur maisonnée pour prendre sa fille sur ses genoux et la bercée, au coin du feu crépitant dans les entrailles de pierres de la cheminée. Tout en chantonnant une agréable berceuse qui fondait presque dans les oreilles de l’angelot, elle murmurait sa doléance.
« Cielle… Tu aimerais avoir un petit frère ou une petite sœur ? »
Les grands yeux bleus de la fillette fixèrent alors longtemps ceux clairs de sa génitrice avant de lui accorder un beau sourire de toutes ses dents – bien que certaines étaient manquantes alors – et de donner ainsi son approbation, qui comptait bien plus qu’elle n’aurait jamais pu le penser. Moins d’un an plus tard naquit la petite Vitany, sa sœur de vrai sang. Monsieur et Madame aurait désiré un petit garçon, afin de perpétrer le nom de la lignée Dawndream, mais n’eurent rien à redire à propos de la féminité de leur second enfant. Après tout, lui avait deux frère et une sœur – qu’il ne voyait plus depuis des années mais qu’importe – et ce serait donc de leur ressort de transmettre le patronyme de la famille a la future génération masculine.
Si au tout départ, Cielle n’avait su comment réagir face à la masse de peau fripée et rose, une fois qu’on eut mis cette dernier au creux de ses bras d’enfants, elle se mit a aimé sa cadette plus fort que n’importe qui, et se jura, par extension, de toujours être là pour sécher ses larmes, la protéger, et tant d’autres choses encore !
La vision d’Annabelle ne la perturba point plus que ça. Persuadée que de toute manière, elle aurait largement le temps de faire davantage connaissance avec cette branche particulière de sa famille – que ni son père ni sa mère n’avait rejetée, quand bien même leurs amis le leur conseillait avec véhémence – elle n’y accordait qu’une importance distraite, plus intéressée parles premier pas et les mots mâchonnés de sa petite sœur.
Chapitre Trois
:
Comme il fallut s’y attendre, Cielle, en grandissant, se para d’une grande beauté, alliage des prestances unies de ses deux parents. Les compliments ne cessaient de pleuvoir sur son passage, dans la rues, aux soirées mondaines ou elle accompagnaient ses géniteurs et même lors de ses séances d’apprentissage au piano, à la danse ou durant ses leçons. Les éloges ne semblaient ne jamais tarir tant il en arrivait davantage chaque jour, pour le plus grand bonheur de son père, qui voyait là un magnifique bijou de chair se profiler à l’horizon. Déjà, les projets d’avenir pour sa seconde fille germaient dans les confins de son esprit.
L’année de ses quatorze ans fut abordée – sans elle, bien entendu- le sujet de ses noces, qui devaient être organisées au plus tôt. Bien évidemment, elle ne se marierait pas officiellement avant plusieurs années, mais au moins la savoir promise deviendrait un soulagement absolu pour ceux qui l’élevait alors comme une petite princesse bourgeoise. L’idéal eut été un Notable de la Cour, afin de restaurer l’image noble des Dawndream.
Moins de cent cinquante ans en arrière, leur nom était connu du Roi François Premier car le Marquis Dawndream de l’époque avait été l’un des premiers de France à voyager vers les Indes, ce pays mythique dont on ne savait presque rien. Depuis le nom de la famille et ses liquidités s’étaient étiolées au point que leur statut était passé de celui de Nobles a Haut-Bourgeois. L’optique, donc de redoré le blason familial grâce a une union avec une famille référente de droits tels était donc une occasion à ne pas manquer, ni même négliger.
*****
« Mère… Ou se rends-t-on aujourd’hui ? demanda la ravissante petite blonde tandis que sa génitrice s’occupait de rendre sa coiffure de toute beauté. -Notre famille est conviée à un grand dîner dans la demeure de Monsieur le Marquis de Valençay, ma chère enfant. -Ce nom me dit quelque chose, je l’ai déjà entendu lors de vos discussions tardives avec mon père. -Rien de plus normal fit l’adulte Car c’est au plus jeune des fils de ce Marquis que ta main a été promise, Cielle. »
L’adolescente se tut. Elle savait bien que son avenir à ce niveau ci ne serait jamais dicté par ses uniques sentiments, car la Haute-Bourgeoisie, si proche de la noblesse, ne puis s’offrir ce luxe-là. Toutefois, elle aurait voulu retarder encore davantage l’échéance. Des milliers de papillons semblaient s’affairer à remuer ciel et terre au sein de son ventre. La demoiselle appréhendait énormément. Allait-elle seulement être à la hauteur ? Et si ce garçon ne l’aimait pas ? L’honneur de sa famille en serait a jamais souillé et ça, jamais elle n’aurait su comment le supporter. Alors, dans la diligence qui l’emmenait ainsi que ses parents vers le lieu de vie de l’hôte dont il était question, elle reparla de tout ceci avec sa mère.
« Mon promis est-il beau, mère ? demandât-elle, lèvres pincées -Quelle étrange question que voici ma fille ! Répondit sa mère Toutefois je puis vous assuré que l’on dit de lui que c’est un jeune homme charmant en tout point et qu’il porte magnifiquement bien ses dix-sept ans. En tout cas d’après les rumeurs, le portrait de vous que nous lui avons fait parvenir l’a laissé sans voix. »
Oh. Ainsi il avait trois ans de plus qu’elle. Et il savait déjà à quoi elle ressemblait. C’était un peu injuste d’après elle. Mais ça expliquait la venue de ce peintre italien dans les murs de sa maison deux mois auparavant. Le stress ne s’en fit que plus grand jusqu’à l’arrivée à destination.
*****
Lorsqu’elle le vit enfin, elle ne put s’empêcher de détourner le regard vers le sol et rougir un peu. Diantre, il était très beau, ce jeune Marquis ! Elle le saluât avec autant de politesse que possible bien que ses doigts ne furent trop occupés à se triturer les uns les autres sous l’effet de la timidité.
En revanche, malgré ce bon sentiment, Cielle avait immédiatement su qu’elle ne pourrait jamais l’aimer d’un amour aussi pur que celui qui liait ses parents à elle. L’adolescente les admirait pour cela, mais les choses étaient ainsi faites. En revanche, ses noces ne seraient pas trop lourdes à supporter, le moment venu. Voilà enfin un peu de positif dans cette sordide affaire.
Au cours de la soirée, sans qu'elle ne sache trop pourquoi, le Marquis de Valençay lui adressa directement la parole.
"Demoiselle Dawndream, savez-vous jouer d'un instrument? demanda t-il, le regard presque dur. -Et bien je... Oui... Je pratique un peu de piano, Messire... Mais ma maitrise de cet instrument est loin d'être parfaite et je.. -Fort bien! l'interrompit-il, ce qui la déstabilisa davantage Nous avons justement un piano a queue juste derrière vous. Nous feriez vous le plaisir de nous dévoiler vos talents ce soir?"
Comme si l'adolescente avait pu refuser. Inutile de vouloir agir autrement, c'était là, elle en était certaine, un ordre déguisé. Aussi, ne voulant faire honte a ses géniteurs, elle quitta la table non sans exécuter la petite révérence de rigueur et parti prendre place sur le tabouret de grande qualité assorti a l'instrument qui l'était tout autant. Enfin, prenant une grande inspiration, Cielle laissa ses doigts parcourir les touches d'ivoires, amenant par la même occasion, une délicate mélodie à la mode noble a se diffuser dans l'immense salon de cette famille de Notables.
