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Mezariel D.de SaintLouis
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MessageSujet: Retour aux sources pour découvrir de nouvelles gouttes. [Tim'!]   Retour aux sources pour découvrir de nouvelles gouttes. [Tim'!] EmptyMer 21 Sep - 13:50

Paris, dix heures du matin. Voici moins d’une heure que je suis de retour par chez moi, dans cette superbe ville qui m’as vu naître et grandir jusqu'à mes quinze ans. Ah ! Grand Dieu que l’air citadin eu manquer à mes poumons ! Que les couleurs tantôt chatoyantes, tantôt sombres – mais se complétant avec une formidable application – ravivaient en mon être de lointain souvenirs ! Ceux de mon enfance pour être plus précis. Une décennie, voici le temps durant lequel j’avais été volontairement éloigné de chez moi pour ma « sécurité ». Je suis septique, même après tout ce temps. Selon moi, il était plutôt nécessairement vital que je m’éloigne de mes grands parents pour un temps indéterminé sous peine de risquer de ne pas survivre à l’une de mes nuits au manoir.

Mon père m’as toujours protégé. Je lui suis extrêmement reconnaissant pour tout ce qu’il à fait pour moi. Tout de même, par amour pour son fils, l’extrait de ses entrailles mêlées à celles d’une humaine, il a failli se compromettre auprès des siens. Plus d’une fois j’ai d’ailleurs cru qu’ils allaient finir par le bannir de la meute. Mais non, jamais ils ne se sont abaissés à de telles pratiques sauvages envers lui, bien que me concernant, cela ne leur aurait posé aucuns problèmes.
Je me demande ce que vont donner les « retrouvailles » que je ne m’attendais pas à devoir assumé avant une bonne cinquantaine d’années, soyons francs. Pourtant, mon géniteur en avait apparemment décidé bien autrement. Pour preuve, j’ai cette lettre manuscrite rédigée par ses soins. Tout en marchant dans les rues presque vides durant cette matinée de printemps, je rends soin de la relire, pour la centième fois au moins depuis que je l’ai reçu.



Une bien courte missive, effectivement. J’en avais d’ailleurs été très surpris, au premier abord. Faire appel à moi pour lui succéder. J’eu l’impression que le ciel m’était littéralement tombé sur la tête ce jour là, lorsque Tante Juliette avait soigneusement déposé la lettre sur mon bureau alors que la solitude rongeait la demeure et elle aussi par la même occasion. En y repensant plus profondément maintenant, je commence à culpabiliser un peu. Ma chère tante a pris soin de moi pendant ces dix dernières années, sous doutes les plus belles de ma vie. Au moins elle n’as rien contre les humains alors lorsque je suis venue vivre chez elle plus par obligation que par choix, elle s’est comporté avec moi comme si j’étais le plus normal des loups, alors que je suis un Infant et elle une Sang-pure. Il n’y a pas à tergiverser, avec elle j’ai pus toucher du bout des doigts ce que l’on appelle communément l’amour maternel, celui auquel je n’ai jamais eu droit faute que ma véritable génitrice ne soit plus de ce monde depuis ma naissance. Combien de fois ai-je regretté de ne pas pouvoir me transformer en loup quand je le désirais –et non me cantonner aux nuits Lunaires- pour partir en chasse avec elle plus souvent ? Je ne les compte plus.

Quoi qu’il en soit, je chasse rapidement ce genre de noire pensée de ma cervelle et me concentre sur l’instant présent. Je n’ai pas à m’inquiéter pour elle, car non seulement je connais comme il se doit son sens de la débrouillardise, mais en plus c’est tout juste si elle ne m’a pas mis elle-même à la porte en apprenant la nouvelle qui venait de mon père et que je me suis fait une grande joie de lui lire à haute voix. Son enlaçade me fit chaud au cœur, elle avait même pleuré ! Heureuse pour moi, déjà bien avant que cette lettre ne nous tombe dessus, elle ne cessait de répéter que je devrais retourner par moi-même sur la Capitale, que la vie à la campagne n’était pas faite pour un « beau » jeune homme comme moi.

