Isadora, vingt-quatre ans, jeune belle, volage et insouciante. Née d'un père comte et d'une mère fille de majordome. Union interdite, hors mariage. Pour la punir de cette insulte, Luc Legrand, majordome pour la famille Viconti, déshérita sa fille et l'enferma dans un couvent pour qu'elle se repentisse de son pêcher. Jamais il n'aurait osé demander à son employeur d'épouser sa fille, cela aurait été une insulte pour les deux familles.
Dès lors, le grand père d'Isadora fit tout pour élever sa petite-fille dans une vision de vertu et d'humilité. Il fit tout son possible pour la rendre bonne à marier et vit au cours des années la beauté de son visage s'épanouir davantage. A quinze ans Isadora était une adorable adolescente, tous les visages ou presque se tournaient à sa vue, mais jamais selon les recommandations de son grand-père la jeune fille s'en serait vanté. Quand on lui chanté à quel point elle était belle, elle rougissait légèrement et baissé les yeux dans un singe de pudeur délicate.
Seulement cette beauté était destinée à être convoitée. De nombreux hommes voulaient cette jeune bourgeoise pour épouse dans un but de fierté. Qui à cette époque osait épouser par amour ? Son grand-père, avide de richesses pour lui et sa fleur, recherchait la perfection et ne la trouva que dans les bras de son employeur, le comte Alexandre de Viconti. Seul à connaître le secret qui liait les deux futurs mariés, il se tut et donna à son père la jeune demoiselle.
Quinze ans séparaient les deux mariés et l'expérience charnelle également. La jeune Isadora n'aurait jamais imaginer être violentée de la sorte le soir même de son mariage. Après le choc de cet acte ignoble, elle eut du mal à rester humble et chaste. Tous les soirs son mari la prenait et tous les soirs elle revivait les mêmes horreurs. A dix-neuf ans elle eut un petit garçon, Arthur. Elle ne put jamais le toucher, ni même s'en occuper, l'amour maternel était interdit aux dames distinguées.
A vingt-deux ans Isadora trompa son mari avec un jeune valet. Beau, doux et amoureux d'elle, elle découvrit ce que partager sa couche voulait réellement dire. Cependant les ébats et les amours des jeunes amants n'eurent pas le temps d'atteindre une année. Le comte s'apercevant de la tromperie renvoya le valet et enferma sa femme dans un pavillon non-loin de leur demeure pour qu'elle se repentisse et le supplie de la pardonner.
Ainsi commence réellement la vie de débauche de notre belle Isadora. Comprenant que seul le sexe pouvait la mener à ses fins, elle se plia aux caprices de son mari et subit silencieusement les pires atrocités sexuelles dont il pouvait faire preuve. A chaque bals, la jeune demoiselle se trouvait un nouvel amant et disparaissait derrière les buissons et autres rideaux des somptueuses demeures.
Nombreuses étaient les femmes qui la haïssaient mais toutes se taisaient car la beauté de la jeune Isadora était une arme contre laquelle elles ne pouvaient se battre.
Un soir d'été pluvieux, Isadora était assise sur la banquette de la chambre placée devant la fenêtre et lisait silencieusement son livre. Un jeune messager rouquin entra dans la pièce essoufflé et le regard perdu dans le lointain. Isadora se leva surprise et aussitôt mécontente.
-Que t'arrive-t-il messager ? Ta course t'a-t-elle rendu si confus qu'elle a oublié de t'apprendre les convenances devant une dame ?
-Ma...Ma...dam...e.. Je.. Ssss...uis... Porteur... d'u...d'u...ne... mauvaise... Nou..velle...
Comprenant que la situation avait quelques aspects sinistre Isadora fit asseoir le jeune homme et lui demanda de se calmer avant de reprendre.
-Votre mari, il a été attaqué sur le chemin alors qu'il rentrait. Il est mort.
Silence. Réflexion. Bonheur. Isadora se retint de verser des larmes de joie. Elle était enfin libre. Elle se leva délicatement et se dirigea vers la fenêtre, regarda au loin et se tourna soudain vers le jeune messager.
-Restez avec moi ce soir !
Surpris le jeune homme déclina l'invitation prétextant que la nouvelle avait du la chambouler et qu'elle devait rester seule.
-Me chambouler ? Mais mon jeune garçon, je n'ai pas entendu si bonne nouvelle depuis des années ! Venez ! Je sais que vous mourrez d'envie de gouter à de tels trésors..
Et elle se dévêtit délicatement, laissant le désir monter chez le petit rouquin. Désormais elle allait pouvoir faire ce qu'elle désirait. Son fils irait à l'armée et il n'en ressortirait qu'à sa majorité. Cela lui laissait de nombreuses années de repos et de décadence.
