| Sujet: Zoltan Zakhar Mer 15 Juin - 13:06 | |
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| ♔Nom : Zakhar ♔Prénom:Zoltan ♔Age : Aussi éternel que puissent l'être les poussières sélénites, mais d'un simulacre de 27 années ♔Sang-Pur/Mordu/Infant : Cavités dentaires dans un derme d'albâtre... 11ème victime de Donovan ♔Date et Lieu de Naissance : Dans les abîmes de l'intemporalité ♔Orientation Sexuelle : Les saveurs se valent à travers toute anatomie ♔Nationalité:Les susurres des damnés affirment qu'il serait Moldave ♔Groupe : Canidé de sorgue, Lycan. ♔Classe Sociale:Lycan
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MOT Vampire : Petit être vampirique duquel il s'est lui-même occupé après avoir enterré sa défunte mère. Il a tenté de lui inculquer de bonnes valeurs et tient à lui comme à la prunelle de ses yeux, ceci en dépit de son attitude particulièrement taquine envers lui. Depuis, l'enfant a bien grandi, accroissant proportionnellement l'inquiétude de Zoltan à son égard. Gabrielle Aimay : Frêle humaine aussi fragile que la porcelaine, et qui n'est autre que la descendante d'une longue lignée de précieux acolytes. Comme ce fut le cas pour son paternel, le lycan a fait le serment de prendre soin de la sylphide au périple de sa propre vie, et ce depuis sa naissance. Egalement considérée comme sa propre fille, c'est une oeillade avisée qu'il garde sur elle, il ne supporte de la voir souffrir d'un quelconque mal. Donovan Wolfen : Son maître, celui qui l'a condamné à une vie de bohème il y a si longtemps de cela. Zoltan a toujours résisté à la mélopée de leur lien, quitte à sombrer dans une profonde vésanie. Il l'a toujours évité depuis leur première rencontre, mais son instinct s'époumone que bientôt, leurs routes se croiseront à nouveau. MOT Vampire : Petit être vampirique duquel il s'est lui-même occupé après avoir enterré sa défunte mère. Il a tenté de lui inculquer de bonnes valeurs et tient à lui comme à la prunelle de ses yeux, ceci en dépit de son attitude particulièrement taquine envers lui. Depuis, l'enfant a bien grandi, accroissant proportionnellement l'inquiétude de Zoltan à son égard. Gabrielle Aimay : Frêle humaine aussi fragile que la porcelaine, et qui n'est autre que la descendante d'une longue lignée de précieux acolytes. Comme ce fut le cas pour son paternel, le lycan a fait le serment de prendre soin de la sylphide au périple de sa propre vie, et ce depuis sa naissance. Egalement considérée comme sa propre fille, c'est une oeillade avisée qu'il garde sur elle, il ne supporte de la voir souffrir d'un quelconque mal. Donovan Wolfen : Son maître, celui qui l'a condamné à une vie de bohème il y a si longtemps de cela. Zoltan a toujours résisté à la mélopée de leur lien, quitte à sombrer dans une profonde vésanie. Il l'a toujours évité depuis leur première rencontre, mais son instinct s'époumone que bientôt, leurs routes se croiseront à nouveau. Fragrance sépulcrale de l’ultime refuge des défunts, nécropole maudite, au cœur même de Paris. Capitale de l’hexagone et ville muse des êtres entichés, échiquier de notre nouvelle odyssée. Mortels et éternels en guise de pions pour une partie alliant stratégie et matoiserie, certains destinés à périr pour permettre à leurs homologues d’avancer. Il ne peut y avoir victoire sans victimes et martyrs, conquête sans despotisme et cataractes d’hémoglobine. Au milieu de cette nuit glaciale dans laquelle ces prémices vous emmènent, se déroulait une scène dérisoire de ce jeu, ne voyez-vous pas …? Deux galbes camouflés dans la pénombre de sorgue fluaient à travers les sépultures sous une immensité céleste dépourvue de constellations, mais érigée sous la bienveillance de l’astre sélénite sous sa forme la plus pleine. Une fine brume couvrait les deux silhouettes, seulement accompagnées par le souffle venteux nocturne et qui s’arrêtèrent aux abords d’une tombe récemment obturée. Ils furetèrent les alentours à la recherche d’une plausible tiers présence, puis, armés de pelles, se mirent à lapider la terre et à y creuser une excavation.