*****
Dans le même temps où l’on s’occupait de son destin a sa place, sans même prendre la peine de la consulter – l’époque voulant cela – la demoiselle blonde s’occupait comme elle le pouvait, allant flâner dans les faubourg de la capitale, toujours accompagnée par quelques domestiques.
C’est ainsi qu’elle le rencontra. Le premier garçon ayant fait se soulever son cœur par un étrange sentiment, celui que l’on appelle « L’amour ». Jamais Cielle n’avait vu si beau jeune homme et le charme qu’il dégageait opéra immédiatement. Lui non plus ne fut, d’ailleurs, pas indifférent à cette vision qui s’offrait à lui, dans sa jolie robe mousseline couleur abricot. Un sourire et l’histoire s’écrivit. Timide, certes, mais présente tout de même. Cielle ne sut jamais son nom, uniquement ses origines nordiques, mais pour lui elle sema les domestiques l’accompagnant et accepta – sans bien le savoir – de se mettre en danger en slalomant entre les ruelles exiguë de Paris la Magnifique, pour ne pas le quitter.
Comme toute enfant de son âge, elle aimait faire tourner les adultes en bateaux, et présentement, voir ses domestiques courir dans tous les sens pour essayer de la retrouver alors qu’elle n’était guère loin était un spectacle on ne puits plus amusant. Les jeunes adolescents restèrent un moment à parler de tout et de rien, dans un coin, loin et proche à la fois du tumulte de la rue avoisinante. Le soir presque venu, la Dawndream se rendit compte qu’il était bien temps qu’elle retourne chez elle. Il l’a raccompagna galamment jusqu’à la Cour de son joli jardin aménagé et, après un dernier regard, qui clôturait cette journée de rencontre, la petite bourgeoise put rentrer en sa demeure, la robe complètement tachée, mais elle n’en avait que faire, la satisfaction de son cœur lui faisait alors tout prendre à la légère. Comme toutes les jeunes filles amoureuses.
Ce soir-là, c’est taquine qu’elle vint s’asseoir près du feu qui crépitait déjà dans sa cheminée et s’empara de l’œuvre de Corneille nommée Mélite, la première du genre. Et lorsque, paniqués, les domestiques revinrent haletant entre les murs de son lieu de vie – avouons-le tout de suite, elle avait oubliés ces pauvres âmes désœuvrées – c’est avec un sourire mi- plaidoyer, mi- enfantin qu’elle les recevit, s’excusant platement, à sa façon. Ses parents ne cherchèrent même pas à comprendre, ce soir-là.
Le bellâtre au nom éteins revint la voir ,dans le plus grand secret, certains soirs. De temps à autres, elle goutait au plaisir de la désobéissance – bien que jamais ô grand jamais elle n’allât dans ses extrêmes comme Carmen – et sortait en douce, en compagnie de ce blond dont elle ne savait presque rien si ce n’est qu’elle était follement amoureuse. C’est ainsi que dans l’année qui fluctua entre ses quatorze et ses quinze ans, ils rièrent ensemble, jouèrent, se découvrirent et finalement, s’aimèrent au-delà des barrières de la chair. C’était leur secret a tous les deux et elle en était heureuse. Comblée, même.
Mais ce bonheur éphémère, comme son nom l’indique, tomba rapidement en désuétude. Il ne vint plus la chercher. Elle ne le revit jamais plus et en eut le cœur brisé, si bien qu’elle cessa pendant un temps de s’alimenter et tomba malade. Ses parents craignirent alors une infection qui risquait fort de tuer leur fille d’un instant à l’autre. Mais non, elle souffrait simplement d’avoir eu le cœur brisé par cet étranger. Il lui avait fait connaître le plaisir des premiers balbutiements du cœur. Il lui apprit à aimer sans condition.
Elle se remit doucement de cette épreuve sentimentale dont elle ne parla jamais avec personne d'autre que son "promis". En la laissant se confier ainsi à lui, dans le plus grand secret, il l'aida plus qu'il ne l'aurait sans doute jamais imaginer et bien vite la jouvencelle se remit d'aplombs, prête a croquer la vie a pleines dents.
Et pourtant, bien que le destin lui ait laissé trois années de paix par après, c’est sans crier gare qu’il lui arrachât l’un des êtres les plus important de sa vie : Son grand-père maternel.
Si elle n’avait jamais connu ses grands-parents paternels, faute de possibilités, Cielle était très attaché à ses aïeuls du côté de sa mère. Très complice avec son grand-père, qui lui racontait ses histoires de bataille et autres magnifiques récits qu’elle buvait littéralement, elle fut très affectée par cette perte qui creusa en son cœur un gouffre immense.
Chapitre Quatre
:
Bon gré, mal gré, il fallut tout de même que la jeune demoiselle se remette de ce triste passage de sa vie, quand bien même ce fut là l’épreuve la plus difficile qu’elle ait eu à supporter.
Sitôt qu’elle put enfin sortir du lit ou elle était restée un long moment alitée, sa mère lui annonça qu’un séjour de deux semaines lui était gracieusement « proposé » par le Marquis de Valençay entre les murs de sa demeure afin que son cadet et Cielle puisse faire plus ample connaissance. Évidemment, c’était une « proposition » qui n’acceptait aucun refus, pour une quelconque raison que ce fut-ce.
La jeune blonde accepta donc à contre cœur. Ce n’était pas tant le fait de voir son « promis » qui la dérangeait, mais plutôt les conditions dans lesquelles cela se passait. Elle aurait préféré y aller sans avoir à penser à son aïeul décédé quelques mois auparavant.
La blessure était encore trop fraîche pour qu’elle puisse décemment passer à autre chose immédiatement. L'enterrement avait été des plus pénibles en plus de cela. Mais elle dû faire bonne figure et ravaler ses mauvais sentiments. Telle était la croix à porter lorsque l’on était en mesure d’apporter sacrement et avantage à sa famille de par sa simple naissance.
A peine arrivée et installée dans la chambre qu’on lui avait spécialement préparé que la bourgeoise eut tôt fait de recourir au savoir des servantes passant dans le couloir pour savoir où se trouvait Gabriel, celui à qui sa main avait été promise. Immédiatement renseignée, elle n’attendit guère plus longtemps et se rendit à l’endroit où le dernier cité tait alors censée se trouver.
En effet, elle le trouva là, tranquillement assis en train de peindre. Il dégageait une aura toute particulière lorsqu’il s’adonnait à cette pratique artistique. Sans doute la Dawndream était davantage attaché à lui lors de tels moments.