Bien que je ne sois pas d’accord avec son adjectif me concernant, je suis tout de même forcé d’admettre que l’envie de revivre aux sources même de ma vie me brulait les doigts avec ardeur et ceux depuis plusieurs mois. Pourtant, à chaque fois qu’elle me le proposait, je déclinais on offre, sans doute trop effrayé par cette entreprise solitaire, ou bien était-ce parce que je ne voulais la laisser seule de mon plein gré. Peut-être, je ne sais pas. Seul le tout puissant est en mesure de connaître la réponse à cette interrogation.

Mais de toutes manières, je n’ai en rien l’intention de m’attarder sur de pareilles choses en ce jour symbolique de la reprise du flambeau que me lègue mon paternel. Apparemment, je devrais sous peu recevoir les clefs d’un appartement privé qu’il à fait mettre à mon nom après avoir entièrement alloué la somme qui en était demandé. Je n’ai su cela qu’en arrivant sur la Capitale, par le biais d’un messager. J’en étais resté bouche bée, il n’avait décidément pas fait les choses à moitié. Sans doute considérait-il que je devais avoir un endroit privé dont je serais le seul propriétaire sans aucuns autre loups de notre famille dans les parages. Oui, c’est sans doute cela, il n’écarte pas l’épée de Damoclès siégeant surement sans doute encore au dessus de ma tête bien qu’elle ne soit pas des plus visible.

L’impatience me brulerait presque les doigts, mais je me dois d’être présentable et de ne pas faire n’importe quoi. Aucun faux pas n’est toléré aujourd’hui. Il marque officiellement mon entrée dans la grande société, ainsi la réserve est de mise. Je fêterais dignement ce changement de rang une fois que je serais chez « moi », à l’abris des regards. Quoi que je ne suis même pas sur de le faire en fin de compte, nous verrons bien ou le vent me portera.

Dans un premier temps, il me faut trouver le lieu ou l’on me remettra mon titre. Tout le problème viens de là, finalement. Car depuis tout à l’heure –soit ma descente de la calèche m’ayant amené jusqu’ici – je n’ai cessé de tourner en rond dans les rues et ruelles, aussi exiguës soient-elles, pour mettre la main sur ce fameux emplacement. Sans succès jusque là. J’échappais un juron léger mais qui restait tout de même odieux avant de me remettre en marche. Ou suis-je d’abord ? Je ne reconnais absolument rien ici. Seigneur, je m’absente de ma ville natale durant dix ans et je ne suis plus capable de mettre un nom sur une rue ! Ahurissant, tout n’as pas pu changer si vite en si peu de temps tout de même ?! Je commence à douter de ma certitude tout d’un coup.

Ding Dong, Ding Dong, Ding Dong.

Oh oh, voici en revanche quelque chose que je n’oublierais jamais. Ce son lourd à l’arôme succin de métal, offre à mes oreilles un bien libérateur. Les Cloches de Notre Dame. Voici longtemps que je ne les avais plus réentendus. Puisque le chant ne semblait pas venir de loin, j’en déduis que je ne me trouve pas très loin de la Cathédrale. Je peux aisément y faire un petit crochet, cela ne fera de mal à personne, j’en suis certain.

Obéissant donc à mon instinct premier, je laisse mes pas être guidés non pas par ma tête mais bel et bien par mon cœur maintenant frémissant à l’idée de retrouver ce bâtiment que j’aime tant. Durant les dix dernières années qui se sont écoulées derrière moi, je n’avais du me consoler de ce monument d’architecture qu’avec une petite clochette de la modeste église du village en retrait d’où je vivais avec ma tante. Oh certes, le son de cette petite n’avait rien de laid mais… ce n’était tout simplement en rien comparable à la beauté et la force montant en crescendo d’émotions que procure les cloches véritables de Notre Dame. Rien que l’idée de les entendre de nouveau me fait sourire pareillement à un enfant à qui l’on montre un arc en ciel pour la toute première fois de sa vie, de façon presque féérique.