« … Brrr… Cet endroit ankylose ma hardiesse, j’ai un mauvais pré-sentiment… ! »« Creuse te dis-je, manant ! Ne désires-tu donc pas faire fortune ce soir ? La marquise a été inhumée hier au crépuscule avec ses bijoux ! Oui monsieur, de l’or et des diamants, nous n’avons plus qu’à les récupérer, alors cesse de caqueter ! »« Mais, et si nous tombons sur le gardien du cimetière ? »« Le fossoyeur ? Ahah, te ferait-il peur ? Je dois avouer qu’il est assez effrayant dans son genre… »« Effrayant ? C’est peu dire ! »« Cet homme ne peut pas être humain, j’en mettrais ma main à couper ! Ou alors, il est maudit. Il est une parfaite illustration des créatures fantasmagoriques qui peuplent les récits imaginaires, aussi sombre et glauque que le peuple cadavérique sur lequel il veille. Suffit-il de voir sa façon de se vêtir, ses tissus éternellement noirs, toujours monsieur ! Qui ne sont pas sans représenter son activité professionnelle, sans omettre son grand chapeau qui n’est pas sans lui offrir une certaine prestance il faut l’avouer. Habits parfois nuancés de quelques touches d’un carmin sanglant ou d’un gris argenté. Cendré, telle sa longue crinière, comment peut-on avoir pareille chevelure ? Je ne suis point étonné qu’il s’amuse à y faire quelques tresses, sans doute n’a t-il que cela à faire. Le plus surprenant est cette frange bien trop longue pour être convenable, elle lui scinde le faciès en deux parts. Pire encore ! Parait-il que personne n’ait jamais pu distinguer un semblant de ses calots, certains disent même qu’il n’a simplement pas d’yeux, mais je ne crois pas en cette théorie, car il voit très bien, je me demande d’ailleurs comment il fait… Mais crois moi, ceci n’est de loin pas le plus biscornu de tout, s’il est impossible de voir ses prunelles, son sourire ne le quitte en revanche jamais. Pourquoi est-il si hilare ? Ses lèvres sont peut-être figées dans leur amusement, dans tous les cas, je ne l’ai encore jamais vu sans une risette, celle qui lui donne un air démentiel à en faire frémir un macchabée ! J’ignore si c’est à cause de ces sempiternels sourires, mais son phonème, as-tu déjà pris le temps d’ouïr sa voix ? Aussi doucereuse qu’une saveur miellée à nos papilles, ésotérique et augurale à souhait, si bien que chacune de ses fluctuations vocales inspirent un auguste mystère. En soi, sa parole est sibylline, ses discours trop souvent insensés, je l’ai même déjà aperçu se parler à lui-même, voire parler à des squelettes avec la plus grande normalité ! Si je dis que ce gaillard est un aliéné, ce n’est certainement pas pour rien ! Preuve en est, as-tu déjà eu l’occasion de voir un tel épiderme ? Si exsangue… Si cadavéreux. Peut-être sa peau était-elle aussi glacée que l’atmosphère de son repère, ne serait-il qu’un mort-vivant revenu protéger ces lieux… En termes de monstruosité effrayante, il est indéniable que la première chose que l’on remarque à la rencontre de ce quidam est son impressionnante balafre faciale. Incroyablement profonde et visible, elle traverse l’entièreté de sa joue droite pour même écorcher sa voûte nasale. Les ouï-dire racontent qu’il aurait été attaqué par un loup gigantesque il y a très longtemps de cela, manquant de se faire arracher tout le visage dans la bataille. Il en a d’ailleurs une autre, de cicatrice, tout aussi imposante que la première, lui traversant la gorge de part et d’autre, un peu comme si l’on aurait désiré la lui trancher pour l’occire définitivement… Serait-ce le cas ? Et le petit doigt de sa main gauche, il la perdu une fois parait-il, et l’aurait lui-même recousu ! Quoi qu’il puisse en être, il semblerait qu’il fasse collection de ces estampilles sur son corps, j’ignore quelle fut son existence, mais ses ennemis devaient se compter en nombre. Bien malgré cela, je ne pense pas qu’il soit homme à se laisser impressionner si facilement… La nature ne joue pas forcément en sa défaveur, car si ses