S’approchant, elle prit place a même l’herbe, près de lui, et ,rompant le silence seulement rythmé par le chant des oiseaux proches, dit avant de poser sa tête sur l’une des épaules du jeune homme :
« C’est magnifique, Messire. -Je te remercie de ce compliment. Tu es venue avec tes parents ? -Non, seule. -… L’invitation de mon père, c’est bien cela ? -En effet. -Raaah, je lui avais pourtant spécifié que c’était inutile de te forcer à venir… fit-il en levant les yeux au ciel avant de reprendre sa peinture, agacé. - Hum… -J’ai appris pour ton grand-père. Mes condoléances. -Merci. Mais pourrions-nous aborder un autre sujet, s’il te plaît ? »
Rapidement, la conversation pris des allures de farces car les deux jeunes gens finirent par rire aux éclats à l’unisson. Et ce n’était point un mal pour Cielle qui ainsi, se changeât grandement les idées. Ce dont elle avait grandement besoin en ces heures sombres, justement. Le lendemain, lors d’une balade à cheval, ils renouvelèrent ce genre de discussion, la monotonie noble qui régnait au sein de la demeure Valençay étant devenu de plus en plus pesante durant les premiers jours de son « séjour ». Sans doute le Marquis et sa femme espérait voir se faire un rapprochement plus concret entre leur progéniture et celle des Dawndream. Mais les adolescents avaient, quand à eux, des idées bien différentes pour l’heure. Tandis que leurs silhouettes, montées sur deux magnifiques spécimens d’équidés, traversaient la forêt, une conversation put alors se faire entendre.
« T’ai-je dis que tu étais encore plus belle que dans mon souvenir, Cielle ? lança Gabriel, un sourire scotché aux lèvres, presque séducteur. -Allons bon, voici que tu te perds dans la flatterie, mon ami ! Prends garde ! répondit-elle en riant de bon cœur. -Et bien quoi ? N’ai-je pas le droit de complimenter ma future épouse ? -Sans doute mais pour l’heure, je te suggère … d’essayer de me rattraper avant toute chose ! » Fit Cielle, en se précipitant, au galop, dans une direction aléatoire.
Elle avait cette nécessité de respirer. Pour ne pas laisser ce malaise étrange prendre davantage de place sur son cœur. Heureusement que le cadet des Valençay savait la faire rire.
*****
De retour chez elle, sa mère s’empressa de la mener à la boutique de robe la plus cotée de Paris la Magnifique afin d’y faire confectionner sa tenue de mariage. Passée le cap des dix-neuf ans fraichement, ses parents et ceux de son « promis » jugeaient qu’ils étaient maintenant temps de mettre en marche les noces de manières plus officielle. La date avait été fixée le mois suivant, au début de l’été. Aux anges, sa génitrice s’imaginait déjà la mise en place de chaque invité, chaque détail décoratif, en bref, tout ce qui pourrait faire de ce jour, le plus beau de sa vie ainsi que de celle de sa fille.
Puis, le sujet du séjour chez les Valençay fut abordé. Et suite à cela, tandis que Cielle souriait en se pavanant dans une somptueuse création, telle une princesse devant le grand miroir de la boutique, Madame Dawndream enchaina sur des propos très… Inattendus aux oreilles de sa fille ainée.
« Au fait, Cielle… Il va de soi qu’il te faudra maintenant observer tes devoirs de femme envers ton époux, tu en es consciente, n’est-ce pas ? -… Mes devoirs de femme, Mère ? Reformula la jeune adulte, pensant ne pas avoir bien compris le cheminement des pensées de la femme l’ayant mise au monde. - Oui enfin, je veux dire, satisfaire ses désirs… Répondre à ses caresses… Solliciter son affection… Et cetera. -Oh… répondit Cielle en se mordant la lèvre inférieure, tentant de garder pour elle cette soudaine bouffée de chaleur qui s’était emparée d’elle alors que son imagination lui faisait entre voir bien des choses. -De même, un héritier sous peu serait réellement le bienvenu, mon enfant. -…. Je comprends Mère… »
Mais ce n’était pas pour autant qu’elle appréciait l’idée en elle-même. Avoir un enfant, si jeune ? Elle n’avait même pas encore vingt ans et n’avait pas encore « réellement » vécue. Bien sûr, elle savait que ce jour aussi devrait forcément arriver à un moment ou un autre de sa vie mais… Soudainement, son existence toute entière lui parut être passée si vite qu’elle en eut un léger vertige.
Mais sa vie était déjà toute tracée, c’était un fait immuable. Déjà, sa mère lui tenait un discours sur la douceur supposée de son époux en devenir et des « astuces » à utiliser pour ne ressentir aucune douleur le soir de la nuit de noce. Cielle en rougit, honteuse. Si sa mère savait que sa virginité n’était plus depuis longtemps… Quel scandale ce serait ! Ainsi, malgré la gêne qu’occasionnait cette conversation – mais qui faisait sans aucun doute grandement plaisir à Madame -, à future mariée masqua son malaise le plus possible. Ce ne fut pas simple mais… Voilà au moins une chose qui promettait de se transformer en hilarant souvenir d’ici quelques années.
Ahah. Si seulement il avait pu en être ainsi…
*****
Le soir même, alors que sa mère ne cessait de faire éloges à son époux de la beauté de leur fille dans la robe tout fraichement ramenée au sein de leur demeure parisienne, Cielle s’occupa de Vitany, sa cadette.
« Dis grande sœur… osa l’enfant tandis que la dénommée s’occupait de ses beaux cheveux blonds -Oui Vitany ? -Moi aussi, un jour, je devrais me marier ? -Sans doute… Pourquoi cette question ? -Mon mari serait-il aussi gentil que le tien ? -Je te le souhaite sincèrement mon adorée. Gabriel est un jeune homme charmant. Je remercie le Seigneur de ne pas m’avoir marié a un rustre… Comme l’ont été la plupart de mes amies aujourd’hui déjà mères… -J’espère avoir autant de chance que toi alors, grande sœur… Mais dis, on continuera de se voir, n’est-ce pas ? -Bien entendu ! Je reviendrais te voir très souvent, c’est promis ! -Promis juré ? -Promis. Juré. Craché ! »
Les deux âmes rirent alors de bon cœur. Tant qu’elle pouvait continuer à avoir des nouvelles de Cielle, alors Vitany était persuadé de pouvoir être comblée. Mais c’est précisément ce soir ci que Dame Fortune fit tourner la roue en la défaveur de cette famille ci. Alors que les filles parlaient avec ferveur de bien des sujets, leurs parents les appelèrent soudainement dans le salon familial. En chemises de nuits toutes les deux, elles regardèrent leurs géniteurs, d’abord intrigués par un tel appel. Mais tout devint rapidement très clair dès lors que leur père prit la parole.
« Votre mère et moi-même allons dîner au restaurant ce soir, pour fêter l’approche de tes noces, Cielle. Puis-je compter sur vous pour garder la maison et être sage, mes anges ? -Oui père ! » Répondirent en cœur les enfants.
Monsieur Dawndream embrassât une ultime fois ses descendantes sur le front puis se vêtit de sa veste d’apparat avant d’escorter son épouse jusqu’à l’extérieur et refermer la porte derrière lui. Déjà, sans se douter un instant de ce qui les attendait très prochainement, les deux sœurs se regardèrent, complices. Toute la noirceur du monde semblait si lointaine d’elles que les projets diaboliques de veillées jusqu’aux petites heures du jour trottèrent immédiatement dans leurs cervelles.
C’est évidemment ce qu’elles s’évertuèrent à faire… Du mieux qu’il le leur fut possible, en tout cas. Vitany tomba de sommeil moins d’une poignée d’heure plus tard. Cielle commençait également à somnoler lorsque l’on frappa de plusieurs salves de coups secs à la porte d’entrée. Intriguée d’un retour si tardif, la jeune adulte ne tarda pas non plus à aller ouvrir, le sourire aux lèvres bien que la fatigue se lisait très clairement sur son visage.