Je gravis sans mal le parvis lisse devant l’église et m’y engouffre tout aussi rapidement. Peu de monde, tant mieux, bien que la foule ne me gêne pas, je n’éprouve ni l’envie ni le besoin de me retrouver dévisager par les badauds égarés dont les yeux traineraient trop longtemps sur mon cache-œil. Un nombre incalculable de personnes s’était déjà attelé à cette insupportable activité depuis mon arrivée il y a peu. Ce n’est pas parce que je ne dis rien que je ne vois rien, là est toute la subtile différence.
Bref, là n’est pas l’objet de mes pensées. Secouant la tête et retirant ma casquette noire servant à me démarqué du reste de la population de part mon nouveau statut social, je la garde en main et observe les vitraux en hauteur avec mon seul œil libre.

Mon seul orbe humain. Enfin, le métal des dames de fer fait résonner leurs chants de nouveau et je souris de plus belle, de toutes mes dents. Je suis si heureux, c’est fabuleux, je me croirais presque renaitre. Oh, Notre-Dame, comme tu m’as manqué, si tu savais. Mais maintenant me voilà de retour et je ne suis plus prés de faire une croix sur toi et ta beauté légendaire, une fois m’as amplement suffit et je ne tiens pas à renouveler l’expérience durant dix ans encore. Je suis de retour à Paris et j’y reste, point final.

Ma détermination se fait donc de prodigieuse éloges toute seule lorsque les chœurs entament un chant devant tout les prieurs, sous la bienveillance des barricade musicales des Cloches au dessus d’eux. Magnifique, je n’ai que ce mot là qui me vient à l’esprit. Je suis tellement sous le charme que, gardant contre moi mon couvre-chef, je ferme les yeux et les accompagne dans ce chant, avec ma propre voix. Ce n’est pas à proprement parler perturbant mais j’avoue que moi non plus je ne m’attendais pas à mêler ma voix d’Infant aux leurs, si claires et cristalline. J’ai l’impression qu’un contraste se joue, mais je ne saurais dire ou, ni de quoi il s’agit.

Décidant de relayer tout cela bien loin dans mon esprit, finalement j’en fais abstraction et continue ce que je suis en train de faire.

Je ne saurais dire avec précision pendant combien de temps je me suis arrêté à chanter avec ces personnes de foi mais lorsque qu’enfin je cessais mes vocalises, je me sentais étrangement bien. Un soupire apaisant passa la barrière de mes lèvres rosées, m’invitant à regagner mes recherches du lieu que je pistais tout à l’heure. C’est vrai, je ne dois pas oublier cela. J’aurais l’occasion de revenir à Notre Dame, cela me motive donc encore plus à vite chercher l’adresse à laquelle je dois me rendre pour en finir rapidement avec les fastidieuses formalités qui se profilent à l’horizon. Une fois que j’en aurais définitivement fini avec cela, je pourrais m’en retourner ici, dans ce lieu qui semble m’accueillir toujours à bras ouverts.

Tournant les talons en regardant les vitraux sublimes une dernière fois, comme pour m’imprégner de leur magnificence, je ne fais pas attention ou je vais et malencontreusement, bouscule une personne en m’apprêtant à sortir de la Cathédrale. Sans doute venait-elle d'une chapelle annexe? Qu'importe, la fin de la messe vient de sonner mais ce n'est en rien une raison pour passer outre un certain code de politesse qui est de mise aussi bien ici qu'ailleurs. C'est ce que l'on m'as toujours inculqué et de ce fait, je veille à ne jamais déroger à la règle.