rivaux ne fuient pas face à son excentricité exacerbée, puissent-ils avoir l’audace de se confronter à sa carrure. Combien mesure t-il, à vue d’œil, un bon mètre 90 ? La largeur de ses épaules confirment un passé de baroudeur, à n’en nul douter, s’amoindrissant vers une taille fine, gracile, et de grandes jambes sur lesquelles il se retrouve perché. Si jamais il est dans l’incapacité de te donner un coup de poing, il pourra au moins te crever les yeux avec ses longs ongles de sorcier… Oh, as-tu remarqué, à son index droit, cette bague ornée d’une énorme gemme ?! Je suis intimement persuadé qu’il est plus riche qu’il en a l’air… Même s’il porte un collier de dents. »« De dents ?! Comment ça de dents ?!... Veux-tu dire, des dents humaines ?... »« Bien sûr humaines ! Veux-tu bien continuer de creuser au lieu de prendre cet air effaré ! Je ne tiens pas à me faire surprendre par un loup qui rôde. »« Comment ?! Il y a… Des loups ici ? »« Pauvre ignorant… Oui, j’en ai repéré un qui flâne souvent dans le coin, bien curieux par ailleurs. Son pelage est aussi cendré que les résidus d’un organisme incinéré, miroitant sous la lune telle une soie argentée. Seule l’extrémité de sa patte antérieure gauche et celle de sa queue touffue sont d’un noir de jais. Ce qui est singulier, c’est cette houppe de poils qui lui obstrue la vu et voile son regard que l’on ne peut distinguer, et l’étrange impression que cet animal soit toujours satisfait. Sa truffe noire semble redoutable en termes de repérage olfactif, et que dire de ses crocs aiguisés auxquels je n’aimerais pas me frotter ! Un grand canidé te dis-je, aux aigrettes loufoques, mais dont l’aura divine est étouffante, comme s’il dégageait spontanément une puissance inconnue. Et crois moi, il semble avoir établi son territoire dans les parages, alors mieux vaut ne pas croiser sa route ! » Enlightening Darkness ~ : La cantilène régulière des pelles excavant la terre – bien que mélodie habituelle des lieux – résonnait comme la plus profane des poésies au vu de son dessein spoliateur. Les deux acolytes s’étaient remis au travail dans l’impiété la plus corrosive, ceci sous le voile le plus diaphane de la nuit. Soudain, un hurlement de caniné vint transcender le silence mortuaire et scléroser l’échine des pilleurs qui se firent pantois.« Aaah… Un… Un loup… Il y a un loup pas loin, j’en suis persuadé ! »« Silence maroufle ! Hâtons-nous ! »« Comment peut-on vivre aux abords de ces créatures ?! »« Cela n’a pas l’air de poser quelconque problème au fossoyeur… Cela dit, je ne pense pas qu’il soit homme à se laisser impressionner par ces chiens sauvages, je me demande même si ce n’est pas plutôt l’inverse. Les animaux ne sont pas les derniers ineptes du monde, ils doivent bien ressentir une sorte de flux occulte et damné qui les dissuade de trop s’approcher. A moins qu’il ne les côtoie directement… Avec un quidam qui fait la discussion aux squelettes comme nous le ferions entre gentilshommes civilisés, la plus aberrante des hypothèses est plausible. A dire vrai, je ne serais guère étonné de le voir converser avec une branche d’arbre, il est aussi spécial psychologiquement parlant qu’il ne l’est physiquement. J’ignore s’il manque de compagnie – certainement – mais il semble apprécier le fait de se parler à lui-même lorsqu’il en est d’humeur. De toute façon, il est toujours d’humeur irréprochable ! D’une bonhomie infuse, on ne peut le nier, et infrangible optimiste dont rien ne semble pouvoir flétrir l’esprit. Si tu as l’humeur sombre, il sera au moins apte à te faire discerner une étincelle de relativisme dans la noirceur de ton être. J’ignore ce qui peut bien le rendre aussi philosophe mais il semble avoir de la réflexion sur beaucoup de choses, et fait volontiers partager son savoir autour d’une tasse de thé. Prendre le thé dans un endroit comme celui-ci, peux-tu y croire ? Pourtant, c’est bel et bien la vérité, je l’ai déjà vu dégainer une nappe ainsi qu’un service de porcelaine bistre, installant