La surprise fut de taille lorsqu’une lame vint se poser sur sa gorge, ce qui la réveilla immédiatement. Pour peu de temps cela dit. La silhouette ayant frappé quelques secondes plus tôt n’était ni son père ni sa mère, mais un individu masqué irrémédiablement suspect. Sous le joug de la peur, la blonde ne sut comment réagir et elle fut bien vite assommée d’un coup à la tête la faisant saigner, son corps retombant lourdement au sol.
Une chose était sûre, l’intrus était un professionnel. Il ne mettait pas tout sans dessus et l’on voyait très clairement qu’il recherchait quelque chose de précis. Quoi ? Cielle ne le comprit pas immédiatement. Ses paupières peinèrent a se rouvrir, comme si le poids entier du globe terrestre lui écrasait alors la tête. Elle entrevit cependant l’objet du larcin dans la main gauche du visiteur indésiré lorsque ce dernier, victorieux, repartait vers la porte qu’il laissa grande ouverte.
Le Cœur de l’Océan. La gemme la plus précieuse que son père possédait, ramenée des Indes par l’un de ses hommes de mains un peu avant la naissance de sa seconde fille. Mais surtout.. Oh oui surtout… Un trésor plus que convoité par la Couronne Britannique. Son paternel, bijoutier célèbre de profession, lui avait vaguement expliqué les tenants et les aboutissants de cette histoire lorsqu’elle commençait tout juste à être en âge de comprendre. Elle avait seulement retenu de tout ceci que s’il arrivait malheur à son géniteur, elle se devrait de protéger cette pierre quoi qu’il advienne. Et elle venait d’échouer lamentablement.
Les larmes lui montaient désagréablement aux yeux mais elle trouva tout de même le moyen de se redresser sur ses avant-bras, malgré la douleur lancinante qui couvrait alors tout le côté gauche de son crâne, d’où s’évadait une ligne sanguine. Mais son cauchemar n’était qu’à ses balbutiements et le second acte arriva alors, revetissant l’apparence de deux gardes des forces royales en présence.
« Mademoiselle Dawndream ! fit le premier en entrant dans la maisonnée dont la porte était donc restée ouverte sur la rue. -Vous allez bien ? dit le second en tentant de prendre la blessée dans ses bras pour l'aider à se relever. Elle prit peur un instant suite au choc reçu moins d’une vingtaine de minutes auparavant. -N’ayez crainte, nous ne sommes point des bandits, Mademoiselle. -De plus, nous portons à vos égards une bien triste nouvelle qu’il vaudrait mieux recevoir le plus lucidement du monde, je pense. »
Ne comprenant plus, Cielle se laissa remettre debout puis conduire jusqu’au fauteuil le plus proche, celui de son père.
« Je…Je vous écoute. Que puis-je faire pour vous messieurs ? Si vous enquêtez sur le pillage frais de ma maison je ne puis vous être d’une grande utilité, je le crains. Osa la jeune femme tout en se tenant la tête, douloureusement. -Le pillage ? On ne dirait pourtant pas qu’une telle chose est arrivée pourtant mais… Hélas non Mademoiselle, ce n’est pas de ceci que nous avons été chargés de vous avertir. -Et bien parlez donc ! Commençât-elle à s’énerver -Vos parents viennent d’être retrouvés assassinés dans l’une des ruelles de Paris. »
La sentence tomba comme la lame de la hache sur la nuque d’un condamné à mort, si bien que le corps semblant frigide de la demoiselle eut bien du mal à articuler un mot entier alors que ses yeux étaient fixés sur les hommes de loi.
« Co…ment ? Couinât-elle, aux bords des larmes, réalisant a peine ce qu’on venait de lui dire. - Oui… Nos condoléances Mademoiselle mais… Il semblerait qu’un bandit ait tentés de leurs subtiliser leurs biens précieux tels des colliers de perles ou de l’argent… Ils ont apparemment refusés et… N’y ont pas survécus. Navrés. »
Rien de ce que ces gens-là pouvaient dire n’auraient su apporter réconfort à la demoiselle qui alors, ne contrôlait plus ses larmes, les laissant traversés sans retenue aucune la trace rouge de sang en train de séchée sur sa joue.
De petits pas résonnèrent alors dans l’escalier juste derrière l’endeuillée et apparue une petite silhouette tout à fait assortie a l’idée que l’on pouvait s’en faire. Le crâne de Vitany, surmonté d’une tignasse hirsute, laissait entre-apercevoir un visage tout aussi fatigué, également. Se frottant les yeux, l’enfant arriva à son tour dans le salon en baillant.
« Cielle ? Nos parents sont de ret… »
La cadette n’était pas extra-lucide, mais pour son âge, elle comprit déjà parfaitement que quelque chose c’était passée. Et que plus rien ne serait jamais comme avant. Non. Jamais. Cette nuit-là marqua a jamais leurs destins à toutes deux.
On ne donnât guère plus que quelques heures aux deux sœurs pour faire leurs bagages et quitter les lieux. L’affaire du meurtre de leurs deux parents fit bientôt scandale, tout d’abord dans le quartier, puis, plus largement au confins même de la Haute-Bourgeoisie et de la Noblesse. C’est bien tristement que Cielle dû plier convenablement sa robe de mariée, qui reçut ses larmes avant d’être empaqueté avec le reste de ses vêtements, dans l’une de ses valises.
La vie prenait soudainement, un gout amer et atrocement réel. Le conte de fée était bel et bien terminé.
Les larmes furent nombreuses, silencieuses dans cette calèche qui les amenait dans un convent de la banlieue, ou les religieuses s’étaient portées garantes de leurs bien-être, jusqu’au mariage de l’ainée en tous les cas. En effet, malgré cet épisode sombre de sa vie, ses noces et leur date étaient maintenues, comme imperturbables, imperméables a la peine qu’elle ressentait et ressentirait encore très certaine en ne voyant guère sa mère sourire à son union avec le jeune Marquis.
Toutefois, à force de résider ici, dans ce lieu saint dévoué au Créateur, la plus âgée des Dawndream remit rapidement un sourire sur ses lèvres et parut reprendre un semblant de joie de vivre. Et en effet, ce n’était que du mensonge. Mais une bonne illusion qui, à ses yeux, motiverait peut-être sa cadette, Vitany, à s’ouvrir un peu aux autres enfants vivant ici également. Elles n’étaient pas les seules orphelines à avoir été confiées à ces nonnes, bien au contraire. Et la jeune adulte ne put qu’avoir de la peine pour toutes ces jeunes âmes déjà séparés si tôt de leurs géniteurs.
Les situations étaient aussi diverses que variées. Certains avaient été abandonnés, d’autres étaient enfants de voleurs ou militaires ayant péri en fonctions. Bien des chemins se croisaient et se recroisaient ici-bas. A cette pensée, la future noble ne put s’empêcher de compatir.
Un soir, alors que trois semaines c’était écoulées depuis leur arrivée en ces murs et que le mariage de Cielle approchait à grand pas, la susnommée essayât de rassurer une énième fois sa cadette qui, contrairement à elle, n’avait fait que se renfermer sur elle-même, encore et encore. A croire que plus sa sœur essayait de sourire et de reprendre gout à la vie et moins elle se sentait capable de faire de même. Puis il y a eu cette fameuse conversation funeste, dont la plus âgée se souviendra toute sa vie.
