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 Anne-Sophie d'Orléan

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MessageSujet: Anne-Sophie d'Orléan   Anne-Sophie d'Orléan EmptyMer 18 Jan - 18:06

D'ORLEAN ANNE-SOPHIE



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    IDENTITÉ :


    Nom : D'Orléan
    Prénom: Anne-Sophie
    Age : 25 ans
    Date et Lieu de Naissance : Le 7 juillet, dans un hôtel particulier de Paris.
    Orientation Sexuelle : Hétérosexuelle.
    Nationalité: Française
    Groupe : Humain
    Classe Sociale: Membre de la noblesse (il revient au staff de trancher si je ne m'abuse).




Description Physique :

« De laquelle vous parlez ? La boulotte ou bien... la longiligne ? Ah, elle ! Ben écoutez, c'est un p'tit bout de femme appétissant comme tout, on en ferait bien son quatre heure... Très bien vêtu surtout, elle a pas chaud avec toutes ces couches de vêtements d'ailleurs? Elle doit faire partie de la haute au regard de sa mise. Hum... Laissez moi humer ce doux parfum de luxe et d'opulence... d'oisiveté aussi. Elle a très bon goût, ceci dit. La belle enfant sous ses jupons doit avoir de jolies jambes pour obtenir la hauteur dont elle est dotée, à moins qu'elle ne se torture les pieds avec des souliers talonnés. On pourrait lui demander de les soulever pour pouvoir juger, vous croyez pas, Monseigneur ? »
_ Un inconnu, dans un parc.


« J'ai croisé sa sœur il y a quelque temps, au détour d'un bosquet fleuri. Et j'ai été frappé par la candeur de son visage à elle, en comparaison de celui de sa chère cadette. Mademoiselle d'Orléan a beau être plus grande en taille et en âge que la petite Anne-Lise, elle paraît indubitablement plus jeune que cette dernière ! Six années ont beau les séparer, son visage reste juvénile, empreint d'une enfance qu'elle ne semble pas désirer laisser s'envoler. Pour notre plus grand plaisir, Messieurs. L'on raconte que sa peau est toujours aussi nette et fraîche car elle ne se farde et poudre pas à tout va... pensez-vous que cela peut rentrer en ligne de compte, Monsieur Calpeneau ? Vous êtes maquilleur, après tout. »
_ Le Marquis de Senseuil, à une table de jeu.


« Elle est commune, ni plus, ni moins. Que ce soit dans sa mise, ou dans son esprit. Je ne comprends guère quel est l'engouement qu'elle suscite alors qu'elle n'a clairement rien le justifiant. Ses traits sont sans spécificités, elle est jolie mais non pas d'une beauté transcendante... Nous dirons donc qu'elle se laisse regarder. Ses cheveux ont beaux être longs et soyeux, leurs couleurs n'en est que banale, un vulgaire châtain clair. Une hérésie quand on connaît la magnifique blondeur de sa mère et sa sœur. Ses yeux sont d'un bleu bien trop foncés, ils dépareillent avec la pâleur de sa peau. Tout est une question de teintes, je l'ai toujours dit. »
_ La Baronne de Neuilly, au cours d'une pièce de théâtre.