Deux ans plus tard, alors que son grand-père était sur le point de mourir, il lui avoua son douloureux secret. Il l'avait marié à l'homme qui avait déposé sa semence dans le ventre de sa mère, elle avait commis le pêcher de l'inceste en mettant au monde son fils Arthur. Dégoutée part cette nouvelle abject, Isadora étouffa son bourreau sous un oreiller et murmura à son oreille :
-Ta vie n'aura finalement servit à rien, toutes tes aspirations me concernant ont été vouées à l'échec, tu n'es qu'un misérable vieillard cupide.. Ta mort ne sera qu'une délivrance. Crève dans tes regrets et chagrins..
Et la belle sortie de la pièce sans un regard derrière elle.
Les années passèrent et Isadora sombra dans les méandres de la luxure commettant des actes allant vers les sommets des pires pêchers. Un soir, alors qu'elle buvait tranquillement un verre d'eau de vie de pêche, elle entendit quelqu'un frapper à la porte d'une manière fort élégante. Surprise d'être interrompue dans son moment de détente, elle fit signe à sa femme de chambre qui s'affairait autour de son lit d'aller ouvrir. La belle Isadora se trouvait dans une tenue fort désobligeante. Un bel homme d'age mûr se tenait derrière la porte, Ernest Ludwig de La Roche-Bruyère, son amant de toujours.
-Ernest ! Quelle bonne surprise ! Je ne vous attendez pas ce soir !
-C'est que ma Dame, ma passion de vous était trop enivrante ce soir..
La belle séduite par de tels mots sourit et fit signe à sa domestique de prendre congé. Elle fit tomber le fin drap qui recouvrait son corps désiré et s'approcha de son ami dans une démarche féline.
-Cela tombe bien, je me sentais bien seule ce soir...
Elle l'attrapa par le bas de son écharpe, l'attira à elle, l'embrassa et le poussa sur son lit et s'accroupit sur lui.
-Je fus bien triste au cours de ces dernières semaines de voir que vous m'aviez oublier mon cher Ernest.. Vous savez pourtant que votre présence m'est essentielle..
-C'est que ma Dame, l'idée de devoir vous partager avec d'autres m'était trop insupportable.. AaaAh !
La belle venait de frôler la partie de l'homme qui commençait à se réveiller sous le coup du désir.
-Mais vous savez pourtant Ern ', que je ne peux me donner entièrement à un seul homme.. J'ai besoin de ma liberté..
-Je..Ooooh...Je le sais...Mais...
Il fut interrompu par un baiser passionné de la belle qui commençait à déboutonner ses vêtements.
-Mais ?
Son torse était totalement nu et elle profita de ce moment de faiblesse pour coller son doux corps contre celui dur et chaud de son amant qui commençait à défaillir sous son désir.
-Je ne veux que vous...
Et sans attendre il renversa la belle pour passer en position de domination et commença ses caresses dans le corps de son amour.
Leur étreintes dura des heures, mais jamais Isadora n'avait eu aussi mal à cause des morsures de son amant. Il l'avait déjà mordu mais jamais aussi fort, cette fois ci, il l'avait fait saigner et elle avait presque cru qu'il avait aspirer son sang. Peut-être la passion lui faisait-elle trop tourner la tête ?
Lorsque leur étreinte passionnée fut brisée, elle sentit une douleur affreuse dans tout son corps. Que se passait-il ? Peut-être que dans sa passion Ernest lui avait froissé un ou deux muscles ? Elle gémit de douleur.
-Tu souffre ? Susurra Ernest. C'est normal, j'ai souffert de la sorte moi aussi quand elle m'a mordu. Au départ je pensais que ce n'était juste que la passion de l'amour qui m'avait engourdi mais non, elle m'avait bel et bien fait quelque chose...
Isadora cambra son corps dans un hoquet de douleur. On lui brûlait les veines au fer chaud ! Que se passait-il ? Pourquoi ?
-Ne te bas pas mon amour, bientôt nous serons unis pour la vie. Tu restera belle éternellement, et tu pourras continuer de t'offrir comme tu le faisais en offrant un nouveau don à tes nombreux amants, tu seras une femme perdue, souffrant de devoir t'abreuver de la pire des boisson, de la plus abject.
La belle hurla de douleur, une grimace de rage sur le visage, que lui avait-il fait ?
-A côté ton eau de vie te paraitra sans goût, sans saveur.. Ne te bas pas ma chère Isadora, aujourd'hui tu rejoins le monde des ombres, tu vas vivre dans l'Enfer le plus noir, tu ne seras qu'une pauvre épave, ta vie à la lumière ne sera plus... Viens mon amour, rejoins moi dans le monde des vampires...
Dans un dernier moment de lucidité Isadora insulta l'homme de tout les noms. Mais la douleur était trop forte, elle sombra dans les méandres de son nouvel Enfer..