Immédiatement les mots d’excuse fusent par delà ma gorge :
    « Veuillez m’excuser, je suis si maladroit ! »
J’espère ne pas l’avoir froisser.
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MessageSujet: Re: Retour aux sources pour découvrir de nouvelles gouttes. [Tim'!]   Retour aux sources pour découvrir de nouvelles gouttes. [Tim'!] EmptyJeu 6 Oct - 19:27

La salle était plongée dans une obscurité peu rassurante, éclairée faiblement par des flammes dansant dans l’âtre rougeoyant comme de mystiques créatures se déhanchant sous les derniers rayons du solstice d’été.
Cinq personnes étaient réunies autour d’une table circulaire. Leur visage semblait mangé par la pénombre et tous restaient silencieux. L’un deux, blond, la chevelure en cascade tâchée de sang, suffoquait doucement, des larmes translucides s’échappant de ses yeux, absents. Ses longs doigts frêles se torturaient par d’interminables entrelacements nerveux. A côté de lui un autre être doré, plus énigmatique encore,se tenait, parcouru par des tremblements convulsifs, tenant d’une main un papier griffonné à la hâte et de l’autre un poignard aiguisé. Il semblait en proie à une crise de conscience et gardait la tête baissée ainsi que les dents serrées. Enfin, mes deux parents étaient assis côte à côte. L’on discernait avec exactitude les traits de mon paternel, placé le plus près de l’âtre, à ma droite. Il était imperméable, le regard rivé vers les flammes une main sur celle de son épouse plus pâle que jamais. La respiration de cette dernière était inquiétante, se muait en un râle putride, sa pauvre carcasse étant de temps en temps secouée de rauques quintes de toux.Le dernier personnage n’était autre que moi-même. J’étais vêtue de ma robe de fiançailles, les cheveux défaits. Je leur faisais face, dos au feu. Mon regard inexpressif les détaillaient un à un, attendant que l’un d’eux prenne la parole. Mon père finit par s’en saisir, sa voix était grave, puissante.

« Timothée, rentres à la maison. Ta mère n’en a plus pour très longtemps… »
Son regard étrangement chaleureux se posa sur moi. Je voulus lui répondre mais c’était comme si mes lèvres avaient été cousues car aucun son ne s’échappait d’elles. Le fou émit alors un rire sadique et je fus parcourue d’un frisson interminable. Il me tendit la missive. Je plissai les yeux pour la déchiffrer mais l’aliéné prit la parole…

Alysse…Alysse, nous serons vengés… »
Mes yeux s’écarquillèrent en prenant connaissance des mots de menace figurant sur la face râpeuse du papier. Ce sinistre personnage me faisait froid dans le dos…Comment connaissait-il mon nom ?

« Être abjecte tu le paieras de tes veines… »
C’était plus que ce que je ne pouvais en supporter…C’est alors que la cinquième personne, à ma gauche éclata en sanglots, s’écroulant sur la table. Sa cervelle était apparente, cela m’arracha une nausée.

« Alysse Ô Alysse, pardonnes moi, ALYSSSE !!! »
Brusque retour à la réalité. Abominable torpeur. Sueurs froide de dégoût. Le drap de lin était relevé jusqu’à mon cou et me collait à la peau. Ma respiration était saccadée et mon regard affolé fixait à présent le plafond. Je pris quelques minutes pour me conforter de l’endroit dans lequel je me trouvais et la personne que j’étais réellement.

J’étais Timothée de la Vallière, Chef de la garde rapprochée royale de Sa Majesté, résidant 23 rue des pendus à la sinistre auberge « Au repos du voyageur ». Je me levais tant bien que mal et me dirigeai vers mon miroir, la crinière en vrac, le regard embué d’horribles visions, l’ouïe perturbée par des voix damnées. Le jour pénétrait mon humble chambre, je clignai des yeux afin de discerner chaque détail du mobilier. Mon secrétaire en bois de pin, mon lit, une vasque de porcelaine, ma malle cendrée…Oui je n’étais pas folle…Où devrais-je dire fou. Tout ceci n’était qu’un horrible cauchemar. Je poussai un soupire et m’approchai de la vasque afin de faire un brin de toilette. Nous étions dimanche, il était 8 heures du matin. Je me demandais si la meilleure chose à faire en cette matinée n’était pas de se rendre à l’église et d’aller s’y confesser…Les fidèles seraient sans doute peu nombreux. Je m’habillai en civil : Chemise ample à jabot de dentelle, culotte de coton courte et verte, veston grisonnant, manteau long, chapeau empanaché, guêtres... Je laissai mes armes pour mon manteau de brocart et me coiffai en catogan. Je finis par descendre au rez-de-jardin pour demander que l’on me serve un bouillon de légumes. Je l’avalais tranquillement, trempant des morceaux de pain rassis dans le liquide aromatisé et tirai une grimace en repensant aux plats de marquis que je m’autorisais quelques fois. Profiter de la victuaille était mon pêché mignon avec l’alcool et pourtant, j’aimais m’obliger à des périodes d’austérité, plus par pratique personnelle que réel manque d’argent. Ma fonction ainsi que mon grade m’aurait permis les folies les plus inavouables mais je partais du principe philosophique suivant : Toute chose, réalisée dans l’excès finit par perdre de sa première saveur, aussi fallait-il réguler ses envies et accepter de temps à autres le jeun.