« Ma sœur est la grâce incarnée, il n'y a qu'à observer la manière dont elle se tient, ou dont elle marche. Elle paraît si légère, et les froissements de tissus de ses robes sont si élégants que l'on pourrait penser qu'elle ne fait que survoler le sol. Mère m'exhorte toujours de la prendre en exemple, la chose est plus aisée à dire qu'à faire : mes pieds se prennent tellement dans mes jupons que je ne peux que tomber, sûrement pas donner l'impression de flotter. Mais nous sommes hélas toutes dans ce cas, Mesdemoiselles ! Ce n'est pas faute de vouloir rectifier ce défaut, pourtant. Outre sa démarche assurée et guillerette, elle est de belles courbes. Elle possède une silhouette fine et agréable à regarder, outre les yeux des hommes elle attire sans nul doute ceux des femmes de part les coquettes tenues qu'elle porte... Moi-même ne puis-je m'empêcher de laisser mes yeux se promener au fil des tissus et rubans dont elle se pare. Sophie a bon goût, tout le monde le dit, elle sait se mettre en valeur sans trop s'afficher comme bon nombre de femmes de la cours ont la coutume de le faire. Certains considèrent qu'elle dicte ou prédit les courants de la mode au Palais, et parmi ses plus proches amis figurent de grands créateurs couturiers et coiffeurs ! Regardez, lors du dernier bal, elle portait une de ces robes teintes sur teintes, depuis elle font fureur dans le grand Paris ! Même la Comtesse d'Argenteuil qui est pourtant en plein veuvage en a commandé une... Mais la prestance a un coût, on murmure sur son passage qu'elle est elle-même bien plus dépensière que la Reine en matière d'étoffes et toilettes. Père s'en plaint souvent et la qualifie de « gouffre financier » donc quand on réfléchit bien la chose doit être vrai... Mais n'en soufflez mot à quiconque, n'est-ce pas très chères ?»
_ Anne-Lise d'Orléan, dans un salon de thé.





Description Mentale :

« Cette enfant est des plus douce. Je n'en ai jamais vu avec caractère plus agréable, ce qui est en soi un miracle lorsque l'on connaît la nature de mon fils. Charles était, est et sera toujours ronchon. De mauvaise foi. Et aigri. Anne-Sophie est rayonnante, elle ne souffre que rarement d'humeurs ombrageuses et fut-ce le cas qu'elle ne l'imposa jamais à son entourage, aussi faire parti de ses proches est un véritable délice. Malheureusement, cette bonhomie qui la caractérise tant peut lui être autant néfaste que bénéfique. La petite est bien trop honnête, je crains toujours de la savoir évoluer dans le monde de la Cour où le mensonge, les traîtrises et complots sont de mises. Contrairement à sa jeune sœur, elle n'est pas crédule. Du moins, elle ne l'est plus... prendre de l'âge lui a apprit que sa naïveté était son plus grand péché, et chaque jour que Dieu lui accorde, elle s'en repent. Ma chère Estelle, je vous en conjure, raisonner mon fils, qu'il laisse ce poupon s'ouvrir au monde et notamment aux hommes. La disparition du Duc de Poitou est regrettable, tout comme l'annulation de leurs épousailles, mais ce n'est guère une raison pour la laisser célibataire et mener une vie de Cour. Si elle ne désire frayer avec des hommes et consentir à prendre époux, laissez la donc aller au couvent. Mais ne soyez pas complice de mon fils et de son intention de la laisser se faire vieille fille sous prétexte qu'à ses yeux personne ne sera jamais assez digne d'elle. Ce ne serait que pur gâchis, autant pour cette enfant que pour notre lignage. Dépourvu d'héritier mâle: un gendre ne serait pas de trop pour assurer nos affaires, jusqu'à ce qu'il ne permette de perpétuer notre noble sang.»
_ Catherine de Morvent à Estelle d'Orléan dans sa lettre du 17 janvier XXXX.


« J'ai eu le loisir de dévorer vos dernières lettres sans avoir pu y apporter de réponse, je vous supplie de me pardonner, Ma Dame. Laissez moi vous dire qu'elles furent d'un grand réconfort en ces temps troubles sur le champs de bataille. Nous enchaînons hélas défaite sur défaite, mais la Gloire de la France triomphera. Chaque jour, je m'estime heureux que Dieu ne m'accorde sa grâce, et que notre correspondance permette à mon cœur de me rappeler que je suis vivant, et à mon âme de s'élever au loin de la poudre à canon et des corps de mes frères blessés ou fauchés par nos ennemis. Vous êtes trop bonne que de continuer à me consacrer votre temps alors que votre première lettre ne m'étais guère destinée. Qu'ai-je fais pour mériter votre attention ? Peut-être vous ennuyez vous dans vos activités de belle Dame de la Cour pour m'écrire avec autant de ferveur, ou bien avez vous pitié du pauvre soldat que je suis. Je serais éternellement votre débiteur, et voue loue de m'apporter fraîcheur et humanité à travers votre écriture enchanteresse dans une période qui me semble bien sombre. Pour moi qui ne suit qu'un simple fantassin, votre monde me paraît bien étrange et ses rouages bien complexes. Pourtant, vous faîtes toujours preuve de patience et pédagogie pour m'éclairer... La Cour ne me paraît plus aussi inaccessible vu aux travers de vos yeux, même si mon statut ne me permettra jamais d'y évoluer. Vous n'apportez aucun jugement à mon manque d'éducation, pas plus qu'à la bassesse de ma condition, ce qui doit être chose rare pour des femmes de votre rang. J'espère que dans votre prochaine missive vous me parlerez bien plus des dernières bévues de votre jeune sœur, votre âme semble toujours s'adoucir plus qu'à l'accoutumée lorsque vous la mentionnez. »
_ Serge Valpatre à Anne-Sophie d'Orléan dans sa lettre de 26 mars XXXX.