~ 5 mois plus tard ~
-Veux-tu bien te taire ordure ?
Trempée dans une marre de sang, un cadavre à ses pieds vidé de son sang, la belle Isadora venait d'ôter son dernier souffle de vie à une enfant de 16 ans. Elle n'avait pas supporter de voir sa beauté et son insouciance qu'elle-même avait perdu. Depuis qu'elle s'était réveillée le lendemain de cette nuit torride, Isadora n'avait cessé de se venger de cette abomination en buvant le sang des belles filles et celui de jeunes amants aux parfums enivrants.
Elle se leva et disparut dans l'ombre d'une ruelle. Des gens allaient bientôt accourir, il fallait qu'elle disparaisse vite. Elle entra dans une catacombe et fini dans les égouts. Sa belle robe était maintenant tachée et trouée. Il allait encore la gronder. Mais elle s'en moquait. Elle aimait quand il la grondait, c'était tellement aphrodisiaque et jouissif.
Elle poussa la porte et le vit en pleine affaire avec la nouvelle. Elle le voyait qu'il la préférait à elle. Dans les râles qu'il poussait et dans sa manières de la gâter.
Elle alla se terrer dans sa petite chambre faites de tissus et en profita pour se laver dans la petite cavitée qu'il y avait au fond de la grotte. Elle passa devant le couple affairé totalement nue et se lava auprès d'un nouveau qui avait dû lui aussi subir les humeurs du patron vu la tête qu'il faisait à chacun de ses cris.
-Ne fais pas cette tête Elliot, tu sais très bien que c'est une obligation pour nous de le remercier de nous avoir donner cette forme.
-Je sais.. Mais j'aurais voulu ne jama..
-Chut !
Isadora mit sa main sur la bouche du jeune homme. Elle l'aimait bien ce nouveau, elle ne voulait pas qu'il meure si vite.
-Ne dit jamais ça, tu sais très bien qu'il pourrait te le faire payer..
-Isadora, viens avec moi, parton loin d'ici !
Elle lui sourit. Oui, elle y avait déjà pensé à de plusieurs reprises. Mais elle ne pouvait pas s'y résoudre, elle avait besoin de lui.
-S'il te plait Isa ! Partons ! Tu sais à quel point il me terrifie !
Oui, elle le savait. C'était le cas de tout le monde ici. Sauf d'elle. Elle savait comment il était puisqu'elle l'avait connu avant sa nouvelle forme. Elle ne pouvait pas avoir peur de lui, elle connaissait trop ses faiblesses. L'homme lâcha un cri de jouissance. Il venait d'atteindre l'apogée de son désir et la belle qui le tenait entre ses cuisses en était au même point. Sans ménagement il la jeta par terre et lâcha dans un rictus.
-Tâche de ne plus me ramener de tels haillons, tu ne sais pas à quel point il est difficile de trouver des robes aussi somptueuses.
-Si tu ne m'avais pas mordue, ce soucis aurait été un de tes moyens de me faire chanter, puisque j'étais riche il y a 5 mois de cela.
L'homme se tourna vers la belle qui se lavait.
-Tu as un problème Isadora ?
-Oui, mais vu le spectacle que tu viens de nous donner, je pense que tu ne pourras pas le résoudre immédiatement.
L'homme se jeta sur elle et lui tira les cheveux en arrière. Dans le bain Elliot frémit.
-Tu ose te rebeller contre moi ? Moi qui t'ai tout donné ?
-Tu es aussi celui qui m'a tout pris mon amour.
Il sourit et avec délicatesse, il attrapa le sein de la belle.
-Tu sais très bien que tu es la seule à qui je ne ferais jamais de mal et tu en profite. Tu devrais avoir honte de cela.
-Au contraire, j'en suis honorée mon cher Ern'.
-Ne m'appelle pas comme ça !
Il l'envoya percuter le mur de la grotte dans un grand fracas.
-Pour qui te prends-tu ? Ce n'est pas parce que je t'ai aimé dans mon ancienne vie que tu dois te croire tout permis ! Sache que ta vie n'a aucune valeur pour moi, seul ta beauté m'intéresse, grâce à elle tu attire ici des centaines de jeunes personnes en mal d'affection. Sache que c'est pour moi ta seule et unique valeur !
Il se retourna et sorti de la pièce sans un regard pour Isadora qui gardait la face contre terre. Oui, ils allaient partir, et pas plus tôt que ce soir. Elle retourna dans le bain pour se laver et soulager la douleur qui venait de naitre dans son flanc droit, dans une heure ce ne sera qu'un vieux souvenir. Dans un murmure elle s'adressa à Elliot.
-Prépare tes affaires, nous partons au lever du jour.
Et c'est ainsi qu'Isadora recouvrit sa liberté.