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 Monochrome act |Pv Louis J Von Kernst|

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Monochrome act |Pv Louis J Von Kernst| Empty
MessageSujet: Monochrome act |Pv Louis J Von Kernst|   Monochrome act |Pv Louis J Von Kernst| EmptyMer 16 Nov - 19:11

La nuit. Avez-vous remarqué comme quoi tout change quand l’astre solaire a quitté sa chambre forte du ciel pour se réfugier dans son cocon versatile de noirceur ? La nuit, les sens sont utilisés de façon différente. Les yeux perçoivent moins bien les détails, et plus dans la globalité. Le moindre son est alors amplifié, le corps humain, en soit, était d’une mécanique sublime, et inconnue. Mais les tenants et aboutissant de celui-ci était encore plus utile quand nous avions besoin de ces sens afin d’en faire son métier. Il n’y avait aucune noblesse dans celui-ci, mais plus de l’art, et John était l’un des plus brillants artistes qu’il était possible de voir. Ayant tourné plusieurs fois une bande blanche autour de son avant-bras, après avoir serré un peu plus qu’à l’accoutumée, cette petite douleur lui permit de se réveiller un peu plus vite. Déposant la paume de sa main sur le front habituellement si froid et devenu une véritable fournaise, il lui était impossible de se concentrer comme il le fallait. Il ne pouvait pas abandonner la mission qui lui était due, alors il essaya de partir dehors, afin d’y reposer son esprit, aspirer le froid de la rue, sans pour autant s’y perdre.

Il avait mit du temps à comprendre les rouages de son propre corps, surtout quand, échauffé par les nuits de cette maison de passe, quand il était épuisé par les coups de butoirs de ses clients, il trainait la patte vers un lieu de repos aussi silencieux qu’une tombe, allant parfois en forêt afin d’y perdre le peu d’humanité qu’il avait pu amassé, éblouir sa haine de ce calme sain et serein. Mais là, il était tout bonnement trop tard, et la forêt bien trop éloignée. Quittant alors les odeurs et les passants, il se dirigea, de ruelle sombre en coupe-gorge, vers le parc, afin d’y puiser ce qu’il lui manquait de nature. Lui, l’oublié dans le cimetière, le sans famille, et sans amis. C’était d’autant mieux d’ailleurs, de ne pas apprécier sa propre race quand on doit faire cela.

Il n’avait plus aucun remord depuis le temps, et arpenter ces lieux soi-disant mal famés n’étaient pas plus dangereux qu’être à découvert. Ses employeurs étaient également ses sauveurs, ceux qui, par orgueil, ou par opportunisme avaient fait de lui leur esclave consentant, tenus par des chaines vaporeuses du bien-être et de la gratitude. Il y avait depuis peu une nouvelle donne, de nouveaux objectifs, et il avait tout noté, gravé au burin et au marteau, comme l’aurait fait un compagnon pour les pierres des Cathédrales, dans sa tête, sans espoir de l’oublier. Il vit enfin le parc, ce dernier avait des allures mystérieuses, un peu comme toute la ville en réalité, car n’oublions pas, la nuit, tout est différent, et même John l’était. Ne s’attendant pas à voir quelqu’un de sa connaissance, il passa les doigts fin dans l’eau, sans pour autant abaisser la capuche rouge de sa cape, celle qui avait fait de lui, une personne dorénavant bien sombre. Il passa doucement, l’eau fraiche sur son front, et sans vraiment s’y attarder, il regarda autour de lui, un vol d’oiseau, habituellement si calmes pendant la nuit, n’auguraient rien de bon.

Il avait à la ceinture de sa tunique un petit couteau, toujours utile quand il doit travailler, il ne le quittait jamais, ce qui en rendait d’une humeur dangereuse, et sur le qui-vive. Son regard bleu océan était sans vague, les yeux plissés, sans être à défigurer son visage, les lèvres entrouvertes, humidifiées par le mouvement félin de sa langue que les gouttelettes qui étaient tombées de ses phalanges. Se penchant doucement, voyant un arbuste bouger brutalement, il s’en approcha, les doigts lâchés sur manche du couteau, sans le lancer, ne sachant pas s’il était humain ou animal, cet intrus allait peut-être passer un sale quart d’heure, tapant du talon habilement sur la masse autrefois verte et maintenant grise, il vit une forme filer, foncer par dela les pelouses mornes et sans vies du parc, suivant celle-ci du regard, il fit un mouvement de recul du buste, cachant larme dans son dos, laissant glisser doucement la lame entre sa ceinture et sa tunique, il y avait quelqu’un, une forme, et bien malin pourrait-être celui qui sache à l’avance qui se cache derrière la stature légère qui se profile devant lui. Il aurait pu partir, fuir même, mais après tout, rien ne disait que cette personne allait être hostile. Gardant tout de même ses distances, un nuage cachant la lune empêchait véritablement d’y voir quelque chose. Bien mal lui en fit, quand, sur l’herbe humide, son talon ricocha pour mieux tomber à la renverse, les fesses sur le gazon. Pesta quelque peu, il se tint l’œil, qui lui lançait des douleurs venues sans doute de son mal de crâne.
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