« Cielle… Et si nos parents nous avaient tout simplement abandonnés ?... -Vitany… Pourquoi dis-tu ça ? -Je ne sais pas. -C’est faux. Nos parents nous aimaient et tu le sais aussi bien que moi. -Alors pourquoi ils sont partis… ? Demanda l’enfant, avec une voix tremblante. -Ma puce… fit Cielle en se couchant prés de sa petite sœur … Je suis désolée de ne pouvoir t’ôter ces vilaines pensées de la tête mais je te promet une chose.. -Hum… ? -Je t’emmène avec moi une fois mariée, c’est juré. -Promis ? -Oui, je ne te laisse pas ici. -… Je t’aime grande sœur. -Je t’aime aussi, Vitany. Maintenant repose toi, nous avons encore beaucoup à faire demain. » conclut la plus grande en embrassant le front de la petite.
Elle venait de s’engager sur une promesse qu’elle ne pourrait rompre, et ça, elle en avait pleinement conscience. Prenant le chemin de son propre lit, en face de celui de Vitany, juste avant de verser une ultime larme silence dans l’obscurité, elle se jura de faire tout ce qui était en son pouvoir pour prendre avec elle cette survivante à qui elle tenait plus que tout. Le tout serait d’amener de bon argument au Sieur Valençay, voilà tout, s’était-elle rassurée, avant d’être cueillit par Morphée.
Dernière édition par Cielle Dawndream le Mar 6 Nov - 21:37, édité 2 fois
Cielle Dawndream
~Nonne~
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Sujet: Re: Cielle Dawndream { Le Choix n'est pas un luxe permit aux héritiers d'Eve. Mar 6 Nov - 21:33
Biographie : Partie Seconde
Chapitre Cinq
:
Toutefois, ces belles paroles et ces promesses à tenir, c’était bien sans compter l’affreux cauchemar auquel fut soumise la plus jeune des Dawndream cette nuit-là. Comme quoi, parfois, un destin ne peut être irrémédiablement changé, quoi qu’il advienne.
Réveillée en sursaut à cause de l’orage grondant au dehors – mais qu’il l’avait alors tiré d’un songe des plus atroces – Vitany ne sut retrouver le sommeil tandis qu’elle se mordait les lèvres pour ne pas laisser échapper des sanglots, ne voulant pas tirer sa grande sœur tant aimée du sommeil ou elle s’était alors égarée.
Pensant qu’aller se dégourdir les jambes a l’extérieur de leur chambre commune l’aiderait à récupérer la fatigue qui venait de déserter son corps, la petite blonde sortit alors le plus discrètement du monde, sur la pointe des pieds, de la pièce, avant de marcher dans une direction plus qu’aléatoire. Ses pas la guidèrent jusqu’au sous-sol du couvent, comme si une force plus puissante qu’elle-même guidait une à une ses enjambées, pour l’attirer dans de biens tristes filets.
Elle eut seulement le temps d’apercevoir dans l’obscurité, une grandes paires d’yeux brillants, ignorant que par-delà les lourds nuages gorgés de pluie, se cachait malicieusement la lune, en ce mois d’été.
Le hurlement strident qui perça dans tout le bâtiment réveillât immédiatement Cielle qui, en se rendant compte que sa cadette n’était plus couchée dans son lit, sortit en trombe de sa chambre, la gorge serrée. Instinctivement, Dieu seul peut dire pourquoi mais elle s’était également laissée aller à descendre dans les méandres de la bâtisse, faisant fi des appels des religieuses qui peinait à lui courir après avec leurs longues toges.
C’est là qu’elle vit le spectacle le plus atroce de toute sa vie jusqu’à présent. Il y avait une bête, dans le fonds de la réserve. Un animal immense au pelage si clair qu’il se détachait de la noirceur environnante. La bête laissa retomber sur le sol un poids, aussi animé de prime abords d’un pantin de chiffon que l’on aurait jeté a même le sol. Ravalant un haut le cœur, dès lors que la silhouette désarticulée se redressa et qu’elle put constater qu’il s’agissait de Vitany, elle n’écoutât plus que son instinct de grande sœur et entama une marche vers sa cadette.
« Vitany ! »
Mais il était déjà trop tard. Les agapes claires de sa petite sœur luisaient alors d’une teinte pourpre et menaçante, faisant naitre sur l’échine de Cielle, un désagréable frisson.
Et elle n’eut pas davantage le temps de réagir que le fin corps de sa benjamine fit place à celui d’une atrocité similaire a la première citée – cette dernière avait à son tour fait place à une fillette qui s’empressa de fuir par l’une des fenêtres ouvertes, sans doute utilisée pour son premier passage, son intrusion.
Immédiatement après, la Dawndream se reçut un coup de patte qui la projeta en dehors du couvent, lui faisant traverser une autre fenêtre et glisser sur le sol poussiéreux malgré l’humidité ambiante. Les éclats de verre dans son dos lui faisait mal mais si le moment, seule Vitany avait de l’importance a ses yeux. Mais cette personne, si chère au cœur de Cielle, n’existait présentement plus. Un animal féroce l’avait tué puis remplacé.
D’ailleurs, l’antéchrist de l’orpheline essayât tant bien que mal de sortir par la même fenêtre au travers de laquelle il avait balancer sa proie, mais rien n’y fit, seule sa tête trouva passage dans cette étroite fissure. Lasse et déjà exaspérée, la bête retourna donc à l’intérieur juste avant de détruire les piliers présents dans la réserve de l’orphelinat, faisant ainsi s’écrouler une partie du bâtiment ; tuant plusieurs pensionnaires par la même occasion.
Cielle entendit les cris de douleurs de ses « camarades », si proche. Ses yeux la brulaient ont ne puis davantage alors qu’elle laissa un hurlement s’évader de ses lèvres. Et, enfin, la monstruosité réapparut, couverte de poussière. Elle avait trouvé un moyen de sortir et semblait déterminée à croquer sa première victime d’un seul coup de dent. A cette pensée, l’orpheline ne put plus faire un mouvement de plus. Le loup fondit alors dans sa direction et ne fut arrêté qu’a un mètre d’elle par… un autre animal du même acabit. La seule différence avec le premier, c’était que celui-ci était pourvu de deux magnifiques ailes d’un blanc étincelant.
Le nouvel arrivant regarda la blonde et son air ahuri avant de la mordre à l’épaule, vif comme l’éclair, sans prévenir. La douleur traversa le corps de Cielle qui hurlât, encore. Elle sombra dans une semi inconscience tandis que la créature en lieu et place de Vitany grondât sourdement avant de disparaitre dans les bois tout proche. Elle ne parvint même pas a héler son nom. Et tout devint noir.
A son réveil, la première chose qu’elle constata fut que son corps tout entier le faisait souffrir. L’impression qu’une horde de chevaux lui était passée dessus commença à devenir de plus en plus crédible à ses yeux lorsqu’elle se redressa et aperçu en face d’elle une drôle de dame, avec un visage neutre, des yeux verts et une chevelure bleutée surmontée d’un chapeau tout aussi farfelu que le reste.