Il était bientôt 9 heures lorsque je pris la direction de la cathédrale. J’avais hélé un cochet. Quand la voiture arriva sur le parvis de Notre Dame, une foule se pressait aux portes. Je descendis de calèche et réglai la course puis avançai d’un pas calme parmi les badauds et d’autres nobles jusqu’aux portes. De par mon statut, je prenais place dans le fond de la nef, près de l’autel, juste après le chœur. Une chaise était libre entre deux vieilles dévotes, je m’y faufilai et me laissais choir, épris d’une soudaine fatigue. L’air ambiant était parfumé de myrrhe. Je fermai les yeux tandis que les dernières personnes prenaient place. Des caquètements emplirent la nef, amplifiés par la structure du bâtiment, gigantesque. Il fallut l’apparition de l’évêque pour calmer la foule et la plonger dans un silence religieux. Il vint se positionner derrière son autel et ouvrit un manuscrit vieux de plusieurs siècles devant lui puis fit signe au chœur et à l’orgue d’entamer le chant d’ouverture. Ayant séjourné au couvent pendant mes plus belles années, je connaissais ces chants comme je connaissais mon défunt frère. Pourtant, je ne m’autorisais à joindre ma pieuse voix à celles de ces enfants pré-pubères, ayant un timbre curieusement plus aigu que lorsque je parlais. On commença la messe, en latin bien évidemment. Moi qui avait reçu instruction des plus strictes, je parvenais à comprendre ce que déblatérait l’homme d’église mais pour la pauvre populace assise à l’arrière, je me demandais vraiment quelles valeurs pouvaient-ils bien louer dans la religion s’ils ne pouvaient pas même par eux-mêmes la traduire. Je fronçai le sourcil à cette pensée et écoutai distraitement le sermon énoncé par l’évêque, de sa voix monotone et solennelle. Je levai le regard vers les vitraux colorés, magnifique travail des artisans de ce siècle puis je jetai un coup d’œil à l’assemblée. Il y en avait de tous les âges, et ils venaient tous d’horizons divers. De la candide Sainte-ni-touche à la veuve éplorée, en passant par la vieille fille aigrie par le temps, les bambins impatients, les vieillards illuminés, les gendres infidèles se donnant bonne conscience ainsi que leurs épouses trop confiantes, oui il y avait dans la salle de quoi dépeindre une toile du genre de convives venant apaiser leurs âmes dans la maison de Dieu. Quant à moi, où me situais-je ? Je l’ignorais. Sans doute parmi les âmes déboussolées, affectées des misères de ce monde, secrètes en toutes circonstances, endurcies par le désir de vaincre.

Il était temps de se lever afin de réciter le « Notre Père ». Chaque voix s’éleva alors dans la plus grande piété et ma prière se joignit à celles de la France. Dans un élan de patriotisme, je m’imaginais chaque habitant dans sa modeste chaumière, jusqu’au bourgeois le mieux doté, avoir une pensée pieuse pour notre bon Dieu et lui adresser ces mots. Je fermai les yeux tandis que je récitai ma prière.