« C'est avec un grand regret, Mademoiselle, que je ne pourrais accéder à votre requête. Vous me voyez bien trop timide pour m'exposer au regard de Madame votre sœur depuis que je me suis ridiculisé devant elle lors de notre dernière rencontre. Tout le monde la sait amoureuse des arts et de la musique, et je suis certain qu'il s'agit d'une des raison pour laquelle elle m'est d'aussi charmante compagnie. Mais ma gêne m'empêche de lui parler ou même de simplement pouvoir savourer un thé en sa présence. Je suis tellement anxieux de la savoir dans une même pièce que moi... mes mains en tremblent, ma gorge se noue et mes yeux semblent s'humidifier comme s'ils étaient trop aveuglés par son rayonnement naturel. L'étrange phénomène s'est empiré depuis que vous m'avez avoué qu'elle ne me tient pas rigueur ma rudesse apparente qui n'est qu'en fait la traduction de ma crispation. Que dire de la progression de cette maladie lorsque j'ai appris de Monsieur de Volvicomte que l'engouement de cette dernière pour mes productions, si modestes furent-elles, ne faisait que croître à la mesure de l'évolution de mon art! Hélas me voici présentement incapable de me tenir devant elle, l'audace de mes propos est sans borne ! Vous dîtes qu'elle me pardonne mon comportement sous le prétexte de mon ivresse... mon enivrement était-il si offusquant ? Je ne me souviens de rien en dehors des rires et regards amusés de l'assemblée lorsque j'ai quitté précipitamment le salon de la Marquise. Priez là de se rendre à l'Opéra, Monsieur Campeneau a mis en musique mes textes avec une justesse parfaite permettant d'exprimer mes sentiments humblement, la déclaration d'Alexandre présente dans l'acte II lui est dédié en guise de mes plus plates excuses. »
_ Antoine de Claverçy à Anne-Lise d'Orléan dans sa lettre du 13 février XXXX.


« Ma chère Sophie, j'avoue être dans l'impasse et avoir besoin de tes conseils avisés. Le mariage est une épreuve bien plus ardue à endurer que je ne l'avais songé dans la mesure où il me faut à présent affronter les infidélités de mon époux au grand jour. François continue de recevoir des lettres galantes, et d'en écrire aussi (je me suis permise d'ouvrir son secrétaire). Que faire pour que ce manège ne cesse ? La dernière de tes missives explorait le fait que je devrais envisager de lui parler à cœur ouvert, mais je ne m'en sens pas capable. Je pensais que sa loyauté me serait toute acquise une fois unie à lui et ce jusqu'à ce que la mort ne nous sépare. Aussi sais-je que tu ne pourras que compatir à ma situation car je ne suis même pas en couche depuis deux mois qu'il se complaît déjà au bras de Mademoiselle de Volancieux. Peut-être aurais-je du t'écouter plus attentivement lorsque tu disais qu'il ne fallait pas me jeter à corps perdu dans une telle entreprise. Surtout au vue de la réputation de libertin de cet homme dont je m'étais éprise. Comme tu avais raison ! J'y ai perdu la fierté de mon père, la considération de ma mère pour n'en gagner que le mépris de ma belle famille et les excès de mon mari. Tu es la seule de mes amies à ne m'avoir encore tourné le dos, et connaissant notre passé commun, ta droiture et loyauté, je sais que tu me soutiendras. Je désire me retirer en Provence durant mes couches, m'y accompagnerais-tu? La Cour peut difficilement se passer de toi, mais je sais que tu consentiras à céder à ma demande qui semble bien plus tenir du caprice qu'autre chose. Tu n'as jamais su me dire refuser quoi que ce soit ! »
_ Cécile de Montpensier à Anne-Sophie d'Orléan dans sa lettre du 18 mars XXXX.