Aucun mot ne fut échangé durant les dix premières minutes de sa reprise de conscience, laissant le temps à l’adolescente de prendre acquis du fait que l’on avait bandé ses blessures durant son sommeil, apparemment. De grands bandages recouvraient son corps de part en part, si bien qu’elle se sentait presque... Oppressée par tant de tissu sur elle, maintenant.
« Comment vous sentez-vous, Maitresse ? » surgit alors une voix au beau milieu de ses pensées, alors qu’elle ne s’y attendant pas du tout.
C’était une vocalise masculine, a n’en pas douter. Le ton était ferme mais tendre. Malgré tout, le sursaut occasionné à Cielle fut des plus perturbants. Poussée cependant par une certaine curiosité, la demoiselle, sans consulter l’autre femme présente avec elle, tira alors le rideau jusque-là fermé de la porte de la calèche. Osant sortir sa tête au dehors, elle tomba littéralement nez à nez avec un museau longiligne et immense, dont elle n’identifia pas immédiatement la nature.
« N'ayez pas peur, je ne vous ferais jamais le moindre mal »
Restant cette fois quelques seconde sans bouger, se fut un nid de poule que la voiture survola, lui faisant perdre l'équilibre et presque basculer dehors -à ce moment-là, le lycan avait usé de son crâne pour lui éviter de tomber par terre, la faisant revenir dans la diligence- qui la fit reprendre ses esprits. Elle était certaine de ne pas avoir rêvée et avait fait le lien entre l’animal agissant si "humainement" et la voix qu'elle avait entendue, plus de doute possible..
« Cet animal... me parle? pensât-elle -En effet je peux vous parler par la pensée. »
Elle fut tellement surprise de voir sa conclusion exacte qu'elle failli basculer par la fenêtre de nouveau mais le loup la rattrapa avant. Stupéfaite, elle ferma le rideau qu'elle avait détesté quelques minutes auparavant et revint prendre place sur la banquette du véhicule. Comment… Comment cet animal pouvait-il lui parler? Ou plutôt, plus précisément, comment pouvait-il lire dans ses pensées?! C'était absurde! Repliant ses genoux contre elle, enfouissant sa tête dans l'espace de ses bras, elle réfléchissait. Pourquoi elle? Qu'avait-elle fait? Certes ce loup lui avait sauvé la vie, ainsi qu'a d'autres personnes, mais il lui avait aussi entravé la possibilité de ramené son unique petite sœur à la raison...
« Comment te sens-tu ? »
Cette fois ci, ce fut une voix douce et très féminine qui s’adressât à elle. C’était l’autre demoiselle, enfin. Que pouvait-elle répondre, sincèrement ? En une nuit, elle venait de perdre ses tout derniers repères. Forcément, elle n’allait donc pas au mieux. Mais elle ne put s’empêcher de mentir, comme si admettre la vérité aurait pu lui être encore plus douloureux que de se voiler la face pour le moment.[list]« Bien… Je crois. Affirmât-elle, du bout des lèvres seulement - Bien. Il me faut te parler de quelque chose. Es-tu prête à entendre ce que je vais te dire ? - Pardon ?... Euh… Je… Oui ? - Tu es une sorcière. »[list]Sorcière. Ce mot résonna longuement dans sa tête tandis que le froid semblait s’être établit en elle. Elle n’avait jamais entendu ce terme être employé pour autre chose que du péjoratif. Sur l’instant d’ailleurs, elle hésita entre accorder du crédit aux dires de cette inconnue, ou ouvrir la porte de la diligence et s’enfuir en courant – bien qu’elle aurait été très rapidement rattrapée, c’était certain. Il lui parut entendre subitement la voix de sa mère, au creux de ses mémoires, qui lui disait de ne pas abandonner, de s’accrocher quoi qu’il advienne. Sans doute était-ce là le fruit d’une folie naissante, mais sur le coup, ceci lui suffit pour qu’un sourire imparfait se dessine sur le bas de son visage. Alors, sans ajouter un mot de plus, elle ouvrit la porte de la calèche qui avançât a bien faible allure, descendit et vint marcher, silencieuse dans un premier temps, aux côtés du grand animal que l’on avait couvert d’un grand drap, par soucis de discrétion, dans doute aucun. Puis, dans sa tête, elle démarra une « conversation », sans trop savoir ou la mènerait la finalité de tout ça.
« Pourquoi moi? -Je n'en sais pas plus que vous Maîtresse -D'où viens-tu? -D'un enfer lointain -Un...enfer? -Un endroit où l'on me traitait comme un animal de compagnie pour les « Créatures » de la Nuit. Cet "homme" si je peux l'appeler ainsi, m'enfermait dans une cage à longueur de temps. Il me haïssait parce que, si j'ai bien compris, je suis pourvu d'un pouvoir que lui et ses semblables nomment Sorcellerie. -Sorcellerie? -Oui c'est ce dont la jeune femme vous à parler tout à l'heure. Apparemment c'est très dangereux pour eux. Il aurait dû me tuer sur le champ mais il faut croire qu'il s'amusait de ma souffrance. J'étais obligé de me battre chaque jour contre les démons qui voulait me dévorer... M’extorquer toujours plus de sang. -…Je suis désolée -Ne le soyez pas, maintenant que je vous ai trouvé tout va bien, et tout ira bien. -… Je ne puis que le souhaiter. -Je serais là pour vous, en toutes circonstances. -Merci. J’apprécie. Elle laissa un petit silence s’installer avant de reprendre, sur le ton de la curiosité la plus enfantine qui soit dis-moi, comment t'es-tu retrouver dans cet enfer? -Je n'en sais rien, un jour je me suis réveiller et j'étais dans cette fameuse cage. J'étais encore un louveteau à l'époque mais j'ignore comment j'y suis arrivé ou comment je suis né. -C'est vraiment triste... Et comment as-tu fait pour me trouver? -Cela a commencé il y a plusieurs mois. J'étais dans ma cage comme à l'habitude et je commençais à faire d'étrange rêves ou je vous voyais. Puis, j'ai finis par m'enfuir, guider par ses rêves qui m'intimait que je devais être à vos côtés. Alors, une nuit, alors que l'on venait me nourrir, j'ai détruit les sous-fifres venus s'occuper de moi et ceux qui tentait de m'arrêter, puis j'ai déployé mes ailes et me suis enfuis sans me retourner, survolant les mers et les plaines de différents pays, pousser par mon seul instinct. J'ignorais où vous étiez mais c'est comme si je savais comment y aller. C'était très étrange... -En effet… ajouta la jeune femme, stupéfaite d’une chose pareille. Mais elle ne s’arrêta nullement là maintenant que son esprit avait trouvé de quoi s’occuper. Encore une chose... euh...? -Oui? Qu'y a-t-il? -As-tu un nom? -Un nom, Maitresse ? -Un nom oui, tu ne sais pas ce que c'est? -Non. La d'où je viens on ne m’appelait jamais que par des brimades constantes. Qu'est-ce qu'un "nom"? -Un nom est une chose qui te différencie des autres. Cela n'appartient qu'à toi et les autres personnes savent comment t'appeler. Dans un sens avec un nom, tu deviens unique -Et bien je ne savais pas que cela existait, cela doit être agréable de porter un nom mais moi je n'en ai pas... -Je pourrais....peut-être...enfin... t'en trouver un? -Vraiment? Vous feriez ça pour moi? -Oui, je pense que c’est la moindre des choses. Mais je ne sais pas si tu vas aimer... -Donnez-moi un nom Maîtresse, s'il vous plaît -Bien... Alors... Voyons voir... »
Cielle examina son loup sous toutes les coutures puis finis par lui trouver un nom qu'elle appréciait tout particulièrement alors qu’elle regarda furtivement l’astre du jour en train de poindre à l’horizon. Restait à savoir si le lycan l'aimerait également.