« Amen »

L’alternance chants-prières dura bien quarante-cinq minutes. La dernière partie de la messe était dédiée à l’évocation d’un écrit de la Bible. L’évêque tourna plusieurs pages et se racla la gorge, entamant une citation :

« (Ephésiens 2 :1) 1 Vous étiez morts par vos offenses et vos pêchés… »
Cette seule phrase me percuta, encore hanté par les bribes de mon cauchemar. J’avais l’impression que le meurtre de mon jumeau me poursuivait comme si le créateur, prenait un malin plaisir à me rappeler, les actes odieux que j’avais commis tout au long de mon existence. Je baissai les yeux, le visage empourpré par la honte et la culpabilité. Les écrits saints mentaient rarement, l’on finit par perdre le goût de vivre et par méprendre son âme à commettre pêchés et injures envers Dieu. La nécessité d’aller se confesser était imminente. Essayant de reporter mon attention sur le sermon entamé, j’agitai mes jambes nerveusement, réfléchissant à ce que j’allais avouer au prêtre. Mais la simple idée de parler à un inconnu de ce qui faisait ma hantise depuis 4 ans me donnait envie de fuir à toutes jambes. Les regards indignés de mes voisines finirent par me calmer définitivement. Il n’y avait pourtant rien à craindre, les hommes d’Eglise étaient voués au secret de leurs confessions.

L’évêque avait terminé sa réflexion, il s’était levé. Un enfant de chœur vint lui porter, le sang et le corps du Christ, lesquels il leva au-dessus de l’autel, en offrande à Dieu. C’est alors que le carillon de fin de messe retentit, suivit de près par la voix imposante de l’orgue et de celles, fluettes des jeunes enfants. L’assistance commença à s’animer de nouveau. Les petites gens quittaient la nef tandis que les quelques personnalités présentent partageaient l’Ostie avec l’évêque. Pour ma part, je me faufilai sur le côté afin de rejoindre le confessionnal le plus proche. En chemin, je déposai un cierge au pied de l’idole de Marie, mon idéal féminin. Je m’arrêtais un instant, la détaillant : Elle était si belle, dans son habit de vierge, portant si fièrement son enfant sacré. Cette vision me révisa sur mon entreprise. Je faisais demi-tour, perturbé que dis-je troublé par mon comportement aussi lunatique.

De l’air…

Par de grandes enjambées, je me dirigeai vers la porte de sortie, courant presque pour rejoindre l’air libre. Je n’avais aucun projet, quelle matinée de désœuvrement… Sur mon passage, je bousculai quelqu’un :

« Veuillez m’excuser, je suis si maladroit ! »

Je l'ignorais et finis ma course dans les lourdes portes d’entrée. Je les poussai et inspirais une profonde bouffée d’air frais, soulagé. Je restai là un moment, m’exposant au rayonnement solaire. C’était vivifiant. Je remettais mon couvre-chef sur ma tête et observais quelques temps les environs.
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MessageSujet: Re: Retour aux sources pour découvrir de nouvelles gouttes. [Tim'!]   Retour aux sources pour découvrir de nouvelles gouttes. [Tim'!] EmptySam 15 Oct - 11:29

Cette unique seconde, durant laquelle j’avais été suffisamment maladroit pour bousculer une personne sans avoir regardé ou j’allais comme il l’aurait fallu, m’avait parut interminable. En mon être s’agitait simultanément plusieurs émotions, tout d’abord la honte de n’avoir pas su diriger mes pas convenablement, mais aussi le regret d’avoir gêné quelqu’un de la sorte et enfin, chose aussi curieuse que peu ordinaire, l’incompréhension.

Effectivement, bien que j’ai présenté mes excuses immédiatement après m’être rendu compte de mon geste, je n’ai eu droit d’ouïr aucune réponses ni rien qui puisse se targuer de s’en rapprocher un temps soit peu. Aurai-je vexé mon homologue à ce point ? J’espérais bien que non. S’il y a bien une chose qui m’exaspère, c’est d’être insupportable aux yeux des autres.