« J'ai été touchée de votre présence et de vos bons soins suite au décès de mon époux. Vous avez toujours été une bonne enfant, douce et aimante quoi qu'un peu sotte à certaines occasions. Mais votre cœur est d'or, et Dieu seul sait que je n'ai pas mérité votre sympathie si l'on repense à la façon injuste dont je vous ai parfois traité enfant. Il n'en est que plus clair que vous êtes devenue une Grande Dame en plus d'une Grande Pieuse pour pardonner à ceux qui vous ont offensés et tendre l'autre joue. Je vous remercie d'avoir introduit ma candidature auprès de la Marquise de Brilleux pour prendre fonction dans sa demeure du Poitou afin d'éduquer ses deux plus jeunes enfants. »
_ Gabrielle Tourdesec à Anne-Sophie d'Orléan dans sa lettre du 22 février XXXX.


« C'est à ce moment là qu'elle a laissé son rire cristallin éclaté aux oreilles de tous. Je la savais de nature joyeuse mais pas au point de rire aussi facilement à la première plaisanterie lancée. Il m'est aussi passé par l'esprit que Mademoiselle d'Orléan n'avait voulu froisser l'égo du Duc de Brimer... ma la voyant se tenir les côtes avec autant d'entrain et ses yeux pétiller d'amusement, je n'ai pu que reconnaître que la rumeur était vrai : son sens de l'humour est assez commun. Chose dommage pour une femme cultivée de son envergure. Mais je serai plus tentée d'avancer l'hypothèse selon laquelle sa tristesse l'enveloppe tant qu'elle ne se prive pas de joie lorsqu'elle a l'occasion d'en savourer la moindre goutte. »
_ La Marquise Plessibéliale à Jeanne de Paulignac dans sa lettre du 3 avril XXXX.


« J'ai par ailleurs assisté à une de ces lecture qu'elle fait en petit comité, elle y dresse là une critique très juste sans être trop offensante de la noblesse au sein de la Cour. Peut-être le propos n'est-il même pas assez virulent pour être honnête. Mais il est dans la personnalité de la Dame d'être douce et lisse. Qu'elle dommage qu'elle fût une femme, et encore plus non mariée... Elle ne peut se permettre d'écrire ou dire librement ce qu'elle a sur le cœur sans que cela ne puisse jouer sur sa réputation. »
_ Gaspar Langlois à André Rincheux dans sa lettre du 9 mars XXXX.


« Ma douce Nièce, vous n'êtes plus une enfant et devez modérer vos dépenses. Votre père s'est encore plaint de vous à ce propos, j'ai eu le loisir d'avoir accès aux factures de vos couturiers, bijoutiers, bottiers, perruquiers et chapeliers de ces six-derniers mois. Vos frais sont exagérés... ils l'étaient déjà dans le passé, mais ont encore augmentés. Je sais que vous comblez à l'aide de tous ces achats le vide laissé par l'avortement de vos fiançailles avec le Duc de Poitou. Votre tristesse s'étale ainsi depuis déjà cinq ans, mais vous ne l'épancherez pas de cette manière sur le long terme, vous êtes la première à écrire l'effet curatif pour votre âme au moment des dépenses mais le vide béant qui s'en suit quelques heures ou jours plus tard. Votre cœur est fragile et a été blessé, mais vous devez vous reprendre. Une femme qui dilapide des fortunes pour des toilettes est quelque chose de courant, mais il serait bienvenu de trouver un époux qui en assumerait la mesure plutôt que de jeter votre propre patrimoine par les fenêtres. »
_ Henri d'Orléan à Anne-Sophie d'Orléan dans sa lettre du 17 juillet XXXX.