« J'ai bien une idée mais j'ignore si elle va te plaire. - Dites-moi -Hélios... -Hélios? -Oui, c’est le nom du dieu solaire grec. Aimes-tu? -Hélios, Hélios, Hélios... -Tu n'aimes pas? Redemandât-elle, légèrement intimidée. -Si bien sûr! Je m'habituais simplement au fait d'être devenu...unique? C'est bien cela? -Oui, c'est bien cela… Hélios" Répondit-elle en souriant.
Nouvellement nommé, le loup cala sa tête contre celle de Cielle un petit instant. Puis, la jeune femme voulu monter sur sa bête, qui, tout en continuant sa marche, baissa un peu la tête afin d'aider sa maîtresse à se hisser sur son dos plus facilement, ce qu'elle fit. Elle se sentait si bien perchée sur le dos d'Hélios ; si libre et invulnérable, comme protéger dans un cocon invisible... Enfouissant ses mains dans le pelage épais et soyeux de ce dernier, elle fut agréablement surprise de constater l'étonnante douceur de sa fourrure. Alors, elle allongea son buste sur la croupe du loup, laissant ses jambes balancer dans le vide, puis finis par somnoler, la chaleur de son allié lui rappelant celle de sa mère... Mais une question retentit alors à l’intérieur de son esprit, al réveillant instantanément. Se redressant sur ses avant-bras mais toujours surélevée sur le dos de sa chimère, Cielle osa interroger la jeune femme – dont elle apprit plus tard que le nom était Crystal de la Rochebriant – sur leur destination.
« Au fait, où allons-nous ainsi, à travers champs ? -Je t’emmène à la Cathédrale de Notre-Dame. -La Cathédrale de Paris … ? -Oui, un autre sorcier se trouve là-bas et sera bien plus en mesure eu moi de t’offrir une protection digne de ce nom, le temps que tu te remettre. Un problème ? -N..Non ! Absolument pas… » Conclut-elle en détournant le regard, mal à l’aise.
Ainsi, elle retournait vers Paris. Quelle étrange sensation que voilà… Soudainement, il lui semblait découvrir le monde dans lequel elle avait vécue jusqu’alors sous un tout autre jour. Et quelque chose lui murmurait, lascivement, que ce n’était là que le commencement de sa nouvelle vie.
« Tu devrais descendre de ton loup, le recouvrir convenablement du drap que j’y avais placé non sans difficulté et remonter dans la calèche maintenant, nous approchons de la Capitale. Fit alors l’étrangère, sur un ton qui ne tolérait aucune discussion contraire. -… Bien. J’arrive. » Répondit Cielle avait de s’exécuter docilement.
Chapitre Six
:
La peur provoque chez l’être humain des réflexes incroyables, voir même des hallucinations, dans les cas les plus extrême. D’autres élixirs d’un genre bien différent, peuvent également venir se rassembler en un infernal conglomérat, faisant naitre ainsi chez l’individu qu’ils touchent de leurs serres répugnantes, une folie si profonde dont il est difficile de se défaire par la suite. C’est tout à fait ce qui se passa dès lors que la jeune femme fut enfin en relative sécurité entre les entrailles de pierres de la belle Cathédrale de Notre-Dame. Son accompagnatrice n’était pas restée très longtemps une fois que la blafarde eut pénétrer dans l’enceinte du lieu saint, et elle s’était bien vite retrouver avec seulement cet homme pour seule compagnie.
Il ne semblait pas foncièrement méchant, bien au contraire, son visage inspirait la tendresse la plus infinie. Toutefois, pour une raison que Cielle ignorait encore, sa présence la dérangeait quelque peu. Depuis le décès de ses parents, elle s’était forcée à toujours sourire et aller de l’avant, à être le plus sociable possible pour tenter vainement de refouler cette noirceur dû au deuil, au fonds de son cœur. Mais tout ceci n’était que plus creux chaque jour que le Seigneur faisait. Elle avait agi ainsi uniquement pour sa cadette, qu’elle espérait revoir sourire un jour sincèrement, si elle-même prenait sur sa personne au maximum. Et maintenant, elle contemplait le résultat de ses futiles agissements.
Ravalant un sanglot – à moins que ce ne fut-ce qu’elle ne possédait alors plus assez de larmes pour en verser ? – elle se saisit du trousseau neuf qu’on lui offrait gracieusement et, avec un regard fuyant, commença à grimper une à une les marches de l’escalier en colimaçon en haut desquels on lui destinait une chambre.
Partagée entre la détresse et la reconnaissance, c’est avec un regard vide que la française parvint jusqu’à la pièce dont on lui avait parlé. Certes, ce n’était pas aussi spacieux que sa chambre d’antan, mais le confort, bien que sommaire, était tout de même présent, à l’instar de celle qu’elle partageait avec sa petite sœur à l’orphelinat. Un soupir de composition bien trop complexe pour être décortiqué s’extirpa de ses lèvres meurtrie et elle s’avança vers le lit une place qui statuait au fonds de l’endroit. Y déposant ses maigres biens, la demoiselle balayât alors de son regard, tout ce qui l’entourait.
Désormais, elle possédait une petite armoire, un bureau des plus simple – mais qui lui suffisait déjà amplement- ainsi qu’une couche possédant une douceur de draps rare. Une chose attira cependant son attention plus particulièrement. Un grand pan de tissu jauni semblait recouvrir quelque chose de forme ovale et de taille respectable juste en face de son bureau. Bien qu’épuisée par cette bien rude journée, la créature de Dieu parvint à se tenir convenablement sur ses jambes et avança en titubant presque cela dit, vers cet objet irradiant de mystère.
Agrippant le tissu de ses phalanges tremblantes, c’est délicatement qu’elle ramena contre sa poitrine cet obstacle et pu découvrir ce qu’il dissimulait, tel une boite de Pandore friable. Grave erreur.
Son sang se glaça alors que ses yeux rencontrèrent leurs jumeaux dans un reflet lisse que lui offrait la chose en face d’elle. Un miroir. Sa respiration de plus en plus irrégulière secoua tout son corps de soubresauts. Mais ce n’était pas tant de se regarder dans une glace qui la mettait dans un pareil état, mais plutôt ce qui lui revenait de plein fouet. Sa chevelure. Sa belle étoffe longiligne de couleur blé sombre, ou était-elle passée ? Il semblait que Cielle ne l’eut pas remarqué immédiatement mais désormais, sur son crâne se tenait presque fièrement une coupe carrée, d’un blanc presque uniforme. Ses sourcils et ses cils avaient d’ailleurs subit le même traitement, faisant donc ressortir le bleu de ses yeux au maximum. L’unique particularité qui troublait l’uniformité sans couleur de sa toison était une mèche unique sur le côté gauche de sa frange. Celle-là était bleu nuit.