Attention, je ne vacille pas sur mes pensées concernant mon passé, ou l’on me haïssait pour ma simple venue au monde.. .Quel crime peu commun n’est-ce pas ? Non, en rien je ne pense actuellement à mes cousins, cousines et tant d’autres visages qui me laminèrent pendant une grande partie de ma prime enfance. Mes mots sont ici affectés au parloir de l’humanité, celle qui m’a été transmise par ma mère, celle que je n’ai de cesse de vouloir protéger et servir au mieux. Celle que j’aimerais rejoindre de temps à autres. Oui, être un Infant, un « bâtard », à cheval sur la corde raide de la génétique entre deux espèces très déviantes l’une de l’autre ne m’aide pas le moins du monde à comprendre certain comportement. En voici un.

J’ai beau essayer de me repasser la scène au ralenti, et ceux pendant plusieurs autres minutes venant rejoindre leurs ainées ô combien nombreuses dans le fleuve de l’éternité du temps, je ne parviens pas a en extraire, ne serait-ce que l’essence de mon … crime ? Le mot est quelque peu fort pour désigner mon parjure à la politesse mais c’est bien là le seul qui me vienne en tête. Ma cervelle commence à me faire mal à force de réfléchir autant pour « pas grand-chose » comme dirait sans aucun doute mon père s’il était là, auprès de moi.

L’idée que je ne suis pas digne de lui succéder vient alors taper à la porte de mon esprit. Je m’empresse de l’en chasser. Non, je ne dois pas me laisser aller à un pareil pessimiste, surtout lorsque je me remémore les mots utiliser dans sa missive à mon attention. Il a foi en moi, je ne dois donc pas le décevoir, ce serait une sorte de traitrise à ma lignée. Impossible de m’y faire. Et puis… je dois être aussi honnête avec moi-même de temps en temps, si je deviens un grand Marquis, digne de ce nom, pour prendre le flambeau laisser par mon père, peut-être qu’enfin, mon « Grand-père » m’accordera enfin une place à part entière dans la « famille ».

Je sais que me faire trop d’espoir de ce genre n’est pas bon pour moi car plus haut son les espérances et plus dure sera la chute si elles ne parviennent pas à la hauteur espérer. Mais je ne peux aller contre cette pensée car malgré tout, bien que je ne sois pas complètement lycan, j’ai tout de même en mon cœur un instinct de meute suffisamment développé pour souffrir intérieurement de cette exclusion. Avec le temps, j’ai bien entendu appris à mettre cela de côté, occultant par la même occasion les mauvais souvenirs qui y sont rattachés. Il faut dire que ma vie avec ma Tante Juliette, cette adorable … louve ? Oui, je ne peux pas non plus dire femme en ce qui la concerne… Bref, mon adolescence avec elle me permit de ne pas sombrer dans la folie, tel un bateau englouti par les yeux noir de la mer par une nuit de tempête.

Elle m’aida à garder la tête hors de l’eau et a devenir, en grande partie, celui que je sais être aujourd’hui. C’est elle qui me délivra une variante de l’amour maternelle et m’apprit à toujours être serviable et aimable envers quiconque avait besoin d’aide. De même, grâce à son éducation, écouter mon instinct premier, à savoir agir dans l’instant, n’est certes pas devenu encore un automatisme, mais disons que je m’y plonge plus volontiers que lorsque j’étais un enfant encore innocent et ignorant des choses.

Sans doute aurais-je mal tourné si j’étais resté sur Paris –enfin si j’avais survécu aux autres bien entendu – ainsi, de même que sa sœur, je remercie chaleureusement mon père d’avoir pris l’initiative de m’éloigner de lui. J’avais mal pris cette décision, au départ, pensant qu’il se débarrassait de moi, ni plus, ni moins. Je n’ai pu enfin comprendre qu’avec le temps que cela l’avait déchiré tout autant, sinon plus que moi. Régulièrement il venait me voir, mais ne pouvait jamais s’attarder…

Un brouhaha retentit alors dans la nef de la Cathédrale, me faisant brutalement remettre les pieds sur terre. Une coupe en métal précieux vient de tomber sur les dalles épaisses et carrelées, à cause de la maladresse d’un enfant de chœur ayant mal porté l’objet. Je secoue ma tête de gauche à droite pendant quelques secondes, encore.