le tout sur le premier socle venu. Pour tout t’avouer, il m’a même déjà proposé de se joindre à lui… Les effluves du nectar qu’il avait lui-même crée – car oui Monsieur ! C’est un sacré novateur ! – étaient certes alléchantes, mais je le soupçonne d’y mettre des ingrédients aussi insolites que répugnants. Dans toutes les mixtures qui lui soient données de faire, d’ailleurs ! Car outre son breuvage de théine, se démène t-il à faire également des breuvages médicamenteux, une sorte de panacée au goût généralement immonde mais qui ne serait pas sans bénéfices, dit-on. D’un autre côté, en voyant sa propre ambroisie, on ne peut que rapidement comprendre… Presque à chaque fois que je le croise, il grignote des biscuits en forme d’os, j’ai déjà aperçu certaines personnes le lui en donner… Des croquettes pour chien, mais qui serait assez fou pour manger une telle chose ?! Ce doit être rebutant à souhait ! Mais visiblement, c’est le mets qu’il vénère, prêt à tout pour en avoir. »« Quelle horreur… Au final, penses-tu qu’il soit dangereux ? »« Je ne peux l’affirmer, je ne l’ai encore jamais vu en colère… Est-ce seulement possible de le mettre dans un tel état ? J’ai déjà pu l’apercevoir échangeant des répliques sérieuses avec une damoiselle, et si au quotidien il est délicat de lui donner de la crédibilité, lorsque son sourire s’éteint, mieux vaut ne pas le contrarier et lui prêter toute l’attention possible. Dans le cas contraire, il saurait certainement se faire entendre et obéir d’une manière aussi péremptoire qu’insoupçonnée. A dire vrai, il n’y a que lorsque son cimetière est profané qu’il pourrait éventuellement montrer les crocs, après tout, il est le protecteur des défunts inhumés ici. Mais voyons, cette attitude doit être pour les cas exceptionnels, peux-tu seulement l’imaginer acrimonieux sans raisons ? Certainement pas, la seule chose que l’on pourrait éventuellement lui reprocher est son attitude facétieuse, et l’impression qu’il est incapable de prendre quelque chose au sérieux. C’est pourtant le cas, c’est simplement qu’il s’exprime avec une légèreté controversée et particulièrement déconcertante. Mais pour autant, son baryton mélodieux s’énonce à travers éloquence, ses logorrhées sont des lyres de bienséance presque naturellement enjôleuse que quiconque peut aisément se plaire à l’écouter. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’est pas aussi solitaire qu’il le laisse deviner, et altruiste avec cela ! Crois moi que si l’un de nous venait à se blesser, il n’hésiterait pas à panser nos plaies et absoudre nos maux, c’est un homme généreux, et très protecteur envers ceux qui ont gagné son estime. Mieux vaut dans ce cas se méfier de son courroux, car à défaut d’être de nature impétueuse, il favorisera la subtilité à la violence physique. Et sais-tu ce qu’il préfère ? Les sorts obscurs, son attrait pour la nécromancie lui octroie la possibilité de lancer le mauvais œil sur un quelconque quidam, de le maudire… Sorcellerie ! Magie noire ! Sa matoiserie a fait sa notoriété, s’il te vient l’idée de chercher un objet ou que sais-je d’illégal, il pourra te le dénicher. Il en est de même pour toutes sortes d’informations… Moyennant une rétribution honnête en retour. Comment fait-il pour savoir autant de choses ? Mystère… Cet homme, est un mystère…»La kyrielle de persévérance et de forage continua longuement, en dépit du susurre glaciale du borée. Malgré l’appréhension d’une plausible tiers présence, le binôme de puisatiers s’enfonçait un peu plus profondément au rythme de leur besogne. Puis, un nouveau coup, un heurt étrange… Sous leurs yeux ébaubis, leurs efforts nocturnes récompensés, le sarcophage boisée de la duchesse. Transits par l’impatience et l’éventuel eldorado qui se cachait auprès de sa propriétaire, les comparses échangèrent un bref regard, puis tentèrent de dégager le cercueil de terre.