« Monsieur, je vous serai gré de ré-freiner vous élans voire même de les anéantir, ces derniers sont absolument vains et malvenus. Ma dot est des plus importante en raison de l'affection que me porte mon père, mais votre comportement nuit à ma réputation de façon à ce qu'aucune somme d'argent ne pourrait suffire à effacer vos propos si cette situation qui n'a lieu d'être se poursuit et s'empire comme je le soupçonne. Vos dires semblent remettre en cause ma vertu, seule et unique possession de véritable valeur dont je peux me targuer en ce bas monde car celle soumise devant Dieu chaque jour que notre Seigneur fait. Votre réputation de coureur n'est plus à faire. Sachez que je ne désire faire parti de la longue liste de jeunes filles de bonnes familles que vous avez pervertis et que je ne souffrirai plus que vous m'importuniez de la sorte. Ceci était mon ultime missive pour vous faire regagner l'esprit, gardez en tête que si Monsieur mon père défit en duel mes prétendants les plus sincères, il n'aura aucun mal à défaire mes détracteurs, le fussent-ils volontairement ou non. Adieu. »
_ Anne-Sophie d'Orléan à Philippe Prévent dans sa lettre du 6 mai XXXX.






Derrière l'écran:

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    Pseudo : Marine
    Age: 18 ans
    Comment t'es-tu retrouvé parmi nous?: Je ne sais plus vraiment, en surfant de partenaires à partenaires je crois !
    Des Remarques ou impressions? Le design est magnifique, j'aime beaucoup le concept de l'intrigue. Je suis vraiment pressée de rp !
    As-tu lu le règlement ? Oui, je l'ai même signé.
    Code du règlement : Validé par Melo 8D


Dernière édition par Anne-Sophie d'Orléan le Lun 27 Fév - 22:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Anne-Sophie d'Orléan   Anne-Sophie d'Orléan EmptyLun 27 Fév - 22:04

Biographie 1/5


Une vie pour la sienne

Par une nuit moite du mois de juillet 1952, le silence nocturne fût déchiré par des cris d'agonie. Effectivement, Yolande Pastré rendait délivrance du mieux qu'elle pouvait au petit être cloîtré dans son ventre qui avait l'air décidé à ne pas venir au monde paisiblement. Dans une pièce voisine, affrontant le regard inquiet de son épouse, Charles d'Orléan, songea que l'héritier qui ferait son entrée dans cette demeure, bien que bâtard de son état, serait fort et rigoureux vu tous les soucis qu'il avait occasionné à celle qui l'abritait depuis neuf mois. Mais le noble se trompait... certes l'enfant allait encore lui donner bien du fil à retorde, mais cela ne serait pas un fils. Une heure et demi plus tard fût mise au monde la petite Anne-Sophie.

La première chose qu'elle entendit fût des pleurs de soulagement émanant de sa mère encore essoufflée de sa mise-bas. Puis vînt un grognement de frustration de son père, mécontent d'avoir écopé d'une fille. Un claquement de porte. Estelle d'Orléan admirait l'enfant n'osant pas même le toucher, véritablement heureuse pour la première fois de sa vie. Cette dernière avait été apte à se saisir avec tant d'aisance du cœur de son époux, un homme aigri et de réputation bougonne, mais n'était jamais parvenue à enfanter. Elle était bien tombée enceinte huit fois, mais chaque grossesse se soldait par une fausse couche avant le troisième mois. Ainsi a vingt-cinq ans, elle n'avait toujours pas donné d'héritier à la maisonnée, son ventre étant un véritable cimetière.