Ce n’est qu’a cet instant que je comprends jusqu'à quel point je me suis laissé bercer par les immuables courants de mes pensées. Lentement, comme un flux et un reflux qui ne s’arrête pas, qui ne ralentit jamais, comme les marées, soumises à la venue de le Lune, je me suis inconsciemment laisser emporté par tout ce liquide pensant. Quel idiot j’ai été ! J’ignore pendant combien de temps je suis resté debout de la sorte, immobile, comme absent de mon propre corps. Tout le monde est presque parti à présent, je suis dans les derniers. Quel imbécile je fais, je pense pouvoir être décoré pour une telle incapacité à savoir garder le contrôle de soit même !

Bon, je ne peux guère me permettre davantage de flemmardise et fais donc bouger mes pieds l’un devant l’autre, consciencieusement et à vitesse raisonnable, faisant bien attention de ne bousculer personne d’autre, ave pour objectif de retrouver la première personne que j’ai ainsi ennuyée afin de lui renouveler platement de véritables excuses en bon et dû forme. Espérons que la personne en question ne soit pas déjà partie… Si tel est le cas alors je crois que je serais capable de me maudire silencieusement pour un comportement aussi sans-gêne que celui dont j’ai fais malencontreusement preuve il y a peu.

Casquette à la main, je plisse les deux yeux simultanément – bien que le droit soit comme à l’habitude, dissimulé par mon cache-œil - en sortant du bâtiment, les rayons du soleil étant très abondant en cette matinée printanière. Respirant grandement plusieurs goulées d’air frais, je savoure le plaisir de pouvoir inspirer de la sorte. Replaçant mon couvre-chef sur le haut de mon crâne, comme mon rang et ma volonté me l’intime de le faire, je cherche du regard ma pauvre victime de tout à l’heure.

Enfin, je la trouve, là, au milieu des badauds aigris par leurs prières de la journée. Il semblerait que ce soit, tout comme moi un jeune homme. J’espère qu’il acceptera le renouvellement de mes excuses. Je cherche dans ma tête une façon convenable pour m’adresser à lui. Finalement, après m’être rapproché, je réitère une courbette respectueuse, montrant ainsi ma dévotion mise dans cet espoir de pardon puis dans le même temps, je décèle mes lèvres.
    « Veuillez accepter mes excuses une nouvelle fois messire, je ne voulais pas vous vexer et si tel est le cas, j’en suis profondément, navré. »
Voici qui devrait constituer une bonne entrée en matière, ou du moins je l’espère sincèrement. Je ne vois pas, dans l’immédiat, comment je pourrais m’y prendre autrement. Sans doute mon esprit est encore quelque peu englué dans le sommeil et ses idées ne peuvent accéder à la porte de sortie. Oui, je pense qu’il doit s’agir de cela. Qu’importe, je me redresse, attendant la réponse de mon interlocuteur.
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Oh, peut-être que me présenter serait de mise également ? Oui, sans aucun doute. J’avais oublié cette règle simple mais si importante dans le démarrage d’une conversation ! Raah, pour un peu je me giflerais presque tout seul ! Mais je me retiens bien entendu, ce n’est ni l’endroit ni le moment et je dois maintenant m’assurer de combler mon oubli immédiatement.
    « J’ai même oublié de me présenter, excusez-moi messire. Je suis le Marquis de SaintLouis et je… »
Ma phrase d’accroche n’aura pas de chute, pour la simple et bonne raison que des petits doigts agiles viennent de me subtiliser la bourse contenant un peu d’argent qui était alors accroché à ma ceinture. C’était une petite fille aux cheveux courts et bruns qui s’en est emparé. Elle court à présent à travers la foule. Tout ce que je peux laisser sortir de ma gorge est :
    « Hey ! Toi ! Attends ! Reviens ! »
D’ordinaire, j’aurais pu sentir son approche et l’empêcher de mener a bien son plan, mais là, j’étais si absorbé par la personne en face de moi, obnubilé par le fait, l’angoisse de savoir si elle allait accepter mes excuses que je n’ai rien vue venir.

Il semblerait qu’aujourd’hui ne soit pas un bon jour pour moi…
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