« Nous l’avons trouvé !... Sacrebleu, que c’est lourd ! »« C’est le poids de la richesse mon ami ! Ne te l’avais-je point dit ? Plus qu’un petit effort, et nous y sommes ! »Déjà dans leurs esprits, l’existence n’était plus qu’apparat, fastueuse ostentation à laquelle ils pourraient s’adonner lorsqu’ils seraient couverts d’or et de diamants. Songes silencieux qui se calligraphiaient dans leurs prunelles chatoyantes d’avidité, si bien qu’ils en omirent leur prudence, et qu’ils n’aperçurent pas un troisième galbe s’introduire dans la scène. Munie d’une grande coiffe et d’une crinière argentée, le quidam s’était couché sur un grand socle de granit usé, ventre le premier. Ses pieds se balançaient allègrement et ses joues soutenues par ses mains le menaient dans une position qui aurait pu être celle d’une jeune fille entichée en pleine admiration. Deux rangées de dents opalines révélées par une risette inexpliquée, il patientait et se délectait du spectacle gracieusement offert. Assis non loin de lui, un chaton à la magnifique robe charbon, tentait lui aussi de fureter les deux malotrus avec curiosité. Un miaulement inquisiteur attira l’attention du duo en pleine euphorie qui, une fois le faciès redressé, se laissèrent ankyloser par l’effroi, alors que leur hôte se permit un sourire plus prononcé.« Bonsoir, compagnons nocturnes. Qu’il est indécent de détruire la besogne de son prochain, chers amis, souhaiteriez-vous que je vienne forger votre fer ou cuir votre pain à votre place ? Si vous désirez fossoyer, je vous serai grés de le faire à un endroit autre que celui sur lequel vous vous trouvez actuellement, et ce sans réveiller les défunts. »« Ré… Veiller les défunts… ? »« Bien entendu, votre cacophonie a troublé le repos de tout le cimetière, comment pourrait-il en être autrement ? Prenez garde à la rancune de la pauvre âme que vous délogez de terre, Madame peut se montrer particulièrement revêche lorsqu’elle est dérangée. »« Mais… Elle est morte ! »« En êtes-vous certain ? »Le mutisme suivit la dernière réplique du gardien, le silence même d’un scepticisme jusqu’alors inimaginable. Les deux humanoïdes se scrutèrent un moment, leurs prunelles dévièrent simultanément sur le cercueil de la défunte comme s’ils soupçonnaient que l’horreur même s’y terrait. Une bourrasque ballota les branches décharnées du vieux saule, puis fouetta le bois d’ébène de la boite mortuaire pour créer une symphonie de craquements lugubres. Bercés par leur imagination fertile, les compères devinrent blêmes comme neige et crurent rendre l’âme entre tressaillements et éclats de voix terrorisés. Tous deux délaissèrent leurs biens, pelles et besaces, pour s’extirper au plus vite de l’excavation et prendre la poudre d’escampette. Témoin sans vergogne de la fuite du troupeau, Zoltan – humble fossoyeur de cette arche sépulcrale – daigna s’approcher de la cavité pour y rejoindre son hôte fraîchement inhumée. Ses doigts fins époussetèrent la terre tombée sur le couvercle, puis, il ouvrit le tombeau, dévoilant à la nitescence sélénite la dépouille putrescente de la marquise qu’il salua.« Mes hommages madame, ces rustres ont-ils tourmenté votre repos ? Vous m’en voyez navré, je m’en vais vous remettre en terre de ce pas. Après tout, vous m’avez confié votre mort, il me faut en être digne. Je perçois par votre doux fumet de décomposition et le suintement de vos orifices que votre pérégrination se passe au mieux ? Splendide, j’en suis ravi ! Il serait peu commun de recevoir une plainte pour travail mal exécuté de la part de mes convives, je n’ai encore jamais eu de retour négatif… Encore faudrait-il que j’ai un retour, ahahah ! Dire qu’à une époque lointaine, les corps étaient simplement abandonnés, là même où ils succombaient, le saviez-vous ? Aussi jeune que j’étais alors, je trouvais déjà fascinant la façon qu’avaient les larves et autres insectes nécrophiles de déguster les cadavres, et pas seulement ceux des humains… Peut-être était-ce cet intérêt morbide qui m’isolait du reste des enfants, je ne me suis jamais posé la question. D’un autre côté, je n’avais nullement le