Le couple s'était désespéré de la situation... Estelle désirait un enfant, elle en avait besoin pour épancher le manque affectif qu'avait été pour elle d'être enfant unique, élevée au couvent de surcroît. Elle espérait aussi qu'un héritier puisse réchauffer le cœur de Charles, chose qu'elle seule était alors parvenue à faire. Son mari, lui, analysait les choses avec un regard quelque peu plus terne : sans fils, tous les biens qu'il possédait se verrait revenir à son jeune frère lorsqu'il quitterait ce monde. Il était hors de question qu'il assure le train de vie de ce débauché, et encore moins celui de ses péronnelles de maîtresses.

Et un jour était arrivée une nouvelle femme de chambre. Elle n'en avait que le titre cependant, ce n'était encore qu'une enfant. Sa ressemblance physique avec Charles poussa Estelle a imaginer des choses un soir qu'elle avait trop bu, comme par exemple faire de la jeune fille la maîtresse de son époux, et le ventre qui porterait leurs héritier. Il était impressionnant de voir ce que pouvait faire un peu de vin... lorsqu'elle exposa son projet à Monsieur son époux, une dispute explosa. Ce fût l'une des seules querelles qui fit trembler le château dans lequel ils vivaient. Estelle restait sur sa position : même si elle n'en était pas la mère, jamais personne ne douterait de la légitimité d'un enfant si la jeune Yolande leur en fournissait un, Charles et cette dernière se ressemblait beaucoup trop pour que qui que ce soit trouve quelque chose à redire.

Quelques mois plus tard, Yolande devînt la maîtresse de Charles. Encore quelques autres et elle tomba enceinte. Et neuf mois supplémentaires défilèrent les réunissant dans cette chambre, Estelle les larmes aux yeux, l'enfant la respiration tranquille, et Yolande les yeux clos.

« Yolande, puisses-tu être louée par les anges pour ce magnifique présent. »

Mais seul le silence lui répondit. La pauvre fille n'était plus.




Biographie 2/5

Des Jacinthes Blanches par Centaines


Les choses ne changeaient pas. Pas encore. Il en était fort bien ainsi.

« Papa ! Papa ! Regardez-moi ! Admirez comme je tournoie!» se réjouissait Anne-Sophie en riant au éclats.

Cette enfant était épuisante de part sa joie de vivre et son énergie.

Elle avait reçu son premier cours de danse le matin même, et depuis elle esquissait des pas sans daigner s'arrêter, comme le lui avait enseigné son professeur. Objectivement, ses gestes étaient empreint d'une grande maladresse due à son jeune âge et son maintient n'avait rien de celui de la splendide jeune femme qu'elle serait amenée à devenir. Il n'empêchait qu'il ne pouvait que l'observer avec ce contentement qui illuminait son regard depuis qu'elle fût mise au monde. Pas exactement dès la première fois où il fût en sa présence, car avec honnêteté il fût déçu de ne pas avoir de fils. Les Cieux après avoir privés son épouse de porter à terme chacun des héritiers qu'il semait en elle n'avaient pas exaucés son ardent désir d'obtenir un garçon. Il avait cru être châtier par le Seigneur, qu'on punissait les excès et péchés d'Henri, que ce serait lui - Charles- en sa qualité d'aîné qui se verrait maudit à la place de son insupportable cadet.

Avoir une fille ne se montrait pas être aussi désagréable qu'il l'avait pensé, au contraire, l'étonnant bonheur qu'il éprouvait jour après jour au contact de cette enfant dépassait largement ses attentes. Lui, qui n'avait jamais suscité l'admiration de qui que ce soit, brillait de mille feux dans les yeux bleus de cette fillette qui ne semblait voir que par lui.

Les choses allaient changer promptement... Charles était un homme qui détestait ce concept même.

Le nouveau venu aurait toute l'attention de sa petite, de sa femme, et des domestiques. Pour preuve, cela commençait déjà. On entendait son épouse endurer la souffrance nécessaire pour faire venir au monde l'être qu'elle abritait en elle depuis neuf longs mois. Et les domestiques s'affairer, murmurer troublant ainsi le peu de calme qui régnait dans cette demeure.

Un soupire.