Spoiler:
Pour les p'tit curieux n'ayant pas peur de se vriller les oreilles, attendez 0:24 secondes pour entendre le cri de la sorcière 8D
Trop. C’en était bien trop pour elle qui en avait trop vu en ce jour déjà gravé comme maudit dans ses mémoires. Son instinct lui hurla d’agir comme la proie vulnérable qu’elle était et de fuir aussi vite et aussi loin que ses jambes seraient en mesure de la porter. Mais présentement, elle se trouvait dans un espace clos ou aucune retraites ne lui étaient permises. C’est donc tout naturellement qu’elle lâcha le voile épais, le laissant retomber sur le sol et sauta en arrière, atterrissant ainsi maladroitement sous son bureau. Elle hurlât, comme si on venait de lui ôter encore un être cher. En soit, ce n’était pas tout à fait faux, mais les circonstances ne lui permettait pour l’heure plus de graduer les faits par ordres d’intensité. Ce cri était un condensé de toutes les peines qu’elle avait enduré jusqu’alors. Un signal de perdition d’âme écorchée vive.
Dans le même temps, ses mains, plus assurées maintenant, essayaient vainement, tandis que ses yeux étaient clos, d’arracher du sommet de son crâne, cette crinière impie dont elle ne voulait pas. Ses larmes coulaient de nouveaux en abondance alors qu’un gout ferreux s’installait de plus en plus dans le fin fonds de sa gorge. Elle était en proie à une folie neuve.
Elle entendit bien évidemment la voix de la bête qui l’avait sauvé quelques heures auparavant à l’intérieur de sa tête. La créature essayait vainement de la rassurer, de tenter d’édulcorer ce profonds désarroi, mais rien n’y fit. Et les hurlements redoublèrent, entrecoupés de supplications et autres mots du même acabit.
Une silhouette nouvelle s’insinue dans la pièce, apparemment troublé par un tel agissement de la part de la jeune femme. Dans un premier temps, avant même de lui parler, l’ombre, qui n’était autre que le prêtre l’ayant accueilli ici, se saisit de ses mains et les serra de telle manière à ce qu’elle cesse de vouloir s’arracher sa chevelure. Une fois qu’elle eut réalisé ne plus pouvoir se faire de mal, Cielle sanglotât ;
« Monsieur le prêtre… S’il vous plaît… Tuez-moi.. Je veux mourir… Je vous en conjure… »
Et de nouveau elle éclata en sanglots. Il fallut un moment à l’homme d’église pour savoir ce qu’il allait bien pouvoir faire pour aider cette nouvelle arrivante à recouvrer calme et sérénité. Une fois qu’elle fut calmée, à bout de force, il l’aida donc à marcher jusqu’à son lit et s’y est assied à côté d’elle, tremblante, terrorisée. Un moment de silence éclos, plongeant la chambre dans une ambiance lourde et désagréable. Toutefois, dès lors qu’il demeura certain qu’une nouvelle crise de peur ne reprendrait pas la demoiselle près de lui au corps, l’avatar de foi lui glissa, doucement ;
"Ta chevelure blanche prouve que tu as une âme pure, Cielle. Pure et blanche comme la neige."
Elle ne répondit rien, mais papillonna des yeux alors que sa bouche se tordait en un laid rictus. Finalement, la fatigue finit par avoir raison d’elle.
« Mais… Et qu’en est-il de cette mèche sombre ? N’hurle-t-elle pas qu’au fonds, je suis une pècheresse souillée ? »
C’est sur cette question qu’elle sombra dans le sommeil le plus total, pour la première fois depuis bien longtemps, sur l’épaule du prêtre qui avait déjà tant fait pour elle sans même la connaître. Éternellement, elle lui en serait reconnaissante, à présent.
Chapitre Sept
:
Depuis ce fameux jour ou, aux aurores, elle fit la connaissance du prêtre de la Cathédrale de Notre-Dame ainsi que de Crystal de la Rochebriant, Cielle a fini par accepter son pouvoir, bien qu’elle ne le vive pas sous le meilleur jour. Se croyant être, tout au fond d’elle un monstre, une horreur puni pour l’ensemble de ses péchés, elle n’a cependant pas d’autre choix que d’avancer et se taire. Pour l’heure, elle apprivoise son pouvoir au sens propre comme au figuré, et tâche d’être à la hauteur de la malédiction que le Seigneur à lancée sur elle.
Le pourquoi du choix ayant été fait sur sa personne est encore une zone d’ombre à son être tout entier et elle tâche de ne plus se poser davantage de question sur ce sujet. En revanche, enfin, après quelques semaines de recherches personnelles et sans doute un immense coup de chance, elle revit la bête lui ayant arrachée sa cadette, sous courbes humaines. C’était à elle qu’elle devait le monceau de malheurs supplémentaires qui s’était abattu aussi voracement qu’une vipère sur sa vie. Et rien que pour cela, elle la haïssait sans même la connaître.
Malgré le danger que représentait l’animal – le prêtre lui ayant dispenser un rapide cours sur les entités vampiriques et lycanthropes qu’en qualité de sorcier et sorcière ils se devaient d’éliminer- la Dawndream voulut laisser couler sa rage sur cette immonde créature des Enfers. Mais sa chimère, et une main posée subitement sur son épaule l’en empêchèrent. Et le temps que ses yeux ne retournent à l’endroit précis où se trouvait l’avatar de sa haine, ce dernier avait disparu.
On tenta de lui faire comprendre que la vengeance et la haine n’étaient pas la solution aux blessures de son cœur mais elle ne voulut en entendre davantage. A partir de ce jour maudit ou on lui a tout prit en échange de sa servitude infinie et de sa vie en elle-même, Cielle s’est juré, au confins de ses entrailles, qu’un jour viendra où elle pourfendra le démon ayant fait prendre un nouveau tournant a sa vie, réduisant ainsi à néant son mariage et la faisant passer pour morte auprès de tous ceux qu’elle connaissait jusqu’alors ; Meryl Van Cleeve. Tel est pris qui croyait prendre.
Cielle Dawndream
~Nonne~
Messages : 21 Date d'inscription : 02/11/2012
Sujet: Re: Cielle Dawndream { Le Choix n'est pas un luxe permit aux héritiers d'Eve. Sam 10 Nov - 20:17
Petit post supplémentaire pour annoncer le bouclage définitif et achevé de cette fiche :3 ♥
Melissande A. Sullivans
♥ Comtesse / Adorable Administratrice ♥
Messages : 669 Date d'inscription : 06/06/2011 Age : 31 Localisation : Quelque part en train de rêver...
~Etat civil~ Race :: Humaine. Différente? Il paraît. Vos Rps en cours : Vos Relations:
Sujet: Re: Cielle Dawndream { Le Choix n'est pas un luxe permit aux héritiers d'Eve. Dim 18 Nov - 14:27
Olala **
Toi! Que je t'aime toi! J'ai été très séduite par Flora, mais franchement je fonds pour Cielle. J'ai adoré son histoire, bien que très triste ;w; Effectivement elle a un panel de pouvoir impressionant,tout autant que leurs résultat d'ailleurs, mais je te fais confiance pour les utiliser correctement! Pas d'objections de ma part donc ♥
Brefouille ♥ Te voilà donc la première sorcière officielle de My Lady! 8D