loisir de la poser à mes parents non plus, étant orphelin, cela aurait été difficile. Ma douce génitrice s’est éteinte lors de ma venue au monde, n’est-ce pas magnifique d’offrir sa vie pour une nouvelle ? Poétique n’est-il pas ? Quant à mon père… J’ignore tout des conditions de sa mort ! Je n’ai jamais su s’il s’était fait piétiner par un bœuf ou s’il avait avalé trop de cire de bougies, cela demeurera un mystère. Toujours est-il que je fus éduqué par mon oncle, borgne et apostat du village qui ne demeurait pas moins clairvoyant derrière ses logorrhées sans queue ni tête. Il l’avait prévenu pourtant, cet homme qui voulait allait chasser la bête qui nous tenaillait depuis quelques temps. Un loup, pas le modèle réduit je vous l’assure, un énoooooorme loup ! J’étais alors bien plus âgé voyez-vous, mais je dois dire que je n’ai nulle histoire à conter de ma jeunesse, si ce n’est que j’ai toujours été différent, et que je pensais finir ma vie dans cette case qui m’avait toujours abrité, à m’occuper du bétail. Nous passerons donc outre ce prologue monotone, s’il vous en convient naturellement ? Mmmh, votre silence me semble être une réponse positive, alors poursuivons. Donovan Wolfen, un louveteau ô combien populaire parmi les villageois, et suffisamment brave – et inconscient – pour allait chasser le monstre. Il en est revenu victorieux, pour la liesse de tous, avec la fourrure de l’animal en guise de trophée. Cette robe sollicitait ma curiosité permanente, comme si une aura mystique et luciférienne s’en dégageait. Cependant, l’unique fois où je voulus me risquer à l’approcher, le poing du nouveau héro m’en dissuada, autant dire que je ne faisais que l’admirer de cent pas plus loin. Inutile de préciser que je n’étais pas de ces bellicistes qui forgeaient la fierté des nôtres, ces fiers guerriers aux lames intrépides. Non, j’étais un quidam pusillanime, à mon plus grand damne. Et ce fut lors de cette sorgue sous l’étendard de la chasse que je voulus prouver mon audace. Dix furent élus pour occire la nouvelle menace qui s’était installée dans notre forêt – Donovan ayant mystérieusement disparu, il était inutile de compter sur son aide. Quoi qu’il en soit, envers les élucubrations de mon oncle qui prétendaient que je courrais à ma perte, j’avais décidé de les suivre, ces guerriers, aussi discrètement que faire se pouvait. Tout comme pour de la profanation de votre repos, je fus le témoin d’une hécatombe sans précédant et qui ne trouverait sans doute jamais réciprocité dans les époques à venir. Cette auguste créature, aussi carnassière que démente, eut fini de punir les envoyés en un instant. L’ichor de sa malédiction se proliféra alors en eux, à travers ces plaies sanguinolentes et les vociférations de ces innocents. L’abomination fut telle que je renonçasse à l’idée de perdre aussi stupidement la vie. Quelle belle candeur que celle qui m’animait, celle d’oser espérer que je n’étais traqué. Ce fut en vérifiant mes arrières que je les vis, eux, ces deux yeux plongés dans les miens, qui me consumaient à la seule puissance de leur regard. Jamais, je n’eus aussi peur… Il est dit que les calots sont le reflet de l’âme, il est vrai, je sentais la flamme de mon être assaillie, si bien que je fus pétrifié sur place, à observer la mort, et à l’attendre. Je voyais, le visage de l’abjection et de l’affliction, et ce fut dans la gueule du loup que je finis… »L’érudit se fit absent, l’angoisse des réminiscences étranglait sa gorge, et dans ses prunelles cachées, scintillait l’émoi. La bonhomie soudainement atrophié du maître des lieux fut comme le gémissement foudroyant d’un damné dans l’incandescence des géhennes, tout ceci dans un mutisme qui n’était que le bouclier d’affres refoulés. Ce fut le miaulement anxieux du chaton qui tira Zoltan de sa torpeur, revenant parmi les vivants avec une risette chétive.