« Papa, maman semble vraiment souffrir. Il nous faut la délivrer de monsieur mon frère ou de madame ma soeur ! » décida-t-elle l'air sérieux, ayant enfin cesser de tourner sur elle-même et de faire virevolter ses jupons.

Estelle était grosse. Durant tant d'année, elle avait essayait de lui donner un héritier. Durant ces années, ils n'avaient eu cesse d'essuyer des échecs. Puis Anne-Sophie leurs avait été envoyé par Dieu en échange de la petite Yolande. Et voilà son épouse en couche, alors qu'ils avaient déjà une fille et qu'ils n'avaient guère besoin d'un autre enfant. Si une autre pouponne il y avait, ce ne serait qu'une source d'ennuis supplémentaires, les épousailles de sa petites blondes le tourmentaient déjà alors qu'il n'y était pas encore confronté, qu'en serait-il avec celle d'une seconde ? Quand à un fils... ce serait pire. Certes la prolongation de leurs lignée serait assurée. Mais ce garçon tant désiré par le passé ne lui semblait plus aussi le bienvenue qu'auparavant. Il viendrait à hériter de tout, et son angelot blond s'en trouverait lésée, au fil de l'âge qu'elle prendrait elle deviendrait amère car condamnée à ne cesser d'entendre parler de lui pour son mauvais comportement, ainsi que pour... Seigneur, ce bon vieux Charles faisait à présent le parallèle entre son expérience et l'hypothétique devenir de celui d'Anne-Sophie.

Celle-ci se dirigeait présentement vers l'escalier, curieuse et courageuse de s'approcher vers l'endroit de toutes les agitations depuis plus tôt dans la matinée. Mais son élan fût vite coupé par une gouvernante ayant l'air épuisé mais encline à célébrer quelque chose. Estelle avait toujours eu la voix qui portait très haut, aussi cette bonhomme avait dû en supporter les éclats depuis que le travail avait commencé, outre les humeurs de Madame son épouse. En parlant de boucan d'ordre vocal, le nourrisson hurlait et pleurait. Il fallait qu'il se hâte selon la domestique

Ce tintamarre ne lui serait pas supportable très longtemps. Il regrettait l'époque où Anne-Sophie était un bébé, surtout silencieux de surcroît.

Las, Charles monta les escaliers. Le visage plus ennuyé que fatigué, il ne pouvait que deviner la mine réjouie de sa fille à l'idée d'avoir quelqu'un avec qui faire la grande dame. Déjà au premier étage ? Soit. Il n'était pas pressé de découvrir ce qui se dissimulait entre les murs de la chambre d'Estelle, il aurait même consentit à partir pour Paris dans l'espoir de retarder cette échéance. Il n'avait jamais aimé être mis au pied devant le fait accompli, malheureusement c'était monnaie courante depuis son mariage. Sa femme était un démon en ce sens. Toujours à tout lui dicter, ou le mettre au courant en dernier recours... Il se sentait si vieux à ses côtés, elle qui était si jeune. Péronnelle inconséquente.

Il ne s'était guère rendu compte qu'il se trouvait déjà dans la pièce jusqu'à ce que le son d'une voix ne le ramène sur terre. Anne-Lise. Le bambin était une fille. Elle s'appelait Anne-Lise.

« Ainsi, il s'agit de ma sœur ? Ciel, ce qu'elle est minuscule, maman ! L'étais-je moi aussi ?! »

Quelques cheveux semblant blonds. Un petit corps rougi et fripé.

« Tu n'es pas jolie. Mais je gage que tu le seras un jour, foi de grande soeur ! Comme j'ai hâte que tu puisses jouer avec moi, nous nous amuserons à échapper à Madame Tourdesec !»

Biens des bêtises en perspective.

Sophie retournait bien assez à elle toute seule le château. A présent, il faudrait aussi compter sur Lise. Sur ses yeux bleus, et sa voix qui serait d'ici quelques années rieuse en ces occasions.

Avenir?

Le changement dès l'instant où il n'était pas trop radical n'avait peut-être rien de mal en fin de compte.



Biographie 3/5

Une Education





Biographie 4/5

La Cour, ce Microcosme





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