« Oh, Monsieur Moustaches… Non, non, bien sûr, je suis encore là. Graciez-moi de votre mansuétude gente marquise, je n’ai que trop abusé de votre temps ! Permettez-moi de vous inhumer une seconde fois tout en continuant mon histoire. Comme il vous sera aisé de le deviner, j’ai survécu !... Quoi, vous ne me croyez pas ? Pourtant, ceci n’est que pure vérité ! Je fus bien laissé pour mort oui, la moitié du faciès bestialement arraché. Je parvins à me traîner jusqu’à une petite caverne pour y passer la nuit et panser mes blessures, ignorant que la pire d’entre elles coulerait en mes marbrures veineuses comme de la lave. Il est inhumain de connaitre pareille souffrance, je ne souhaite à nul homme d’y goûter. Je sentais mes viscères se distordre, à tel point que je suppliais le ciel de m’achever plutôt que de me laisser agoniser de la sorte. Ce fut mon oncle qui me retrouva, attiré par mes plaintes… Et je ne suis pas mécontent soit arrivé avant les bêtes sauvages, être dévoré vivant n’est pas une mort à laquelle j’escompte. Il me soigna, mais il savait, oui, il avait toujours su. Si bien qu’une fois que je fus en mesure de marcher, il me chassa. J’étais – selon lui – une trop grande menace pour les habitants, impossible à contenir. C’est ainsi que s’entama ma vie d’errance, tout semblant de charité n’était plus que doux songe dans une réalité qui ne fut plus qu’effusions de sang et barbarie. Les génocides et supplices desquels je fus la cause représentent le monstre que je fus autrefois, transformé en enfant de la lune et poing liés à l’immortalité. J’ai traversé les ères, n’ayant plus que la saveur de la chair entre les crocs, durant longtemps… Plus le temps fluait, plus je pouvais me vanter de maîtriser cette malédiction, sans jamais m’en retourner vers mon maître. Ces siècles de vagabondage, cette voix qui me rappelait à lui sans cesse, dans ma tête… Ce besoin inextinguible de meurtre. La vésanie eut raison de ma personne, jusqu’au jour, où le destin me fit croiser son chemin… Non, il ne s’agit pas d’une romance au dénouement tragique. Ce matin là, la soif m’avait conduit jusqu’à la lisière d’une rivière, au bord de laquelle mon odorat fut envoûté par la fragrance d’un futur repas. Ce n’était qu’une fillette, quel âge avait-elle… Huit années, peut-être ? Jamais je n’oublierai ses boucles dorées et ses grandes mirettes de miel. En dépit de mes grognements et de ma famine perceptible, elle ne bougea pas… Sa petite main se posa sur mon crâne en une blandice, la plus doucereuse qui m’ait été de connaître. Ma rage ne l’effraya pas, en revanche, sa pureté fut elle la lueur qui me manquait, et qui chassa la pénombre de mon esprit. Ce jour-ci, je fis demi-tour, réprouvant pour la première fois ma bestialité. Cette petite fille erre souvent dans mes songes, c’est grâce à elle si aujourd’hui, je suis ainsi, apaisé. »Le seul auditeur du récit se faisait attentif, les moustaches frémissantes aux instants critiques et l’œil vif au moindre bruit. Il scrutait les mouvements de pelle du gardien en pleine besogne, qui redonnait à la terre la défunte qui lui avait été arrachée. Lorsque le silence revint, le chat miaula à nouveau à l’attention du fossoyeur, requête pour que l’odyssée reprenne.« Je vous remercie de votre compréhension Monsieur Moustaches, mais vous savez, ma colère et ma peine ne s’estompèrent pas en une décade. Lorsqu’enfin je pus retrouver un soupçon d’humanité, je compris qu’il me fallait profiter de mon ancienneté, et du savoir qui pourrait en découler. J’étais le rescapé du récit lycanthrope, je connaissais les humains, et je savais tout ce qui avait à savoir sur nos honorables rivaux, les vampires. J’étais un homme à abattre, un danger pour toutes races confondues, si bien que de nombreuses tentatives furent organisées envers ma personne. Lors d’une nuit, je crus bien que ces incubes buveurs de sang allaient parvenir à leur dessein… Ils me capturèrent dans une embuscade, et comme châtiment à mon existence, me tranchèrent la gorge, puis me laissèrent pour mort. J’ignore si je suis né sous une bonne étoile, mais une fois de plus, je survécus. L’entaille n’était peut-être pas suffisamment profonde, sans doute. Quelques semaines plus tard, je fus à nouveau pris d’assaut par mes semblables canins, qui tentèrent de me faire jurer allégeance envers leur mâle dominant, nul autre que Donovan qui heureusement, n’était pas présent. Face à mon refus d’obtempérer, ils me condamnèrent à être enterré vivant, et après m’avoir enfermé dans un cercueil cloué, m’inhumèrent. C’est ainsi que naquit mon amour pour les cimetières, et ma déférence pour les défunts. Sans doute aurais-je terminé ma misérable vie ainsi, si la providence n’avait pas envoyé des sauveurs. Je ne sais pas combien de temps j’ai demeuré sous terre, quatre jours, peut-être cinq, ou plus… Toujours est-il que des humains ont retourné ma tombe, et je pus retrouver la lueur du jour, grâce à eux. Ils prirent soin de ma pauvre carcasse, jusqu’à ce que je me rétablisse. Ces mortels firent preuve d’une telle dévotion que je promis aux noms de mes ancêtres que je serai leur humble serviteur, ceci même envers leurs descendants. Comme preuve de ma foi, je pris la décision de partager mon savoir avec le chef de famille, lui faisant sceller ces précieuses informations dans un pacte qu’il transmettrait à l’aîné de ses enfants, qui en ferait de même, formant la kyrielle des choses. C’est ainsi que naquirent les mémoires d’outre tombe… Du moins, l’idéal que je m’en faisais n’était pas encore atteint. Dans le paroxysme de mon optimisme, il y a une utopie : celle que lycans, vampires et humains puissent un jour subsister en harmonie. Mais pour cela, il me fallait partir en quête d’un vampire de confiance, ce que hélas, je mis une éternité à dénicher. Mais j’y parvins, sans grand espoir j’en conviens, ce n’était que le hasard des choses. C’était il y a plus d’un siècle maintenant… Que le temps passe ! J’étais devenu fossoyeur depuis bien longtemps déjà, et m’occupais à inhumer le corps d’une femme. M’observant tapi dans la pénombre, un jeune garçon, qui étrangement ne fut pas sans me rappeler la belle fillette de jadis. J’appris ensuite de sa bouche même que la nymphe mise en terre n’était autre que sa mère, assassinée quelques jours auparavant. J’ignore la raison de cet acte, mais je pris la décision de le prendre sous mon aile, à défaut de pouvoir lui rendre sa génitrice, j’étais peut-être en mesure de le combler de l’affection dont il manquerait. J’avais à présent un fils, et les dieux me sont témoins que je l’ai aimé comme tel, bien malgré le fait qu’il soit un vampire. J’avais trouvé celui que je cherchais, mais je me contrains à patienter cent ans durant, avant de tout lui révéler. »Parvenu à terme de son autobiographie verbale, il en fut de même pour la réparation de la récente profanation. Le fossoyeur s’engagea à vérifier la pierre tombale et à en lustrer le patronyme gravé, doux sourire aux lippes.« Le temps s’est écoulé, immuable vérité, qui nous conduit jusqu’ici. Je ne suis plus qu’un spectateur de la société actuelle. Mon protégé humain s’est récemment éteint, je lui ai offert les derniers sacres moi-même. A présent, c’est sa tendre fille qu’il m’a confiée, la première sylphide à partager notre secret. Jusqu’alors, nous avons vécu notre alliance paisiblement… Cependant, j’ai peur que les choses ne demeurent pas ainsi, dans les temps à venir. Il va me falloir être plus vigilant que jamais, j’ai bien peur que les plus puissants soient sur nos traces. Mais, ce n’est pas à un vieux loup que l’on apprend l’art de la traque… Parole de Zoltan Zakhar. » [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image] | ♔Pseudo :L'aliéné ? ♔Age:19 ans. ♔Comment t'es-tu retrouvé parmi nous?: Trainé de force par quelques illuminés ♥ ♔Des Remarques ou impressions?Vive les MOT ! /ZBAAFF/ ♔As-tu lu le règlement ? Oui ! ♔Code du règlement :Validé par Calypso
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Dernière édition par Zoltan Zakhar le Mer 29 Juin - 22:37, édité 1 fois |
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